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  • La langue de bois se délite

    Maintenant qu’il est certain que le Royaume Uni va quitter l’UE, le discours commence à changer. L’un des pionniers (pour le moment encore héroïque) est le ministre luxembourgeois des Finances, Pierre Gramenga, s’exprimant dans le Wall Street Journal :

    « Il est très difficile de prévoir si elle [la City] gagnera à ne plus être à l'intérieur de l'UE... Mais je ne l’exclus pas. Nous, les Européens, les 27 autres, ne devons pas sous-estimer le Royaume-Uni. Il existe des incertitudes, mais le résultat final pourrait quand même être bon. »

    Et il ne cache pas que c’est une question d’intérêt :

    « Notre message est que nous voulons aider... Nous ne voulons pas que le plus grand centre financier du monde tourne le dos au centre financier de Luxembourg… »

  • La dictature de la culture de mort

    Communiqué du conseil de l’ordre des pharmaciens mettant fin aux discussions sur une éventuelle clause de conscience :

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    On notera la révérence appuyée à la culture de mort. Au point qu’on se demande comment il a pu y avoir une discussion sur un projet de clause de conscience… Sans doute s’est-on aperçu au fil des discussions que le nombre de pharmaciens pro-vie était énorme et tout à fait contradictoire avec l’idéologie officielle, et qu’il était donc urgent de les faire taire.

    Et pourtant le projet de texte n’était qu’une clause de conscience très affaiblie et très relative :

    « Sans préjudice du droit des patients à l’accès ou à la continuité des soins, le pharmacien peut refuser d’effectuer un acte pharmaceutique susceptible d’attenter à la vie humaine. Il doit alors informer le patient et tout mettre en œuvre pour s’assurer que celui-ci sera pris en charge sans délai par un autre pharmacien. Si tel n’est pas le cas, le pharmacien est tenu d’accomplir l’acte pharmaceutique. »

    Marisol Touraine se disait « confiante », car « en tout état de cause, un changement du code de déontologie doit être validé par la ministre des Affaires sociales et de la Santé », et « celle-ci ne laisserait jamais place à une telle disposition ».

    C’est sans doute aussi pourquoi on a arrêté une discussion finalement vaine puisqu’elle se heurtait à la dictature de la culture de mort.

    Laurence Rossignol, ministre « des Familles », s’est « réjouie » de l’arrêt de la discussion, car elle « craint les organisations hostiles au droit des femmes à disposer de leur corps »…

    N.B. Quand on voit que le vice-président que propose Donald Trump est l'un des gouverneurs les plus pro-vie des Etats-Unis, on constate que l'océan entre nous est vraiment très large et profond...

  • Parfaite dhimmitude

    Voici le début d’un communiqué commun du cardinal Barbarin et d’un responsable protestant :

    Interpelés par Monsieur Kamel Kabtane, les responsables des Eglises catholique et reformée de Lyon apportent leur soutien au projet d’un Institut de Civilisation Musulmane dans la Métropole lyonnaise.

    « Interpelés » (c'est dans le texte) ne veut sans doute pas dire qu’ils se sont mutuellement pelés, mais plutôt qu’ils ont été hélés, requis, sommés, d’apporter leur soutien à un projet islamique, et que bien entendu ils s’exécutent aussitôt.

    On croirait un communiqué d’un évêque copte en Egypte sur l’installation d’un riche institut islamique près de sa pauvre cathédrale. A la différence près que l’évêque copte n’a pas le choix (et qu'il mettrait un point d'honneur à ne pas faire de faute)...

  • Un protestant…

    La semaine dernière, Edward Pentin terminait un article en signalant que François venait de nommer un protestant comme directeur de la nouvelle version argentine de l’Osservatore Romano.

    Peu après, Sandro Magister le signalait lui aussi. Et le même Sandro Magister y est revenu dans un article sur François et l’anniversaire de la Réforme luthérienne.

    Mais l’annonce ne fait toujours aucun bruit, comme s’il était somme toute normal que le pape nomme un hérétique assumé comme patron régional de l’organe de presse du Saint-Siège.

    Il s’agit de Marcelo Figueroa, qui faisait partie du trio d’une émission religieuse en Argentine avec Mgr Bergoglio et le fameux rabbin Skorka.

    Bref Marcelo Figueroa est un des amis proches de Bergoglio. Et de fait il va devenir, à partir de septembre, le directeur du cahier argentin (quatre ou huit pages) de l’édition de l’Osservatore romano en espagnol.

    Une telle édition locale est paraît-il une première. Et c’est assurément une première qu’elle soit dirigée par un protestant. Lequel déclare que ces pages évoqueront non seulement des « personnalités catholiques de premier plan comme l’archevêque Victor Manuel Fernandez, recteur de l’Université catholique d’Argentine » (autre grand ami de Bergoglio, pire que lui, et le nègre d’Amoris Laetitia, à ce qu’on dit), « mais aussi des membres d’autres religions, mettant ainsi en avant les efforts œcuméniques interreligieux de François »…

  • Noli me tangere

    La scène de Marie-Madeleine au tombeau est l’une des plus fascinantes de l’Evangile. Elle l’est encore davantage dans son texte originel. Il est regrettable que les traductions (même la Vulgate clémentine) ne respectent pas les temps. Certes, ils ne sont pas employés de façon littérairement « correcte ». Mais c’est évidemment volontaire, et c’est affaiblir la portée du texte que de le « corriger ».

    Voici la traduction littérale :

    Mais Marie se tenait face au tombeau, pleurant (participe présent), dehors. Or comme elle pleurait elle se pencha dans le tombeau, et elle voit (présent : flash !) deux anges en (vêtements) blancs, assis, l’un à la tête, l’un aux pieds, où avait été déposé le corps de Jésus. Et ils disent à celle-ci :

    - Femme, pourquoi pleures-tu ?

    Elle leur dit (présent) :

    - On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis.

    Ayant dit cela elle se retourna (passé simple) en arrière, et elle voit (présent : flash !) Jésus qui se tient là, et elle ne savait pas (imparfait) que c’est Jésus (présent, Jésus : Je Suis). Jésus lui dit (présent) :

    - Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?

    Celle-ci, pensant que c’est le jardinier, lui dit (les trois verbes au présent) :

    - Monsieur, si c’est vous qui l’avez emporté, dites-moi où vous l’avez mis, et j’irai le prendre.

    Jésus lui dit (présent) :

    - Mariam.

    Celle-ci s’étant retournée (passé) lui dit (présent) :

    - Rabbouni

    c’est-à-dire Maître.

    Jésus lui dit (présent) :

    - Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.

    Mariam la Magdalène va annonçant aux disciples : J’ai vu le Seigneur, et il m’a dit cela.

    N.B. Le verbe grec qu'on ne peut traduire ici que par "voir" n'est pas le verbe habituel, mais un mot qui veut dire d'abord "être spectateur", puis "contempler" (dans tous les sens du terme).

    *

    Lorsque j’ai critiqué la traduction actuelle la plus fréquente du « Μή μου ἅπτου » (ne me retiens pas), notamment ici, je ne me rappelais plus qu’il y avait une raison grammaticale. J’avais lu la règle pourtant, mais sans faire le lien avec ce passage, et je l’avais oubliée. La raison avancée est que l’expression est au présent et que cette défense de faire quelque chose, quand elle est au présent, indique que le quelque chose est en cours et qu’on demande de l’arrêter. « Μή μου ἅπτου », c’est donc « arrête de me toucher », autrement dit : tu ne dois pas me retenir, parce que je doit monter vers mon Père. Si Jésus (ou l’évangéliste) avait voulu dire : « Ne me touche pas », il aurait mis le verbe au subjonctif aoriste.

    Qu’en est-il ? L’argument ne tient pas. Car si cette règle est vraie en grec classique, elle n’est pas toujours appliquée, comme tant d’autres, en grec de la koinè. Et on en a une preuve par le verbe suivant : « Va », qui est au présent de l’impératif, alors que selon la même règle il devrait être à l’aoriste, comme tous les commandements qui impliquent une action précise et ponctuelle.

    Et cela est conforme à ce qu’on lit. Car le texte ne dit nullement que Marie a touché Jésus. Elle a juste dit : « Rabbouni ».

    En outre les traducteurs latins auraient cherché à rendre la nuance du présent, ce qu’ils n’ont pas fait.

    Enfin, ce présent est utilisé à dessein, dans la ligne des autres présents surprenants du texte, qui est le présent de la brusque irruption de l’éternité dans le temps.

    Sur le Noli me tangere, voir ici (en tenant compte de ce qui précède).

    Sur le jardin de Gethsémani renvoyant au jardin du Cantique des cantiques, voir ici.

    Sur Marie-Madeleine et le Cantique des cantiques (en dehors des antiennes – du commun - qui en sont presque toutes issues), voir ici.

  • Sainte Marie Madeleine

    Hymne des vêpres, de saint Robert Bellarmin, traduction Michel de Marolles (Le bréviaire romain suivant la réformation du saint concile de Trente, 1659) :

    Pater supérni lúminis,
    Cum Magdalénam réspicis,
    Flammas amóris éxcitas,
    Gelúque solvis péctoris.

    Père de la lumière suprême, quand vous regardez Magdelaine, vous excitez des flammes d’amour, et vous faites fondre les glaces de son cœur.

    Amóre currit sáucia
    Pedes beátos úngere,
    Laváre fletu, térgere
    Comis, et ore lámbere.

    Blessée qu’elle est d’amour, elle court pour verser des parfums sur les pieds sacrés, pour les laver de ses larmes, les essuyer de ses cheveux, et leur donner des baisers de sa bouche.

    Astáre non timet cruci,
    Sepúlcro inhǽret ánxia,
    Truces nec horret mílites :
    Pellit timórem cáritas.

    Elle ne craint point de se tenir auprès de la Croix, elle s’inquiète auprès du Sépulcre, et sans être touchée de quelque horreur pour la férocité des soldats, l’ardeur de sa charité dissipe les glaces de la peur.

    O vera, Christe, cáritas,
    Tu nostra purga crímina,
    Tu corda reple grátia,
    Tu redde cæli prǽmia.

    Jésu-Christ qui êtes la vraie Charité, nettoyez les souillures de nos crimes, remplissez nos cœurs de vos grâces, et donnez-nous les récompenses de l’autre vie.

    Patri simúlque Fílio,
    Tibíque, Sancte Spíritus,
    Sicut fuit, sit júgiter
    Sæclum per omne glória.
    Amen.

    Gloire au Père, à son Fils unique, et au Saint-Esprit Paraclet, maintenant et toujours, ainsi soit-il. (La doxologie de ce bréviaire était la doxologie commune, différente de l’actuelle : Deo Patri sit gloria, Ejusque soli Filio, Cum Spiritu Paraclito, Et nunc et in perpetuum. Amen.)

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    (Dom Guéranger, les Institutions liturgiques)

  • L’esclave le plus cher

    Paul Pogba est le nom de l’esclave le plus cher de l’histoire : il vient d’être acheté 120 millions d’euros par le club de foot Manchester United.

    Une première proposition de 101 millions avait été rejetée.

    Le plus fort est que Paul Pogba appartenait déjà à Manchester United avant 2012…

  • La France en Libye

    A peine le gouvernement français venait-il d’admettre que des soldats français sont engagés en Libye qu’on apprenait la mort de trois d’entre eux. Dans un « accident d’hélicoptère » selon notre gouvernement. Parce que leur hélicoptère a été abattu par les islamistes, selon les observateurs internationaux.

    Cette nouvelle a provoqué des manifestations antifrançaises à Tripoli et à Misrata, organisées par le « gouvernement libyen d’union nationale » qui a dénoncé cette « violation » du territoire libyen par l’armée française.

    Les soldats français prêtent main forte au général Khalifa Haftar contre l’Etat islamique. Le général Khalifa Haftar est le commandant en chef de l’« Armée nationale libyenne », mais cette armée n’est pas celle du « gouvernement libyen d’union nationale » de Tripoli, c’est celle de… Khalifa Haftar, et subsidiairement du « gouvernement libyen » de Tobrouk, et qui est donc un ennemi du gouvernement de Tripoli.

    (Khalifa Haftar était revenu en Libye en 2011, pour participer à l’insurrection contre Kadhafi. Depuis 20 ans il habitait à… Langley : près du siège de la CIA…)

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    On remarque que le T de « intervention » est une croix : c’est une manifestation contre les croisés. Organisée par les musulmans modérés du gouvernement internationalement reconnu, opposés à l’Etat islamique…

  • Le vrai danger

    Titre de EUobserver :

    MEPs fear further 'Putinisation' of Turkey

    Les députés européens craignent que la “poutinisation” de la Turquie s'aggrave.

    Car Poutine c’est aujourd’hui l’étalon du mal…

    On peut se demander dans quel monde vivent ces députés européens. Mais depuis quelque temps je reçois les courriels publicitaires de Newsweek et je constate que le danger Poutine est une véritable obsession. Combien d’attentats leur faudra-il encore ?

  • Flop

    Depuis des années se multiplient les initiatives pour un nouvel hymne national suisse, l’actuel étant trop… chrétien (du reste il s’appelle le « Cantique suisse »).

    La Société suisse d’utilité publique (SSUP), qui gère la prairie du Grütli, symbole de la confédération, et y organise chaque 1er août une cérémonie à l’occasion de la fête nationale, avait lancé en 2014 un concours pour modifier l’hymne. L’initiative avait été très critiquée, mais la SSUP avait reçu 208 propositions, alors qu’elle en attendait une cinquantaine. Un jury a sélectionné six textes, puis les Suisses ont été appelés à voter par internet pour choisir entre les trois textes restés en lice. Il n’y a eu que 70.000 votants. La SSUP considère néanmoins le nouveau texte (en fait une seule strophe, sur l’air traditionnel) comme le nouvel hymne national, et a demandé à toutes les communes de l’adopter. Mais, sur 2.300 communes contactées par courriel, il n’y en a eu qu’une seule pour répondre favorablement…

    La SSUP a également contacté les départements cantonaux de l’instruction publique afin que la nouvelle strophe figure dans la « feuille officielle scolaire » remise aux enseignants. A Berne on a dit oui, mais… finalement on a dû y renoncer par « manque de place »…

    Beaucoup dénoncent le forcing de la SSUP qui se comporte comme si le nouvel hymne (la nouvelle strophe) était officiel, alors que seules les autorités fédérales peuvent en décider (après avoir lancé une vraie consultation populaire). Une motion en ce sens avait été déposée en 2008. Sans suite.

    Voici la version française de la nouvelle strophe, qui sera chantée le 1er août sur la prairie du Grütli, et dans l’unique commune (genevoise) qui l’a adoptée… Un vrai chef-d’œuvre de politiquement correct, mais dûment encadré par la croix suisse pour tenter de faire taire les critiques…

    Sur fond rouge la croix blanche,
    symbole de notre alliance,
    signe de paix et d’indépendance.
    Ouvrons notre cœur à l’équité
    et respectons nos diversités.
    A chacun la liberté
    dans la solidarité.
    Chantons d’une même voix:
    sur fond rouge la blanche croix.