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Jeudi de Pâques

L’évangile est celui de la rencontre bouleversante de Marie-Madeleine et du Ressuscité.

Noli me tangere…

Aujourd’hui, la traduction la plus courante est : « Ne me retiens pas. » Alors que Noli me tangere (comme l’original grec) ne peut que vouloir dire : Ne me touche pas.

Mais les exégètes modernes sont beaucoup plus intelligents que ceux d’autrefois, beaucoup plus intelligents que les pères et docteurs de l’Eglise, qui traduisaient bêtement « Ne me touche pas », alors que cette traduction est absurde. Pourquoi absurde ? A cause de la suite : « Ne me touche pas… parce que je ne suis pas encore monté vers mon Père. » Or, bien évidemment, une fois que le Christ sera remonté vers le Père, Marie-Madeleine ne pourra plus du tout le toucher. Et pour éviter de faire dire au Christ une absurdité, on modifie le texte de l’Evangile.

En oubliant qu’il s’agit de la Parole de Dieu. De la Parole du Verbe même de Dieu. Et que si le Verbe incarné a dit à Marie-Madeleine « Μή μου ἅπτου », « ne me touche pas », il y a peut-être une raison…

Or, si le Christ ressuscité dit à Marie Madeleine : « Ne me touche pas (maintenant), car je ne suis pas encore monté vers le Père », c’est bel et bien parce que, quand il sera monté vers le Père, elle pourra le toucher. Et si saint Jean a reproduit le propos sans sourciller, c’est qu’il avait parfaitement compris, lui qui puisait les paroles du Verbe sur son Cœur, ce que cela voulait dire.

Marie-Madeleine, dit saint Bernard dans son 28e sermon sur le Cantique des cantiques, se fiait à son sens corporel de la vue, alors qu’elle aurait dû se fier à son sens spirituel de l’ouïe, pour connaître le Christ par la foi (fides ex auditu), et non par l’expérience. Le Christ lui interdit donc de le toucher, car elle continuerait à utiliser ses sens corporels, mettant « l’expérience plus haut que la foi ». Saint Bernard fait parler ainsi le Christ : « Pour être digne de me toucher, il faut que la foi me considère assis à la droite du Père, non pas dans mon état d’humiliation, mais dans ma divinité. » Alors, quand je serai monté vers le Père, et que je serai dans ma gloire, et que tu me verras ainsi avec les yeux de la foi, alors tu seras digne de me toucher. Alors « tu me toucheras avec les mains de la foi, les doigts de l’amour, l’étreinte de la piété, les yeux de l’esprit. »

Saint Augustin avait dit équivalemment : « Jésus a voulu que la foi qu’on avait en lui, foi par laquelle on le touche spirituellement, aille jusqu’à croire que son Père et lui ne faisaient qu’un. »

Dans un sermon sur l’Ascension, saint Léon le Grand souligne que pour nous rendre capables de la béatitude éternelle, Jésus, après avoir réalisé tout ce qu’il devait faire sur terre, mit un terme à sa présence corporelle, et qu’ainsi, « ce qu’on avait pu voir de notre Rédempteur est passé dans les sacrements ». Alors la foi peut s’approcher du Fils égal au Père, elle n’a plus besoin de toucher la substance corporelle par laquelle le Fils est inférieur au Père : « La nature du corps glorifié demeurant la même, la foi des croyants fut appelée là où elle pourrait toucher le Fils unique égal à celui qui l’engendre, non d’une main charnelle, mais d’une intelligence spirituelle. De là vient que le Seigneur, après sa résurrection, dit à Marie-Madeleine, figure de l’Eglise, alors qu’elle accourait pour le toucher : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. C’est-à-dire : je ne veux pas que tu viennes à moi corporellement, ni que tu me connaisses par le sens de la chair, mais je te réserve des réalités plus hautes, je te prépare de grandes choses. Lorsque je serai monté vers mon Père, alors tu me toucheras plus parfaitement et plus réellement, tu saisiras ce que tu ne touches pas, et tu croiras ce que tu ne vois pas. »

Saint Léon, comme saint Bernard, comme saint Augustin (etc.), n’était pas un exégète moderne. Il avait le texte latin de l’Evangile : « Noli me tangere. » Et il savait que cela ne peut que vouloir dire : Ne me touche pas. Et, au lieu de rétrécir le texte à la dimension du petit cerveau myope d’un exégète moderne, il le place dans sa juste perspective, dans la lumière de la Résurrection.

Addendum

En fait il y a une raison grammaticale à la traduction "Ne me retiens pas". Mais c'est une fausse raison. Voir ici.

Commentaires

  • Personne n'a touché Jésus avant son Ascension?

  • Jésus a demandé à Thomas de le toucher (mais l'évangile ne dit pas qu'il l'ait fait). C'est l'autre raison de la traduction trafiquée du "Noli me tangere": Jésus ne peut pas se contredire de façon aussi évidente à quelques lignes de distance dans le même évangile.

    Mais la contradiction n'est qu'apparente.

    Jésus ressuscité demande à Marie-Madeleine de ne pas le toucher, pour lui faire prendre conscience que la situation a radicalement changé. Celui qu’elle a devant elle n’est plus le « fils de l’homme », même si, selon les apparences, il n’est « pas encore monté vers le Père ». En fait, depuis la Résurrection, il est dans le Royaume. Marie-Madeleine doit apprendre à le connaître dans cette nouvelle configuration. Elle doit apprendre la connaissance de la foi. Désormais, c’est dans la foi que l’on peut « toucher » Jésus, et non plus par le contact physique avec son corps mortel.

    C’est la même pédagogie qui est utilisée avec Thomas : lui aussi, il s’agit de l’amener à la foi. Mais pour cela, il faut lui montrer que le corps qu’il voit devant lui est bien le corps de Jésus, ce corps même qui a souffert la Passion (c'est la seule apparition où le Ressuscité montre ses plaies). « Et ne sois plus un sans-foi, mais un qui a la foi ». Cette antithèse (en grec a-pistos, pistos) souligne que l’objectif est exactement le même, qu’il s’agisse de Marie-Madeleine ou de Thomas.

  • Merci monsieur Daoudal, pour ces lumineuses explications. Vous êtes né pour cela au moins (et sans doute beaucoup plus !). Car, pour moi, la réponse de Jésus était une énigme. On a évidemment tendance à voir les choses par le côté mesquin, alors que l'explication ne peut se trouver que dans la charité incompréhensible du Christ. Cette charité ne se laisse pas enfermer dans l'étroite imagination de notre esprit mauvais et terre à terre. Vous m'avez libéré avec vos explications.

  • les commentaires des Pères prennent un sens beaucoup plus fort avec la traduction plus précise "arrête de me tâter" ce que je comprends: "tu as vérifié (un courte minute) en me touchant que je ne suis pas un fantôme, qui n'a ni chair ni os, alors que moi, j'en ai! Maintenant, cela te suffit pour ce que je te charge de faire jusqu'à tu me retrouves corporellement au Paradis: va auprès de mes frères et dis-leur: (...)"
    Comme le remarque Patrick CALAME dans sa traduction à partir de l'araméen de la PESCHITTÂ, p. 353 à la fin de sa note 142 éd Fr-X de Guibert, 2012: La traduction "ne me touche pas" est en contradiction avec le texte de Mattaï (Matthieu) 28, 1-10: "Elles s'approchèrent, saisirent ses pieds et se prosternèrent vers lui."
    dans la Peschittâ pourrait se traduire "Ne reste pas proche de moi". dans la version syriaque Harkléenne donne "ne le tiens pas" ou "Ne me retiens pas".
    Le dictionnaire grec Bailly donne bien aussi "tâter".

  • Ben non, je viens de vérifier, le Bailly ne dit pas "tâter". Et encore moins "arrête de me tâter" si on y met une négation. Aucune négation ne veut dire "arrête de". Non mais, franchement, vous voyez le Christ ressuscité dire à quelqu'un "Arrête de me tâter"? C'est grotesque.

    Le verbe grec est "toucher" Il a été traduit par le verbe latin qui veut dire "toucher". Et rien d'autre. Les interprétations araméennes n'ont aucune autorité.

    Il n'y a pas de contradiction entre le "Noli me tangere" et Matthieu 28, 9, quand Marie Madeleine et l'autre Marie se prosternent pour prendre les pieds de Jésus. Matthieu raconte une anecdote, Jean délivre un enseignement.

    Et cet enseignement n'est pas que Marie-Madeleine pourra toucher Jésus "dans le paradis" après la résurrection des corps, mais dès qu'il sera monté vers le Père, par le toucher de la foi.

  • Mais pourquoi alors trouvons-nous chez saint Luc 24;39:"Videte manus meas,et pedes,quia ego ipse sum:palpate,et videte:quia spiritus carnem,et ossa non habet,sicut me videtis habere."?

  • Le contexte n'est pas du tout le même. Les disciples sont là à regarder le Ressuscité comme si c'était un fantôme (comme le souligne l'évangile), ils sont là avec des yeux ronds comme des soucoupes, comme tétanisés. Alors Jésus leur dit: Mais enfin, vous voyez bien que c'est moi, ce sont mes mains et mes pieds ! Allez-y, touchez-les si vous ne me croyez pas ! "Palpez" ou "Tâtez" mes pieds et mes mains ! Ce qu'ils n'osent pas faire, manifestement.

    Avec un bémol. Le mot grec (psèlaphao), ainsi que le mot latin (palpo) avaient perdu de leur spécificité et ne voulaient plus dire que "toucher". En témoigne l'épître aux Hébreux 12, 18 ("vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne qu'on pouvait toucher").

  • @ Notre troll bien aimé Amédée !

    Sans doute parce qu'il s'agit d'autres personnes dont Jésus seul connaît l'intérieur.

    Pour moi l'explication de monsieur Daoudal reste lumineuse et certaine. Elle est valable pour sainte Marie-Madeleine. Pour les personnes concernées par Lc 24,39. Ce sont d'autres personnes avec d'autres psychologies, qui ont besoin d'autres comportements. Chacun sa vocation.

    Il faut toujours une certaine empathie pour parler de théologie. On ne traite pas ces questions avec l'esprit cartésien de géométrie. Il y faut de la finesse et de la charité.

  • Troll vous-même Denis Merlin,j'essaye seulement de comprendre un point difficile des Evangiles et je remercie vivement Monsieur Daoudal pour les explications qu'il veut bien nous donner et que l'on ne peut trouver ailleurs.

  • En effet, selon le Gaffiot "palpare" en général signifie "toucher".

  • Cher J-M D! Vous me semblez bien aventuré d'affirmer que
    "les interprétations araméennes n'ont aucune autorité" parce que personnellement vous avez reçu la Parole par les traductions grecques et latines. Comme si seize siècles de coupure culturelle et politique avec les branches orientales de l'unique Église justifiaient cette prétention méthodologique des byzantins et des latins.
    Notre-Seigneur a certainement prêché principalement en langue courante = araméen, et rarement en hébreu langue liturgique et officielle familière seulement aux élites: ses auditeurs à leur tour ont mémorisé essentiellement en araméen ses "debarim' avec les méthodes scrupuleuses de la Tradition Orale, héritées des Hébreux. Nous en recevons d'utiles précisions d'exégèse.
    ___Saint Luc - selon les sources orientales - semble avoir écrit son Évangile en araméen quinze ans seulement après la Pentecôte, et réalisé sa version grecque cinq ans plus tard - ce qui est d'ailleurs un fort argument contre les accusations de falsification par ses apôtres.

  • Moi je n'invente rien. Les Evangiles, comme les Epitres, sont en grec. Seuls le texte grec et la traduction latine de la Vulgate sont les textes officiels de l'Eglise. Toutes les références des conciles et du magistère sont des références à ces textes-là.

    C'est en quoi ils font assurément autorité, alors que les interprétations, traductions et gloses araméennes (qui plus est dans une très incertaine traduction française) n'ont assurément aucune autorité.

    Vous affirmez que le Christ enseignait en araméen. On peut tout autant affirmer que le Christ enseignait en grec. Comme saint Paul et saint Pierre et saint Jean - et saint Luc. Et saint Marc qui écrit tellement son évangile pour les Romains qu'il garde le mot latin "centurion" dans son texte grec...

    Et déjà les derniers textes de l'Ancien Testament sont en grec, et non en hébreu...

    Et la Bible courante, au temps du Christ, est celle des Septante, en grec.

  • Ces histoires de Jésus enseignant en araméen sont là pour discréditer le latin et le grec. Du temps de Jésus, le latin est la langue de l'occupant qui n'apprenait pas les langues locales et imposait sa langue. Le grec était la langue de la culture (y compris chez les Juifs). L'hébreu était une langue morte utilisée pour la liturgie. C'est clair comme de l'eau de roche.

  • Peut-être Jésus parlait-il quatre langues,l'araméen,l'hébreu,le grec et le latin;pour cette dernière langue,il semble comprendre parfaitement Pilate qui ne s'exprimait pas en araméen mais utilisait soit le latin,soit le grec.

  • Oops, pardon cher Amédée. Je vous ai pris pour un troll, mais vous écrivez sous pseudo, c'est votre droit, moi, non.

    Il est difficile de dialoguer par Internet parce que l'on est privé du ton des phrases.

  • Je vous pardonne Denis Merlin,je vois bien que vous avez un bon coeur et que vous êtes un brave homme.

  • Le dialogue avec Pilate fut en grec. Les Romains parlaient grec comme tout le monde. Je ne sais plus quel fonctionnaire romain est surpris d'apprendre que son prisonnier saint Paul parle sa langue, c'est-à-dire grec.

  • Je me permets d'avancer que Jésus, étant Dieu, devait certainement parler toutes les langues de la terre. Cela me paraît logique.

  • @ Équation du temps : cela me paraît aussi logique. Un jour que j'ai écrit cela on m'a contesté cette affirmation, m'affirmant que c'était aujourd'hui contesté. Mais c'était une doctrine autrefois reçue et qui reste à la fois licite et vraisemblable.

    Ce qu'il y a de certain, c'est que l'écriteau cloué au dessus de la croix du Sauveur était en latin, en grec et en hébreu et pas en araméen.

  • Ce n'est pas du tout mon opinion. Jésus était 100% Dieu et 100% homme. En tant que Dieu, en dehors du temps, il avait une connaissance "synthétique" de toutes les langues sans avoir besoin de les "parler". En tant qu'homme, 100% homme, dans l'espace et dans le temps, il devait apprendre les langues s'il voulait les parler. Comme il a appris à parler sa langue maternelle, comme il a appris à marcher, etc. Le fait d'être Dieu est certes une aide puissante, mais n'empêche pas l'apprentissage humain. A mon sens. Il faut sauvegarder le fait que Jésus fût pleinement homme (c'est notre seule chance de devenir Dieu). Pas un fantôme d'homme animé par la divinité.

  • On peut admettre au moins qu'étant un homme parfait, il avait des facilités inouïes pour apprendre et retenir. Or, vivant dans une société où le latin, le grec et l'hébreu étaient écrits et les deux premières parlées, ils connaissaient parfaitement ces langues et les parlait en conséquence plus que l'araméen qui était une sorte de patois populaire.

    Il reste que l'écriteau au-dessus de la croix était en ces trois langues et pas en araméen, ce qui laisse songeur sur le statut de l'araméen dont font grand cas nos théologiens contemporains. On dirait que tout le monde parlait araméen... même Pilate, même les docteurs de la loi...

    Pour la "science infuse", c'est ma grand'mère qui m'enseignait cela. Elle n'était pas docteur en théologie... Mais c'est une opinion que je ne rejette pas.

  • Comme vous dites, il avait des "facilités". C'est évident.

    Je ne crois pas que la "science infuse" rende inutile l'apprentissage.

    L'argument du titulum de la croix me paraît très fragile. Il est certes tout à fait possible qu'il y ait eu l'inscription en hébreu, et non en araméen, avec la langue sacrée pour embêter encore plus les juifs. Mais, lorsque l'Ecriture dit en grec "hebraïste", en latin "hebraice", il s'agit généralement d'une "langue hébraïque" qui est l'araméen et non l'hébreu. On le voit par exemple dans les Actes des apôtres lorsqu'il est spécifié que saint Paul s'adresse aux juifs "hebraice": il leur parle dans la langue populaire, qu'on appelle aujourd'hui l'araméen. (Cette précision impliquant d'autre part que, d'habitude, il fait ses discours en grec.)

  • Que Jésus parle l'hébreu et l'araméen,c'est certain.
    Le grec,c'est probable compte tenu de la diffusion de cette langue dans l'orient de l'empire romain.
    Pour le latin,c'est moins sûr sauf par contact avec les légions mais toutes ne venaient pas de l'occident.

  • Cher Daoudal, vous affirmez: "Seuls le texte grec et la traduction latine de la Vulgate sont les textes officiels de l'Eglise. " Ce n'est pas tout à fait exact, sauf vous vous limitez aux branches latines et byzantines de l'unique Église Catholique: Maos la Peschittô est-araméenne est la version officielle de la branche "chaldéenne"; idem la Peschitta ouest-araméenne pour la branche syriaque-catholique & maronite, sans parler des branches arméniennes et copte! Nous n'en sommes plus aux étroitesses du Moyen-Âge, quand les chrétiens indigènes hors de l'ancien Empire Romain étaient traités sysstématiquement d'hérétiqueq.

  • Mais la langue retenue par l'Église dans sa liturgie est bien l'hébreu et pas l'araméen (lequel de plus a évolué et s'est diversifié depuis le début, c'est un peu comme si l'on disait que le français, l'italien, l'espagnol et le roumain étaient une même langue...)

    Je l'ai lu sur wikipédia rubrique "araméen" :

    « L'araméen est un groupe de langues appartenant à l'embranchement de langue afro-asiatiques. Son nom vient d'Aram2 une ancienne région du centre de la Syrie.

    Dans cette famille, l'araméen appartient à la famille sémitique, et plus particulièrement, est une partie de la sous-famille sémitique occidental septentrional, qui comprend également les langues cananéennes telles que l'hébreu et le phénicien. L'alphabet araméen a été largement adopté pour les autres langues et est l'ancêtre des alphabets hébreu et arabe moderne. »

    Donc l'hébreu préservé par de la corruption justement parce que langue morte et liturgique me paraît donc plus vraisemblable. Il semble d'ailleurs que le terme "araméen" est un néologisme cachant le fait qu'il s'agit de désigner de nombreuse langues dont la plupart sont tombées dans l'oubli.

  • @ Monsieur Mestrallet : voudriez-vous me citer des auteurs qui traitaient les Orientaux d'hérétiques parce qu'ils était Orientaux ? Avec des références s'il vous plaît.

    L'Église catholique est romaine.

  • pour les Grecs - enfermés dans leur blocage politico-religieux dès le haut Moyen-Âge - quiconque ne payait pas l'impôt du basileus était ipso facto hérétique, qu'il fût latin, arménien, chaldéen ou copte. Les Latins - au profit de la primauté du Pape - ont très largement transposé cette attitude et l'ont montrée pendant les Croisades. Il a fallu attendre 1572 avec la Polyglotte "de Philippe II" par Plantin d'Anvers pour que l'Occident ait connaissance de l'antique Peschitta ouest-syriaque!
    Je regrette de n'avoir pas sous la main les sources historiques orientales qui illustrent cette ignorance et ce mépris de ces frères en Christ dont les ancêtres avaient été baptisés par les Apôtres, et non pas seulement - quatre ou cinq siècles après - par Saint Martin ou Saint Boniface. Comptez sur moi pour plus de détails dès que possible.

  • Unam,sanctam,catholicam et apostolicam.ROMAINE.
    Les anglicans et les orthodoxes sont priés de la rejoindre.
    Le véritable oecuménisme est dans cette direction,pas ailleurs.

  • Il est diffamatoire de prendre prétexte de la quatrième croisade, qui n'a aucun rapport avec une opinion religieuse, prouverait le mépris des Occidentaux pour les chrétiens orientaux.

    Il est entièrement faux de prétendre, comme le fait wikipédia, que ce sont les intrigues de Vénitiens qui ont détourné la croisade vers Constantinople. Cela n'a aucun rapport. C'est un hasard si cette croisade s'est arrêtée à Constantinople. L'hostilité venait bien plutôt d'une faction orientale envers les croisés, et c'est elle qui a été la cause du détournement (par suite des disputes entre Orientaux et de la situation désespérée des croisés dont l'alliance a été recherchée par une faction orientale).

    J'en ai assez de toujours lire les mêmes accusations contre les Occidentaux qui n'auraient été que des barbares, des abrutis, des esclavagistes, des voleurs etc, tandis que les autres étaient des anges de pureté, de sincérité, de chasteté, des militants de la liberté etc. Ces histoires, toujours à charge, toujours contre les mêmes, dévoilent leur fausseté par cela seul.

    Il en est de même d'ailleurs des histoires sur les Papes courant sus aux Sarrazins, honnêtes et sincères, et tuant la femme du chef etc. ou l'histoire du pape de 10 ans. Il y a aussi l'histoire de la papesse Jeanne qui a accouché pendant une procession etc.

    Il en est d'ailleurs de même pour bien des histoires... C'est pourquoi je trouve que l'argument d'Henri Charlier découvrant la contradiction entre ce que lui avait enseigné son père sur les chrétiens et sur le moyen-âge, et le chef d'œuvre que constituait Notre-Dame, lui découvrait que les histoires de son père n'étaient que forgeries, parce que totalement invraisemblables (iatus entre l'œuvre gravée dans la pierre et les histoires racontées sur l'époque qui l'a produite. Sur mon blog j'ai fait justice d'un certain nombre de ces calomnies dirigées contre les Occidentaux).

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