Au troisième jour du procès Fourniret, Marie, âgée à l'époque de 13 ans, a raconté à la barre comment l'accusé l'avait mise en en confiance avant de la contraindre, en la tirant, à monter dans sa camionnette.
« Avant de monter, j'ai confié ma route à la Vierge Marie. J'ai dit, Marie, passe devant, pour qu'il ne m'arrive rien. J'ai commencé à prier dans mon cœur », a dit la jeune fille. Puis elle se met à prier à haute voix. « Je lui ai demandé s'il croyait en Dieu, il ne m'a pas répondu. » La camionnette prend un chemin à l'écart et s'arrête. Fourniret, sous la menace, entrave sa victime aux mains et aux pieds, la conduit à l'arrière du véhicule, avant de repartir.
« Je lui ai demandé : Pourquoi tu fais ça ?, il a dit : Tu dois me donner du plaisir, autrement tu ne rentreras pas. J'étais étonnée, je ne savais pas jusque-là ce qu'il voulait faire de moi. » Elle crie, il commence à l'étrangler et lui dit : Si tu cries, je te tue. Marie demande alors à son ravisseur s'il fait partie du groupe de Marc Dutroux. « Je suis pire que Marc Dutroux », répond-il. Le véhicule repart.
A l'arrière, entravée, Marie prie à haute voix, de plus en plus fort, « à pleine gorge ». Elle aperçoit une carte routière des Pays-Bas, de Belgique et de France. « Je me suis dit, c'est fini. J'ai vu toute ma vie défiler, je me suis sentie comme dans un film. »
Soudainement, les liens des jambes se détendent, elle se libère puis, avec les dents parvient à dégager ses mains. A un arrêt du véhicule, elle ouvre la porte latérale coulissante et s'enfuit, sans que Fourniret s'en aperçoive.
Plus loin, une femme la recueille en voiture et, chemin faisant, croise la camionnette du ravisseur qui a fait demi-tour. Le numéro d'immatriculation relevé permettra à la police belge d'arrêter Michel Fourniret.
Marie n'a pas besoin de psychologue pour gérer le souvenir de son enlèvement : « C'est là que se trouve la grâce, je n'en ai pas besoin », dit-elle.
(D’après Reuters, merci au Salon Beige)