Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 5

  • Saint Fidèle de Sigmaringen

    Marc Rey, ou Roy, né à Sigmaringen en 1578, était un juriste qui se fit capucin et devint le Père Fidèle. Il était surnommé « l’ange de la paix ». En 1622, il dirigea une mission dans les Grisons, pour ramener les protestants à la foi catholique. Il était tellement convaincant que les calvinistes résolurent de le tuer. Ce qu’ils firent à l’issue d’une messe qu’il venait de célébrer à Seevis, dans le diocèse de Coire.

    Il fut béatifié par Benoît XIII et canonisé par Benoît XIV.

    Comme martyr.

    Il est fort peu « œcuménique » de célébrer un martyr des calvinistes. Il n’empêche que saint Fidèle de Sigmaringen est un des saints importants du calendrier franciscain.

  • Bruxelles se félicite

    « Nous nous réjouissons que les forces pro-européennes aient fait de si bons scores au premier tour », dit une porte-parole de la Commission européenne. Elle pourrait se féliciter dès à présent du score de 100 % des forces pro-européennes au second tour : quel que soit l’élu, c’est Bruxelles qui gagne.

  • A propos des « points non négociables »

    Enfin c’en est fini des jongleries sur les « points non négociables » de Benoît XVI. Fini de comparer la carpe et le lapin, de multiplier les arguties et de bavarder sur le meilleur des mondes. Désormais il reste deux candidats, qui tous deux sont ouvertement des candidats de la culture de mort. De ce côté-là, on est donc tranquille avec ces bons cathos qui trouvaient que Le Pen était trop ceci ou pas assez cela, qui ont donc voté Villiers ou se sont abstenus, et qui ont donc gonflé le score de Villiers et celui de l’abstention à un point qui laisse pantois...

    C’en est fini jusqu’au 6 mai. Mais après, il y a les législatives. Et sans aucun doute ça va recommencer. Alors, si j’arrive en retard pour la présidentielle (pardonnez-moi, mes urgences n’étaient pas là), je prends les devants pour les législatives. Comme ça ce sera fait, une fois pour toutes.

    Les trois « points non négociables » (pas un de plus, pas un de moins) sont devenus une sorte de dogme électoral dans certains milieux. Mais ces dogmatiques des « trois points non négociables » oublient deux préalables qui sont des conditions sine qua non.

    Le premier préalable est ce qui fonde la légitimité des « points non négociables ». Ils ne peuvent pas exister légitimement en dehors de ce qui les fonde. Jean-Paul II était très clair là-dessus, et il est évident que Benoît XVI n’avait aucunement l’intention de le contredire. Au cœur de l’encyclique Evangelium vitae, il n’y a pas trois points non négociables, mais ceci :

    « En réalité, la démocratie ne peut être élevée au rang d'un mythe, au point de devenir un substitut de la moralité ou d'être la panacée de l'immoralité. Fondamentalement, elle est un « système » et, comme tel, un instrument et non pas une fin. Son caractère « moral » n'est pas automatique, mais dépend de la conformité à la loi morale, à laquelle la démocratie doit être soumise comme tout comportement humain: il dépend donc de la moralité des fins poursuivies et des moyens utilisés. Si l'on observe aujourd'hui un consensus presque universel sur la valeur de la démocratie, il faut considérer cela comme un « signe des temps » positif, ainsi que le Magistère de l'Eglise l'a plusieurs fois souligné. Mais la valeur de la démocratie se maintient ou disparaît en fonction des valeurs qu'elle incarne et promeut: sont certainement fondamentaux et indispensables la dignité de toute personne humaine, le respect de ses droits intangibles et inaliénables, ainsi que la reconnaissance du « bien commun » comme fin et comme critère régulateur de la vie politique. »

    La première condition du vote n’est donc pas le respect des « points non négociables » (on voit du reste que ceux que Jean-Paul II indique sont beaucoup plus larges) mais la conscience du candidat que la démocratie doit respecter des valeurs qui lui sont supérieures. Ce que Jean-Marie Le Pen a toujours professé, et encore le 15 avril dernier : « L'histoire des peuples du monde entier l'atteste: une civilisation ne peut durer sans se référer à des principes politiques, moraux et spirituels qui dépassent les individus, les vicissitudes humaines ou les soubresauts de l'histoire. »

    Il est clair qu’un candidat qui se prononcerait contre l’avortement pour des raisons de démographie et de retraites, tout en professant qu’il n’y a pas de loi morale qui puisse primer la loi civile, serait en contradiction radicale avec l’enseignement de l’Eglise : même en interdisant l’avortement, il serait un « tyran », comme le dit Jean-Paul II, en référence à Créon et à Antigone.

    Le second préalable est directement politique. Pour que les « points non négociables » s’inscrivent dans les lois et dans les faits, il est absolument nécessaire qu’il y ait un Etat souverain. Il s’agit politiquement d’une condition première. Avant même de savoir si un candidat respecte ou non, ou dans quelle mesure, les « points non négociables », il faut savoir s’il veut maintenir et rétablir la souveraineté nationale. Car si ce n’est pas le cas, il est inutile d’aller plus loin. Surtout dans la situation actuelle, où la construction européenne jette les nations dans les bras d’un pouvoir supranational de plus en plus tentaculaire qui est, de façon volontariste et arrogante, au service de la culture de mort.

    Les premiers points non négociables sont donc ceux-ci :

    1 – Rétablissement de la souveraineté nationale.

    2 – Reconnaissance de valeurs morales supérieures dont les élus doivent s’inspirer pour construire une démocratie digne de ce nom.

    Les « trois » viennent après. Ils ne peuvent pas être premiers.

  • Les tombes catholiques ne comptent pas

    Les jours qui ont précédé le premier tour de la présidentielle, les médias ont martelé que des tombes avaient été profanées. Des tombes musulmanes, au cimetière militaire Notre-Dame-de-Lorette, près d’Arras. Et on a arrêté trois jeunes « néo-nazis ».

    Des tombes juives, au Havre. Plus précisément : 180 tombes, « dont un quart de tombes juives ». On pourrait dire aussi : 180 tombes, dont trois quart de tombes chrétiennes. Mais non. 135 tombes chrétiennes profanées, cela ne fait pas une information. Ce qui compte, exclusivement, c’est que 45 tombes juives aient été profanées dans le même temps.

    Et toutes les autorités de l’Etat y vont de leur couplet. Sur les tombes juives et musulmanes profanées. Sans un mot sur les tombes chrétiennes.

    D’ailleurs, nous apprend Jean-Yves Camus interrogé par l’AFP, ces profanations prouvent « une banalisation invraisemblable » du « racisme » et de « l’antisémitisme ». Il n’y a pas de racisme ni d’antisémitisme quand on profane une tombe chrétienne. Donc il n’y a pas de profanation de tombes chrétiennes.

    C’est pourquoi on n’a pas dit un mot de la profanation satanique de 77 tombes du cimetière de Lehon dans les Côtes d’Armor le 12 avril. C’est pourquoi le maire s’étonnait de ces profanations en disant qu’il n’y avait jamais eu d’actes racistes sur la commune...

    C’est pourquoi on n’a pas dit un mot de la profanation de Dommartin-les-Remiremont.

    C’est pourquoi on ne dira pas un mot de la profanation, que l’on vient de découvrir, d’une soixantaine de tombes à Hauvilliers dans la Marne. Car , précise le maire, « il n’y a eu aucun signe raciste ni antisémite »...

    Addendum. On apprend que des tombes ont été profanées à Rouvres-les-Bois, près de Châteauroux. Mais "il n'y a aucun signe raciste". Donc ce n'est rien.

  • La déclaration de Jean-Marie Le Pen

    Texte de la déclaration faite par Jean-Marie Le Pen à l'issue du premier tour

    Françaises, Français, Mes chers compatriotes,

    Si les résultats du premier tour de l'élection présidentielle se confirment, il apparaît que le corps électoral a préféré l'apparence du changement au changement réel.
    Ce sont en effet les deux candidats pré-sélectionnés par les medias et les instituts de sondage qui participeront au second tour.

    Je tiens à remercier l'ensemble des électeurs qui se sont portés sur mon nom, toutes celles et tous ceux qui ont eu la lucidité de voter pour le candidat du redressement national, l'ensemble des militants qui ont appuyé ma campagne et à leur dire la fierté que j'ai d'avoir porté nos couleurs.

    De surcroît, nous avons gagné la bataille des idées : la nation et le patriotisme, l'immigration et l'insécurité ont été mis au cœur de cette campagne par mes adversaires, qui, hier encore, écartaient ces notions avec une moue dégoutée.
    Cette victoire idéologique est un acquis irréversible du Front national, dont je me félicite.

    En revanche, je suis beaucoup plus inquiet pour l'avenir de notre pays.
    Je crains en effet que les Français n'aient été abusés, et je leur prédis, avec tristesse, des lendemains qui déchantent. Ceux qui se sont emparés des idées du Front national ne l'ont fait que pour nous empêcher de mettre en application les véritables solutions à tous les problèmes dramatiques qui menacent l'équilibre et la prospérité de la France contemporaine.

    Pour nous, le combat au service de notre pays et de nos compatriotes continue donc, parce que la seule façon de peser pour faire appliquer la politique nationale que les Français appellent de leurs vœux, c'est de faire élire des députés Front national à l'Assemblée nationale.

    Dans cette perspective, j'appelle tous nos concitoyens à se mobiliser massivement en faveur des candidats du Front national pour les élections législatives des 10 et 17 juin prochains, et, dès avant, je leur donne rendez-vous pour notre grande et traditionnelle manifestation du 1er mai à Paris, en hommage à Jeanne d'Arc, symbole éternel du patriotisme français.

    C’est à cette occasion que je ferai connaître notre mot d’ordre pour le second tour.

  • La morale de l’histoire

    Hier soir, à Equinoxe, Jean-Marie Le Pen a fait deux déclarations. La déclaration officielle, par laquelle il prenait acte du fait que les Français ont « préféré l’apparence du changement au changement réel », et appelait à la mobilisation pour les législatives. Et une déclaration « intime », destinée à ceux qui étaient là, et dont le cœur n’était pas à la fête, notamment les jeunes.

    Et il leur a donné une grande leçon. Il leur a dit qu’on ne doit pas être triste quand on a fait ce qu’on avait à faire. Quand on a fait son devoir, quand on a pleinement accompli sa mission, on a de bonnes raisons de faire la fête, quels que soient les résultats des efforts que l’on a fournis.

    Il a ajouté que ce qui compte, c’est la vérité. Que dans cette campagne ils avaient dit la vérité aux Français, et qu’il n’y a pas à rougir d’avoir dit la vérité. Qu’au contraire on doit en être fier. Et puisque « nous n’avons rien à nous reprocher, la soirée doit être joyeuse : je vous invite à boire, manger, chanter, danser... »

    C’est cela, aussi, Le Pen. Au-delà de la politique, une leçon de vie.

  • Fascinant

    Il y a quelque chose de fascinant dans les résultats du premier tour de la présidentielle.

    Ce qui est fascinant est d’abord la fascination qui a été exercée par des ectoplasmes sur l’électorat.

    Comment est-il possible que ce vide abyssal arborant un sourire forcé, étiqueté « Ségolène Royal », ait pu séduire tant d’électeurs ? Comment est-il possible que le discours mécanique qui sortait de ce faux sourire, mêlant vieilleries socialistes et compassion de bazar, assénant des catalogues interminables de promesses et de « priorités » qui s’entrechoquaient, ait produit un effet aussi hypnotisant ?

    Comment est-il possible que l’ambition personnelle incarnée, étiquetée « Nicolas Sarkozy », ait pu séduire encore plus d’électeurs ? Comment est-il possible que près d’un tiers des électeurs aient apporté leur voix à cet homme qui change de discours comme de chemise, et qui a apporté la preuve irréfutable que dans les domaines relevant du ministère de l’Intérieur, qui ne sont pas de moindres puisqu’il s’agit de l’insécurité et de l’immigration, il a été incapable de faire quoi que ce soit ?

    Comment est-il possible que tant d’électeurs aient cru à cette farce grotesque du terne cheval de retour de la démocratie chrétienne laïcisée, étiqueté « François Bayrou », se fardant en homme de la nouveauté politique au-dessus du clivage droite-gauche ?

    Mais, surtout, comment est-il possible que les Français aient plébiscité le système UMPS responsable de la décadence de leur pays, de l’invasion migratoire, de la faillite des finances, de la destruction économique, de l’effondrement social, de la disparition progressive de la souveraineté nationale dans un magma international totalitaire ?

    On dira, et Jean-Marie Le Pen a eu raison de le souligner, que les deux grandes vedettes de cette élection sont venues l’une et l’autre sur le terrain du Front national, et ont repris sans vergogne des thèmes qui étaient honnis jusque-là, parce qu’ils étaient ceux du Front national. Ils ont entonné la Marseillaise et déployé les drapeaux tricolores, ils ont parlé de l’identité nationale à défendre... Mais c’était tellement artificiel et c’était tellement contraire à leurs parcours politiques, à leurs références idéologiques, à leurs pratiques quand ils sont au pouvoir...

    Selon un sondage, ceux qui ont voté Sarkozy avaient pour première préoccupation l’immigration. C’est ahurissant. Sarkozy a été pendant des années le ministre de l’immigration. Ministre d’Etat. Donc avec les pouvoirs les plus étendus. Non seulement il n’a rien fait, mais il a promis qu’il mettrait en place une immigration choisie. Encore plus d’immigration, conformément aux consignes de l’Union européenne qu’il a reprises à son compte.

    Ce qui est fascinant, sur un plan plus fondamental, c’est d’être témoin du caractère inexorable de la décadence. On a vu dans l’histoire de nombreuses décadences de peuples et de civilisations. C’est une constante que rien ne semble jamais pouvoir contrarier le mouvement qui conduit à l’abîme. Il peut y avoir des soubresauts, il peut y avoir des rémissions, mais le mouvement continue, jusqu’à la chute finale et l’émergence, dans des crises redoutables, d’autre chose.

    C’est ainsi dans la grande majorité des cas. Ce n’est toutefois pas « fatal », car il n’y a pas de fatalité dans l’histoire humaine. Mais il faut un sursaut véritablement historique pour qu’il en soit autrement. Un sursaut qui change l’histoire, qui la retourne : une révolution.

    Jean-Marie Le Pen est le seul qui puisse enrayer la chute et conduire une révolution nationale. Mais les citoyens, fascinés par le déclin, ont peur de celui qui leur dit la vérité. Ils ont eu tellement peur de rééditer le « choc » de 2002 qu’ils ont massivement porté leurs suffrages sur les ectoplasmes fourriers de la décadence. C’est effarant, mais c’est ainsi.

    Il reste que la situation aujourd’hui est la même que celle d’hier. Et que le pire n’est jamais vraiment sûr. Ce n’est pas par hasard que Jean-Marie Le Pen a fait de Jeanne d’Arc la grande inspiratrice de son action, et qu’il célèbre chaque année l’héroïne de la patrie. La geste de Jeanne d’Arc est précisément l’un des rares exemples historiques d’un coup d’arrêt au déclin fatal. L’exemple que la France presque morte, en état de coma dépassé, peut renaître.

    Puisqu’il n’y a pas de fatalité, même quand tout paraît désespéré, la seule attitude que l’on puisse avoir est de continuer le combat. Inlassablement. En résistant à la fascination du désespoir qui susurre qu’« il n’y a plus rien à faire ». En espérant que ce « peuple souverain », qui accorde aujourd’hui massivement ses suffrages à ceux qui bradent sa souveraineté, comprenne très vite à quel point il s’est fourvoyé.

  • Saint Georges

    Accourez tous, ô fidèles, pour célébrer par vos cantiques la splendide et glorieuse résurrection du Seigneur ; fêtons en même temps la mémoire solennelle de Georges le Martyr ; couronnons-le des fleurs du printemps comme un athlète insurmontable, et méritons d'être, par ses prières, affranchis de nos tribulations et de nos péchés.

    Le printemps est venu, livrons-nous aux transports de la joie ; la résurrection du Christ a lui sur nous, tressaillons d'allégresse ; la fête du martyr Georges couronné pour sa bravoure apparaît aujourd'hui pour réjouir les fidèles ; nous tous qui aimons cette solennité, célébrons-la par des chants mystiques. Comme un vaillant soldat, George a déployé contre les tyrans un mâle courage, et ils ont été couverts de confusion. Imitateur des souffrances de Jésus-Christ notre Sauveur, il n'a pas eu pitié du vase d'argile de son corps, et le livrant aux tortures, comme s'il était d'airain, il l'a transformé. Chantons donc à sa gloire : O Martyr entré en possession de la récompense, supplie le Seigneur de sauver nos âmes.

    (liturgie byzantine)

  • Dimanche du Bon Pasteur

    Il n’est pas appelé pasteur, mais mercenaire, celui qui fait paître les brebis du Seigneur, non parce qu’il les aime du fond du cœur, mais en vue de récompenses temporelles. Il est mercenaire, celui qui occupe la place du pasteur, mais ne cherche pas le profit des âmes. Il convoite avidement les avantages terrestres, se réjouit de l’honneur de sa charge, se repaît de profits temporels et se complaît dans le respect que lui accordent les hommes. Telles sont les récompenses du mercenaire : il trouve ici-bas le salaire qu’il désire pour la peine qu’il se donne dans sa charge de pasteur, et se prive ainsi pour l’avenir de l’héritage du troupeau.

    Tant que n’arrive aucun malheur, on ne peut pas bien discerner s’il est pasteur ou mercenaire. En effet, au temps de la paix, le mercenaire garde ordinairement le troupeau tout comme un vrai pasteur. Mais l’arrivée du loup montre avec quelles dispositions chacun gardait le troupeau. Un loup se jette sur les brebis chaque fois qu’un homme injuste ou ravisseur opprime les fidèles et les humbles. Celui qui semblait être le pasteur, mais ne l’était pas, abandonne alors les brebis et s’enfuit, car craignant pour lui-même le danger qui vient du loup, il n’ose pas résister à son injuste entreprise. Il fuit, non en changeant de lieu, mais en refusant son assistance. Il fuit, du fait qu’il voit l’injustice et qu’il se tait. Il fuit, parce qu’il se cache dans le silence. C’est bien à propos que le prophète dit à de tels hommes : «Vous n’êtes pas montés contre l’ennemi, et vous n’avez pas construit de mur autour de la maison d’Israël pour tenir bon dans le combat au jour du Seigneur.»
    (Ez 13, 5). Monter contre l’ennemi, c’est s’opposer par la voix libre de la raison à tout homme puissant qui se conduit mal. Nous tenons bon au jour du Seigneur dans le combat pour la maison d’Israël, et nous construisons un mur, quand par l’autorité de la justice, nous défendons les fidèles innocents victimes de l’injustice des méchants. Et parce que le mercenaire n’agit pas ainsi, il s’enfuit lorsqu’il voit venir le loup.

    (saint Grégoire le Grand, sermon 14, n.2)

  • Le document sur les limbes

    On a appris hier par les agences de presse et par Radio Vatican que la commission théologique internationale a publié un document, approuvé par le pape, intitulé « L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême ». Il s’agit de la conclusion des travaux de la commission sur les limbes.

    Mais publié où ça ? On ne sait pas. Il n’est pas encore en ligne sur le site du Vatican. L’agence qui en dit le plus est CNS (Catholic News Service), et à la fin de la longue dépêche il est dit qu’on peut lire le document (en anglais) en ligne si l’on est abonné (99 dollars !) ou l’acheter pour 5 dollars en le commandant par téléphone (?)… CNS est l’agence de l’épiscopat américain…

    La commission conclut sans surprise que l’idée des limbes reflète « une vision indûment restrictive du salut ».

    L’Eglise continue évidemment d’enseigner qu’à cause du péché originel le baptême est la voie ordinaire du salut et que les parents doivent faire baptiser leurs enfants. Mais, dit la commission, il y a une plus grande conscience théologique aujourd’hui que Dieu est miséricordieux et « veut que tout être humain soit sauvé ». La grâce l’emporte sur le péché, et l’exclusion de bébés innocents du paradis ne paraît pas refléter l’amour particulier du Christ pour les petits enfants.

    « Notre conclusion est que les nombreux facteurs que nous avons considérés donnent de sérieuses bases théologiques et liturgiques pour espérer que les enfants non baptisés qui meurent seront sauvés et jouiront de la vision béatifique ». La commission souligne que ce sont des raisons qui fondent une espérance plutôt qu’une certitude.

    Le baptême est nécessaire au salut, mais on doit considérer aussi que les petits enfants ne mettent pas d’obstacle personnel à la grâce rédemptrice. Dans cette situation, la nécessité du baptême n’est pas absolue, et elle est secondaire par rapport au désir de Dieu de sauver toute personne. « Dieu peut de ce fait donner la grâce du baptême sans que le sacrement soit conféré, et ce fait doit particulièrement être rappelé quand il est impossible de conférer le baptême. »

    Le petit enfant peut être uni au Christ

    — par la conformité salvifique au Christ quand l’enfant souffre et meurt.

    — par la solidarité avec le Christ, quand l’enfant, né ou non né, est victime de violence, comme les saints Innoncents.

    — par le fait que Dieu peut simplement accorder aux enfants non baptisés le don du salut correspondant au don sacramentel du salut dans le baptême.

    La commission rappelle l’enseignement de saint Paul selon lequel les conjoints de chrétiens sont « consacrés » par leur femme ou leur mari. Cela indique que la sainteté de l’Eglise atteint les personnes en dehors des frontières visibles de l’Eglise, à travers les liens de la communion humaine.

    L’Eglise enseigne que l’homme naît dans l’état de péché, qui requiert un acte de la grâce rédemptrice pour être lavé. Mais l’Ecriture proclame aussi la surabondance de la grâce sur le péché. Ce qui semble maquer à l’idée des limbes, qui identifie davantage à l’état de péché d’Adam qu’à la rédemption du Christ : « La solidarité du Christ avec toute l’humanité doit avoir priorité sur la solidarité des êtres humains avec Adam. »

    On sait que Joseph Ratzinger s’était plusieurs fois déclaré, à titre personnel, favorable à l’abandon par l’Eglise de « l’hypothèse » des limbes.

    Je renvoie à ce que j’en disais, moi aussi à titre personnel, et à mon tout petit niveau de simple fidèle, sur ce blog, le 15 octobre dernier.