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Le blog d'Yves Daoudal - Page 946

  • Saint Jean de Saint-Facond

    Il fut un certain temps que le Père Jean de Saint-Facond n’était pas moins de deux heures à dire la messe, ce qui ne manqua pas d’être trouvé singulier. Le Père Martin de Spinoza, qui était devenu de son novice son supérieur, lui commanda d’être plus court, le Saint en peine de savoir quel parti il devait prendre alla trouver le supérieur en son particulier, se prosterna à ses pieds et le supplia de le laisser sur cela en liberté, le supérieur n’ayant pas voulu se rendre à sa prière, le Père de Saint-Facond alla dire la messe, à dessein d’être plus court, et il se trouva néanmoins aussi long qu’auparavant, de quoi le supérieur lui fit une correction très sévère, lui remontrant qu’obéissance vaut mieux que sacrifice : le Saint se trouvant pressé, représenta au supérieur qu’il avait de très fortes raisons pour lui demander la grâce de le dispenser de la rigueur de son commandement, le supérieur voulut à la fin savoir ses raisons si pressantes, le Père Jean de Saint-Facond se soumit encore à dire ses raisons ; mais pour obliger le supérieur à un secret plus inviolable, il lui demanda que la révélation s’en fît au tribunal de la confession, le supérieur le lui accorda : il lui déclara donc qu’il voyait pendant la messe Jésus-Christ en chair humaine, sa tête, ses bras, ses plaies, et tout son corps éclatant de gloire, il ajouta que Jésus-Christ lui donnait de grands éclaircissements sur le mystère de la Très Sainte Trinité, et plusieurs autres choses, dont le Père Martin de Spinoza son supérieur et confesseur fut tellement surpris qu’il lui déclara publiquement qu’il levait la défense qu’il lui avait faite d’être si long à la messe, qu’il pouvait à l’avenir suivre sa dévotion, et la célébrer comme Dieu lui inspirait. Après la mort du Saint, le Père de Spinoza découvrit le secret au Père Jean de Séville, qui l’a laissé par écrit. Le R.P. Paul Luchin, général de l’ordre, a vu l’original de cet écrit, faisant ses visites en Espagne en 1661. Et il est produit dans les actes de la canonisation. On garde dans les Archives du couvent de Salamanque cet original écrit de la main de ce saint religieux, qui a refusé par humilité trois évêchés.

    (Abrégé de la vie et des miracles de saint Jean de St Facond)

  • Fête de la Très Sainte Trinité

    Stichère du lucernaire des vêpres de la Pentecôte dans la liturgie byzantine :

    Venez, tous les peuples, adorons en trois personnes l'unique Dieu: le Fils dans le Père avec le saint Esprit; car le Père engendre le Fils hors du temps, partageant même trône et même éternité, et l'Esprit saint est dans le Père, glorifié avec le Fils: une seule puissance, une seule divinité, un seul être devant qui nous tous, les fidèles, nous prosternons en disant: Dieu saint qui as tout créé par le Fils avec le concours du saint Esprit, Dieu saint et fort par qui le Père nous fut révélé et par qui le saint Esprit en ce monde est venu; Dieu saint et immortel, Esprit consolateur qui procèdes du Père et reposes dans le Fils, Trinité sainte, gloire à toi.

    Chanté par Theodoros Kokkorikos :

    Δεῦτε λαοί, τὴν τρισυπόστατον Θεότητα προσκυνήσωμεν, Υἱὸν ἐν τῷ Πατρί, σὺν ἁγίῳ Πνεύματι· Πατὴρ γὰρ ἀχρόνως ἐγέννησεν Υἱόν, συναΐδιον καὶ σύνθρονον, καὶ Πνεῦμα ἅγιον ἦν ἐν τῷ Πατρί, σὺν Υἱῷ δοξαζόμενον, μία δύναμις, μία οὐσία, μία Θεότης, ἣν προσκυνοῦντες πάντες λέγομεν· Ἅγιος ὁ Θεός, ὁ τὰ πάντα δημιουργήσας δι' Υἱοῦ, συνεργίᾳ τοῦ Ἁγίου Πνεύματος, Ἅγιος ἰσχυρός, δι' οὗ τὸν Πατέρα ἐγνώκαμεν, καὶ τὸ Πνεῦμα τὸ Ἅγιον ἐπεδήμησεν ἐν κόσμῳ, Ἅγιος ἀθάνατος, τὸ Παράκλητον Πνεῦμα, τὸ ἐκ Πατρὸς ἐκπορευόμενον, καὶ ἐν Υἱῷ ἀναπαυόμενον, Τριὰς ἁγία, δόξα σοι.

  • Samedi des quatre temps de Pentecôte

    Spíritus, ubi vult, spirat : et vocem ejus audis, allelúia, allelúia : sed nescis, unde véniat aut quo vadat, allelúia, allelúia, allelúia.

    Les moniales d’Argentan :
    podcast

    Le bienheureux cardinal Schuster :

    L’antienne de la Communion contient une dernière allusion à l’octave de la Pentecôte et au temps pascal qui va s’achever. L’alléluia lui-même, au moins selon l’ancien rite grégorien, est prêt à s’envoler et à retourner au ciel : Sed nescis unde veniat aut quo vadat : alleluia, alleluia, alleluia. Ce chant est tiré de saint Jean (III, 8) « L’Esprit souffle où il veut ; tu entends son souffle, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Alléluia, Alléluia, Alléluia. »

    II est vrai que le texte grec de l’Évangile parle ici, non du Saint-Esprit, mais du vent. Toutefois, comme Jésus s’est précisément servi de l’image du vent pour expliquer à Nicodème le caractère suprasensible et surnaturel de la grâce de l’Esprit Saint, ainsi l’emploi que fait de ce verset la liturgie romaine au moment où se clôt le cycle de la Pentecôte, n’est nullement arbitraire.

    Il est d’autant moins arbitraire que la phrase se termine ainsi : « sic est omnis qui natus est ex spiritu », ce qui ne peut se traduire que par : « il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit ». Et Jésus venait de dire : « Quod natum est ex carne, caro est : et quod natum est ex spiritu, spiritus est », où spiritus ne peut pas vouloir dire vent : « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. »

    En fait Jésus joue sur les deux sens du mot (en grec c’est pneuma), comme il le fait, dans le même dialogue avec Nicodème, avec le mot ἄνωθεν, anothen. Ce mot peut vouloir dire « d’en haut » ou « de nouveau ». Jésus dit qu’il faut naître d’en haut. Nicodème comprend qu’il faut naître de nouveau, et ne voit pas comment il pourrait retourner dans le ventre de sa mère. Mais pour Jésus, naître de nouveau, c’est naître d’en haut. « Ne t’étonne pas que je t’ai dit : il faut que vous naissiez de nouveau (d'en haut). Le vent (pneuma, spiritus) souffle où il veut… »

    Le cardinal Schuster termine sa notice par ces lignes remarquables :

    La sainte messe clôt dignement le temps pascal. Désormais la Rédemption est accomplie, et le Saint-Esprit est venu comme pour en assurer définitivement l’efficacité, moyennant le caractère sacramentel qu’il imprime dans l’âme. Telle est la propriété personnelle du divin Paraclet : il accomplit, termine, opère toujours quelque chose de définitif, à l’égal d’une conclusion qui, inévitablement et inébranlablement, sort des prémisses. C’est la raison pour laquelle les péchés contre le Saint-Esprit n’obtiennent, en fait, jamais le pardon : ils représentent l’obstination définitive de l’âme dans la haine suprême contre le souverain amour.

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  • Un autre

    Si le propos du vice-président polonais du Parlement européen Ryszard Czarnecki sur les migrants et les attentats vous a plu, voici celui du ministre polonais de l’Intérieur, Mariusz Błaszczak. La Pologne n’est pas menacée, dit-il, parce que « nous ne sommes pas engagés dans une politique multiculturelle ou dans le politiquement correct ». « Le gouvernement polonais actuel a changé la politique du [précédent gouvernement], qui était basée sur une porte ouverte aux réfugiés. De cette façon, toutes ces erreurs qui ont abouti à des événements tragiques dans l’ouest de l’Europe n’ont pas affecté la Pologne. »

    On sait que la Tchéquie, qui a accueilli 12 « réfugiés » dans le cadre du plan européen de relocalisation, a fait savoir qu’elle n’en accueillerait pas un de plus. La Pologne n’en a accueilli aucun, et le président Andrzej Duda a rappelé hier qu’elle n’en accepterait pas, quelles que soient les menaces de la Commission européenne. Il a ajouté que si Bruxelles continuait d’insister il organiserait un référendum. Et pour Mariusz Błaszczak les menaces que font peser les migrants sont « bien pires » que celles de Bruxelles.

  • Sylvie Goulard au travail

    L’ultra-européiste Sylvie Goulard, ministre (de la destruction de ce qui reste) des Armées, a applaudi le projet publié par la Commission européenne, mercredi, visant à avancer dans le domaine de « l’Europe de la défense ». Un projet en deux volets : création d’un fonds européen permettant d’accroître la coopération des États membres dans les domaines de la recherche et du développement de nouveaux prototypes. Et à plus long terme de rationaliser les acquisitions en permettant au fonds de réaliser des achats groupés, par exemple pour les hélicoptères ou les drones ; et trois scénarios de renforcement de l’Europe de la défense, à débattre.

    Ce genre de projet est mis régulièrement sur la table et repart régulièrement à la poubelle. Mais selon le commissaire Moscovici, naturellement enthousiaste, « cette fois, j’en suis convaincu, c’est la bonne ». A cause du Brexit, de Trump, des attentats...

    Pour Sylvie Goulard, l’idée d’une défense européenne s’était « ensablée » depuis des années, et l’initiative de la Commission lève un « tabou »… Pour l’instant il ne s’agit que de faire de la recherche ensemble, mais à terme le « volet capacitaire », le second volet, sera concerné.

    Et, comme on s’en doutait, non seulement le gouvernement Macron ne veut plus de défense nationale, mais il prévoit de détruire l’armement : « Si nous voulons faire l’Europe de la défense, dit Sylvie Goulard, il va y avoir des restructurations à opérer, faire des choix (…) qui pourraient (…) aboutir à privilégier des consortiums dans lesquels les Français ne sont pas toujours leaders »… « ce qui oblige à casser certaines facilités industrielles »…

  • L’ENFANT à naître

    « Oui, monsieur le Procureur, tuer un enfant à naître est un homicide ! Justice pour Julie ! »

    Tel est l’intitulé de la pétition de Cécile Carré, qui relance ainsi, aussi opportunément que tragiquement, le débat sur le statut du fœtus.

    Le 2 juin dernier, à Saint-Quentin, une voiture percute la sienne côté conducteur. Cécile est enceinte de 5 mois. Une échographie montre que l’enfant qu’elle porte est mort, du fait de l’accident.

    Un certificat de décès a été établi au nom de l’enfant Julie, dont le nom figurera sur le livret de famille. Un enfant qui n’existe pas pour la justice, puisque, par une incohérence typique de la culture de mort, la jurisprudence ne reconnaît pas l’homicide sur un fœtus.

    Il y avait eu un cas analogue en 1995, à Metz. Le tribunal avait condamné le chauffard pour homicide involontaire sur un fœtus. La cour d’appel avait infirmé le jugement, et en 2001 la Cour de cassation, dans un arrêt qui désormais allait faire jurisprudence, donnait raison à la cour d’appel, car le fœtus n’est pas une personne humaine. (Il va de soi que le fœtus ne peut pas être une personne humaine pour la justice française, car les avortements seraient autant d’homicides… volontaires.)

    Même scénario à Tarbes, en 2014. Comme à Metz, on a parlé de la « mère inconsolable » et de son « enfant mort », et le tribunal a condamné le chauffard pour homicide involontaire. Le prévenu lui-même reconnaissait avoir tué un enfant. Mais le parquet fit appel, et le jugement fut infirmé. Il n’était plus besoin d’aller en cassation.

    Et dans l’affaire de Saint-Quentin, la mère sait d’emblée que le chauffard ne pourra être poursuivi que pour coups et blessures sur elle-même. Mais elle ne l’accepte pas, et elle a lancé une pétition qui a recueilli plus de 7.000 signatures en quatre jours.

  • Vache sacrée

    Depuis que le « parti du peuple indien » (BJP) est arrivé au pouvoir en Inde, sous la conduite de son chef Narendra Modi, la prohibition de la viande de vache s’est peu à peu instaurée, par diverses restrictions, voire interdictions, selon les Etats, ainsi que des intimidations violentes (qui ont déjà fait 12 morts depuis 2015). Et, le 26 mai, un décret fédéral a carrément interdit sur tout le territoire le commerce des vaches, buffles et chameaux destinés à l’abattage (soit 90% de la viande de bœuf).

    21 des 29 Etats, qui avaient déjà interdit l’abattage de vaches, ont durci leur législation. Dans le Gujarat, région natale de Narendra Modi, qui en fut le dirigeant de 2001 à 2014, la peine peut aller jusqu’à la prison à vie. Car « la vache n’est pas un animal, a déclaré le ministre de la Justice de l’Etat : c’est le symbole de la vie universelle ».

    La mesure frappe les musulmans (14%) de la population, les chrétiens (2,3%) ainsi que les aborigènes et les dalits. Mais aussi de nombreux hindous non végétariens.

    Le gouverneur du Kerala, qui est l’Etat où il y a le plus de chrétiens (près de 20% de la population) et aussi de nombreux musulmans (plus de 25%), a aussitôt déclaré qu’il s’opposerait au décret par tous les moyens. P. Sathasivam est pourtant un hindou, qui a été président de la Cour suprême en 2013-2014.

    Hier, le Parlement du Kerala s’est réuni en session extraordinaire et a voté à l’unanimité moins une voix une résolution rejetant le décret fédéral. Le chef du gouvernement de l’Etat, Pinarayi Vijayan, membre du « politburo du parti communiste » (sic), a déclaré que l’interdiction de la viande de vache dans toute l’Inde est une décision « insensée » qui n’est qu’une « violation flagrante des droits des individus à manger ce qu’ils souhaitent et ce qu’ils veulent », et qui « affectera gravement la société rurale de notre Etat et de notre pays ».

    Narenda Modi vient d’être reçu en grande pompe par le président universel Macron. On n’a pas entendu dire qu’entre deux embrassades il ait fait part d’une quelconque condamnation par la France du décret de défense de la vache sacrée.

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  • Les filles du labeur de Marie

    Ce jour est fondée aux Etats-Unis, dans le diocèse de Kansas-City-Saint-Joseph (Missouri) avec la permission de l’évêque, Mgr James Vann Johnston, une nouvelle congrégation religieuse dédiée à la liturgie traditionnelle. Une congrégation féminine appelée Filiae Laboris Mariae : les Filles du Labeur de Marie.

    Le charisme des Filiae Laboris Mariae est d’aider la Sainte Vierge dans sa mission apostolique d’amener les âmes au Christ. Labor Mariae exerce sa mission apostolique particulièrement par la prière, avant tout la prière liturgique, et en faisant connaître la vérité, la bonté et la beauté de la vie en Jésus-Christ dans sa sainte Eglise à travers les œuvres d’apostolat. Le charisme se manifeste par trois modes intimement liés de « labeurs », parce que la sanctification du peuple de Dieu est le labeur de Notre Dame : c’est son « travail », le travail de celle, qui revêtue de soleil et couronnée de douze étoiles, gémit toujours à haute voix alors qu’elle est en travail pour donner la vie. Le triple travail par lequel les membres de Labor Mariae participent à la mission apostolique de Notre Dame est :

    1) La sainte liturgie: les Sœurs assistent de façon normative à la sainte messe sous la forme extraordinaire. Afin de montrer plus clairement la relation intrinsèque entre la Sainte Messe et l’Office Divin, les Sœurs s'engagent à prier toutes les heures du bréviaire romain traditionnel. Les Laudes et les Vêpres sont chantées dans une chapelle publique ou une église afin que tous les fidèles puissent participer.

    2) La vie spirituelle: Les Sœurs de Labor Mariae sont radicalement données à la prière, à la vie intérieure et à un sain ascétisme qui illustre quotidiennement que Dieu est choisi au-dessus de tout autre chose (Matthieu 6:33). Les Sœurs s'engagent chaque jour à au moins 1 heure et demie d'adoration eucharistique commune. En tant que filles de Marie, elles prient au moins cinq dizaines du Rosaire chaque jour. Elles entrent plus profondément dans le mystère pascal de Jésus, avec Notre Dame, par la prière du Chemin de Croix.

    3) Faire connaître la vérité, la bonté et la beauté de la vie en Christ : les Sœurs servent de manière pratique dans un cadre paroissial en offrant des services dans la sacristie, le ménage et les bureaux paroissiaux. Elles cherchent à attirer l'âme au Christ par l'intermédiaire de Marie par la catéchèse pour tous les groupes d'âge et par l'apostolat de l'écriture. Dans leur catéchèse, les Sœurs accordent une grande importance à la sainte liturgie et à la vie intérieure de prière.

    Grâce à leur participation aux trois « travaux » marials et en faisant se manifester la vérité, la beauté et la bonté de la vie en Christ dans sa Sainte Eglise, les Sœurs de Labor Mariae cherchent à participer au travail de notre Mère Bénie pour faire vivre le Christ dans le peuple de Dieu, et contribuer à l'édification du sacerdoce, de la vie religieuse et de la vie familiale.

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  • Vendredi des quatre temps de Pentecôte

    Dans son livre sur la Messe, paru en allemand en 1877 et en français en 1901, l’abbé Nicolas Gihr (qui était chancelier du séminaire de Fribourg) écrit ceci à propos de l’encensement à l’offertoire :

    Cette cérémonie et les paroles dont elle est accompagnée se complètent et s'éclairent mutuellement ; elles sont une exposition symbolique et une continuation de l'offertoire. Ces cercles et ces signes de croix tracés par la fumée de l'encens forment une sorte d’atmosphère mystérieuse et sacrée qui sanctifie les éléments du sacrifice ; ces grains d'encens qui se consument sur le feu et montent au ciel comme une vapeur embaumée et agréable, semblent exprimer la demande que le pain et le vin ne tardent pas à être consumés par le feu de l'Esprit Saint pour faire place au corps et au sang du Sauveur. C'est une suite de l'invocation à l'Esprit Saint (1). Cette fumée qui entoure les dons offerts et les fidèles continue la prière faite précédemment, que le sacrifice eucharistique soit agréé pour notre salut et celui de tout le monde, pro nostra et totius mundi salute.

    Le (1) renvoie à une note qui donne le texte de la secrète de ce jour :

    « Sacrifícia, Dómine, tuis obláta conspéctibus, ignis ille divínus absúmat, qui discipulórum Christi, Fílii tui, per Spíritum Sanctum corda succéndit. Per eúndem Dóminum…

    Les sacrifices offerts en votre présence, Seigneur, que les consume ce feu divin qui embrasa les cœurs des disciples du Christ votre Fils par l’Esprit Saint.

    Le verbe absumo, qui veut dire « consumer » dans le sens de détruire, anéantir (sans lien a priori avec le feu), ne se trouve que deux fois dans la Bible latine de saint Jérôme, les deux fois dans le Lévitique, à quelques versets de distance (7,17 et 8,32), les deux fois dans le cadre d’un sacrifice, et les deux fois il s’agit de détruire par le feu ce qui reste d’un sacrifice. Dans notre oraison, il s’agit également de sacrifice - l’unique vrai sacrifice -, et aussi de feu - le feu du Saint-Esprit -, mais ce feu va détruire non pas ce qui reste du sacrifice, il va détruire le pain et le vin qui sont offerts pour les transmuter en chair et sang divins, comme le souligne l’abbé Gihr.

    On remarque aussi la précision de l’oraison : le feu, aussi spirituel et divin qu’il soit, n’est pas le Saint-Esprit, mais le mode d’action du Saint-Esprit.

    (Cela me fait penser au premier vers de la séquence de sainte Hildegarde que je citais hier - parce que dom Guéranger la cite en ce jour. Il y a une faute dans le texte cité par dom Guéranger : il écrit, parce qu’il l’a vu ainsi : « O Ignis Spiritus paraclite », ce qui veut dire « O Feu, Esprit paraclet ». Mais sainte Hildegarde a écrit : « O Ignis Spiritus paracliti » : « O Feu de l’Esprit paraclet ».)

  • Ça rassure

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