Les députés luxembourgeois ont adopté mercredi à une très courte majorité (30 sur 59) une proposition de loi dépénalisant l’euthanasie.
On m’a communiqué le texte de la proposition de loi « sur le droit de mourir en dignité », signée par un socialiste et un Vert.
L’exposé des motifs couvre pas moins de 7 pages en (très) petits caractères. Le texte lui-même de la proposition de loi s’étend sur 5 pages (14 articles en 6 chapitres). Et il y a encore, à la fin, deux pages de « commentaires des articles ».
On aura compris qu’il s’agit non seulement de faire passer le meurtre des malades pour une bonne action, mais encore de le justifier de façon surabondante en submergeant le citoyen d’un torrent de considérations pseudo-philosophiques, morales et politiques.
Cela commence d’ailleurs comme un traité sur la mort : « Depuis toujours, l’être humain s’interroge sur la mort... »
On embraye bientôt sur un long exposé de l’horreur de l’acharnement thérapeutique, qui empêche de mourir « dans la dignité », on évacue rapidement les « soins palliatifs » qui à eux seuls ne sont pas à même de garantir de mourir dans la dignité, et on conclut dès le début de la deuxième page qu’il faut donc dépénaliser l’euthanasie et le suicide assisté.
Le reste est une très longue justification de l’euthanasie, qui s’appuie sur les « exemples » de la Belgique et des Pays-Bas, retrace les débats sur le sujet au Luxembourg, et définit les termes. Au moins, c’est clair, l’euthanasie, c’est « le fait de donner sciemment et volontairement la mort ». Autrement dit c’est un meurtre pur et simple, qui est cependant justifié dans certaines conditions. On comprend alors que toutes ces pages verbeuses ont pour seul motif d’enrober et de rendre presque invisible cette définition : « Il faut comprendre l’euthanasie comme le fait de donner sciemment et volontairement la mort. »
L’article 1 de la loi précise : « Il y a lieu d’entendre par euthanasie l’acte, pratiqué par un tiers, qui met intentionnellement fin à la vie d’une personne à la demande de celle-ci. » Et par assistance au suicide, « le fait d’aider intentionnellement une autre personne à se suicider ou de procurer à une autre personne les moyens à cet effet, ceci à la demande de celle-ci ».
On remarquera l’alinéa 3 de l’article 2, qui fait froid dans le dos : « La demande du patient doit être actée par écrit. Le document est rédigé, daté et signé par le patient lui-même. S’il n’est pas en état de le faire, sa demande est actée par écrit par une personne majeure de son choix, pour autant qu’il ne s’agisse ni d’un héritier légal, ni d’un légataire universel que le patient aura l’intention de désigner dans son testament. »
La demande « du patient » peut donc être écrite, par exemple, par le meilleur ami de l’héritier, que le malade aura « choisi » dans les conditions que l’on imagine. La loi ne fait nulle mention d’un possible abus de faiblesse...
Commentaires
Le socialisme consiste à se débarrasser des responsabilités. Le chômage à perpétuité débarrasse de la responsabilité de travailler. La pension garantie par l'état dispense du devoir de la gérer soi-même. La police est censée éviter la charge de se défendre soi-même; l'avortement épargne les corvées de la paternité et de la maternité,etc.
Les soins aux malades sont une responsabilité aussi, donc on doit s'attendre à ce que le socialiste tâche de s'en débarrasser en les tuant. Ce qui évite de leur consacrer de l'argent, que l'état dépensera à faire des cadeaux aux électeurs pour qu'il réélisent l'état gauchiste.
Merci pour la lecture de cette loi. C'est hallucinant.
Tout à fait d'accord avec le commentaire de Ben.
Il est curieux que la Providence permette que lorsque l'on enfreint dans une "loi" les commandement de la raison (même sou couvert de se libére des tabous et de rester "positif"), on tombe inévitablement dans une folie manifeste.
Cela dit, paradoxalement, cette loi vaut mieux que ce qui se passe actuellement en France où l'euthanasie est pratiquée à grande échelle (chut ! ! !), sans aucun cadre législatif.
Sidérant comme l'essentiel est, comme toujours, évacué: la souffrance des malades...