Dans un entretien accordé à Zenit, Mgr Slattery, évêque de Tzaneen, en Afrique du Sud, présente un documentaire intitulé “Semer dans les larmes“, sur l'épidémie du sida dans son pays. Ce documentaire vient de gagner le Grand Prix au 22e festival international multimédia catholique Niepokalanow 2007 (Niepokalanow est la « Cité de l’Immaculée » fondée par saint Maximilien Kolbe).
« La situation est dramatique dans l'ensemble du pays et continue de s'aggraver, explique Mgr Slattery. Au sein de la population adulte, âgée de 15 ans et plus, le taux de personnes contaminées par le virus du sida tourne autour de 20%, mais la grande majorité des personnes qui vivent avec cette maladie n'a absolument pas conscience d'être contaminée, si bien que la maladie continue de se propager à une vitesse alarmante ».
Le documentaire explique que la propagation du sida dans le pays est essentiellement due à trois facteurs : un manque de suivi des jeunes de la part des parents, une politique non adaptée et l'influence de groupes d'intérêt externes.
« On a promu de manière agressive une culture des droits de l'homme pour tous, y compris pour les enfants. Les parents ont l'impression de n'avoir plus aucune autorité sur leurs enfants et les laissent faire ce qu'ils veulent. ».
« Le gouvernement a voté une loi très libérale sur l'avortement au milieu des années 90, autorisant les mineures à avorter sans le consentement de leurs parents. » Et « en dépit de la promotion qui est faite dans les écoles pour le préservatif, il y a un taux de grossesse élevé parmi les filles en âge scolaire, parfois jusqu'à 20% ».
Mgr Slattery évoque ensuite les influences extérieures qui « encouragent et renforcent ce genre d'attitude », notamment l’industrie multimillionnaire du préservatif. « L'Afrique du Sud et les pays voisins du Botswana et du Swaziland ont les taux d'infection les plus élevés au monde et les taux de distribution de préservatifs également les plus élevés. La conclusion est évidente : plus de préservatifs signifie plus de cas de sida et plus de morts ». Mais « il est bien sûr politiquement incorrect aussi bien ici que dans le monde occidental, d'envisager l'éventualité que le préservatif puisse en réalité alimenter cette maladie mortelle au lieu de la freiner. »
L'objectif de l'Eglise dans le pays est de « lever le voile du secret sur le sida et d'inciter les gens à en parler ouvertement », explique l'évêque de Tzaneen.
« La première étape décisive est de tenter de convaincre les populations qu'il existe un problème, et en réalité une véritable crise nationale. C'est l'objectif du premier DVD “Semer dans les larmes“. La deuxième étape est de montrer aux populations, également de manière convaincante, qu'il existe aussi une réponse. C'est l'objectif du deuxième DVD “Le changement a commencé“, qui montre que l'abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage enrayeront rapidement la diffusion du sida. » Ce DVD présente la situation en Ouganda qui a réussi à combattre très efficacement le sida : « L'Ouganda a été le premier pays à combattre résolument l'épidémie du sida au début des années 90. La position forte et claire du président Museveni a constitué l'élément décisif qui a ralenti la diffusion du sida, faisant passer le taux de personnes affectées de plus de 25% à 6% en 2002. Il a prêché le bon sens et non le préservatif, encourageant l'abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage, comme des valeurs culturelles. »
On se souvient que cette politique ougandaise et ces statistiques avaient été communiquées lors de la 15e conférence internationale sur le sida, en 2004 à Bangkok, par le président Museveni en personne. Ce qui avait suscité une gigantesque et passionnante polémique. Toutes les ONG de « lutte contre le sida » avaient vigoureusement protesté contre les propos et la politique de Museveni. Mais personne, absolument personne, n’avait contesté les chiffres...
« Le troisième DVD portera sur le soin aux malades, aux mourants et sur les orphelins du SIDA, et le dernier sur le mariage et la famille comme solution réelle à la pandémie du SIDA », précise Mgr Slattery qui conclut : « Il est très improbable que la Journée mondiale du sida ait un jour comme slogan “Abstiens-toi et sois fidèle“. C'est une réponse qui forge le caractère, assure une bonne vie de famille, ne coûte rien et a 100% de garantie de succès. »