Matines, 1ère leçon - Sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui que chérit mon âme ; je l’ai cherché et ne l’ai pas trouvé. Je me lèverai, et je ferai le tour de la cité ; dans les bourgs et les places publiques, je chercherai celui que chérit mon âme ; je l’ai cherché et ne l’ai pas trouvé. Elles m’ont rencontrée, les sentinelles qui gardent la cité : Celui que chérit mon âme, est-ce que vous ne l’avez pas vu ? Lorsque je les ai eu un peu dépassées, j’ai rencontré celui que chérit mon âme ; je l’ai saisi et je ne le laisserai pas aller, jusqu’à ce que je l’introduise dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a donné le jour.
2e leçon - Qui me donnera de t’avoir pour frère, suçant les mamelles de ma mère, afin que je te trouve dehors, que je te donne un baiser, et que désormais personne ne me méprise ! Je te prendrai, et je te conduirai dans la maison de ma mère ; là tu m’instruiras, et je te présenterai une coupe de vin aromatique, et le suc nouveau de mes grenades. Sa main gauche sera sous ma tête, et sa main droite m’embrassera. Je vous conjure, filles de Jérusalem, ne dérangez et ne réveillez pas la bien-aimée, jusqu’à ce qu’elle-même le veuille.
3e leçon - Quelle est celle-ci qui monte du désert, comblée de délices, appuyée sur son bien-aimé ? Sous le pommier, je t’ai réveillée ; là a été corrompue ta mère, celle qui t’a donné le jour. Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras ; parce que l’amour est fort comme la mort ; le zèle de l’amour, inflexible comme l’enfer ; ses lampes sont des lampes de feu et de flammes. De grandes eaux n’ont pu éteindre la charité, des fleuves ne la submergeront pas.
(Cantique des cantiques 3 1-4, 8 1-7)
Ce que la Sainte Église va nous faire lire s’applique admirablement à Marie-Madeleine, soit au moment de sa conversion, soit plus tard. Avant de venir à Jésus, elle était dans la nuit du péché, mais sort du lit de l’oisiveté spirituelle, et s’en va à travers les places publiques chercher son Sauveur, qu’elle trouve enfin chez Simon ; elle le saisit alors par la foi et l’espérance, l’étreint par la charité, et ne le laisse point aller, mais l’introduit dans la maison, dans la chambre de sa mère, c’est-à-dire en son âme, demeure de la grâce dont elle a reçu une vie nouvelle. Elle désire lui ressembler comme une sœur, lui .faire goûter en quelque sorte en son âme les doux fruits qu’y aura produits la grâce, le trouver dehors, c’est-à-dire sortir d’elle-même, en se dépouillant de toutes les affections de la chair et du monde, afin d’obtenir de lui le baiser de paix. L’épouse exprime ensuite sa confiance dans le Sauveur. Par la gauche, S. Bernard entend la menace des supplices ; par la droite, la promesse du ciel. Or, l’épouse s’appuie sur la crainte, mais est dominée par l’amour. Les paroles que l’époux adresse aux filles de Jérusalem nous rappellent celles de Jésus à Marthe : Marie a choisi la meilleure part. Ainsi Madeleine s’élève du monde, vrai désert par rapport à la vertu, ne s’appuyant plus que sur le Christ, qui l’excite à mettre le divin amour comme un sceau sur ses œuvres. — Considérons maintenant ces trois Leçons sous un autre aspect. Dans la première, ne voyons-nous pas l’anxiété de Marie avant la résurrection, sa présence matinale au tombeau, son courage que ne trouble point la vue des gardes, enfin l’apparition dont elle est favorisée ? La deuxième peut nous montrer les soupirs avec lesquels Madeleine souhaite le second avènement du Christ, ainsi que la céleste Jérusalem qui est comme notre mère et où l’âme se nourrit de la divinité dans un doux repos. Elle n’a plus eu lieu de craindre d’être méprisée pour avoir dédaigné les biens périssables. Le Seigneur l’y enseigne en lui découvrant ses perfections divines et elle lui offre la coupe de la louange et de l’action de grâces, les fruits de toutes les vertus. La troisième leçon rappelle les ascensions continuelles de Madeleine et de toute âme sainte : au pied de l’arbre frugifère de la croix, l’amour puise une nouvelle ardeur. « C’est sous un arbre que notre mère, la nature humaine, a été corrompue dans la personne de nos premiers parents, et sous un autre arbre, celui de la croix, que nous avons été réparés » (S. Jean de la Croix).
Commentaires
Merci de ces textes magnifiques.
Sainte Marie Madeleine n'avait pas été retirée du calendrier par les terroristes liturgiques, mais les exégètes et autres historiens marrons des années 1960/70 avaient nié son passage en Provence, avec son frère Lazare, sa soeur Marthe, saint Maximin etc...appuyés sur des déductions infondées, des soupçons de commissaire politique, qualifiés de "scientifiques". Cela puait le fiel et la haine du petit peuple qui croyait à ces "légendes". Les dominicains de l'époque avaient renchéri dans le concert de ces "révisionnistes". Heureusement, les dominicains actuels, plus savants et plus objectifs en ont déduit qu'il s'agissait de faits historiques prouvés. Toute la Provence regorge de traces du passage des amis de Jésus et de l'évangélisation de la région par leur zèle. Les prétentions infatuées des progressistes de tout poil et des "chrétiens" de gauche sombrent dans le ridicule, en attendant que ce soit dans l'oubli.
Sainte Marie Madeleine, patronne de la Provence, délivrez-nous des imbéciles