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Le blog d'Yves Daoudal - Page 656

  • Induta est caro mea putredine

    Screenshot_2019-09-05 Klosterneuburg, Augustiner-Chorherrenstift, Cod 1018 Klosterneuburg, Augustiner-Chorherrenstift, Cod [...].png

    Antiphonaire de Klosterneuburg, XIVe siècle.

    ℟ Indúta est caro mea putrédine, et sórdibus púlveris cutis mea áruit et contrácta est:
    * Meménto mei, Dómine, quóniam ventus est vita mea.
    . Dies mei velócius transiérunt quam a texénte tela succíditur, et consúmpti sunt absque ulla spe.
    ℟. Meménto mei, Dómine, quóniam ventus est vita mea.

    Couverte est ma chair de pourriture, et par des saletés de poussière ma peau a séché et s’est contractée. Souviens-toi de moi, Seigneur, parce que du vent est ma vie. Mes jours sont passés plus vite que par le tisserand la toile est coupée, et ils se sont consumés sans aucun espoir.

    ℟. : Job 7,5. ℣: Job 7,6.

    Répons des matines : l’un des « répons de Job ». Le texte est exactement celui de a Vulgate, avec un ajout : « mei, Domine », pour souligner que c’est une prière pour demander le salut et non seulement un triste constat. On peut remarquer que la Bible de Lemaître de Sacy (influencée par la liturgie ?) a ajouté « Seigneur ».

    La bonne traduction explicative de « contracta » est « crevassée » ou « gercée ».

    « Ventus est vita mea » : Ma vie n’est qu’un souffle. Le mot hébreu est ruah, et le mot grec pneuma. C’est le mot qui, dans ces deux langues, désigne aussi bien le Saint-Esprit que le souffle du vent. Les anciennes versions latines avaient « spiritus », et il se trouve que « spiritus » a le sens de vent dans plusieurs endroits de l’Ecriture (non sans parfois une équivoque volontaire, qui deviendra réalité à la Pentecôte : le Saint-Esprit est un vent violent). Mais ici il ne s’agit pas du tout de ce vent, mais de la vie brève et fragile de l'homme. C’est seulement un léger souffle, vain et éphémère. C’est pourquoi saint Jérôme a évité « spiritus ».

  • Orban et la famille

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    Viktor Orban a prononcé hier un discours au troisième « Sommet démographique de Budapest », auquel participaient plusieurs membres du gouvernement hongrois, et des personnalités de divers pays, dont le président serbe Aleksandar Vucic, le premier ministre tchèque Andrej Babis et l'ancien Premier ministre australien Tony Abbott. Des personnalités religieuses étaient également invitées car la perspective est celle d’un renouveau de l’Europe chrétienne.

    Viktor Orban a souligné qu’il faut exclure la migration comme solution démographique, car il ne faut pas accepter le « remplacement de population ». Et l’argument des Verts est « absurde » selon lequel il faudrait faire moins d’enfants pour le bien de la planète : selon l’ordre de la création, a-t-il dit, les humains ne sont pas des ennemis de l’écosphère, ils en font partie.

    Il a dit que ce serait un tournant décisif pour la réussite du système de soutien aux familles (une mère, un père et des enfants) si les couples qui décident d’avoir des enfants avaient de meilleures conditions de vie que si elles avaient décidé de ne pas en avoir. « C’est ce que nous voulons. Ce sera le moment décisif pour le système de soutien à la famille. Pour y parvenir nous avons encore besoin de quelques années de travail acharné. »

    La base du modèle hongrois, a-t-il rappelé, est de nature constitutionnelle, sans quoi il est impossible de mener une politique familiale à long terme : cette base constitutionnelle offre une protection contre les décisions de juges anti-famille, contre les organisations internationales, les ONG et les réseaux opposés à la famille, qui tentent de se frayer un chemin dans la vie publique hongroise.

    Il a souligné que le succès de la politique démographique du gouvernement hongrois repose sur le renforcement du christianisme en Europe et sur le fait d’avoir des partenaires, car « nous ne pouvons le faire seuls ». Et nous avons maintenant de tels partenaires, notamment la Serbie et la République tchèque. « Nous soutenons les Autrichiens », et nous avons espoir que « les bouleversements italiens aboutiront à une solution qui sera finalement bonne pour nous, afin que nous puissions également y trouver des partenaires. »

    Viktor Orban a convenu que 9 personnes sur 10 « dans les salons de la haute politique » en Europe disent qu’il est impossible que la Hongrie atteigne son objectif démographique d’un taux de fécondité de 2,1. Il a alors énuméré les mesures antérieures qui furent accueillies avec le même scepticisme et qui ont été réalisées : renvoyer le FMI chez lui, instaurer une taxe sur les banques, réduire la facture des services publics pour les foyers, la taxation des multinationales, la création d’un million d’emplois en dix ans, la fin de l’afflux des migrants et la construction d’une barrière à la frontière… « Bien que neuf sur dix aient déclaré que c'était impossible, nous avons atteint chacun des objectifs que nous nous étions fixés et qui étaient importants pour la nation hongroise. »

    Screenshot_2019-09-05 Hungary chides the childless as ‘not normal’ as birth rate tops agenda.png

  • A l’envers

    Les Suisses en ont assez des « réfugiés » qui vont passer les vacances dans leur pays. Le Conseil fédéral va donc agir : il entend inscrire dans la loi l’interdiction pour les réfugiés, sauf exception dûment motivée, de faire de séjours dans leur pays d’origine.

    Mais c’est évidemment le contraire qu’il faut faire : destituer le « réfugié » de son faux titre, l’interdire du territoire et le renvoyer dans son pays.

    C’est absurde de retenir un faux réfugié qui veut retourner chez lui…

    Force est néanmoins de reconnaître que les Suisse tentent de faire quelque chose, alors que nous ne faisons rien.

  • C’est un honneur

    L’ineffable Nicolas Senèze a offert à François, dans l’avion pour Maputo, un exemplaire de son dernier livre, « Comment l’Amérique veut changer de Pape ».

    Réaction de François :

    « Per me è un onore che mi attaccano gli americani. »

    « C’est un honneur pour moi que les Américains m’attaquent. »

    Stupeur dans le staff des collaborateurs du pape. Le directeur de la salle de presse finira par bredouiller : « Dans un contexte informel, le pape a voulu dire qu’il considère toujours comme un honneur les critiques, en particulier quand elles viennent de penseurs reconnus et, dans ce cas, d’une nation importante. »

    Le Monde a fait immédiatement un titre de la minable provocation pontificale inspirée par le petit provocateur de La Croix.

    Screenshot_2019-09-05 L’Honneur du Pape Benoit et Moi.png

    Ainsi que le dit Rorate Caeli, c’est évidemment un honneur pour les Américains que d’être attaqués par des gens comme François.

  • Saint Laurent Justinien

    Par Gentile Bellini, moins de dix ans après sa mort (musée de l’Académie de Venise) :

    Screenshot_2019-09-04 Il Beato Lorenzo Giustiniani Gallerie dell'Accademia di Venezia.png

    Un autre portrait par Gentile Bellini (musée national de Varsovie) :

    Bellini_Lorenzo_Giustiniani.jpg

    Par un élève de Jacopo Bellini, vers 1500 (musée d’Harvard) :

    Screenshot_2019-09-04  From the Harvard Art Museums’ collections The Blessed Lorenzo Giustiniani.png

    Par le Pordenone, vers 1532 (avec saint Augustin, saint Bernardin de Sienne, saint François d’Assise, saint Jean Baptiste) (musée de l’Académie de Venise) :

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    Anonyme, parmi divers portraits de 1622 (mais celui-ci est manifestement plus ancien, ou une copie) en la chapelle Saint-Maur de l’église de la Madonne du Verger, à Venise :

    Madonna_dell'Orto_(Venice)_-_Chapel_St_Mauro_-_Lorenzo_Giustiniani.jpg

    En tapant "Justinien" dans le cadre « Rechercher », en haut à gauche, on trouvera quelques très beaux textes du premier « patriarche de Venise ».

  • Feiz e Breizh

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    La nouvelle édition du pèlerinage Feiz e Breizh (Foi et Bretagne) aura lieu le samedi et dimanche 29 et 30 septembre, de Guénin près de Baud jusqu’à Sainte Anne d’Auray. La messe de clôture sera célébrée à 16h15 à la basilique par l’évêque de Vannes Mgr Centène.

    Sur le site du pèlerinage, où l’on trouvera divers renseignements dont le programme, on peut lire ceci :

    Mission

    Feiz e Breizh veut toucher spirituellement les familles, en terre de Bretagne, et se faire missionnaire auprès de la jeunesse bretonne. La foi est une grâce que l’on prie d’obtenir ou pour y être fidèle : nous marchons pour glorifier Dieu, sanctifier les âmes et enraciner notre foi.

    Tradition

    La liturgie romaine, dans sa forme extraordinaire, est une invitation à découvrir le sens du sacré et du beau. En s’appuyant sur la tradition et le magistère de l’Église, Feiz e Breizh s’inscrit au cœur de la piété bretonne et de ses croyances séculaires.

    Patrimoine

    À l’exemple des saints bretons, nous souhaitons favoriser l’attachement et la connaissance du patrimoine culturel et religieux de Bretagne. Le pèlerinage Feiz e Breizh convie à la méditation de la vie des saints locaux et à la diffusion des cantiques de langue bretonne.

  • A Lourdes

    La marginalisation de Mgr Brouwet à Lourdes se poursuit. Mgr Hérouard, « délégué apostolique » au sanctuaire par la grâce de François, vient de nommer un nouveau recteur du sanctuaire. Le P. André Cabes, qui avait été nommé recteur par Mgr Brouwet, est donc éjecté. Brutalement, comme cela apparaît clairement dans le communiqué de l’évêque. Le P. Cabes est non seulement de la région, mais il a été ordonné à Lourdes et il est un vrai connaisseur des apparitions. Le nouveau est un apparatchik, “Mgr” Ribadeau Dumas, qui était jusqu’au 1er juillet porte-parole de l’épiscopat (tendance LGBT, c'est tendance...).

  • Satanisme

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    La chapelle Notre-Dame-de-Sept-Fages de Giroussens (Tarn), du XIIIe siècle, dont la restauration se terminait, a été profanée par des occultistes satanistes. Ce qui frappe est qu’il ne s’agit pas ici de grossiers graffiti mais de dessins soigneusement réalisés. Il y a aussi des inscriptions en caractères cabalistiques, et une autre très lisible: "Une armée est née ici".

    Une des personnes qui ont visité les lieux a dit qu’en entrant elle avait eu « l’impression qu’il y a eu une cérémonie ».

  • Quis mihi tribuat

    ℟. Quis mihi tríbuat, ut in inférno prótegas me et abscóndas me, donec pertránseat furor tuus, Dómine, nisi tu, qui solus es Deus ?
    * Et constítuas mihi tempus, in quo recordéris mei ?
    . Numquid sicut dies hóminis dies tui, ut quæras iniquitátem meam; cum sit nemo, qui de manu tua possit erúere ?
    ℟. Et constítuas mihi tempus, in quo recordéris mei ?

    Qui pourrait m’obtenir que vous me protégiez et me cachiez dans les enfers jusqu’à ce que passe votre fureur, Seigneur, sinon vous, qui seul êtes Dieu ? Et que vous me ménagiez un temps, au cours duquel vous souvenir de moi ? [Job 14, 13]
    Est-ce qu’ils sont comme les jours de l’homme vos jours [Job 10, 5a], pour que vous recherchiez mon iniquité [Job 10, 6a], alors qu’il n’est personne qui puisse me délivrer de votre main ? [Job 10, 7b]

    Répons des matines, l’un des « répons de Job », livre qui est la lecture biblique des deux premières semaines de septembre. On note que dans le verset 13 a été ajouté « nisi tu, qui solus es Deus » : si ce n’est toi qui seul est Dieu. Ces mots viennent de la fin du verset 4 du même chapitre 14. Mais dans la Vulgate on a « nonne tu qui solus es ? » : si ce n'est toi qui es le seul ? Le seul qui puisse dire Je Suis. Dans le verset 4 l’expression est la réponse à la question : « Qui peut tirer quelque chose de pur de ce qui est impur ? » (la Vulgate précise : « conçu d’une semence impure »). La Septante dit : « Mais pas un ». Le texte massorétique dit : « Pas un ». Autrement dit : personne. Ou bien saint Jérôme avait un texte légèrement différent, ou bien un rabbin lui a expliqué que c'est ainsi qu'on le comprenait (car Dieu, lui, peut tout).

    Antiphonaire d’Einsiedeln, début du XIVe siècle. Selon les spécialistes ce serait la copie originelle d’une partition de Guido d’Arezzo (inventeur de la portée de quatre lignes avec une clef permettant de localiser les demi-tons, vers 1035) :

    Screenshot_2019-09-03 e-codices – Virtual Manuscript Library of Switzerland.png

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  • Saint Pie X

    L'Eglise, tout en prêchant Jésus crucifié, scandale et folie pour le monde, est devenue la première inspiratrice et la promotrice de la civilisation. Elle l'a répandue partout où ont prêché ses apôtres, conservant et perfectionnant les bons éléments des antiques civilisations païennes, arrachant à la barbarie et élevant jusqu'à une forme de société civilisée les peuples nouveaux qui se réfugiaient dans son sein maternel, et donnant à la société entière, peu à peu sans doute, mais d'une marche sûre et toujours progressive, cette empreinte si caractéristique qu'encore aujourd'hui elle conserve partout.

    La civilisation du monde est une civilisation chrétienne ; elle est d'autant plus vraie, plus durable, plus féconde en fruits précieux, qu'elle est plus nettement chrétienne ; d'autant plus décadente, pour le grand malheur de la société, qu'elle se soustrait davantage à l'idée chrétienne.

    Aussi, par la force intrinsèque des choses, l'Eglise devient-elle encore en fait la gardienne et la protectrice de la civilisation chrétienne. Et ce fait fut reconnu et admis dans d'autres siècles de l'histoire; il forme encore le fondement inébranlable des législations civiles. Sur ce fait reposèrent les relations de l'Eglise et des Etats, la reconnaissance publique de l'autorité de l'Eglise dans toutes les matières qui touchent de quelque façon à la conscience, la subordination de toutes les lois de l'Etat aux divines lois de l'Evangile, l'accord des deux pouvoirs, civil et ecclésiastique, pour procurer le bien temporel des peuples de telle manière que le bien éternel n'en eût pas à souffrir.

    Nous n'avons pas besoin de vous dire, Vénérables Frères, la prospérité et le bien-être, la paix et la concorde, la respectueuse soumission à l'autorité et l'excellent gouvernement qui s'établiraient et se maintiendraient dans ce monde si l'on pouvait réaliser partout le parfait idéal de la civilisation chrétienne. Mais, étant donnée la lutte continuelle de la chair contre l'Esprit, des ténèbres contre la lumière, de Satan contre Dieu, Nous ne pouvons espérer un si grand bien, au moins dans sa pleine mesure. De là, contre les pacifiques conquêtes de l'Eglise, d'incessantes attaques, d'autant plus douloureuses et funestes que la société humaine tend davantage à se gouverner d'après des principes opposés au concept chrétien et à se séparer entièrement de Dieu.

    Ce n'est pas une raison pour perdre courage. L'Eglise sait que les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle ; mais elle sait aussi que dans ce monde elle trouvera l'oppression, que ses apôtres sont envoyés comme des agneaux au milieu des loups, que ses fidèles seront toujours couverts de haine et de mépris, comme fut rassasié de haine et de mépris son divin Fondateur. L'Eglise va néanmoins en avant sans crainte, et, tandis qu'elle étend le règne de Dieu dans les régions où il n'a pas encore été prêché, elle s'efforce par tous les moyens de réparer les pertes éprouvées dans le royaume déjà conquis.

    Saint Pie X, Il fermo proposito, 11 juin 1905.