Thaksin Shinawatra avait été chassé du pouvoir par un putsch militaire (mené par un général musulman) le 19 septembre 2006. Depuis lors il vit en exil. Ce milliardaire (qui est notamment président du club de foot de Manchester) fait l’objet de multiples enquêtes pour corruption dans son pays. Son parti a été dissous, et il a été interdit d’activités politiques pendant dix ans, en compagnie de 110 de ses fidèles.
Or, aux élections législatives qui se sont tenues dimanche, le nouveau parti regroupant les partisans de Thaksin, le parti du pouvoir du peuple, dirigé par Samak Sundaravej, a obtenu 232 des 480 sièges du Parlement, tandis que le parti démocrate en obtient 165.
Samak Sundaravej a déclaré que ces élections étaient « une victoire pour tous les Thaïlandais qui, d’une manière peu raisonnable, ont perdu leur liberté le 19 septembre ». Il s’est posé en prochain Premier ministre et a laissé entendre que Thaksin, qui lui a téléphoné pour le féliciter, pourrait bénéficier d’une amnistie et revenir rapidement dans son pays...
En août dernier, lors du référendum sur la nouvelle Constitution, on avait constaté que le nord rural du pays, resté fidèle à Thaksin, avait voté non à 63%, et que si le sud avait massivement voté oui, c’était pour avoir de nouvelles élections comme la junte s’y était engagée à condition que la Constitution soit adoptée.