Lors de la réunion de la commission de l’ONU sur le statut de la femme, la Norvège a proposé que la motion de conclusion fasse mention des « droits sexuels et reproductifs » (sexual and reproductive health and rights), expression qui recouvre notamment, sans le dire, le droit à l’avortement, le droit au « mariage » homosexuel, etc.
Dans ce genre de réunions, l’Union européenne parle d’une seule voix. Mais cette fois, la Pologne et Malte, suivies par l’Irlande, ont rejeté cette formulation. La Slovénie , qui préside l’Union européenne, a dû reconnaître officiellement que l’Union européenne n’aurait pas de position commune.
Les Etats-Unis avaient prévenu que la formulation poserait des problèmes à de nombreuses délégations. De fait, le Salvador, la Syrie, l’Iran, Kiribati et le Saint-Siège avaient appelé à supprimer l’expression litigieuse.
On constate qu’il s’agit encore d’un échec de la diplomatie slovène. Dans les commissions de l’ONU, l’UE parle toujours d’une seule voix, parce que la position commune a été discutée et mise au point précédemment. Cela n’a pas été le cas, sans doute parce que la présidence slovène n’a pas vu où pouvait être le problème...
On constate surtout que Malte et la Pologne n’hésitent pas à faire de la résistance active, au risque d’apparaître, en brisant le consensus habituel, comme les moutons noirs de l’Europe. Le sous-secrétaire d’Etat polonais à la politique sociale a souligné que si son pays s'aligne habituellement sur l'UE en matière sociale, les références de l'UE à la santé reproductive et sexuelle ne pouvaient pas inclure l'avortement. Et le représentant maltais a insisté pour que les déclarations sur les droits des femmes « ne créent en aucune manière une obligation, par quelque partie, de considérer l'avortement comme une forme légitime des droits à la santé reproductive ».
On doit enfin souligner qu’en ce qui concerne la Pologne il ne s’agit plus du gouvernement Kaczynski mais du nouveau gouvernement libéral : on vérifie ainsi qu’il reste ferme sur les questions de la vie.