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présidentielle

  • Pourquoi Ségolène à 20h 02

    Cela a beaucoup surpris que Ségolène Royal prononce son allocution (par ailleurs particulièrement vide) à 20h 02. On n’avait jamais vu une telle précipitation de la part du perdant à une élection présidentielle.

    Voulait-elle à toute force être la première à s’exprimer ?

    Oui, mais pas par rapport à Sarkozy.

    C’était à usage interne du parti socialiste. Depuis quelques jours, elle savait qu’elle avait perdu, et elle savait surtout que le règlement de comptes avait commencé, et allait s’afficher à la télévision. Le premier à s’exprimer serait Dominique Strauss-Kahn. Et dès 20h 01 on donna la parole à Dominique Strauss-Kahn. Qui fut aussitôt coupé parce qu’il y avait Ségolène.

    Celle-ci put ainsi faire passer son message personnel : qu’elle allait continuer la rénovation de la gauche, qu’elle assumerait la responsabilité qui lui incombe désormais à la tête de la gauche, jusqu’à la victoire, etc.

    C’était en effet urgent. Car lorsque Strauss-Kahn put reprendre la parole, ce fut pour tirer à boulets rouges sur sa candidate, pour dénoncer vertement le fonctionnement du parti, et pour appeler autour de lui ceux qui veulent faire un vrai parti social-démocrate...

    Ensuite, Fabius ne fut pas plus amène pour la candidate – « la gauche c’est le “nous“, ce n’est pas le “je“ » – et pour ses appels au centre.

    Tandis que Kouchner disait tout le contraire, appelant carrément à un « programme commun » avec le centre.

    Et que les jospinistes, sous la houlette de Daniel Vaillant,  faisaient comprendre que Ségolène Royal ne devait pas conduire la campagne des législatives...

    On a même vu François Hollande parler des « erreurs » de la campagne...

    Bref, c’est apparemment beaucoup plus grave que les inévitables aigreurs de la défaite, et l’empressement de Ségolène Royal à tenter de se poser en chef charismatique des socialistes avant sa descente en flammes n’a fait que souligner la gravité de la situation. La suite promet d’être savoureuse...

  • L’AJC salue l’élection de Sarkozy

    Le Comité juif américain (AJC) a salué l’élection de Nicolas Sarkozy en ces termes :

    « Nous admirons depuis longtemps Nicolas Sarkozy en tant que dirigeant politique pour son profond attachement aux valeurs démocratiques de la France, sa promptitude à affronter les menaces qui pèsent sur ces principes et son implication dans le renforcement des liens transatlantiques. L'AJC apprécie par ailleurs l'empathie exprimée par M. Sarkozy lorsqu'Israël a reçu des menaces, et attend de discuter avec le nouveau président pour savoir par quels moyens la France, en collaboration avec l'UE, pourra contribuer efficacement à la recherche de la paix et de la sécurité en Israël et dans ses pays voisins. »

    Depuis sa prise de fonction au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy entretient des contacts réguliers à Paris, New York ou Washington avec l'AJC qui lui avait décerné en 2003 le prix Simon Wiesenthal pour son action contre le racisme et l'antisémitisme.

  • Entre Cecilia et Fillon

    Les journalistes ont remarqué que Cécilia n’a été aperçue nulle part aux côtés de son mari tout au long de la journée du second tour. Elle n’était ni au bureau de vote, ni dans la voiture lors des traversées de Paris, ni à la salle Gaveau. Elle n’est apparue qu’en fin de soirée, place de la Concorde.

    Il est amusant de constater que Sarkozy est arrivé sur la scène de la place de la Concorde à la fin de la chanson qu’interprétait Faudel. Est-ce que cela avait été minuté ? En tout cas Sarkozy pouvait ainsi arriver en donnant l’accolade à un plus petit que lui...

    Sarkozy avait sa femme à sa droite, et Fillon à sa gauche. Ce qui semble confirmer que François Fillon sera Premier ministre. Compte tenu de la personnalité du personnage, et de son absence de charisme, cela confirmerait que Sarkozy entend mener une présidence à l’américaine, comme le pense Jean-Marie Le Pen. A savoir que c’est le Président, et non le gouvernement, qui décide des affaires politiques. Ce qui est contraire à l’article 20 de la Constitution  : « Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. »

    Il est vrai que tous les candidats, en dehors de Jean-Marie Le Pen, ont mené une campagne de chef de gouvernement et non de chef d’Etat. Comme si la Constitution de la Ve République n’était plus qu’un document du passé dans une Europe qui ravale les chefs d’Etat au rang de gouverneurs.

  • L’illusionniste

    Lors de son point de presse au siège du Front national, dimanche soir, Jean-Marie Le Pen a décrit par le menu la façon dont Nicolas Sarkozy a su se fabriquer son image, comme un produit de grande consommation qu’on lance à la télévision après une enquête approfondie sur ce que souhaite le consommateur, et comme une vedette « people » qui, dans des « opérations de type show-biz », a su « exploiter les événements de sa vie personnelle de façon positive ». Dans un public aujourd’hui « largement décérébré », qui a perdu les structures que construisaient naguère la famille, l’école, la religion, l’armée, il y a « une vacuité qui rend les gens extrêmement sensibles aux opérations de ce type ». C’est une « américanisation » de la vie politique, a-t-il conclu sur ce sujet.

    Les citoyens ont donc élu un emballage, une image, une illusion de Président. « Bravo l’illusionniste ! » a lancé Marine Le Pen à la télévision, expliquant que Nicolas Sarkozy avait réussi trois grandes illusions : « avoir fait croire qu’il incarnait la rupture alors qu’il était le candidat sortant, avoir fait croire qu’il avait un bon bilan alors que celui-ci est extrêmement ambigu, avoir porté en quelque sorte les solutions du Front national, mais seulement hélas dans le verbe ». « Nous attendons de voir ses actes, mais nous pensons que ces actes ne suivront pas son verbe pour une raison très simple, c’est qu’en réalité il a accepté les menottes européennes », a-t-elle ajouté.

    « Plaise au ciel que le vainqueur de cette joute se souvienne de ses envolées patriotiques et de son programme réformateur », disait de son côté Jean-Marie Le Pen, ajoutant aussitôt qu’il ne lui accordait aucune confiance. Et de préciser devant les journalistes : « Je ne lui fais pas de procès d’intention, je ne lui fais pas confiance. La confiance, on l’a ou on ne l’a pas. S’il apporte la démonstration que je me suis trompé, je le confesserai devant les Français, et je serai ravi de m’être trompé. Mais, même s’il pensait ce qu’il dit, il n’en a pas les moyens, d’abord à cause de l’Europe, qui empêche toute liberté de manœuvre : il est comme un cul de jatte qui veut gagner le 100 mètres... » Et de rappeler qu’en cinq ans Jacques Chirac n’a même pas pu modifier le taux de TVA sur la restauration, et que plus des trois quarts des lois votées par notre Parlement ne sont que des transpositions de directives européennes.

  • A propos de l’abstention

    Il a été beaucoup dit que l’appel de Jean-Marie Le Pen à l’abstention n’avait pas été entendu, et qu’il s’agissait en quelque sorte d’un nouvel « échec » du président du Front national.

    Le chiffre de la participation annoncé à grands coups de trompe laisse en effet le penser. Mais cela est à nuancer. Et très fortement.

    D’abord le mot « échec » quant au premier tour. Car Jean-Marie Le Pen a obtenu 3,8 millions de voix, et les sept candidats qui en obtenu moins d’un million auraient été heureux de subir un tel échec.

    Ensuite, alors qu’on soulignait partout qu’il y a toujours une augmentation de la participation entre les deux tours de la présidentielle, cette augmentation n’a été que de 88 000 votants entre le 22 avril et le 6 mai. Sur 44 millions d’inscrits, ce n’est pas une augmentation, mais une stabilité.

    Il faut remarquer aussi, comme l’a fait aussitôt Jean-Marie Le Pen à la télévision, que le nombre de bulletins blancs et nul a été trois fois supérieur à ce qu’il était au premier tour : le chiffre est passé de 0,5 à 1,5 million.

    Le résultat est que le nombre de suffrages exprimés est inférieur de près d’un million à celui du premier tour.

    Selon les instituts de sondage, 20 à 25% des électeurs de Le Pen se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul. Il est manifeste que l’appel à l’abstention a été interprété comme un appel à voter blanc ou nul par ceux qui considèrent que c’est un devoir civique absolu de mettre un bulletin dans l’urne.

    Le plus important est que l’appel lancé par Jean-Marie Le Pen était d’abord la prise de position personnelle d’un homme d’Etat, éclairant ses électeurs sur les enjeux.

    C’est en effet la motivation qui compte, et elle demeure. L’analyse que faisait Jean-Marie Le Pen, et qui reste fatalement identique après le second tour, est que les deux finalistes étaient l’un et l’autre, l’un comme l’autre, des candidats, non pas à la fonction de président de la République française, mais à un poste de gouverneur d’une province européenne, doté de moins de pouvoirs qu’un gouverneur d’Etat des Etats-Unis d’Amérique, puisque ni l’un ni l’autre ne remet en cause le processus de destruction des souverainetés nationales dans l’Union européenne.

    Cela est fondamental, et l’histoire retiendra que Jean-Marie Le Pen fut le seul dirigeant politique à le dire à la nation.

    Il reste ensuite que les électeurs se trouvaient face à un duel entre le représentant de la droite libérale, costume rapiécé d’un patchwork de thèmes du Front national, et une représentante de la gauche, avec dans son sillage tous les cauchemars socialo-communistes de naguère. Nombreux sont ceux qui ont donc voulu conjurer le pire du pire, en votant Sarkozy. On ne peut pas leur donner tort, car les résultats montrent que la gauche et l’extrême gauche se sont fortement mobilisées en faveur de Ségolène Royal, et qu’ils ont donc fait la différence en votant malgré tout pour Sarkozy.

    Certains d’entre eux se sont sans doute aussi laissé prendre au numéro d’acteur du candidat de la « rupture » et de la défense de « l’identité nationale ». Ceux-là ne mettront pas longtemps à déchanter...

  • Nucléaire : étonnante ignorance

    Royal : « Savez-vous quelle est la part du nucléaire dans notre électricité ? »

    Sarkozy : « Nous avons la moitié de notre électricité qui est d’origine nucléaire. »

    Royal : « Non, 17% seulement. »

    Sarkozy : « Ce n’est pas exact. »

    Royal : « Mais si, c’est ça. »

    Il n’y a pas si longtemps, pourtant, EDF martelait une publicité sur tous les médias (audiovisuels et imprimés) vantant le fait que 80% de l’électricité française était d’origine nucléaire.

    (Le taux exact est aujourd’hui de 78%. Le taux de 17% est celui de l’électricité d’origine nucléaire dans l’ensemble de la consommation d’énergie. Celui de 50% ne correspond à rien.)

  • Enfants handicapés : la colère feinte

    Le ministre de la Santé Philippe Bas publie un communiqué pour réfuter les propos de Ségolène Royal sur les enfants handicapés, et les chiffres qu’il donne, s’ils sont véridiques, réduisent à néant le motif de la « juste colère » de la candidate socialiste envers Nicolas Sarkozy.

    Selon Philippe Bas, il y a eu 160.000 enfants handicapés scolarisés à la rentrée 2006, contre moins de 90.000 en 2002. « De plus, 20.000 enfants handicapés bénéficient d’un accompagnement individualisé, contre 4.000 en 2003. »

    Le ministre rappelle que la loi du 11 février 2005 oblige les établissements scolaires à inscrire les enfants handicapés qui le demandent, et que Ségolène Royal a voté contre cette loi.

  • Cinq sur cinq

    Dans un entretien au Monde daté de demain, François Bayrou déclare : « Je ne voterai pas pour Sarkozy. »

    Il dit aussi que Ségolène Royal « s’en est plutôt bien sortie » lors du débat d’hier soir.

  • Derniers racolages

    Ségolène Royal affirme ce matin, en commentant un de ses propos du débat d’hier soir : « J’ai repris une des propositions de François Bayrou qui consiste à dire, et je crois qu’il a raison sur ce point, que toute la marge de manœuvre de la croissance qui dépassera les 2,5% sera entièrement consacrée à la réduction de la dette. »

  • Les candidats de l’impuissance

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Comme il était prévisible, le débat Sarkozy-Royal n’a pas été un débat présidentiel mais un débat entre candidats au poste de chef de gouvernement, et presque entièrement limité aux sujets de politique intérieure sur lesquels l’Union européenne permet encore d’agir à la marge.

    Il a fallu attendre les dernières minutes pour que les deux candidats bredouillent quelques mots de politique européenne et internationale.

    En ce qui concerne la Turquie , M. Sarkozy, comme sur tous les autres sujets, jouait du pipeau. Il a déclaré qu’il fallait abandonner la règle de l’unanimité au conseil européen, et dans le même temps il a eu recours à la règle de l’unanimité pour dire que si la France disait non, la Turquie n’entrerait pas dans l’Union européenne.

    En réalité, les deux concurrents, comme on le savait déjà, sont favorables à ce que soit liquidée la souveraineté française. Ils se condamnent donc l’un et l’autre à l’impuissance sur le plan européen et international, et ont à peine tenté d’amuser la galerie sur ces sujets en fin de programme.