Le jour de Noël, le président de la République française, deux fois divorcé, est allé ostensiblement avec sa maîtresse, par un avion appartenant à un homme d’affaires, dans un hôtel de luxe d’un pays musulman. Et pas dans n’importe quel pays musulman. Dans celui qui a la plus forte minorité de chrétiens persécutés. Cinq jours plus tôt, il avait été fait chanoine honoraire de la cathédrale de Rome.
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Saint Etienne
Hier, nous avons célébré la Naissance temporelle de notre Roi éternel; aujourd'hui, nous célébrons la Passion triomphale de son soldat. Hier notre Roi, couvert du vêtement de la chair, est sorti du sein de la Vierge et a daigné visiter le monde; aujourd'hui, le combattant, sortant de la tente de son corps, est monté triomphant au ciel. Le premier, tout en conservant la majesté de son éternelle divinité, a ceint l'humble baudrier de la chair, et est entré dans le camp de ce siècle pour combattre; le second, déposant l’enveloppe corruptible du corps, est monté au palais du ciel pour y régner à jamais. L'un est descendu sous le voile de la chair, l'autre est monté sous les lauriers empourprés de son sang. L'un est descendu du milieu de la joie des Anges; l'autre est monté du milieu des Juifs qui le lapidaient. Hier, les saints Anges, dans l'allégresse, ont chanté: Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Aujourd'hui, ils ont reçu Etienne dans leur compagnie avec jubilation. Hier, le Seigneur est sorti du ventre de la Vierge; aujourd’hui, le soldat est sorti de la prison de la chair. Hier, le Christ a été pour nous enveloppé de langes; aujourd'hui, Etienne a été par lui revêtu de la robe d'immortalité. Hier, une étroite crèche a reçu le Christ enfant; aujourd'hui l'immensité du ciel a reçu Etienne dans son triomphe. Le Seigneur est descendu seul, afin d’en élever beaucoup: notre roi s’est humilié, afin de faire monter ses soldats.
Début de l’homélie pour la fête de saint Etienne par saint Fulgence, évêque de Ruspe (près de Tunis), début du VIe siècle.
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Noël
Hodie nobis cælorum Rex de Virgine nasci dignatus est, ut hominem perditum ad cælestia regna revocaret. Gaudet exercitus Angelorum, quia salus æterna humano generi apparuit. Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus bonæ voluntatis.
Aujourd’hui, pour nous, le Roi des cieux a daigné naître de la Vierge, pour rappeler l’homme perdu au royaume céleste. L’armée des anges se réjouit, parce que le salut éternel est apparu au genre humain. Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.
(Premier répons des matines).
L’an dernier j’avais tenté de définir brièvement la joie de Noël en décrivant l’icône de la Nativité.
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Les vœux de Noël du ministre des Cultes...
Le chanoine du Latran est en un lieu où il est certain de ne pas avoir de messe de Noël, et il en est de même de son prédécesseur.
Mais le ministre de l’Intérieur adresse ses « vœux chaleureux et sincères », à l'occasion de Noël, au cardinal archevêque de Paris et président de la conférence épiscopale, Mgr André Vingt-Trois.
Non, Michèle Alliot-Marie ne va pas à Notre-Dame de Paris comme elle va à la Mosquée. Elle envoie une lettre. Où elle relève notamment que la « manifestation festive » « ne doit pas occulter l'indispensable dimension spirituelle dont la religion catholique est porteuse ». Merci Madame.
Quand il était ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy se posait en « ministre des Cultes », ce qui est une usurpation de fonction. Il ne peut pas y avoir de ministre des Cultes dans une République laïque qui n’en reconnaît aucun, selon la formule de la loi de 1905. Michèle Alliot-Marie envoie manifestement sa lettre dans ce même esprit : c’est le « ministre des Cultes » qui envoie ses vœux, et non le président de la République ou le Premier ministre.
Certes, il y a un « bureau des cultes » au ministère de l’Intérieur. Pourquoi ? Pour surveiller les associations cultuelles fondées en application de la loi de 1905.
Or l’Eglise catholique a rejeté la loi de 1905 et n’a jamais créé d’associations cultuelles.
Le bureau des cultes du ministère de l’Intérieur ne concerne pas l’Eglise catholique.
Si la République veut envoyer ses vœux, cela ne revient pas au ministre de la police. Sauf si, malgré la réalité qui vient d’être décrite, on tient quand même à mettre l’Eglise sur le même plan que l’islam, comme deux clients du bureau des cultes.
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La religion proscrite
Communiqué du Mouvement des Jeunes Socialistes
Le Président français, en se recueillant dans la basilique St Pierre, en récitant ostensiblement et publiquement ses prières, en mettant en avant sa conception d’une « laïcité positive », en invoquant les « racines essentiellement chrétiennes de la France », en prônant la réconciliation de la France cléricale et de la France révolutionnaire, en disant qu’il n’est pas de bonne politique sans référence à une « transcendance », en faisant paraître la Présidence comme un sacerdoce ou en étant fait « chanoine honoraire de St Jean de Latran », piétine la laïcité « à la française ».
Les convictions de Nicolas Sarkozy - l’homme - ne regardent que lui. L’attitude d’un Chef de l’Etat de la République Française concerne tous les citoyens. Nicolas Sarkozy peut croire. Le Président de la République n’en a pas le droit. Ces manifestations clairement ostentatoires faites par Nicolas Sarkozy d’une appartenance religieuse, si elles sont punies dans nos services publics, dans nos collèges et nos lycées, devraient aussi être sanctionnées pour le Président.
Le Mouvement des Jeunes Socialistes, avec la plus grande fermeté, condamne l’attitude et les propos de Nicolas Sarkozy et appelle la gauche et les citoyens tenant à la Laïcité à manifester leur désapprobation. Avec force, nous affirmons que la France n’est plus la « Fille aînée de l’Eglise » mais bien une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».
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La religion d’Etat
Communiqué de la Mosquée de Paris
Lors du jour de fête de l’Aïd-al-Adha (Aïd-al-Kebir), parmi les visiteurs de marque qui ont tenu, par leur présence, à honorer la Grande Mosquée de Paris et au-delà tous les musulmans de France, nous tenons à remercier Mme Rachida DATI, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, qui a manifesté sa sympathie et ses vœux à la communauté musulmane.
Elle a indiqué à cette occasion que son Ministère allait mettre en place des mesures concrètes de lutte contre les discriminations, tout en assurant que la question de l’aumônerie musulmane pénitentiaire serait une priorité.
Mme Michèle ALLIOT-MARIE, Ministre de l’Intérieur, chargé des Cultes, a, de son côté, transmis ses vœux dans un message de soutien et de sympathie adressé au Dr Dalil BOUBAKEUR Recteur de la Mosquée de Paris, également Président Conseil Français du Culte Musulman CFCM).
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Thaïlande : le retour de Thaksin
Thaksin Shinawatra avait été chassé du pouvoir par un putsch militaire (mené par un général musulman) le 19 septembre 2006. Depuis lors il vit en exil. Ce milliardaire (qui est notamment président du club de foot de Manchester) fait l’objet de multiples enquêtes pour corruption dans son pays. Son parti a été dissous, et il a été interdit d’activités politiques pendant dix ans, en compagnie de 110 de ses fidèles.
Or, aux élections législatives qui se sont tenues dimanche, le nouveau parti regroupant les partisans de Thaksin, le parti du pouvoir du peuple, dirigé par Samak Sundaravej, a obtenu 232 des 480 sièges du Parlement, tandis que le parti démocrate en obtient 165.
Samak Sundaravej a déclaré que ces élections étaient « une victoire pour tous les Thaïlandais qui, d’une manière peu raisonnable, ont perdu leur liberté le 19 septembre ». Il s’est posé en prochain Premier ministre et a laissé entendre que Thaksin, qui lui a téléphoné pour le féliciter, pourrait bénéficier d’une amnistie et revenir rapidement dans son pays...
En août dernier, lors du référendum sur la nouvelle Constitution, on avait constaté que le nord rural du pays, resté fidèle à Thaksin, avait voté non à 63%, et que si le sud avait massivement voté oui, c’était pour avoir de nouvelles élections comme la junte s’y était engagée à condition que la Constitution soit adoptée.
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Sarkozy le Méditerranéen
Retour sur le 20 décembre. Ce jour-là l’événement était Nicolas Sarkozy au Vatican et à Saint-Jean de Latran. Mais pour Sarkozy c’était aussi la poursuite de son fumeux projet d’Union méditerranéenne. En compagnie de Romano Prodi et José Luis Zapatero il a lancé un « Appel de Rome pour la Méditerranée », par lequel les trois dirigeants s’engagent à « réfléchir ensemble aux lignes directrices du projet d’Union pour la Méditerranée ». Mais Nicolas Sarkozy a mangé son chapeau, et son projet est désormais conforme au diktat européen exprimé par Angela Merkel : une réunion est prévue le 14 juillet à Paris... avec les pays de l’Union européenne. Il s’agit de « mettre en œuvre une approche fondée sur des projets concrets et sur la reconnaissance d’une part de destinée commune entre tous les pays riverains et avec l’Union européenne »... Et il est bien précisé que « le processus de Barcelone et la politique de voisinage resteront centraux dans le partenariat entre l’Union européenne dans son ensemble et ses partenaires de la Méditerranée »... On retiendra surtout que Nicolas Sarkozy transforme la fête nationale en un happening euro-méditerranéen.
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Le Noël de Chirac
Jacques Chirac et son épouse Bernadette sont arrivés hier au Maroc, pour passer les fêtes de Noël, comme chaque année, à Taroudant, à 100 km à l’est d’Agadir.
Cherchez l’erreur.
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Afghanistan : que disent les militaires français
Propos recueilli par l’AFP auprès d’un « haut gradé » français en Afghanistan, la veille de la visite de Nicolas Sarkozy :
« Que veut-on faire en Afghanistan ? Est-ce que nous voulons capturer Ben Laden, éradiquer la culture du pavot, établir une démocratie, sécuriser le pays ? Tant que l’on n’aura pas un effet final recherché très clair, il ne faut pas s’attendre à ce que l’OTAN réussisse. L’armée française a besoin de savoir au nom de quoi et pourquoi elle s’engage lorsque ses soldats risquent leur vie. »
Propos recueillis auprès d’un « officier » :
« L’urgence aujourd’hui est d’adopter une stratégie claire. Vouloir faire de l’Afghanistan la Suisse de l’Asie centrale est un objectif irréaliste. Avec de tels objectifs irréalistes, il est impossible de conduire des opérations militaires, de reconstruction ou économiques d’une manière censée et efficace. »
Autre propos du « haut gradé » :
« La situation apparaît beaucoup plus complexe que certains ne l’avaient imaginé. Les gens qui sont en face de nous manifestent une résilience, une réelle capacité à prendre des coups, à tenir, à résister et à recruter, ils ont le temps pour eux et on ne les balayera pas. »