Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 7

  • Louis et Zélie Martin

    Le pape a ordonné ce matin la promulgation d’un décret relatif au miracle attribué aux bienheureux Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse.

    Habituellement on dit que cela ouvre la voie à leur canonisation. Sauf que, comme aujourd’hui on fait tout à l’envers (ou plutôt n'importe comment), leur canonisation a déjà été annoncée pour octobre prochain (au moment du synode sur la famille)…

    Le miracle est celui de la guérison d'une petite Espagnole du diocèse de Valence, Carmen, née prématurément avec de multiples complications et qui risquait une hémorragie cérébrale qui lui aurait été fatale.

  • Le Japon catholique se souvient

    Hier 17 mars c’était le 150e anniversaire de la découverte, ou plutôt de la manifestation, à un prêtre français installé à Nagasaki, des chrétiens cachés du Japon.

    Les célébrations se sont déroulées du 15 au 17 mars en divers lieux, et se poursuivent les 21 et 22 mars dans la communauté catholique francophone de Tokyo.

    Hier a eu lieu une messe solennelle, concélébrée par vingt évêques, commémorant la rencontre bouleversante que fit le P. Petitjean d’un groupe de personnes venues lui demander « Où est la statue de sainte Marie ? », dans un pays d’où le christianisme avait été éradiqué deux siècles plus tôt. La messe a été célébrée dans l’église même d’Oura, construite par le P. Petitjean, où avait eu lieu la scène.

    On lira la relation de Mgr Riocreux ici.

    Voir aussi ma note (et son illustration) sur le musée dédié aux chrétiens cachés qui s'est ouvert récemment à Nagasaki.

    Et voici l’histoire de l’événement du 17 mars 1865, telle qu’elle est exposée (de façon historique, sans enjolivements ni amplifications) par Eglises d’Asie :

    Un mois environ après l’inauguration de l’église d’Oura, le 17 mars 1865, le P. Petitjean vit de sa fenêtre un groupe de douze à quinze personnes,
    hommes, femmes et enfants, qui se tenaient avec respect devant la porte fermée de l’édifice.

    Il ressentit une impulsion intérieure le poussant à aller trouver ces gens, et alla ouvrir la porte de l’église. Il précéda dans la nef les visiteurs, en priant intensément. Il s’agenouilla devant l’autel et adressa au Christ de l’Eucharistie une fervente prière : "Je conjurais le Seigneur, écrit-il, de mettre sur mes lèvres des paroles propres à toucher les cœurs et à Lui gagner des adorateurs parmi ceux qui m’entouraient". Et voilà que, pendant qu’il priait, trois femmes de cinquante à soixante ans s’agenouillèrent tout près de lui. L’une d’elles mit sa main sur la poitrine et lui dit à voix basse : "Notre cœur à nous tous qui sommes ici est le même que le vôtre". Et la conversation s’engagea : "Vraiment ? Mais d’où êtes-vous donc ?"  "Nous sommes tous d’Urakami. A Urakami, presque tous ont le même cœur que nous". Et aussitôt la femme qui avait répondu posa à son tour une question : "Où est la statue de sainte Marie (sancta Maria) ? "

    Le P. Petitjean n’eut plus alors aucun doute : il était bien en présence de descendants des anciens chrétiens. Il conduisit le groupe devant la statue de la Sainte Vierge. De nouveau tous s’agenouillèrent et se mirent à prier. Mais ils ne pouvaient contenir davantage la joie qui débordait de leur cœur : "Oui, c’est bien la Sainte Vierge. Voyez sur son bras son divin Fils Jésus".

    La confiance établie, les questions se mirent à pleuvoir au sujet de Deus-sama, Jesus-sama, Maria-sama (sama est un suffixe qu’on ajoute au nom des personnes, qui signifie quelque chose comme Monseigneur). Puis les visiteurs en vinrent à donner une idée de leur vie chrétienne : "Nous faisons la fête du Seigneur Jésus au vingt-cinquième jour de la gelée blanche. On nous a enseigné que ce jour-là il est né dans une étable, puis qu’il a grandi dans la pauvreté et la souffrance, et qu’à trente trois ans pour le salut de nos âmes il est mort sur la croix. En ce moment nous sommes au temps du chagrin. Avez-vous vous aussi ces solennités ?"

    Le P. Petitjean, qui avait compris qu’il s’agissait du carême, répondit : "Oui, nous sommes aujourd’hui le dix-septième jour du temps chagrin..."

    Ainsi l’espoir qu’avaient au cœur tous les missionnaires ayant pu pénétrer au Japon ces dernières années, n’était pas vain. Il y avait bien encore en cette fin du XIXe siècle des descendants des anciens chrétiens restés fidèles à la foi de leurs ancêtres, malgré plus de deux cents ans de fermeture du Japon à l’étranger, durant lesquels toute manifestation visible d’appartenance au christianisme avait été sévèrement proscrite.

    Pendant ces deux cents ans les chrétiens avaient vécu sans aucun prêtre pour leur administrer les sacrements ou leur venir en aide, sans possibilité d’entrer en relation avec l’Église dans le reste du monde. Et pourtant ils avaient gardé "le même cœur" que les chrétiens d’Europe.

    Bientôt ce fut presque chaque jour que des groupes de chrétiens se présentèrent à l’église d’Oura pour signaler l’existence de la communauté à laquelle ils appartenaient et demander à être instruits davantage. Selon une estimation faite à l’époque environ cinquante mille chrétiens vivaient dans la région.

    Un jour un chrétien venu des Gotô se présenta accompagné d’un "baptiseur" qui, après avoir exposé sa dévotion au chapelet, récité sans Gloria Patri comme c’était la coutume au XVIIe siècle, posa ensuite deux questions : les missionnaires connaissent-ils le chef du Royaume de Rome ? les missionnaires sont-ils mariés ? Le baptiseur se réjouit d’entendre la réponse : le nom du Pape, Pie IX, et l’annonce que les missionnaires gardaient le célibat. Il sembla que, pour lui, les trois signes les plus évidents de la foi catholique des nouveaux arrivés avaient été la dévotion à Marie, l’union avec le successeur de Pierre et le célibat des prêtres.

  • Mercredi de la quatrième semaine de carême

    Dans l’antiquité chrétienne c’était aujourd’hui à Rome le jour du « grand scrutin ». Les candidats au baptême devenaient officiellement catéchumènes, et l’on y accomplissait pendant la messe les rites préparatoires au baptême.

    Avant la messe, ils étaient marqués du signe de la croix par un prêtre qui bénissait le sel et le leur faisait goûter.

    Puis ils ressortaient de l’église et la messe commençait, par l’introït où le Seigneur annonce qu’il réunira ses élus de toutes les nations, et qu’il répandra sur eux une eau purifiante pour laver toutes leurs souillures.

    On faisait appel nominal des catéchumènes, qui rentraient dans l’église. Les parrains et marraines les signaient sur le front, et des acolytes prononçaient sur chacun d’eux trois exorcismes, puis un diacre prononçait le quatrième exorcisme.

    Pendant les deux lectures et les deux graduels, un prêtre faisait sur chacun d’eux le rite de l’Ephpheta (en touchant une oreille).

    C’est semble-t-il toute cette partie qui s’appelait « aperitio aurium », ouverture des oreilles.

    Alors quatre diacres venaient déposer les quatre Evangiles aux quatre coins de l’autel. Un prêtre faisait la présentation des quatre évangélistes, et un diacre lisait le début de chaque évangile.

    Puis c’était la transmission du Credo, en grec et en latin, et du Pater. Le tout commenté de façon rituelle.

    Venait alors le chant de l’évangile de ce jour, qui raconte la guérison de l’aveugle né, symbole baptismal par excellence, et minutieusement expliqué dans cette optique par saint Augustin, dans un sermon qui est toujours la lecture des matines.

    Alors les catéchumènes sortaient, et le saint sacrifice proprement dit commençait.

    « Et nous ? » s’exclame dom Pius Parsch. Il répond :

    La journée d’aujourd’hui présente, à l’âme qui veut faire revivre la grâce du baptême, aliment et lumière. Nous accompagnons, en esprit, les catéchumènes d’il y a environ 1500 ans. Nous entrons dans la basilique de Saint-Paul : il est notre père spirituel à nous aussi ; presque tous les dimanches, sa voix nous exhorte et nous instruit. Renouvelons sur son tombeau la grâce de notre baptême. Le sens de ce renouvellement nous est expliqué dans les lectures : « Je mettrai en vous un nouveau cœur et un nouvel esprit. J’enlèverai de votre poitrine votre cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. » « J’allai, je me lavai et maintenant je vois. » Il s’agit donc d’une nouvelle vie et d’une nouvelle créature.

    Nous recevons aujourd’hui, de la main de l’Église, trois cadeaux précieux : l’Évangile, la profession de foi et le Notre-Père. Baisons le livre des évangiles. L’Évangile remplace pour nous le Christ ; dans l’Évangile, la liturgie voit et honore le Christ. Selon l’esprit de la liturgie, nous devons vivre de la vie du Seigneur. Sur la terre, le Christ a vécu pour nous aussi ; ce qu’il fit alors aux malades, ce qu’il leur dit, il le fait et il le dit pour nous. Quel prix n’a pas l’Évangile ! Il nous manifeste les sentiments, les actions et les paroles du Christ. Chaque parole de la profession de foi a été scellée du sang des martyrs. Au Moyen Age, on la récitait aux mourants. Le Notre-Père est la seule prière que nous ait enseignée le Seigneur. Récitons-le avec respect. Il occupe la plus belle place à la messe ; dans l’antiquité, on le considérait comme un sacrement.

  • Boko Haram

    Le chef d'état-major des forces armées du Nigeria annonce que les forces de Boko Haram ont été repoussées de la quasi-totalité du nord-est du pays.

    Les islamistes contrôlaient une vingtaine de districts, ils n’en contrôleraient plus que trois.

    En espérant que ce soit vrai…

    Mais… ils ont été repoussés où ?

  • La loi d’euthanasie adoptée

    Les députés ont voté la proposition de loi d’euthanasie Claeys-Leonetti, par 436 voix contre 34 (dont aucun député non inscrit).

  • Marocaine dans son rôle

    Elle « regrette et condamne » la décision du maire de Chalon-sur-Saône de supprimer les plats de substitution au porc. « C'est une façon d'interdire l'accès à la cantine beaucoup d'enfants », dit-elle. Et elle demande aux élus de veiller à ce que chaque enfant puisse « manger à sa faim ».

    On en pleurerait d’émotion.

    C’est la Marocaine Najat Belkacem qui s’engage ainsi pour les familles musulmanes. Najat Belkacem qui, par la grâce du roi du Maroc Commandeur des croyants est membre de son Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (avec les émoluments qui vont avec), quoique ministre de la République française.

  • Européisme ordinaire

    Le même jour, hier

    - Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne : « Le temps est venu d’approfondir l’intégration européenne. Il n’y aura jamais d’Etats-Unis d’Europe, mais l’UE doit montrer à ses partenaires où est sa poste de commandement si elle veut être prise au sérieux. Nous devons approfondir l’union économique et monétaire pour une raison simple : notre union monétaire n’est pas optimale. Nous avons une banque centrale européenne. Mais nous n’avons pas de gouvernement européen. Donc nous devons avoir des règles qui remplacent le gouvernement européen que nous n’avons pas. »

    - Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne : « Nous avons atteint un tel degré d’intégration que nous ne pouvons pas seulement imaginer inverser le processus – nos économies sont trop imbriquées. (…) En somme, ma conclusion est qu’il doit y avoir un saut quantique dans la convergence institutionnelle. Nous devons passer d’un système de règles et de directives pour la politique économique nationale à un système de partage plus avancé de souveraineté avec les institutions communes. »

  • Le Foll a disjoncté

    Il y avait déjà eu la nauséabonde réaction de Manuel Valls à l’initiative de Robert Ménard (la rue Hélie Denoix de Saint Marc à Béziers) – il trouvait cela « rance », mais le porte-parole du gouvernement bat les records de l’immonde en twittant :

    Le Foll.jpg

    C’est d’une haine idéologique d’autant plus aberrante que Jean-Yves Le Drian, ministre du même gouvernement, avait écrit à la mort de Denoix de Saint Marc, grand-croix de la Légion d’honneur à titre militaire :

    Grand patriote, résistant de la première heure, déporté à Buchenwald, Hélie Denoix de Saint Marc a mené une carrière militaire prestigieuse en Indochine puis en Algérie. De sa complexité, il faut retenir aujourd'hui la force de son engagement d'officier et la générosité de son dévouement aux hommes dont il était responsable. Par ailleurs, il a su garder à travers les péripéties de l'Histoire, un esprit curieux et novateur, notamment dans le dialogue avec l'ancien ennemi allemand, en publiant avec le colonel August Von Kageneck le livre commun Notre histoire, 1922-45.

    (Via le Salon Beige)

  • La réaction de l’archevêque de Hassaké au propos de John Kerry

    De façon assez surprenante, il faut bien le dire, John Kerry a très clairement déclaré sur CBS que « bien sûr » il est disposé à négocier avec Bachar el-Assad « s'il est prêt à engager des négociations sérieuses sur la façon d'appliquer Genève I », et parce que « au final il faudra négocier ».

    Le propos a été rapidement démenti par le propre ministère de John Kerry… Ce n’est pas ce qu’il voulait dire…

    Il avait provoqué des remous un peu partout, notamment en France où les sinistres malfaisants qui nous gouvernent ont éructé quelques grossièretés et stupidités sur le sujet, que je ne reprends pas car c’est une honte pour la France.

    En revanche il est intéressant de connaître la réaction qui fut celle de Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique de Hassaké (un évêque qui sait, lui, de quoi il parle) transmise par l’agence Fides :

    « C’est une option qui aurait dû être prise depuis déjà longtemps, un choix obligé si l’on veut réellement chercher une issue à cette tragédie qui a commencé voici quatre ans. Une proposition concrète de négociation doit être faite rapidement. Dans le cas contraire, cela équivaudrait seulement à gagner du temps, croyant ainsi favoriser un affaiblissement ultérieur de l’armée syrienne qui, en réalité, gagne actuellement du terrain sur tous les fronts. Mais elles ne pourront débuter que si l’on évite de poser à l’interlocuteur des conditions préalables stupides et provocatrices. Dans ce sens, les rumeurs qui préfigurent des offensives militaires dans les zones de conflit autorisées à ne tenir aucun compte des frontières entre Etats souverains ne me tranquillisent pas du tout. Cela ne me semble pas une manière correcte de commencer. Ceux qui veulent le bien du peuple syrien et du peuple irakien ne peuvent continuer à profiter des crises pour poursuivre leurs propres intérêts géopolitiques. Il faut également en finir avec la pantomime visant à accréditer l’existence de fantomatiques “rebelles modérés”, parce qu’avec le temps qui passe, toutes les factions armées opposées à Assad se sont agrégées à l’idéologie jihadiste. ».

  • Dédicace de la cathédrale

    Ce 17 mars, fête de saint Patrick quasiment occultée par la liturgie du mardi de la quatrième semaine de carême, est dans mon diocèse la fête de la dédicace de la cathédrale.

    En effet la cathédrale de Vannes a été consacrée le 17 mars 1476. Cette année-là c’était le troisième dimanche de carême.

    Je me suis demandé pour quelle raison on avait décidé de procéder à ce rite si solennel, avec les festivités qui l’entourent, en plein carême.

    J’ai donc cherché. Or, non seulement je n’ai pas trouvé de raison, mais en outre j’ai découvert que cette année-là… il n’y avait pas d’évêque de Vannes. Mgr Yves de Pontsal était mort l’année précédente, et son successeur n’avait pas encore été nommé. La cathédrale n’était pas finie, mais le chapître avait décidé qu’elle devait être consacrée. On est allé chercher un dominicain qui était alors à Rennes pour conférer des ordinations, Robert de Berges, évêque in partibus de Sinope. On a la relation du voyage et du séjour de Robert de Berges à Vannes, où il menait grand train apparemment, et table ouverte… en plein carême (il avait fallu réquisitionner un chef cuisinier supplémentaire…).

    Ensuite seulement on s’est préoccupé de trouver un nouvel évêque, ce fut le frère de la duchesse, Pierre de Foix. Lequel fut élu en même temps évêque… d’Aire-sur-l’Adour, et créé cardinal l’année suivante, avant de devenir aussi administrateur des diocèses de Bayonne et de… Palerme, tout en étant abbé de trois abbayes (Tarbes, Rennes et Dijon…). Devenu archevêque de Palerme en 1490, il abandonna le diocèse de Vannes, où il n’avait pas dû beaucoup mettre les pieds sinon pour visiter sa sœur la duchesse…

    Celui qui lui succéda fut le cardinal Lorenzo Cibo, neveu du pape Innocent VIII, archevêque de Bénévent, cardinal-prêtre de trois églises romaines, puis de deux quand il devint cardinal-évêque d’Albano, et il était aussi chanoine de Saint-Pierre de Rome, préfet du château Saint-Ange, protonotaire apostolique, abbé de six abbayes… Inutile de préciser qu’il ne se rendit jamais à Vannes…

    Les deux suivants furent deux Français qui ne vinrent jamais à Vannes, puis il y eut le cardinal Lorenzo Ier Pucci, chanoine de Florence, évêque de Pistoie, administrateur apostolique de trois autres diocèses, célèbre pour ses trafics d’indulgences…

    Après Lorenzo Ier qu’on ne vit jamais à Vannes il y eut… son neveu le cardinal Antonio Ier Pucci qui évidemment ne vint jamais non plus. Lui succéda… Lorenzo II Pucci…

    Et après on s’étonne qu’il y eût la Réforme protestante… On pourrait plutôt se demander comment des peuples sont restés catholiques…

    Bref j’ai découvert une page du triste passé de l’Eglise, mais rien sur la Dédicace en carême. Mais savaient-ils seulement que c’était le carême ?

    Cela dit, il faut avouer que le sermon du troisième nocturne des matines de l’office de la dédicace convient parfaitement à ce temps liturgique. Il est donné dans les bréviaires comme étant de saint Augustin, car il figurait dans l’homiliaire de Paul Diacre sous ce nom, il est en fait de saint Césaire d’Arles :

    1.jpg

    2.jpg

    3.jpg

    4.jpg