Extrait de son livre Pecore e pastori :
A propos du problème de l’homosexualité, de plus en plus important aujourd’hui, il faut, selon la conception chrétienne, distinguer le respect toujours dû aux personnes – qui comporte le refus de toute exclusion sociale et politique à leur égard (sous réserve de la nature intangible du mariage et de la famille) – de la juste réprobation de toute idéologie valorisant l’homosexualité.
La parole de Dieu – comme nous la connaissons par une page de la lettre de l’apôtre Paul aux Romains – nous offre une interprétation théologique du phénomène de l’envahissante aberration idéologique et culturelle sur ce sujet: cette aberration, est-il dit, est à la fois la preuve et le résultat de l’exclusion de Dieu de l’attention collective et de la vie sociale, et du refus de lui donner la gloire qui lui est due.
L’exclusion du Créateur provoque un déraillement universel de la raison:
"Ils ont perdu le sens dans leurs raisonnements et leur cœur inintelligent s’est enténébré. Dans leur prétention à la sagesse, ils sont devenus fous" (Romains 1, 21-22).
La conséquence de cet aveuglement intellectuel a été la chute comportementale et théorique dans la plus totale débauche:
"Aussi Dieu les a-t-il livrés selon les convoitises de leur cœur à une impureté où ils avilissent eux-mêmes leurs propres corps" (Romains 1, 24).
Pour prévenir toute équivoque et toute lecture complaisante, l’Apôtre poursuit avec une analyse impressionnante, formulée en termes tout à fait explicites:
"Aussi Dieu les a-t-il livrés à des passions avilissantes: car leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature; pareillement les hommes, délaissant l’usage naturel de la femme, ont brûlé de désir les uns pour les autres, perpétrant l’infamie d’homme à homme et recevant en leurs personnes l’inévitable salaire de leur égarement. Et comme ils n’ont pas jugé bon de garder la vraie connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à leur esprit sans jugement, pour faire ce qui ne convient pas" (Romains 1, 26-28).
Enfin saint Paul n’oublie pas de dire que l’on atteint l’extrême abjection quand "les auteurs de pareilles actions... non seulement les font, mais approuvent aussi ceux qui les commettent" (Romains 1, 32).
Cette page du Livre inspiré, aucune autorité humaine ne peut nous forcer à la censurer. Et, si nous voulons être fidèles à la parole de Dieu, il ne nous est même pas permis d’être pusillanimes et de la passer sous silence par crainte de paraître "politiquement incorrects".
Il faut au contraire souligner l’actualité remarquable de cet enseignement de la Révélation divine: ce que saint Paul signalait comme ayant lieu dans le contexte culturel du monde gréco-romain renvoie prophétiquement à ce qui s’est produit dans la culture occidentale de ces derniers siècles: l’exclusion du Créateur – jusqu’à la grotesque proclamation de la "mort de Dieu" – a eu comme conséquence et presque comme punition intrinsèque la diffusion d’une idéologie sexuelle aberrante, inconnue, dans son arrogance, des époques précédentes.