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  • Le courage de la famille Taseer

    Lundi dernier 9 mars, la Haute Cour d’Islamabad, à la surprise de beaucoup, a confirmé la peine de mort prononcée en première instance à l’encontre de Mumtaz Qadri, le garde du corps de Salman Taseer, qui l’avait assassiné le 4 janvier 2011 parce que le gouverneur du Pendjab critiquait les lois anti-blasphème et soutenait Asia Bibi qu’il avait visitée en prison. Or Mumtaz Qadri est un héros de l’islam pour de très nombreux islamistes pakistanais, et l’on pensait que les magistrats n’oseraient pas confirmer la condamnation à mort du héros.

    Du coup, les avocats de Mumtaz Qadri, après avoir annoncé qu’ils portaient l’affaire devant la Cour suprême, ont convoqué une conférence de presse où trois partis islamistes ont  proposé à la famille de Salman Taseer le « prix du sang » : une somme d’argent contre l’abandon des poursuites.

    Le fils aîné de Salman Taseer, Shaan, a aussitôt répondu publiquement, au nom de sa famille, qu’une telle offre ne peut être perçue que comme un affront à la mémoire de son père, et que si ces partis se disent prêts à un dialogue, ils doivent d’abord condamner la violence et les menaces, et le débat portera non sur le « prix du sang » mais sur les lois anti-blasphème…

    (Eglises d'Asie)

  • Les légalistes du Saint Office…

    Extrait du compte rendu de l’« homélie » de François hier matin :

    « même l’Évangile de ce jour nous montre un exemple de cœur endurcit, sourd à la voix de Dieu, lorsque Jésus guérit un homme possédé par le démon et qu’en échange il est accusé d’être un sorcier démoniaque » : “ C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons”.

    C’est l'excuse typique des “légalistes”, note François, « qui croient que la vie est régie par les lois qu’ils font ». Et le Saint-Père indique que « cela est arrivé aussi dans l'Histoire de l'Eglise » Et il cite l’exemple de « la pauvre Jeanne d'Arc : aujourd'hui Sainte ». Elle a été brulée vive rappelle le Pape parce qu’elle était « accusée d'hérésie » ... Mais, affirme-t-il, ce sont ceux-là même qui l’accusaient, « ceux qui connaissaient la doctrine sûre : ces Pharisiens, qui étaient éloignés de l’amour de Dieu ».

    Le Saint-Père évoque également la figure du bienheureux Rosmini : « mis à l’Index pour certains de ses écrits et qui est aujourd’hui Bienheureux ». Dans l'histoire de Dieu avec son peuple, le Seigneur a envoyé les Prophètes, pour dire à son peuple qu'il l’aimait. Dans l'Église, le Seigneur envoie les Saints. « Ce sont les Saints, déclare le Pape, qui font avancer la vie de l'Eglise, non pas les puissants, les hypocrites ».

    Au-delà de la charge quasi quotidienne contre les « pharisiens », et en laissant de côté l’énormité historique sur le procès de Jeanne d’Arc, on notera la précision que ce sont ces mêmes légalistes qui avaient mis Rosmini à l’index.

    L’index, c’est-à-dire le Saint-Office, c’est-à-dire la Congrégation pour la doctrine de la foi, c’est-à-dire Ratzinger, c’est-à-dire, aujourd’hui, le méchant cardinal Müller qui prétend que la doctrine sur le mariage est immuable.

    Autre chose. On constate que François parle de Rosmini, et non de sainte Faustine. Les deux pourtant ont été mis à l’index. Or Faustine a été canonisée, Rosmini seulement béatifié, et François qui parle sans cesse de miséricorde devrait être attiré plutôt par l’une que par l’autre. Mais non, bien sûr. Car la miséricorde de sainte Faustine renvoie à la plus pure tradition, alors que la doctrine libérale de Rosmini peut être interprétée et a été interprétée de façon hétérodoxe, notamment les 40 propositions condamnées qui restent condamnées, comme l’a souligné… le cardinal Ratzinger, car elles peuvent être « nanties d'une signification contraire à la foi et à la doctrine catholique ».

  • Vendredi de la troisième semaine de carême

    A partir de ce jour l’Eglise a exclusivement recours à saint Jean pour l’évangile de la messe (sauf le jeudi qui était aliturgique à Rome aux premiers siècles). Et cela commence par l’histoire prodigieuse de la Samaritaine. Et avec le commentaire de saint Augustin que je retrouve chaque année avec autant d’émotion. Il faut le lire en latin pour le goûter pleinement, mais même en traduction apparaît le génie du prédicateur qui distille le suspense :

    « Jésus donc, fatigué du chemin, s’assit sur la fontaine. C’était vers la sixième heure ». Déjà commencent les mystères. Ce n’est pas sans raison que Jésus se fatigue : ce n’est pas sans raison que nous voyons accablée de lassitude la vertu même de Dieu, celui qui calme nos fatigues, celui dont l’absence est pour nous une cause d’épuisement et dont la présence restaure nos forces. Cependant Jésus est fatigué, il est fatigué sur le chemin et il s’assied, il s’assied au bord d’un puits, et c’est à la sixième heure du jour. Autant de circonstances significatives, qui nous donnent à penser et nous indiquent quelque chose : elles nous rendent attentifs et nous engagent à frapper. Qu’il ouvre donc a vous et à moi, celui qui a daigné nous encourager à frapper, en nous disant: « Frappez, et il vous sera ouvert ». C’est pour toi, mon frère, que Jésus est fatigué du chemin. Nous voyons en Jésus, et la force et la faiblesse : il nous apparaît tout à la fois puissant et anéanti. Il est puissant, car « au commencement il était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ; au commencement  était en Dieu ». Veux-tu savoir quelle est la puissance de ce Fils de Dieu? «Toutes choses ont été faites par lui, et sans lui rien n’a été fait » Y a-t-il rien de plus fort que celui qui a fait toutes choses sans éprouver de lassitude? Veux-tu t’assurer qu’il a été faible? « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous ». Par sa puissance, le Christ t’a créé ; il t’a donné une nouvelle vie, en s’anéantissant ; par sa puissance, il a fait ce qui n’était pas ; en devenant faible, il a empêché ce qui était de périr. C’est en sa force qu’il nous donne l’être; c’est en son infirmité qu’il nous a attirés à lui.

    Jésus-Christ s’est fait infirme pour nourrir des infirmes, pareil en cela à la poule qui nourrit ses poussins; c’est la comparaison qu’emploie le Sauveur lui-même. « Combien de fois », dit-il à Jérusalem, « j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule ramasse ses petits sous ses ailes, et tu ne l’as pas voulu ! » Vous savez, mes frères, comme une poule se fait petite par amour pour ses petits; de tous les oiseaux, elle est la seule qui se montre véritablement mère. Nous voyons les passereaux faire leur nid sous nos yeux; il en est de même des hirondelles, des cigognes, des pigeons; mais nous ne nous apercevons qu’ils ont des petits qu’au moment où nous les voyons dans leurs nids. Pour la poule, elle se fait si petite pour ses petits que, même lorsqu’ils en sont éloignés et même sans qu’on les voie, on reconnaît qu’elle est mère. En preuve, ses ailes pendantes, ses plumes hérissées, la rudesse de sa voix, le laisser-aller et l’abattement de son corps, tout en elle, comme j’en ai fait la remarque, dénote une mère, lors même qu’on ne la verrait point suivie de sa petite famille. Voilà l’image de l’infirmité de Jésus fatigué par le chemin. Son chemin, c’est la chair qu’il a prise pour notre amour. En effet, quel chemin pouvait suivre celui qui se trouve partout et ne manque nulle part? Où pouvait-il aller? D’où pouvait-il venir? Evidemment il venait vers nous, et il n’y venait qu’en se revêtant de la forme visible de notre corps. Puisqu’il a daigné venir parmi nous en prenant un corps, en se montrant dans la forme de serviteur, son incarnation est donc son chemin. C’est pourquoi « la fatigue qu’il a ressentie du chemin » n’est autre chose que la fatigue résultant pour lui de son Incarnation. L’infirmité de Jésus-Christ vient donc de son humanité; mais ne t’affaiblis pas toi-même. Que l’infirmité de Jésus-Christ soit ta force; car ce qui est faiblesse en Dieu est plus fort que tous les hommes.

    J’ai poursuivi la citation un peu au-delà de ce qui est cité dans le bréviaire. On comprend que ce n’est que le début d’une longue explication. En effet. Et il faut tout lire. Notamment l’extraordinaire développement sur les cinq maris de la Samaritaine. Ici, ou . Et en latin (tractatus 15).

  • Waterloo morne pièce

    Le Conseil européen, sur proposition de la Belgique, avait prévu de sortir une pièce de 2 euros commémorant la bataille de Waterloo, qui a eu lieu il y a 200 ans.

    Mais le gouvernement français a envoyé une lettre officielle au Conseil pour dénoncer cette initiative : « La bataille de Waterloo est un événement qui a une résonance particulière dans la conscience collective, allant au-delà de la simple évocation d'un conflit militaire. La circulation de pièces courantes portant une symbolique négative pour une fraction de la population européenne nous paraît préjudiciable, dans un contexte où les gouvernements de la zone euro s'efforcent de renforcer l'unité et la coopération autour de la monnaie unique. »

    L’affaire, tenue secrète par le gouvernement français, a été dévoilée par le Daily Telegraph, et authentifiée aujourd’hui par le gouvernement belge.

    Le journal anglais citait un certain nombre de réactions, dont celle du député conservateur sir Peter Luff : « Je serais ravi que la zone euro célèbre l’échec de la France de créer un super-Etat européen. Ils devraient vraiment reconnaître que c’est un événement important dans l’histoire de l’Europe et important pour la liberté et la démocratie – que j’aurais pensé que la République française aurait fêté, plutôt que cherché à empêcher. »

    Un autre député conservateur, Peter Bone, disait : « Il semblerait extraordinaire que ce remarquable 200e anniversaire de la bataille de Waterloo ne soit pas commémoré juste parce que cela blesserait les sentiments des Français. Les Français devraient grandir un peu et soutenir les Belges. »

    Mais les Belges, voyant qu’ils n’auraient pas la majorité en cas de vote, ont abandonné le projet…

  • Battu à mort au commissariat

    Une fois de plus, un chrétien pakistanais est mort des suites de ses tortures dans un commissariat. Pas dans une province reculée, mais à Lahore, capitale du Pendjab.

    Il s’appelait Zubar Masih, il avait 20 ans. Il était le fils d’Ayesha Bibi, une femme employée chez un riche musulman. Celui-ci a accusé la femme de lui avoir volé des objets en or, pour une valeur de 350 dollars. Ce que la femme nie. La police a embarqué toute la famille, et en a interrogé les membres à sa façon habituelle quand les prévenus ne sont pas de riches musulmans (la femme a eu un bras cassé). Puis a relâché tout le monde, sauf le jeune homme. Dont le corps a été jeté devant chez lui au petit matin…

    (Asianews)

  • En Inde

    Un groupe d’hindous extrémistes du Vishva Hindu Parishad a fait intrusion hier dans la maison d’un pentecôtiste pendant une séance de prière, accusant les personnes présentes de pratiquer des conversions forcées. Et ils ont pris les Bibles.

    Les militants hindouistes étaient escortés par des policiers… Lesquels ont arrêté le pasteur et le propriétaire de la maison, qui ont été interrogés pendant des heures, puis relâchés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.

  • A Mossoul

    L’Etat islamique a dévasté la façade de l’église de l’antique monastère chaldéen Saint-Georges de Mossoul (dont les bâtiments ont été transformés en prison), parce que les briques et les ouvertures étaient disposées de manière à dessiner une grande croix.

  • Les filles enlevées au Pakistan

    Au moins 500 cas de jeunes filles appartenant aux minorités religieuses, chrétiennes et hindoues, enlevées par des musulmans et contraintes à un mariage islamique après une conversion forcée ont été enregistrés en un an et demi, selon un forum d’ONG pakistanaises des droits de l’homme et des minorités. Tout en ajoutant qu’il s’agit seulement de cas ayant fait l’objet de plaintes, mais que de nombreux cas ne font pas l’objet d’une plainte, par crainte de vengeance et de rétorsions.

    Les ONG demandent aux autorités d’entreprendre des actions concrètes, notamment de créer une une équipe spéciale de magistrats, d’agents de police et de fonctionnaires chargée de surveiller, de signaler et d’intervenir à temps.

    (Fides)

  • L’euthanasie en marche

    L’Assemblée nationale a adopté hier soir l’article de la proposition de loi sur la « fin de vie » qui autorise la soi-disant « sédation profonde et continue » (et irréversible, mais ces hypocrites n’osent pas l’écrire). Les députés ont aussi adopté l’amendement qui rend contraignantes les « directives anticipées ». Si vous avez rédigée une et que finalement vous avez changé d’avis (cf. Philippe Pozzo di Borgo) mais que vous ne pouvez pas parler, tant pis pour vous…

    L’examen du texte a été terminé dans la nuit. Il sera solennellement voté le 17 mars. Car il faut solenniser ces choses-là.

    En attendant la suite. Puisque tant pour Marisol Touraine que pour Manuel Valls il s'agit d'une « étape »...

  • Un vrai scandale au Vatican

    Dimanche dernier 8 mars, on célébrait aussi au Vatican la Journée internationale des femmes. Laquelle est toujours subversive, dans la ligne de son origine soviétique, et comme on a pu le constater notamment à Rome.

    Ce fut une réunion de cinq heures dans les locaux de l’Académie pontificale des Sciences. Organisée par « Voices of faith » (Voix de la foi) créé pour l’occasion par Chantal Götz, de la fondation suisse Fidel Götz, pour qui c’est déjà « de facto un think thank » pour François, comme elle l’a dit au New York Times, qualifiant le meeting au Vatican de « victoire acquise de haute lutte », et précisant : « C’est d’autant plus symbolique que c’est à l’intérieur du Vatican. C’est un pas en avant. »

    On lit sur son site : « Voices of faith procure un endroit au cœur du Vatican où les femmes peuvent partager leur histoire pour renforcer la mission de l’Eglise. Dans l’esprit de François, le but est d’accompagner les pauvres, de soulager la souffrance humaine, de faire avancer la paix et d’étendre la miséricorde. »

    Il s’agit en fait d’une offensive du féminisme radical dans l’Eglise (pour l’avortement, le « mariage » homosexuel, le sacerdoce des femmes…).

    La réunion était ouverte par Lesley-Ann Knight, ancienne secrétaire générale de Caritas, qui avait été virée par Benoît XVI en raison de ses dérives. Elle était en trois parties. La première évoquait les questions de santé, d’éducation, d’esclavage, et la persécution de chrétiens. La troisième évoquait le combat contre la faim, et se terminait par la remise des premiers « prix des femmes semeuses de développement ».

    La deuxième partie quant à elle était une table ronde, intitulée « Nous avons un rêve », introduite et dirigée par Deborah Rose-Milavec, qui est à la tête du groupe américain « FutureChurch » militant pour la prêtrise des femmes.

    Il y avait notamment le Dr Astrid Lobo Gajiwala, biologiste indienne, consultante de l’épiscopat de l’Inde, auteur du projet de la conférence épiscopale sur « la politique de genre de l’Eglise catholique en Inde ». Elle « rêve d’une Eglise où il n’importe pas que vous soyez homme ou femme », « où Dieu est libéré des constructions masculines », où le langage est inclusif, et « où les femmes peuvent donner l’homélie ».

    Il y avait aussi et surtout Tina Beattie, professeur de « catholic studies » à l’université de Roehampton (Londres), qui milite pour le droit à l’avortement, considère que le « mariage » homosexuel est meilleur que le mariage parce qu’il ne peut pas impliquer de subordination de la femme (sic), et n’hésite pas à tomber dans le blasphème le plus obscène en affirmant que la messe est devenue « un acte de relation (homo)sexuelle ». Explication : « Le don kénotique du Christ est devenu implicitement associé à l’orgasme masculin… Le phallocentrisme de la théologie néo-orthodoxe risque de réduire la messe à une célébration orgasmique d’amour homosexuel d’où le corps féminin est exclu. » Sic.

    Il serait trop long de relever les absurdités qui parsèment les comptes rendus, mais on notera qu’un rêve de la consultante des évêques indiens a été illico réalisé : il y eut une messe concélébrée par l’archevêque de Dehli Mgr Anil Couto et le secrétaire du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, Mgr Brian Farrell. Et il y eut deux homélies, une de Mgr Couto, et une de Kerry Robinson, de FutureChurch, laquelle évidemment se vante d’être la première femme à avoir donné une homélie à l’intérieur des murs du Vatican (car l’homélie fait partie de la messe et ne peut pas être donnée par un laïc, comme le stipule le droit canonique). Et bien entendu Deborah Rose-Milavec s’est empressée de faire savoir sur Twitter que Mme Robinson avait donné « une merveilleuse homélie au Vatican »

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