Dimanche dernier 8 mars, on célébrait aussi au Vatican la Journée internationale des femmes. Laquelle est toujours subversive, dans la ligne de son origine soviétique, et comme on a pu le constater notamment à Rome.
Ce fut une réunion de cinq heures dans les locaux de l’Académie pontificale des Sciences. Organisée par « Voices of faith » (Voix de la foi) créé pour l’occasion par Chantal Götz, de la fondation suisse Fidel Götz, pour qui c’est déjà « de facto un think thank » pour François, comme elle l’a dit au New York Times, qualifiant le meeting au Vatican de « victoire acquise de haute lutte », et précisant : « C’est d’autant plus symbolique que c’est à l’intérieur du Vatican. C’est un pas en avant. »
On lit sur son site : « Voices of faith procure un endroit au cœur du Vatican où les femmes peuvent partager leur histoire pour renforcer la mission de l’Eglise. Dans l’esprit de François, le but est d’accompagner les pauvres, de soulager la souffrance humaine, de faire avancer la paix et d’étendre la miséricorde. »
Il s’agit en fait d’une offensive du féminisme radical dans l’Eglise (pour l’avortement, le « mariage » homosexuel, le sacerdoce des femmes…).
La réunion était ouverte par Lesley-Ann Knight, ancienne secrétaire générale de Caritas, qui avait été virée par Benoît XVI en raison de ses dérives. Elle était en trois parties. La première évoquait les questions de santé, d’éducation, d’esclavage, et la persécution de chrétiens. La troisième évoquait le combat contre la faim, et se terminait par la remise des premiers « prix des femmes semeuses de développement ».
La deuxième partie quant à elle était une table ronde, intitulée « Nous avons un rêve », introduite et dirigée par Deborah Rose-Milavec, qui est à la tête du groupe américain « FutureChurch » militant pour la prêtrise des femmes.
Il y avait notamment le Dr Astrid Lobo Gajiwala, biologiste indienne, consultante de l’épiscopat de l’Inde, auteur du projet de la conférence épiscopale sur « la politique de genre de l’Eglise catholique en Inde ». Elle « rêve d’une Eglise où il n’importe pas que vous soyez homme ou femme », « où Dieu est libéré des constructions masculines », où le langage est inclusif, et « où les femmes peuvent donner l’homélie ».
Il y avait aussi et surtout Tina Beattie, professeur de « catholic studies » à l’université de Roehampton (Londres), qui milite pour le droit à l’avortement, considère que le « mariage » homosexuel est meilleur que le mariage parce qu’il ne peut pas impliquer de subordination de la femme (sic), et n’hésite pas à tomber dans le blasphème le plus obscène en affirmant que la messe est devenue « un acte de relation (homo)sexuelle ». Explication : « Le don kénotique du Christ est devenu implicitement associé à l’orgasme masculin… Le phallocentrisme de la théologie néo-orthodoxe risque de réduire la messe à une célébration orgasmique d’amour homosexuel d’où le corps féminin est exclu. » Sic.
Il serait trop long de relever les absurdités qui parsèment les comptes rendus, mais on notera qu’un rêve de la consultante des évêques indiens a été illico réalisé : il y eut une messe concélébrée par l’archevêque de Dehli Mgr Anil Couto et le secrétaire du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, Mgr Brian Farrell. Et il y eut deux homélies, une de Mgr Couto, et une de Kerry Robinson, de FutureChurch, laquelle évidemment se vante d’être la première femme à avoir donné une homélie à l’intérieur des murs du Vatican (car l’homélie fait partie de la messe et ne peut pas être donnée par un laïc, comme le stipule le droit canonique). Et bien entendu Deborah Rose-Milavec s’est empressée de faire savoir sur Twitter que Mme Robinson avait donné « une merveilleuse homélie au Vatican »…
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