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  • Sarkozy au Salon

    Puisque Nicolas Sarkozy ne fait rien comme les autres, et comme il doit parler tout le temps et annoncer quelque chose chaque jour, il a fait un discours pour l’inauguration du salon de l’agriculture.

    Il a dit, à propos de la politique agricole commune :

    « Sur la PAC, je veux la rupture avec le conservatisme et l'immobilisme (...) je suis convaincu que la PAC doit être rénovée, refondée. Je veux être clair: nous veillerons à ce que cet exercice (la présidence française de l'UE) soit l'occasion d'engager dès 2009, je pèse mes mots, une véritable refondation des modalités de mise en œuvre de la PAC dans notre pays, qui se fera en totale cohérence avec nos objectifs politiques de 2013. »

    Et à propos de l’OMC :

    « Les négociations au sein de l'Organisation mondiale du commerce doivent repartir sur des bases saines et des objectifs clarifiés. Je m'opposerai fermement à tout accord qui ne servira pas les intérêts de notre pays. Je regrette que l'Europe accepte des concessions toujours plus importantes sans rien obtenir en retour. Comme il faut l'unanimité, chacun est devant ses responsabilités. » (Ce n’est pas « notre pays », c’est la bureaucratie européenne qui négocie à l’OMC.)

    Commentaire désabusé du président de la FNSEA, pourtant par principe soutient de tout président UMP : « C'est un discours encourageant et mobilisateur pour les agriculteurs, mais comme l'a dit lui-même le président, les paroles c'est une chose, les actes c'est autre chose. »

  • Ils nous prennent pour des demeurés

    Titre du Figaro : « Les infarctus en baisse de 15% depuis l’interdiction du tabac ».

    En un mois et demi, l’interdiction de fumer au bistrot a déjà entraîné une baisse de 15% des infarctus et accidents cérébraux. Selon une « étude » du Pr. Bertrand Dautzenberg, « mandaté » par le ministère de la Santé pour… raconter n’importe quoi.

    Cela aussi, c’est une première : évaluer l’impact d’une mesure sur la santé un mois et demi après sa mise en application. De quoi faire hurler de rire tous les scientifiques non « mandatés ».

    Le hic, c’est qu’on n’avait rien constaté de tel après l’interdiction de fumer dans les lieux publics et les bureaux. Mais le Pr Dautzenberg a réponse à tout : « Cela montre que le secteur des cafés et restaurants était un vecteur important du tabagisme passif », dit-il.

    Tandis que le bureau, ou le salon, où quelqu’un fume, ne l’est pas, sans doute.

    D’autre part, les ventes de tabac sont restées stables.

    Cela voudrait donc dire que le tabagisme passif est beaucoup plus dangereux que le fait de fumer, mais seulement dans les bistrots. Ce qui est totalement absurde.

    Vive la science de Big Brother.

  • Sarkodélire

    Nicolas Sarkozy, ulcéré par la décision du Conseil constitutionnel sur la rétention de sûreté, demande à la Cour de cassation… comment on peut faire pour la contourner…

    « L'application immédiate de la rétention de sûreté aux criminels déjà condamnés reste un objectif légitime pour la protection des victimes », a déclaré David Martinon. Le président de la République a donc demandé au premier président de la Cour de cassation Vincent Lamanda « d'examiner la question et de faire toutes les propositions nécessaires pour l'atteindre. »

    Voilà encore une première.

    « C’est une décision ahurissante, unique dans l’histoire de la Ve République, souligne Laurent Bedouet, le secrétaire général de l’USM. Jamais un président n’a demandé au président de la Cour de cassation comment contourner une décision du Conseil constitutionnel. »

    « Une disposition déclarée anticonstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application », dit l’article 62 de la Constitution, et les décisions du Conseil constitutionnel « ne sont susceptibles d’aucun recours et s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles ».

    Le président de l’association des avocats pénalistes, Yves Le Borgne, apparaît plus mesuré que l’USM, mais le résultat est le même : « Il n’est pas choquant que le chef de l’Etat puisse réclamer un avis consultatif de la Cour de cassation, dit-il… sauf s’il s’agit d’utiliser une grande institution contre une autre. Dans ce cas, ce serait de la folie. » Or c’est bien de cela qu’il s’agit.

  • Alléluia

    Acathiste à la Mère de Dieu, strophe II

    La sainte, se voyant encore chaste, dit hardiment à Gabriel : Votre discours étrange me paraît difficile à accepter. Comment parlez-vous d’un enfantement qui suivrait une conception sans semence, en vous exclamant : Alléluia !

    Alléluia, Alléluia !

  • L’euthanasie au Luxembourg

    Les députés luxembourgeois ont adopté mercredi à une très courte majorité (30 sur 59) une proposition de loi dépénalisant l’euthanasie.

    On m’a communiqué le texte de la proposition de loi « sur le droit de mourir en dignité », signée par un socialiste et un Vert.

    L’exposé des motifs couvre pas moins de 7 pages en (très) petits caractères. Le texte lui-même de la proposition de loi s’étend sur 5 pages (14 articles en 6 chapitres). Et il y a encore, à la fin, deux pages de « commentaires des articles ».

    On aura compris qu’il s’agit non seulement de faire passer le meurtre des malades pour une bonne action, mais encore de le justifier de façon surabondante en submergeant le citoyen d’un torrent de considérations pseudo-philosophiques, morales et politiques.

    Cela commence d’ailleurs comme un traité sur la mort : « Depuis toujours, l’être humain s’interroge sur la mort... »

    On embraye bientôt sur un long exposé de l’horreur de l’acharnement thérapeutique, qui empêche de mourir « dans la dignité », on évacue rapidement les « soins palliatifs » qui à eux seuls ne sont pas à même de garantir de mourir dans la dignité, et on conclut dès le début de la deuxième page qu’il faut donc dépénaliser l’euthanasie et le suicide assisté.

    Le reste est une très longue justification de l’euthanasie, qui s’appuie sur les « exemples » de la Belgique et des Pays-Bas, retrace les débats sur le sujet au Luxembourg, et définit les termes. Au moins, c’est clair, l’euthanasie, c’est « le fait de donner sciemment et volontairement la mort ». Autrement dit c’est un meurtre pur et simple, qui est cependant justifié dans certaines conditions. On comprend alors que toutes ces pages verbeuses ont pour seul motif d’enrober et de rendre presque invisible cette définition : « Il faut comprendre l’euthanasie comme le fait de donner sciemment et volontairement la mort. »

    L’article 1 de la loi précise : « Il y a lieu d’entendre par euthanasie l’acte, pratiqué par un tiers, qui met intentionnellement fin à la vie d’une personne à la demande de celle-ci. » Et par assistance au suicide, « le fait d’aider intentionnellement une autre personne à se suicider ou de procurer à une autre personne les moyens à cet effet, ceci à la demande de celle-ci ».

    On remarquera l’alinéa 3 de l’article 2, qui fait froid dans le dos : « La demande du patient doit être actée par écrit. Le document est rédigé, daté et signé par le patient lui-même. S’il n’est pas en état de le faire, sa demande est actée par écrit par une personne majeure de son choix, pour autant qu’il ne s’agisse ni d’un héritier légal, ni d’un légataire universel que le patient aura l’intention de désigner dans son testament. »

    La demande « du patient » peut donc être écrite, par exemple, par le meilleur ami de l’héritier, que le malade aura « choisi » dans les conditions que l’on imagine. La loi ne fait nulle mention d’un possible abus de faiblesse...

  • Sarkozy et les enfants juifs, suite

    Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 85% des personnes interrogées désapprouvent la décision de Nicolas Sarkozy sur les enfants juifs. Et 61% n’acceptent pas non plus que la mémoire d’un enfant de la Shoah soit portée par une classe et non par un élève.

    Le Nouvel Observateur a lancé dans son dernier numéro, paru hier, un appel d’« urgence citoyenne », signé Jean Daniel, contre la nouvelle lubie du président. Il a déjà recueilli 1.000 signatures, dont celles de Régis Debray, Jacques Delors, Alain Touraine, Jacques Le Goff... On peut y lire ceci : « Nous adjurons le président de la République de revenir sans attendre sur une proposition qu’il a cru devoir faire dans un lieu déjà communautaire et juif. » Sic.

  • Résultat des municipales au Grand-Quevilly

    Dimanche 9 mars. Au Grand-Quevilly (Seine-Maritime), la liste socialiste menée par Laurent Fabius a remporté 100% des voix et les 35 sièges à pourvoir.

    (Il n’y a pas d’autre liste...)

  • Débile

    Des chercheurs de l’école de communication de l’université de Californie du Sud ont pondu une étude sur le nombre de femmes et d’hommes dans les films sélectionnés pour les Oscars depuis trente ans.

    La conclusion est affreuse : « Sur les 6.833 personnages uniques évalués, seuls 27,3% étaient des femmes. Ce qui correspond à une femme pour 2,66 hommes en moyenne. » Plus affreux encore : ce rapport n’a pas évolué de façon significative depuis trente ans.

    La seule donnée de nature à avoir un impact sur le nombre de femmes dans les films, selon les « chercheurs », est la présence d’une réalisatrice derrière la caméra.

    Mais, évidemment, l’Oscar du meilleur réalisateur n’a jamais été remporté par une femme.

    Cette discrimination est assurément intolérable. Mais il est très facile d’y mettre un terme. Il suffit d’imposer la parité dans la distribution des rôles, et de réserver l’Oscar du meilleur réalisateur à une femme tous les deux ans.

    Vous verrez qu’on va y venir.

  • Le pape et les jésuites : un nouveau rappel à l’ordre du pape aux jésuites

    Le pape Benoît XVI a reçu hier les participants à la congrégation générale des jésuites.

    Le monde, leur a-t-il dit, est « le théâtre d'une bataille entre le bien et le mal », où le mal couve dans l'individualisme des idées et des actions qui relativisent le sacré, et se propage à travers la « confusion des messages » qui rendent difficile l'écoute du Message du Christ et se manifeste dans ces « situations d'injustice » et de conflit dont les pauvres font les frais au premier chef.

    Rappelant que les jésuites avaient toujours apporté l’Evangile aux frontières du monde, en défiant les adversités historiques et culturelles. Aujourd'hui, a-t-il ajouté, ce ne sont pas tant « les obstacles qui défient les annonceurs de l'Evangile » ne sont pas tant les mers ou les grandes distances mais les frontières qui, à la suite d'une « vision erronée et superficielle de Dieu et de l'homme » en viennent à opposer « la foi et le savoir humain, la foi et la science moderne, la foi et l'engagement pour la justice ».

    C'est sur ces frontières que Benoît XVI demande aux Jésuites de « témoigner et d'aider à comprendre qu'il existe au contraire une harmonie profonde entre foi et raison », une harmonie à traduire en défense de ces « points névralgiques aujourd'hui fortement attaqués par la culture sécularisée ».

    Et le pape de préciser :

    « Les thèmes aujourd’hui continuellement discutés du salut de tous les hommes en Jésus-Christ, de la morale sexuelle, du mariage et de la famille, doivent être approfondis et éclairés dans le contexte de la réalité contemporaine, mais en conservant la syntonie avec le magistère propre à éviter de provoquer confusion et désarroi dans le peuple de Dieu. C'est justement pour cela que je vous ai invités et que je vous invite aussi aujourd'hui à réfléchir pour retrouver le sens le plus plénier de votre « quatrième vœu » caractéristique d'obéissance au Successeur de Pierre, qui ne comporte pas seulement la promptitude à être envoyés en mission dans des terres lointaines, mais dans l'esprit ignacien le plus authentique du « sentir avec l'Eglise et dans l'Eglise », à « aimer et servir » le Vicaire du Christ sur la terre, avec cette dévotion « effective et affective » qui doit faire de vous des collaborateurs précieux et irremplaçables à son service pour l'Eglise universelle. »

  • Laïcité italienne : laïcité tout court

    Le juge italien Luigi Tosti a été condamné à un de prison et un an d’interdiction d’exercer pour avoir refusé de siéger dans une salle de tribunal où il y avait un crucifix.

    Il y a un crucifix dans toutes les salles des tribunaux italiens.

    « C’est un combat que Luigi Tosti mène depuis 2003, rappelle son avocat. Il a déjà été condamné pour la même raison dans une autre affaire à une peine de sept mois de réclusion en appel en mai 2007. » Cette affaire est actuellement en cassation.

    Le juge est connu pour retirer le crucifix de la salle d’audience où il va siéger ou pour y afficher le logo de l’Union des athées et agnostiques rationalistes.

    Un laïciste acharné ? Mais d’autre part il déclare « observer les fêtes juives », et aux fêtes juives il apporte au tribunal deux chandeliers à sept branches...

    Rappelons que le Conseil d’Etat, amené à statuer sur la demande d’une Finlandaise qui exigeait qu’on enlève les crucifix dans l’école fréquentée par ses enfants, avait tranché ainsi la question :

    « Comme à tout symbole, on peut attribuer au crucifix diverses significations, parfois contradictoires. Mais un crucifix exposé dans une salle de classe ne doit pas être considéré comme une décoration ou un objet de culte, mais plutôt comme un symbole pour exprimer le fondement des valeurs civiles qui définissent la laïcité dans les actuelles institutions de l'Etat. »