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Sainte Marie Madeleine

Hymne des vêpres, de saint Robert Bellarmin, traduction Michel de Marolles (Le bréviaire romain suivant la réformation du saint concile de Trente, 1659) :

Pater supérni lúminis,
Cum Magdalénam réspicis,
Flammas amóris éxcitas,
Gelúque solvis péctoris.

Père de la lumière suprême, quand vous regardez Magdelaine, vous excitez des flammes d’amour, et vous faites fondre les glaces de son cœur.

Amóre currit sáucia
Pedes beátos úngere,
Laváre fletu, térgere
Comis, et ore lámbere.

Blessée qu’elle est d’amour, elle court pour verser des parfums sur les pieds sacrés, pour les laver de ses larmes, les essuyer de ses cheveux, et leur donner des baisers de sa bouche.

Astáre non timet cruci,
Sepúlcro inhǽret ánxia,
Truces nec horret mílites :
Pellit timórem cáritas.

Elle ne craint point de se tenir auprès de la Croix, elle s’inquiète auprès du Sépulcre, et sans être touchée de quelque horreur pour la férocité des soldats, l’ardeur de sa charité dissipe les glaces de la peur.

O vera, Christe, cáritas,
Tu nostra purga crímina,
Tu corda reple grátia,
Tu redde cæli prǽmia.

Jésu-Christ qui êtes la vraie Charité, nettoyez les souillures de nos crimes, remplissez nos cœurs de vos grâces, et donnez-nous les récompenses de l’autre vie.

Patri simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus,
Sicut fuit, sit júgiter
Sæclum per omne glória.
Amen.

Gloire au Père, à son Fils unique, et au Saint-Esprit Paraclet, maintenant et toujours, ainsi soit-il. (La doxologie de ce bréviaire était la doxologie commune, différente de l’actuelle : Deo Patri sit gloria, Ejusque soli Filio, Cum Spiritu Paraclito, Et nunc et in perpetuum. Amen.)

Bellarmin.jpg

(Dom Guéranger, les Institutions liturgiques)

Commentaires

  • Etonnante, cette affirmation de D. Guéranger :
    "comme il en manquait pareillement une [une hymne propre] pour l'Office de Sainte Marie-Madeleine (...)"

    En effet, le bréviaire de saint Pie V comportait trois hymnes : Lauda mater Ecclesia à vêpres, Nardi Maria pystici à matines, et Aeterni Patris unice à laudes (Edition princeps rééditée en 1999 et 2012, libreria editrice vaticana, p. 817, 818 et 820).

    Celle de s. Robert Bellarmin a remplacé 'Lauda mater Ecclesia', à vêpres. Cette hymne, due à s. Odon, abbé de Cluny (+ 942), figure encore au bréviaire dominicain (1962) et a été reprise par l'abbaye du Barroux pour son office propre. On la trouve dans la Patrologie Latine, tome 133, colonne 514.

    Les deux autres hymnes du bréviaire tridentin ont été conservées, mais elles furent remaniées au temps d'Urbain VIII.

  • A noter aussi que lors de la dernière réforme liturgique, la Liturgia Horarum, comme le Missale Romanum, a rejeté l'identification de sainte Marie-Madeleine avec Marie de Béthanie et la pécheresse qui a oint Jésus chez Simon.

    De ce fait, deux nouvelles hymnes ont été composées par l'hymnographe D. Anselme Lentini O.S.B. (+ 1989) : Aurora surgit lucida (laudes) et Magdalae sidus mulier beata (vêpres).

    Il est encore intéressant de voir que l'identification, si elle est désormais rejetée de l'office de l'Eglise universelle, ne l'a pas été lors de l'approbation de l'office propre de l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux (vers 1992).

    Et bonne fête patronale aux frères du Barroux, in memoriam D. Geraldi...

  • Je vois ici

    https://books.google.fr/books?id=7g4zAQAAMAAJ&pg=PA276&lpg=PA276&dq=lauda+mater+ecclesia&source=bl&ots=TSbnjgj5U9&sig=tqpr3KA3lSJQ0EhH3LEY6w4Ktcg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwik2_CD2IbOAhWODRoKHcrUAx44ChDoAQhSMAg#v=onepage&q=lauda%20mater%20ecclesia&f=false

    que l'hymne a été supprimée par Clément VIII, donc peu après l'édition du Missel. Donc la note de dom Guéranger, qui n'entre pas dans le détail de la chronologie, est juste.

    Quant à moi je viens d'avoir une superbe et magnifique grand messe de sainte Marie Madeleine selon le rite dominicain...

    (Et je ne crois plus du tout à l'identification des trois femmes. Mais je ne vois pas pourquoi l'office propre du Barroux aurait été rejeté alors que l'office bénédictin traditionnel, comme l'office romain traditionnel, font cette identification.)

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