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Dédicace de la cathédrale

Ce 17 mars, fête de saint Patrick quasiment occultée par la liturgie du mardi de la quatrième semaine de carême, est dans mon diocèse la fête de la dédicace de la cathédrale.

En effet la cathédrale de Vannes a été consacrée le 17 mars 1476. Cette année-là c’était le troisième dimanche de carême.

Je me suis demandé pour quelle raison on avait décidé de procéder à ce rite si solennel, avec les festivités qui l’entourent, en plein carême.

J’ai donc cherché. Or, non seulement je n’ai pas trouvé de raison, mais en outre j’ai découvert que cette année-là… il n’y avait pas d’évêque de Vannes. Mgr Yves de Pontsal était mort l’année précédente, et son successeur n’avait pas encore été nommé. La cathédrale n’était pas finie, mais le chapître avait décidé qu’elle devait être consacrée. On est allé chercher un dominicain qui était alors à Rennes pour conférer des ordinations, Robert de Berges, évêque in partibus de Sinope. On a la relation du voyage et du séjour de Robert de Berges à Vannes, où il menait grand train apparemment, et table ouverte… en plein carême (il avait fallu réquisitionner un chef cuisinier supplémentaire…).

Ensuite seulement on s’est préoccupé de trouver un nouvel évêque, ce fut le frère de la duchesse, Pierre de Foix. Lequel fut élu en même temps évêque… d’Aire-sur-l’Adour, et créé cardinal l’année suivante, avant de devenir aussi administrateur des diocèses de Bayonne et de… Palerme, tout en étant abbé de trois abbayes (Tarbes, Rennes et Dijon…). Devenu archevêque de Palerme en 1490, il abandonna le diocèse de Vannes, où il n’avait pas dû beaucoup mettre les pieds sinon pour visiter sa sœur la duchesse…

Celui qui lui succéda fut le cardinal Lorenzo Cibo, neveu du pape Innocent VIII, archevêque de Bénévent, cardinal-prêtre de trois églises romaines, puis de deux quand il devint cardinal-évêque d’Albano, et il était aussi chanoine de Saint-Pierre de Rome, préfet du château Saint-Ange, protonotaire apostolique, abbé de six abbayes… Inutile de préciser qu’il ne se rendit jamais à Vannes…

Les deux suivants furent deux Français qui ne vinrent jamais à Vannes, puis il y eut le cardinal Lorenzo Ier Pucci, chanoine de Florence, évêque de Pistoie, administrateur apostolique de trois autres diocèses, célèbre pour ses trafics d’indulgences…

Après Lorenzo Ier qu’on ne vit jamais à Vannes il y eut… son neveu le cardinal Antonio Ier Pucci qui évidemment ne vint jamais non plus. Lui succéda… Lorenzo II Pucci…

Et après on s’étonne qu’il y eût la Réforme protestante… On pourrait plutôt se demander comment des peuples sont restés catholiques…

Bref j’ai découvert une page du triste passé de l’Eglise, mais rien sur la Dédicace en carême. Mais savaient-ils seulement que c’était le carême ?

Cela dit, il faut avouer que le sermon du troisième nocturne des matines de l’office de la dédicace convient parfaitement à ce temps liturgique. Il est donné dans les bréviaires comme étant de saint Augustin, car il figurait dans l’homiliaire de Paul Diacre sous ce nom, il est en fait de saint Césaire d’Arles :

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Commentaires

  • vous exagérez énormément tout de même... un diocèse peut très bien survivre sans évêque (ou avec un évêque qui ne remplit pas son rôle), et heureusement ! Pour les ordinations, on recourt à des extérieurs, et pour les confirmations, on délègue à des prêtres. L'absence des curés serait plus dommageable aux fidèles, qui se mettraient à adorer des bêtes en deux générations... Bien que l'évêque, père, se doive d'être présent dans son diocèse, tout n'est pas à l'arrêt quand il est absent. Nos évêques actuels ne sont quasiment jamais là (en conférence, en dialogue, en voyage...) et je ne sais pas si l'on ne s'en porte pas plus mal !

  • Oui, enfin, ils ont tout de même besoin de voir leurs évêques ! Ne comparons pas avec notre époque, M. Cyrille98, s'il vous plait

  • Que pensez-vous de ces évêques et archevêques (et même anciens légats du Pape) qui sont passé au protestantisme pour mettre main basse sur les biens de l'Eglise et s'auto-proclamer seigneurs de leur ancien diocèse? Surtout en Allemagne, mais aussi en France. Ont-ils amélioré la situation du bas peuple en mettant la religion sous leur botte?

  • Vous êtes un peu dur! Ce serait trop simple si la Réforme n'avait été liée qu'à cela et je ne crois pas que le moine Luther était un ascète à tous points de vue.
    Et la guerre de Cent ans terminée quelques 25 ans avant la dédicace n'avait pas du faciliter non plus la meilleure pratique de la Religion...
    les époques troublées en tous temps provoquent aussi des troubles dans l'Eglise. Aujourd'hui sans doute nos évêques sont dans leur diocèse mais on ne les entend guère...dans la défense de bien des thèmes qui devraient être mis en avant et quand ils veulent changer les choses, l'opposition peut venir des clercs eux mêmes!

  • "Et après on s’étonne qu’il y eût la Réforme protestante… On pourrait plutôt se demander comment des peuples sont restés catholiques…"

    C'est sûr qu'avec des gallicans comme vous, tout prêt à répandre des calomnies sur leur Mère la Sainte Eglise catholique - comme lors de l'épisode récent du Pape Libère, dont on attend toujours une rétractation de votre part - on s'étonne déjà moins.

    Alors je sais que vous allez, encore une fois, censurer. Mais cela m'est égal. Dieu voit tout, vous savez !

  • Les faits historiques reconstitués ici ne mentent pas, au contraire. Leur interprétation s'appuie sur cette reconstituion avec acuité, sans exagération, encore moins dans la calomnie.
    Ces tribulations peuvent au contraire nous aider à mieux saisir la propagation des hérésies et du protestantisme.
    "Soyez unis à l'Evêque, comme l'Eglise l'est à Jésus-Christ, et Jésus-Christ au Père, afin que toutes choses soient en accord dans l'unité" car "là où est l'évêque, là est Jésus-Christ, là est l'Eglise".
    Et puis, relisons les Actes des Apôtres...

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