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« Unités territoriales de quartier »

Michèle Alliot-Marie a annoncé la création d’« unités territoriales de quartier », composées de policiers volontaires. Trois de ces unités, de 10 policiers chacune, vont être mises en place en Seine-Saint-Denis.

L’UMP applaudit, comme elle applaudit systématiquement tout ce que fait le gouvernement. Les élus de gauche applaudissent eux aussi, se félicitant du retour de la police de proximité, non sans un sourire en coin : la police de proximité avait été supprimée par Nicolas Sarkozy à son arrivée au ministère de l’Intérieur en 2002.

Michèle Alliot-Marie prétend que ses « unités » ne sont pas du tout une réédition de la police de proximité, bien qu’il s’agisse de policiers proches des habitants des quartiers « sensibles ». Elle rame laborieusement pour expliquer qu’il s’agit de « faire respecter l’autorité de l’Etat » et non de « faire de la prévention, de l’animation ou de l’encadrement des jeunes ».

Mais lorsque Lionel Jospin avait annoncé son intention de créer une police de proximité, c’était par souci de défendre « l’égalité des citoyens devant le droit à la sécurité », soulignant que « les plus démunis sont ceux qui ont le plus à souffrir de l’insécurité ». Certes, sous l’influence de l’idéologie socialiste, la police de proximité avait rapidement connu des « dérives », selon le mot utilisé par Michèle Alliot-Marie elle-même : les policiers devenaient des assistantes sociales pour pauvres jeunes en difficulté. Mais ces dérives ne changent rien au fait qu’il s’agissait d’une « police de proximité ».

Ces efforts désespérés pour tenter de montrer que Nicolas Sarkozy ne se déjuge pas sont pitoyables. Ce qui devrait compter, pour le gouvernement, c’est la lisibilité de son action et son efficacité.

Pour ce qui est de la lisibilité, tout le monde comprend ce qu’est une « police de proximité ». Personne ne voit immédiatement ce que peuvent être des « unités territoriales de quartier », expression qui ne renvoie ni automatiquement ni forcément à la police.

Pour ce qui est de l’efficacité, l’avenir le dira. Pour l’heure, il ne s‘agit de toute façon que de faire de la Seine-Saint -Denis « un laboratoire d’excellence de ce que peut être la police dans ses relations avec la population ». Un test, en quelque sorte. Il est certain qu’avec 30 policiers à Clichy-Montfermeil, Saint-Denis et La Courneuve , la situation générale des banlieues ne risque pas de changer. Même en Seine-Saint-Denis. Pourtant, ça urge, comme on l’a vu à Villiers-le-Bel...

Quand il y a un incendie, on ne fait pas d’abord un laboratoire pour tester de nouveaux extincteurs. Surtout quand ce sont d’anciens extincteurs recyclés...

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