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  • Agression

    Un jeune juif Loubavitch a été violemment agressé samedi soir rue Petit dans le 19e arrondissement. Les organisations juives, les lobbies « antiracistes » et le gouvernement, jusqu’à Nicolas Sarkozy qui se trouve en Israël, ont dénoncé à qui mieux mieux cette agression antisémite, comme si c’était l’événement du siècle.

    « Parler d’antisémitisme, c’est un peu gros. Des juifs, il en passe ici tous les jours sans incidents », déclare à l’AFP un habitant du quartier.

    « Tous les samedis, les jeunes se courent après autour de la mairie, on se zieute, on s’agresse par des jets verbaux et des coups d’œil et puis, la chaleur aidant, ça dérape », ajoute un autre.

    Le XIXe arrondissement abrite la plus importante communauté juive de France, c’est « l’une des plus grandes villes juives d’Europe », selon l’expression d’un conseiller municipal.

    Cette concentration, à ce point-là, est récente. Il y a aujourd’hui 16 synagogues dans l’arrondissement (dont trois Loubavitch), et de nombreuses écoles juives. La rue Petit se situe près du parc des Buttes Chaumont. Une amie qui habite dans ce quartier m’a raconté que lorsque son fils était petit, il était revenu en pleurs des Buttes Chaumont parce qu’on lui avait dit que les balançoires ce n’était pas pour les goys.

    L’autre nouveauté du quartier est, comme dans tant d’autres, l’arrivée massive d’Africains, notamment de Maghrébins. Selon une source policière tenant prudemment à rester anonyme, mais très « proche de l’enquête », le passage à tabac a été consécutif à plusieurs échauffourées entre groupes de jeunes gens juifs et d'origine africaine : l'agression serait à replacer dans le contexte d'escarmouches entre groupes de jeunes juifs et nord-africains, dont l'une se serait produite juste avant les faits.

    Voilà ce que l’on peut dire, en bref, de l’antisémitisme dans le 19e arrondissement.

    Addendum. Ce jeune homme avait été interpellé et placé en garde à vue, en compagnie de trois camarades, et d'un autre groupe de jeunes d'origine maghrébine, après des "incidents à caractère communautaire", le 9 décembre 2007, lors de la célébration d'Hanouka à Bercy. Lui et ses camarades avaient été trouvés porteurs de poings américains et "d'autres projectiles de défense". Une procédure judiciaire avait été ouverte, qui est toujours en cours.

  • Gilles Bernheim

    Le grand rabbin Gilles Berheim a été élu Grand rabbin de France à la place de Joseph Sitruk. Il s’était déjà présenté contre le grand rabbin Sitruk en 1994. D’autre part Joël Mergui succède à Jean Kahn à la tête du Consistoire central.

    Gilles Bernheim est considéré comme un homme « d’ouverture », face au « conservateur » Joseph Sitruk. En attendant de voir ce que dira le rabbin Bernheim, on saluera les prises de position du rabbin Sitruk sur les questions de la vie et de la famille, qui ont toujours été remarquables.

    Gilles Bernheim est rabbin de la synagogue de la rue de la Victoire (la plus importante de France) depuis 1997, et grand rabbin depuis 1998. Il a récemment co-signé un livre de dialogues avec le cardinal Barbarin (Le rabbin et le cardinal).

    Il a quatre enfants dont deux sont installés en Israël.

  • CFCM : affaire réglée. Et la Fondation des œuvres de l’islam ?

    Apparemment, la crise est réglée au CFCM. Les différentes fédérations se sont mises d’accord sur une liste unique pour l’élection du bureau. Comme prévu, le vice-président du RMF, le Marocain Mohammed Moussaoui, est le nouveau président. Les trois vice-présidents sont l’avocat de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz, le vice-président de l’UOIF Fouad Alaoui, et le président du Comité de coordination des musulmans turcs de France Haydar Demiryurek.

    Chems-eddine Hafiz était auparavant délégué général du CFCM, Haydar Demiryurek était secrétaire général, Fouad Alaoui était déjà vice-président.

    Le nouveau secrétaire général est Anouar Kbibech, président du RMF.

    Toutes les autres composantes sont représentées, notamment dans des postes de « chargés de mission ».

    On remarquera que Mohammed Moussaoui, maître de conférences à l‘université d’Avignon, 44 ans, est « en voie de naturalisation ». Autrement dit le président du Conseil français du culte musulman est un homme qui est actuellement de nationalité marocaine.

    Donc tout est bien qui finit bien, les Marocains ont le pouvoir, mais les Algériens sont toujours là. Et le CFCM de Sarkozy, dont Dalil Boubakeur était président à vie, a vécu.

    En fait, il s’agit du premier acte de la mise à l’écart de la Grande Mosquée de Paris, dont l’Arabie saoudite fait une condition sine qua non pour financer plein pot les mosquées. Il reste maintenant, et c’est le plus important, à virer la Grande Mosquée de Paris de la direction de la Fondation des œuvres de l’islam, qui depuis sa création en octobre 2007 est totalement paralysée, et n’a eu pour toute activité que de verser 150.000 euros... au CFCM (sur une dotation d’un million d’euros de « fonds privés »).

    Rappelons les propos que je citais le 16 février dernier, d’un connaisseur anonyme de l’islam « de France » cité par le Courrier de Mantes :

    « Aujourd’hui les caisses saoudiennes remplies par la zarkat, l’aumône légale, sont pleines à craquer, mais il n’y a plus de bénéficiaires. Et de nombreux projets de mosquées sont en souffrance dans les Yvelines. Sans l’accord de l’Etat français, ces fonds disponibles sont impossibles à débloquer Le problème est qu’à l’heure actuelle l’Arabie saoudite ne veut pas entendre parler de la Fondation de Dominique de Villepin. Et elle n’a donc pas ouvert les robinets. » Le principal obstacle, ajoute le journal, c’est la présence à la tête de la Fondation de Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris : « Ce dernier, jugé trop modéré ou trop “assimilé” à la République, n’est pas vraiment en odeur de sainteté à Riyad. » Et le journal insiste : « L’Arabie saoudite est toujours en attente d’un interlocuteur de confiance à la tête de cette Fondation des œuvres de l’islam. »

  • Celui qui craint Dieu n’a pas peur

    Belle explication de Benoît XVI, à l’Angelus d’hier, à propos de l’apparente contradiction de l’Ecriture entre la nécessaire crainte de Dieu et l’amour qui bannit la crainte.

    La peur est une dimension naturelle de la vie. Dès l'enfance on expérimente des formes de peur qui se révèlent par la suite imaginaires et disparaissent ; ensuite naissent d'autres peurs, qui ont des fondements précis dans la vie réelle ; celles-ci doivent être affrontées et surmontées avec l'engagement humain et la confiance en Dieu. Mais il y a ensuite, surtout aujourd'hui, une forme de peur plus profonde, de type existentiel, qui touche parfois à l'angoisse : elle naît d'un sentiment de vide lié à une certaine culture imprégnée d'un nihilisme théorique et pratique, diffus.

    Face à l'éventail large et diversifié des peurs humaines, la Parole de Dieu est claire : qui « craint » Dieu « n'a pas peur ». La crainte de Dieu, que les Ecritures définissent comme « le principe de la vraie sagesse », coïncide avec la foi en Lui, avec le respect sacré de son autorité sur la vie et sur le monde. « Ne pas craindre Dieu » équivaut à se mettre à sa place, à se sentir maître du bien et du mal, de la vie et de la mort. Qui craint Dieu éprouve en revanche la sécurité de l'enfant dans les bras de sa mère (cf. Ps 130, 2) : qui craint Dieu est tranquille même au cœur de la tempête, car Dieu, comme Jésus nous l'a révélé, est un Père plein de miséricorde et de bonté. Qui l'aime n'a pas peur : « Il n'y a pas de crainte dans l'amour ; au contraire, le parfait amour bannit la crainte, car la crainte implique un châtiment, et celui qui craint n'est point parvenu à la perfection de l'amour » (1 Jn 4, 18). Le croyant ne s'effraie donc devant rien, car il sait qu'il est dans les mains de Dieu, il sait que le mal et l'irrationnel n'ont pas le dernier mot, mais que le seul Seigneur du monde et de la vie, c'est le Christ, le Verbe de Dieu incarné, qui nous a aimés jusqu'à se sacrifier lui-même, en mourant sur la croix pour notre salut.

  • Vigile de la nativité de saint Jean Baptiste

    Præsta quæsumus, omnipotens Deus, ut familia tua per viam salutis incedat; et, beati Johannis Præcursoris hortamenta sectando, ad eum quem prædixit, secura perveniat, Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat…

    Accorde à ta famille, Dieu tout-puissant, de marcher dans la voie du salut, et en suivant les exhortations du bienheureux Jean, le Précurseur, de parvenir en toute sûreté à celui qu’il est venu annoncer, notre Seigneur Jésus-Christ, qui, Dieu, vit et règne avec toi...

  • 6e dimanche après la Pentecôte

    C'est après que celle qui fait figure de l'Église a été guérie de sa perte de sang, après que les Apôtres ont été envoyés annoncer le Royaume de Dieu, que l'aliment de la grâce céleste est distribué. Mais remarquez à qui on le distribue : pas aux fainéants, pas à ceux qui résident en ville — comme dans la Synagogue ou dans les dignités du siècle — mais à ceux qui cherchent le Christ au désert ; ceux qui ne font pas les dégoûtés, ceux-là sont accueillis par le Christ, et le Verbe de Dieu s'entretient avec eux, non du monde, mais du Royaume des cieux ; et s'il en est que couvrent les ulcères d'une maladie corporelle, II leur accorde volontiers son remède. Il était donc dans l'ordre que, les ayant guéris de leurs blessures douloureuses, II les délivrât de la faim par des aliments spirituels. Ainsi nul ne reçoit la nourriture du Christ s'il n'a d'abord été guéri, et ceux que l'on invite au festin sont auparavant guéris par l'invitation : y avait-il un boiteux, il a reçu le moyen de marcher pour venir ; un homme privé de la lumière de ses yeux, il n'a évidemment pu pénétrer dans la maison du Seigneur que s'il a recouvré la vue. Partout donc un ordre mystérieux est observé : d'abord la rémission des péchés porte remède aux blessures, puis l'aliment de la table céleste se multiplie. Pourtant cette foule n'est pas encore nourrie des mets les plus substantiels ; les cœurs qui jeûnent de foi solide ne peuvent se repaître du corps et du sang du Christ : « je vous ai fait prendre du lait, est-il dit, non de la nourriture : vous n'en étiez pas encore capables, et même maintenant vous ne l'êtes pas encore» (I Cor., III, 2). Les cinq pains correspondent au lait; la nourriture solide est le corps du Christ, le breuvage plus énergique est le sang du Seigneur.

    (Saint Ambroise)

  • Mauroy mis en examen

    Pierre Mauroy a été mis en examen hier pour "détournement de fonds publics" quand il était président de la communauté urbaine de Lille, à propos d'un emploi fictif présumé de Lyne Cohen-Solal, actuelle adjointe du maire de Paris. Cette mise en examen a été décidée par un juge d'instruction de Lille à l'issue d'une audition de près de sept heures du sénateur du Nord âgé de 79 ans.

    La procédure est issue d'une plainte en juin 2000 d'un ancien élu de Lambersart. Il avait fait valoir qu'en même temps que le poste d'attachée de presse pour la communauté urbaine, Lyne Cohen-Solal occupait celui de rédactrice en chef de l'hebdomadaire du PS "Vendredi", à Paris.

    Le juge d'instruction devrait entendre mardi l'ancien directeur de cabinet de Pierre Mauroy à la communauté urbaine, Bernard Masset, soupçonné de "complicité" et mercredi Mme Cohen-Solal, pour "recel".

    Selon une source proche du dossier, les sommes concernées se monteraient à quelque 19.000 euros représentant le salaire versé à Lyne Cohen-Solal pendant dix mois en 1992.

    Martine Aubry a rencontré Pierre Mauroy hier soir. « Emue, elle lui a exprimé son affection », a précisé son porte-parole...

  • Des centaines de musulmans attaquent des coptes

    Des centaines de musulmans d'un village situé à près de 100 kilomètres du Caire ont attaqué à coups de pierres des maisons et des commerces appartenant à des coptes, après la disparition d'une chrétienne convertie à l'islam, a indiqué samedi un responsable des services de sécurité.

    "Les habitants musulmans du village d'Al-Nazla, dans le gouvernorat de Fayoum (au sud-ouest du Caire), ont attaqué vendredi soir à coups de pierres des maisons et des commerces coptes", a indiqué ce responsable, sous le couvert de l'anonymat.

    La femme que l'on croyait disparue avait en fait regagné la maison qu'elle partage avec son mari musulman et son enfant de dix mois, après une visite de trois jours chez des membres de sa famille au Caire.

    Les villageois croyaient que les membres de sa famille chrétienne l'avaient séquestrée avec son enfant" à la suite de sa conversion à l'islam, explique ce responsable.

    "Les forces de l'ordre sont intervenues et ont dispersé les assaillants à coups de grenades lacrymogènes", a ajouté ce responsable, précisant que cinq personnes ont été légèrement blessées et vingt ont été arrêtées. (AFP

    Une raison de plus pour la manifestation de demain.

  • Brian Cowen : la "reductio ad Le Penum"

    Lu chez Hibernia Girl : « Je pensais que nos prétendus chefs avaient sombré aussi bas qu’ils pouvaient avant le référendum, mais ceci est vraiment pathétique : notre Taoiseach (Premier ministre), Brian Cowen, est drôlement près d’accomplir la loi de Godwin, bien que ce ne soit pas en ligne » (la loi de Godwin est la version internet de la reductio ad Hitlerum). Il a déclaré en effet, non pas en confidence mais à l’ouverture du débat parlementaire sur le résultat du référendum :

    « Il y a des personnes et des groupes en Europe qui prétendent maintenant voir dans le peuple irlandais leur ami. A leur tête il y a des gens comme Jean-Marie Le Pen ou Nigel Farrage (le chef de l’UKIP). Je crois que tout Irlandais qui se respecte ne peut qu’être mal à l’aise qu’ils se réjouissent de notre vote. Et nous pouvons être sans illusions quant à ce pourquoi ils se réjouissent. C’est parce qu’ils croient qu’ils peuvent utiliser le vote de notre peuple pour servir leurs mauvais desseins politiques, desseins que l’Irlande ne partage pas et ne partagera jamais, desseins qui sont contraires à nos intérêts. »

    Commentaire d’Hibernia Girl : « Mais qu’a donc à voir ce que Cowen dit avec le fait que le peuple irlandais a voté non au traité de Lisbonne ? Rien de cela n’a quoi que ce soit à voir avec le débat. Ce sont des âneries et il devrait le savoir. » « Les gens pro-UE doivent être vraiment désappointés et frustrés de découvrir qu’ils doivent s’abaisser à ce point  en utilisant de telles tactiques. (Ça ne marchera pas, Brian…) »

    De son côté, Craig a commenté :

    « C’est la tactique de l’épouvantail. Il est clair que Cowen ne veut pas discuter ni même considérer les raisons du rejet du traité de Lisbonne. Tout ce qu’il cherche à faire est de diffamer le peuple d’Irlande qui a exercé ses droits démocratiques – et n’oublions pas que nous avons été les seuls Européens à avoir le droit de voter. Avec ses fines allusions à de supposés soutiens fascistes du vote Non, peut-être Cowen devrait-il réfléchir à la nature anti-démocratique de l’Union européenne actuelle et du traité qu’il soutient aveuglément. »

  • Faut-il que les Irlandais reprennent le fusil ?

    Par Bruno Gollnisch

    Nous exprimons notre gratitude au peuple irlandais qui a voté pour l'ensemble des Européens auxquels ce droit a été refusé et qui l'a fait par une majorité très claire de 53,4 % des suffrages exprimés en faveur du Non contre 46,6 % en faveur du Oui. Le Traité de Lisbonne en tout état de cause n'entrera pas en vigueur le 1er janvier 2009.

    Cependant, l'avenir est extrêmement préoccupant, car, selon une pratique qui paraît inscrite dans les us et coutumes de l'Union européenne, il semble que tout soit fait pour contourner ce vote, à l'exception semble-t-il, de la voix discordante du Président Tchèque, Vaclav Klaus.

    Je voudrais en premier lieu stigmatiser les procédés qui sont utilisés pour ne pas tenir compte du vote irlandais.

    Ces procédés sont grossiers, mais inlassablement utilisés. Le mensonge, mille fois répété, prend les allures de la vérité. Voici les principaux éléments de cette dialectique fallacieuse :

    1) « Ils ne savent pas ce qu’ils font. » D'abord jeter le discrédit sur le vote NON parce qu'on suppose que les électeurs auraient voté pour d'autres raisons que celles qui ont trait à leur appréciation du texte proposé. C’est ce que l’on disait déjà du vote français : les Français n’auraient pas voté contre la Constitution européenne, mais contre Chirac !

    On peut retourner l'argument contre les partisans du OUI. N'ont-ils pas voté oui pour des raisons de politiques internes ? ou bien parce qu'on leur a fait  peur en leur faisant craindre, par exemple, de façon abusive mais récurrente, le retour des guerres européennes qui ont ensanglanté notre continent au siècle dernier ?

    2) « Ils paralysent l’Union. » On prétend aussi, sans jamais donner de justification précise, que sans constitution ou sans traité de Lisbonne l'Union serait paralysée, alors que M. Chirac avait à l’époque présenté le traité de Nice, actuellement en vigueur, comme une grande victoire, une avancée considérable sur le plan institutionnel alors unanimement saluée. Si l'Union est paralysée comment expliquer que tant de textes soient votés au Parlement européen ? Comment expliquer que rien qu’à cette session des 16 au 19 juin, à Strasbourg, l’on vote autant de textes en quatre jours qu’il ne s’en vote en quatre mois au Parlement français ?

    Quos vult perdere Jupiter dementat. « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre » : En fait, les auteurs du Traité de Nice sont victimes de leur ambition. Ils ont prévu que ce traité serait gravé dans le marbre pour toujours. Alors que si sa durée avait été limitée, on aurait pu en sortir plus facilement. C’est leur problème ; ce n’est pas la faute de l’Irlande.

    3. « Ce sont des ingrats. » On accuse ensuite le peuple irlandais d'ingratitude car il aurait reçu de l'Europe entre 40 et 60 milliards d'euros. Par conséquent, leur vote serait particulièrement immoral. Comme si l'identité nationale, les libertés politiques, étaient une marchandise à vendre. M. Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, a même parlé de « caprices d'enfants gâtés ». Il justifie là les subventions européistes que perçoit ladite subvention.  Cela ne donne pas plus de valeur à cet argument.

    4. « Ils ne peuvent pas décider pour tous les autres. » Le vote irlandais devrait être contourné, car l’Irlande ne constitue que 1% de la population de l'Union ; on  laisse donc entendre qu'elle a décidé arbitrairement contre la volonté des 99% autres. C’est complètement faux, puisque les autres pays n’ont pas eu droit à un referendum, justement parce que les dirigeants craignaient un résultat négatif. Et cela traduit un manque total de  considération pour les exigences du droit international, comme d’ailleurs pour les « petits » Etats. Il y a en effet sept Etats membres qui sont moins peuplés que l’Irlande, et même parfois beaucoup moins : Le Luxembourg (450.000 habitants), membre fondateur de l’Union, la Slovénie (2.000.000), qui en exerce aujourd’hui la présidence (!), Malte (400.000), la Lettonie (2.350.000), l’Estonie (1.360.000), la Lituanie (3.700.000), Chypre (670.000). Le Danemark et la Slovaquie ne sont guère plus peuplés. Si j’étais ressortissant de ces Etats, je me ferais du souci pour la conservation de mes libertés au sein de la nouvelle Union des Républiques Soviétiques Européennes !

    5. Conclusion : « C’est un incident de parcours. » Un ultime procédé, conséquence de ce qui précède, consiste à minimiser le vote intervenu, à n’y voir qu’une dérisoire péripétie, un léger ralentissement dans une progression sur la voie tracée qui ne saurait s’arrêter. M. Jouyet, Ministre français des Affaires européennes s’était dit « effondré » dans un premier temps puis, sur ordre, parle d’« incident », comme M. Sarkozy. M. Barnier a repris aussi ce terme d’« incident », qui procède à l'évidence d'une consigne officielle donnée par le futur président du Conseil européen. Or ce n'est pas un incident, c’est un désaveu de fond, puisque trois pays qui se sont prononcés par référendum  - les Pays-Bas, la France et l'Irlande - ont voté NON. Les votes français et hollandais peuvent en effet être assimilés au vote irlandais car, comme l’a dit le père du projet de Constitution, M. Valéry Giscard d'Estaing, le Traité de Lisbonne ce n'est jamais que la Constitution européenne distribuée autrement (« dans d’autres tiroirs »). Tout le monde le sait et presque tout le monde l’a reconnu, du Premier ministre luxembourgeois Juncker à la chancelière allemande Angela Merkel, auteur de la consigne qui a présidé à la rédaction du traité de Lisbonne : « Let us change the wording and keep the substance » (Changeons les mots, gardons la substance - de la constitution). C’est certainement ce cynisme-là que les Irlandais ont aussi sanctionné.

    On déclare donc vouloir faire revoter l'Irlande comme naguère le Danemark à l'époque de Maastricht en 1992. Je vous rappelle qu'on avait alors dispensé le Danemark de l'Euro, de la PESC (Politique Etrangère & de Sécurité Commune), et de la politique d'immigration commune. Autrement dit le Danemark se trouve signataire d'un Traité de Maastricht d'où les principales dispositions du Traité de Maastricht ont disparu ! Cette pratique est immorale et dangereuse. Elle est aussi juridiquement contestable, car elle met en cause la validité du consentement donné par les autres pays. C’est ainsi que l'aménagement consenti au Danemark, postérieurement au vote exprimé par le peuple français, est évidemment de nature à modifier la validité de celui-ci : on avait consulté les Français pour l’adoption d’un texte applicable à tous les Etats membres. Ils n’ont acquiescé qu’à une très faible majorité. Qui peut affirmer que la connaissance du statut dérogatoire consenti au Danemark n’aurait pas fait changer, ne serait-ce que 1% de l’électorat ? 

    En résumé, on veut poursuivre la ratification à tout prix, et M. Barroso l'a dit très clairement : « Les autres nations doivent donner leur avis » comme si c'était une consultation facultative et non pas un texte qui modifie un traité existant qui, comme tout traité international ou tout contrat, ne peut être modifié que de l'avis unanime des co-contractants. M. Barroso insiste sur le fait que l'Irlande a signé le Traité de Lisbonne. Il sait pourtant ce que sait tout étudiant de troisième année de droit : Depuis des siècles, les Etats ne sont engagés dans un traité que par la ratification (Cf. Convention de Vienne de l’O.N.U. sur le droit des traités, arrêt de la Cour Internationale de Justice de La Haye dans l’affaire du Plateau Continental de la Mer du Nord, etc.). La signature n'a d'autre sens que d'arrêter un texte pour les négociateurs. Cependant, la ratification sera poursuivie comme si rien ne s'était passé. Telle sont les positions de M. Carl Bildt en Suède, Miguel Angel Moratinos en Espagne, Franco Frattini pour l'Italie.

    Les meilleurs esprits envisagent au pire d'en rester au Traité de Nice.

    Il y aurait cependant selon nous une autre solution que de poursuivre aveuglément la ratification, ou même d'en rester au traité de Nice. Cette autre solution consisterait à s'asseoir sur le bord de la route et à réfléchir. A se demander si cette construction européenne initiée dans les années 50, extrêmement contraignante, a rempli toutes ses promesses. Si elle est adaptée à l'époque de la planétisation que nous vivons. Ou bien si elle n'est pas obsolète à l'âge de cette planétisation, et aussi de l'affirmation du fait national, non seulement de la part des Etats-Unis d'Amérique ou de la Russie, mais aussi aujourd'hui de la part du Japon, de la Chine, de la Thaïlande, de l'Inde, de l'Iran, de l'Union sud-africaine, du Maroc, du Brésil, de l'Argentine et de tant d'autres Etats.

    On pourrait encore se demander si les coûts de cette construction et les abandons de liberté, de souveraineté qu'elle requiert sont équilibrés par rapport aux avantages qu'on en recueille. Pourtant, ce doute ne semble pas effleurer ce que M. Attali appelle à très juste titre "l'hyper classe". J'emprunte à Mme Joannin, directrice générale de la Fondation Robert Schuman, (encore elle !) une citation très explicite : « En 2005, le NON français n'a rien changé. Le résultat du référendum irlandais n'aura pas plus d'incidence. » La voix des peuples est méprisée par la caste eurocratique d’une manière que n’auraient pas osée les ordres privilégiés de l’Ancien Régime à l’égard du Tiers Etat.  Faut-il donc que les Irlandais reprennent le fusil pour défendre leur indépendance, comme par le passé ?

    L'Irlande a exprimé la voix de la majorité des Européens qui ne veulent pas d'une Europe eurocratique, ni de surcroît d'une Europe non européenne en ce qu’elle ne connaît ni référence culturelle ni patrimoine spirituel ni limites géographiques. Ces Européens veulent bien, certes, d'une garantie des frontières et de la sécurité commune, d'un arbitrage pacifique des différends, d'une préférence économique mutuellement reconnue, d'une garantie des prix des produits agricoles et des revenus de leurs agriculteurs, d'une garantie (difficile) des niveaux de protection sociale chèrement acquis par les générations qui nous ont précédés, d'une coopération industrielle, d’échanges culturels et scientifiques, etc., mais qui pensent aujourd’hui à juste titre  que le carcan de l'Europe de Bruxelles est trop petit pour eux.

    En conclusion, nous allons faire une campagne active. Une campagne pour que les Irlandais ne soient pas privés de leur victoire. Nous allons poursuivre la constitution d'une fédération de partis politiques européens, bien que les intentions des inventeurs de ce concept soient contestables. Nous allons poursuivre l'intensification de nos contacts avec les formations politiques qui partagent sur l'essentiel nos analyses en Europe. Nous allons enfin, dans nos pays respectifs, mener une très active campagne pour faire triompher nos idéaux contre cette caste qui méprise la volonté populaire de nos compatriotes.