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  • En Syrie

    Hier, le nonce apostolique à Damas annonçait que « les 52 familles » assyriennes enlevées par l’Etat islamique dans les villages de la vallée du Khabour avaient été libérées le 5 et le 6 mars, sans rançon, sauf 16 personnes, 8 chrétiens et 8 Kurdes.

    Plus tard dans la journée, le nonce faisait état de nouvelles informations selon lesquelles toutes les familles n’avaient pas été libérées, l’opération ayant été interrompue à cause d’une attaque, sans doute kurde, contre les jihadistes. « L’Etat islamique détient toujours de nombreuses familles, et en fait ils en ont pris encore d’autres dans trois villages. »

    La situation est confuse, et l’agence AINA fait état de combats importants dans le nord de la vallée du Khabour (impliquant toutes les parties, y compris l’aviation syrienne), qui pourraient être le prélude d’une offensive majeure de l’Etat islamique sur toute la région.

    Le nonce dit que les jihadistes se servent des chrétiens comme boucliers humains pour protéger leur retraite quand ils sont attaqués, mais que leur situation n’est pas comparable à celle des coptes en Libye, parce que les jihadistes, du moins les Syriens, les respectent, en raison de l’engagement des Eglises pour les pauvres et les jeunes. Mais ce n’est pas vrai des jihadistes tchétchènes, saoudiens ou qataris.

  • En Egypte

    Vers 3 heures du matin, hier, des hommes à bord d’une jeep ont attaqué l’église copte catholique Notre-Dame de Kafr el-Dawar, lançant un engin explosif et blessant par balles les deux policiers en faction.

    Kafr el-Dawar est une ville de plus de 250.000 habitants près d’Alexandrie. L’église est celle des franciscains, vraisemblablement celle des photos ci-dessous, contiguë à une grande école franciscaine. L’attentat vise donc aussi à terroriser les parents d’élèves.

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  • Mardi de la troisième semaine de carême

    Le bienheureux cardinal Schuster tire admirablement, en quelques mots, la leçon de l’évangile de ce jour :

    La lecture évangélique (Matth., XVIII, 15-22) établit trois liens puissants qui conservent à l’Église son unité mystique dans l’amour de Dieu et dans la charité du prochain. Ce sont : le sacrement de Pénitence, pour la rémission des péchés ; le pardon fraternel des offenses réciproques que nous pouvons nous faire les uns aux autres ; la solidarité de tous les membres du corps mystique de Jésus dans un unique esprit. Le chrétien n’agit jamais solitairement. En vertu de la communion des Saints, il vit, souffre, prie et agit dans l’Église et avec l’Église, ce qui revient à dire : avec Jésus.

    La fin de l’évangile est le célèbre dialogue entre Pierre et Jésus :

    - Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il aura péché contre mot ? Sera-ce jusqu’à sept fois ?

    - Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois.

    Ces nombres renvoient à un passage de la Genèse, aux tout débuts de l’humanité, quand Lamech, le septième après Adam, chante dans son chant aussi mystérieux que sauvage : « On vengera sept fois la mort de Caïn, et celle de Lamech soixante-dix fois sept fois. »

    Jésus renverse la malédiction pour en faire une bénédiction. La vengeance qui en sept générations était passée de 7 fois à 70 fois 7 fois se transforme en pardon, non pas 7 fois selon la générosité de Pierre qui outrepassait déjà largement celle des scribes, mais 70 fois 7 fois : le cycle de la semaine multiplié par lui-même et multiplié par 10 : indéfiniment. Jésus a rompu le cycle de la vengeance : le Fils de l’Homme est, dans la généalogie de saint Luc, la 70e génération depuis Lamech, la 77e depuis Adam…

  • « L’interdit de tuer doit être préservé »

    Le Monde publie une tribune, dont le titre renvoie au Décalogue, signée par cinq responsables religieux, un catholique, un protestant, un orthodoxe, un juif et un musulman, contre le projet de loi sur la « fin de vie ».

    Je ne sais pas qui a écrit ce texte, mais ce n’est héla pas un catholique, car tout ce que j’ai lu venant des évêques sur cette question était loin d’avoir la fermeté de ce qui est dit ici contre la « sédation » qui ne sert plus à soulager le patient mais à provoquer sa mort. Ce qui est « un acte d’euthanasie ».

    C’est clair et ferme. Et les signataires insistent :

    « Au nom de quoi envisagerait-on de légaliser un geste de mort ? Parce que la personne concernée aurait, dit-on, perdu sa dignité humaine ? Parce qu’elle aurait fait son temps ? On lui laisserait entendre qu’elle est devenue inutile, indésirable, coûteuse… L’homme se croit-il en mesure de décerner – pour lui-même ou pour autrui – des brevets d’humanité ? »

    Je me demande qui a réussi à imposer un tel texte. Car ce n’est sûrement pas non plus le protestant, ni sans doute le musulman. Et je doute que le métropolite orthodoxe ait cette autorité. Peut-être le grand rabbin Korsia ?

    Quoi qu’il en soit, la bonne nouvelle est que désormais « l’Eglise qui est en France » est impliquée et ne peut plus retourner en arrière.

  • La décadence du Sinn Fein

    Lors de son congrès annuel qui vient de se tenir à Derry, le Sinn Fein a adopté une motion visant à légaliser l’avortement « dans certains cas » : si le fœtus est atteint d’une maladie, déformation ou handicap qui permette au corps médical de douter de ses chances de survie.

    Il a également voté en faveur de l’annulation du 8e amendement de la Constitution irlandaise qui donne pleins droits constitutionnels à l’embryon humain dès la conception.

  • A Tobrouk…

    Le « Parlement libyen » reconnu par la communauté internationale, qui siège à Tobrouk, dans l’extrême est du pays, et qui ne peut légiférer que pour Tobrouk (et encore), avait nommé, la semaine dernière, le général Khalifa Belgacem Haftar commandant général de l'« armée libyenne ». Le général a « prêté serment » ce matin devant le « Parlement ».

    En fait, le général Haftar était déjà à la tête d’une milice nommée « Armée nationale libyenne », laquelle contrôle Tobrouk…

    Si la situation n’était pas si dramatique, on pourrait croire à une opérette.

    Pendant ce temps-là, le directeur exécutif de Frontex, Fabrice Leggeri, avertit qu’entre 500.000 et un million de migrants sont prêts à quitter les côtes libyennes pour l’Europe. « En 2015 nous devons nous préparer à faire face à une situation beaucoup plus difficile qu’en 2014 », dit-il.

    Kadhafi avait prévenu…

  • Le cardinal Burke crée la « Sainte Ligue »

    Samedi, le cardinal Raymond Burke a créé, au sanctuaire Notre-Dame de Guadalupe de son premier évêché La Crosse (Wisconsin), la « Sainte Ligue ».

    Voici une traduction du texte de présentation, qui n’est encore qu’en anglais :

    Le Pape saint Pie V forma la Sainte Ligue originelle en réponse à la situation désastreuse dans laquelle se trouvait l'Europe chrétienne en 1571. Des petits groupes d'hommes catholiques et des morceaux d’armées de différents pays se réunirent sous la direction spirituelle du saint pape et la direction militaire de Don Juan d'Autriche. Par la prière et le jeûne, ils implorèrent l'aide de la grâce de Dieu, par l'intercession de la Mère de Dieu, et, par la grâce de Dieu Tout-Puissant, le 7 Octobre, 1571, à la bataille de Lépante, la flotte chrétienne remporta une victoire écrasante sur les Turcs ottomans, sauvant la chrétienté et de la civilisation occidentale. En ce moment particulier de notre temps, l'Église se trouve dans une situation similaire à celle de l'Église à la fin du XVIe siècle. Cependant, au lieu d'un ennemi physique à l'horizon, l'Église et la famille (l'Église domestique) sont menacées quotidiennement par le relativisme, la laïcité, l'impureté, et la confusion au sujet de l’enseignement de l'Église. 

    La bataille aujourd'hui « n'est pas contre les forces humaines, mais contre les principautés et les puissances, les princes de ce monde de ténèbres, les mauvais esprits dans les cieux » (Ephésiens 6: 10-12). En réponse, des fidèles catholiques ont le désir de s’unir pour combattre ces forces surnaturelles du mal. Ces hommes ont besoin de quelque chose qui va les réunir afin qu'ils puissent tous travailler vers un but commun. L'objectif est d'être en état de grâce, et c’est pourquoi une nouvelle Sainte Ligue est formée.

    La vision de la Sainte Ligue est de développer un réseau de paroisses basé sur des Heures Saintes mensuelles régulières avec confession et fraternité pour hommes.

    La Sainte Ligue, dans un esprit de chevalerie mariale, sous le patronage de Notre-Dame de Guadalupe et de saint Joseph, vise à offrir la possibilité pour les fidèles de s'unir dans la prière, en particulier par des Heures Saintes eucharistiques mensuelles, pour la purification du péché et de la prédisposition à la grâce surnaturelle pour un exercice plus complet du triple office de Prêtre, Prophète et Roi reçu au Baptême. La prière particulière de la Sainte Ligue est l’Heure Sainte eucharistique mensuelle.

  • Al-Mourabitoun

    L’attentat de Bamako a été revendiqué par le groupe Al-Mourabitoun de Mokhtar Belmokhtar.

    Le chef est bien connu, son groupe l’est moins. Il s’agit en fait de la fusion en 2013 de l’organisation de Belmokhtar « les signataires par le sang » et du « Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest » (Mujao), qui venaient de monter des opérations communes, dont l’attaque du complexe gazier d'In Amenas en Algérie.

    Al-Mourabitoune, mot arabe qui désigne les troupes stationnées, en garnison (sens assez proche de al-Qaida), est le nom d’un mouvement créé au XIe siècle par des tribus berbères islamistes en Mauritanie, qui se rendit maître du Maroc, de l’ouest de l’Algérie et d’une partie de l’Espagne et du Portugal, empire dont l’apogée fut entre le milieu du XIe et le milieu du XIIe siècle : al-mourabitoun, c’est « Almoravides ».

    Or l’annonce de la constitution de al-Mourabitoun, comme la revendication de l’attentat, ont été faites via une agence mauritanienne. Ce n’est évidemment pas un hasard.

    Et le nom de al-Mourabitoun suffit à dire quelles sont les ambitions de Belmokhtar.

    Mais tout le monde met la tête dans le sable plutôt que de voir ce qui se passe.

    L’empire des Almoravides (al-mourabitoun) au XIIe siècle :

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  • Toujours en avant…

    Propos de François après la messe commémorative du cinquantenaire de la soi-disant « première messe en vernaculaire » célébrée par Paul VI (en réalité le canon avait été en latin) :

    « On ne peut revenir en arrière, nous devons toujours aller de l’avant, toujours en avant, et celui qui revient en arrière se trompe. »

    Comme disait l’autre, nous étions au bord du gouffre et nous avons fait un grand pas en avant…

    Il a dit encore :

    « Ce fut vraiment un geste courageux de l’Eglise de se rapprocher du peuple de Dieu pour qu’il puisse bien comprendre ce qu’elle fait. »

    C’est sûr, avant, les fidèles ne comprenaient rien…

    N.B. – La messe célébrée par Paul VI le 7 mars 1965, celle qui était « obligatoire » à partir de ce jour selon l’instruction Inter oecumenici (dite « messe de 1965 ») n’était pas la première célébration de la « messe de Paul VI » mais, comme l’a dit Klaus Gamber, la dernière forme du rite romain traditionnel réformée selon les dispositions du concile Vatican II. La « messe de Paul VI », la vraie « nouvelle messe », arrivera cinq ans plus tard.

  • Lundi de la troisième semaine de carême

    Jésus déclare que la grâce va être transférée du peuple élu aux païens. Il le fait plusieurs fois au cours de sa prédication, de différentes façons, mais celle-ci est particulièrement originale puisqu’il le fait en rappelant des épisodes du passé : Elie et la veuve de Sarepta de Sidon, Elisée et Naaman le Syrien.

    Deux faits anciens qui annoncent l’avenir et qui sont en même temps des prophéties christiques très claires : le premier est une annonce de l’eucharistie, le second une annonce du baptême.

    On remarque que Jésus parle d’une famine de « trois ans et six mois ». C’est aussi ce que dira saint Jacques à la fin de son épître. Pourtant le livre des Rois dit que c’est pendant la troisième année de sécheresse que Elie y mit fin. Ces « trois ans et six mois », qu’on retrouve dans l’Apocalypse pour évoquer une persécution (détaillés en 42 mois puis en 1260 jours) viennent du livre de Daniel qui indique ainsi le temps qui reste avant la fin du temps : la durée de la vie de l’Eglise militante, qui peut affronter la famine comme la veuve de Sarepta parce qu’elle a un pain qui ne s’épuise jamais : le pain eucharistique, jusqu’à ce qu’Il vienne.