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Le blog d'Yves Daoudal - Page 659

  • Le coup de Boris

    Boris Johnson a décidé de suspendre le Parlement (« prorogue », en anglais) jusqu’au 14 octobre (et il y aura ce jour-là un discours de la reine), pour avoir les mains libres pour organiser le Brexit.

    Cette décision vient d’être formellement approuvée par la reine à son « privy Council » tenu en sa résidence écossaise de Balmoral. Le « privy Council » (de 700 membres) était représenté par son « lord président » (et leader de la Chambre des communes) Jacob Rees-Mogg (nommé par Boris Johnson), la baronne Natalie Evans de Bowes-Park, leader de la Chambre des Lords, et Mark Spencer, « chief whip » du parti conservateur aux Communes.

    L’opposition hurle que cette décision est scandaleuse, antidémocratique, anticonstitutionnelle, etc., et qu’on va la faire annuler par la justice. Mais il est impossible de faire annuler par la justice une décision prise par la reine. Et même le Times fait remarquer l’« ironie » qu’il y a à accuser le Premier ministre d’une démarche anticonstitutionnelle (un « outrage constitutionnel », dit le président de la Chambre des communes) quand il utilise un des éléments les plus anciens de la Constitution, remontant aux rois normands…

  • Européisme macronien

    Le gouvernement français « propose » Sylvie Goulard comme commissaire européen. Autrement dit l’extrémisme européiste. L’archéo-européisme idéologique.

    Macron avait voulu faire de Sylvie Goulard un ministre de la Défense. Sans doute pour récompenser l’activisme européiste de la dame, et préparer la fameuse et fumeuse armée européenne. Cela dura un mois, parce que Médiapart avait décidé de virer Bayrou (pour faire court), et qu’elle fut une victime collatérale.

    Macron l’avait recasée comme « second sous-gouverneur » de la soi-disant « Banque de France ».

    Sylvie Goulard fut entre 2001 et 2004 « conseillère politique » du président de la Commission européenne Romano Prodi au moment de la préparation de « Constitution européenne ».

    Elle était un pilier du « Mouvement européen », dont elle sera présidente de la branche « française » entre 2006 et 2010, alors qu’elle est devenue député européen (2009-2017).

    Le Mouvement européen n’est rien d’autre qu’une marionnette de l’ACUE. L’ACUE est l’American Committee for a United Europe : Comité américain pour une Europe unie. L’ACUE fut fondé en 1949 pour recueillir des fonds secrets de la CIA et de fondations comme l’Institut Rockefeller pour financer le fédéralisme européen, en relation avec le Département d’Etat. Pour financer au premier chef le Mouvement européen.

    Dès 1950 l’ACUE appelait ses employés du Mouvement européen à créer un Parlement européen. En 1965 il poussait déjà à l’union monétaire mais demandait à ses agents du Parlement européen de ne pas en parler.

    En outre, elle a reconnu avoir travaillé entre 2013 et 2016 (pour 10.000 € par mois alors qu’elle était député européen) au Council for the future of Europe de l’Institut Berggruen en Californie.

    En 2013 elle fut l’invitée vedette de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, et « tous ont été sensibles aux élans volontaristes de l’intervention de Sylvie Goulard, en forme de plaidoyer pour la construction européenne », rapportait La Croix.

    En 2014 elle disait : « On ne peut pas avoir une Commission de vieux messieurs blancs ! »

    Mais elle peut difficilement passer pour une jeune noire…

  • Retrouvailles

    Deux prêtres et neuf religieuses syro-malabar sont arrivés dans diverses paroisses chaldéennes d’Irak pour prêter main forte au clergé local.

    Les uns et les autres sont issus de la grande Eglise syriaque nestorienne qui était au VIIIe siècle la plus grande Eglise puisqu’elle s’étendait du Levant jusqu’en Chine. L’Eglise chaldéenne a subi ces dernières années une terrible hémorragie à cause de l’invasion américaine puis de la guerre de l’Etat islamique, alors que l’Eglise syro-malabar se développe (deux nouvelles éparchies ont été créées en Inde en 2017, et trois autres depuis 2001 aux Etats-Unis, en Australie et en Grande-Bretagne). L’Eglise syro-malabar est beaucoup plus importante que l’Eglise chaldéenne, mais elle n’a qu’un « archevêque majeur » et non un patriarche. Dans les années 1870, le patriarche chaldéen avait tenté de nommer des évêques chez les syro-malabar mais il avait été excommunié par Pie IX… Bref, dans les temps très anciens les syriaques de Mésopotamie envoyaient des prêtres et des évêques pour aider les chrétiens de l’Inde, et aujourd’hui c’est le contraire.

    Mais c’est plus difficile, parce que, à l’époque, tout le monde parlait syriaque. Aujourd’hui les chaldéens parlent arabe et les syro-malabar malayalam. Et leur liturgie itou. Et la question est de savoir si les renforts sont plus ou moins partisans de la latinisation que leurs hôtes, sachant que les deux courants (retour à la tradition syriaque et latinisation) existent dans les deux Eglises…

  • Benoît XVI et les théologiens qui ne parlent pas de Dieu…

    On se souvient que Benoît XVI avait publié en avril dernier un texte important sur les origines des problèmes dits de « pédophilie » et d’« homosexualité » dans l’Eglise. Ce texte suscita de nombreuses oppositions et contestations, auxquelles Benoît XVI répond à son tour. En bref, dit-il, ceux qui contestent ce que j’ai écrit ne disent pas un mot de Dieu alors que c’était le mot essentiel de mon analyse. Et telle est la « gravité de la situation »…

    Lire chez Benoît et moi les articles de Stefano Fontana et de Maike Hickson.

  • Saint Augustin

    Screenshot_2019-08-27 saint augustin timbre - Recherche Google.pngQuis mihi dabit adquiescere in te ? Quis dabit mihi, ut venias in cor meum et inebries illud, ut obliviscar mala mea et unum bonum meum amplectar, te ? Quid mihi es ? Miserere, ut loquar. Quid tibi sum ipse, ut amari te jubeas a me et, nisi faciam, irascaris mihi et mineris ingentes miserias ? Parvane ipsa est, si non amem te ? Ei mihi ! Dic mihi per miserationes tuas, Domine Deus meus, quid sis mihi. Dic animae meae : Salus tua ego sum. Sic dic, ut audiam. Ecce aures cordis mei ante te, Domine ; aperi eas et dic animae meae: Salus tua ego sum. Curram post vocem hanc et apprehendam te. Noli abscondere a me faciem tuam ; moriar, ne moriar, ut eam videam.

    Qui me donnera de reposer en toi ? Qui me donnera que tu viennes dans mon cœur, et que tu l’enivres, afin que j’oublie mes maux et que je t’embrasse, toi, mon seul bien ? Qu’es-tu pour moi ? Aie pitié, afin que je parle. Que suis-je moi-même pour toi, que tu ordonnes d’être aimé par moi et, si je ne le fais pas, tu sois en colère contre moi et me menaces d’énormes misères ? Est-ce que ce n’en est pas une petite, si je ne t’aime pas ? Pauvre de moi ! Dis-moi, par les effets de ta miséricorde, Seigneur mon Dieu, ce que tu es pour moi. Dis à mon âme : je suis ton salut. Dis-le, afin que j’entende. Voici les oreilles de on cœur devant toi, Seigneur ; ouvre-les et dis à mon âme : je suis ton salut. Je courrai après cette voix et je t’attraperai. Ne me cache pas ta face ; que je meure, afin de ne pas mourir, pour la voir.

    Premier paragraphe du chapitre 5 du livre I des Confessions, avec une traduction littérale. La citation explicite est un verset du psaume 34, mais il y a dans ces quelques lignes de nombreuses autres allusions à divers psaumes, et à d’autres textes (le dialogue entre Moïse et le Seigneur dans le Deutéronome), et de façon appuyée au Cantique des cantiques (1,3 ; 5,1 ; 8, 1-2).

    (Timbre édité par les « Postes Algérie » pour le 16e centenaire de sa naissance, « premier jour » à Bône le 12 novembre 1954.)

  • Incompétence ou mensonge ?

    Ce matin sur France Inter, on demande à Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, à propos de la polémique avec le Brésil :

    - Yannick Jadot dit que suspendre ou ne pas signer l’accord est une chose, mais qu’il faut aller beaucoup plus loin, par exemple avec un embargo sur le soja transgénique brésilien (…) Etes-vous favorable à un embargo de ce type-là ?

    Réponse d’Elisabeth Borne :

    - Je pense qu’on mélange différents sujets. Les OGM ne sont pas autorisés en Europe, ils ne le sont pas aujourd’hui, ils ne le seront pas demain.

    Or sur le site du ministère de l’Agriculture on lit ceci :

    Une centaine d'OGM et/ou leurs produits dérivés sont autorisés pour l'importation et l'utilisation en alimentation humaine et animale. Ces autorisations concernent le maïs, le soja, le colza, le coton et la betterave sucrière. Elles ne permettent pas la mise en culture des OGM correspondants.

    La question portait bien, non sur la culture, mais sur l’importation d’OGM. En l’occurrence du soja transgénique brésilien, dont nous sommes le huitième importateur mondial.

  • Saint Joseph Calasanz

    Commentaire de l’évangile par saint Jean Chrysostome (lecture des matines avant 1960) :

    « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits enfants ; parce que leurs Anges voient toujours la face de mon Père », parce que je suis venu pour eux et que telle est la volonté de mon Père. Par là, Jésus-Christ nous rend plus attentifs à protéger et à préserver les petits enfants. Vous voyez quels grands remparts il a élevés pour abriter les faibles ; que de zèle et de sollicitude il a pour empêcher leur perte ! Il menace des châtiments les plus graves ceux qui les trompent ; il promet à ceux qui en prennent soin la suprême récompense ; et cela, il le corrobore tant par son exemple que par celui de son Père.

    A nous donc aussi d’imiter le Seigneur, et de ne rien négliger pour nos frères, pas même les choses qui nous sembleraient trop basses et trop viles ; mais s’il est besoin même de notre service, quelque faible et humble que soit celui qu’il faut servir, quelque difficile et pénible que la chose paraisse, que tout cela, je vous en prie, nous semble tolérable et aisé pour le salut d’un frère : car Dieu nous a montré que cette âme est digne d’un si grand zèle et d’une si grande sollicitude, que pour elle « il n’a pas même épargné son Fils ».

    Puisque, pour assurer notre salut, il ne suffit pas de mener une vie vertueuse, et qu’il faut encore effectivement désirer le salut d’autrui, que répondrons-nous, quel espoir du salut nous restera, si nous négligeons de mener une vie sainte, et d’exciter les autres à faire de même ? Quelle plus grande chose que de discipliner les esprits, que de former les mœurs des tendres adolescents ? Pour moi, celui qui s’entend à former l’âme de la jeunesse est assurément bien au-dessus des peintres, bien au-dessus des statuaires, et de tous les artistes de ce genre.

  • Couac

    Le G7 en France, pour Macron, c’était une nouvelle opportunité de grenouille qui veut se faire chef du monde. Il avait mijoté un super-coup, qui a fait flop et pschitt. Comme la grenouille.

    Il avait secrètement invité le ministre iranien des Affaires étrangères, de façon à obliger le G7 à prendre une position commune sur l’Iran. Les dirigeants du G7, fit savoir une « source diplomatique française » peu avant l’arrivée du ministre, ont « convenu de mandater » Macron pour mener le dialogue avec Téhéran (sur les questions nucléaires).

    Première claque : quelques minutes plus tard, Donald Trump, sans même évoquer un quelconque « mandat » donné à Macron, déclare qu’il n’a pas discuté d’un éventuel message commun, et qu’il est trop tôt pour lui de rencontrer un responsable iranien. Macron doit alors reconnaître qu’il n’a pas eu de « mandat ».

    Deuxième claque. Au moment de l’arrivée du ministre iranien, une « source diplomatique française » laisse entendre que les Etats-Unis ont été prévenus. Démenti formel de la Maison Blanche.

    Troisième claque. L’Elysée fait savoir que des conseillers britanniques et allemands sont associés à la discussion avec le ministre iranien. Démenti d’Angela Merkel : la rencontre entre une délégation française et le ministre iranien ne fait pas partie du G7 et constitue un « événement parallèle ».

    Et, finalement, tout ça pour rien.

  • Les bénédictins de l’Immaculée

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    Samedi matin a eu lieu à Taggia, en Italie, une cérémonie de réception des Bénédictins de l’Immaculée, en présence de l’évêque de Vintimille et des représentants des autorités civiles et militaires. On remarque qu’il y avait du monde à la messe pour accueillir les moines.

    Les Bénédictins de l’Immaculée, qui résidaient depuis leur création en 2008 à Villatalla, dans le diocèse d’Albenga-Imperia, déménagent à une dizaine de kilomètres de là à vol d’oiseau, dans le diocèse voisin de Vintimillle-San Remo, plus près de la côte et de la frontière française. Dans un ancien couvent capucin qui n’avait plus de moines depuis dix ans.

    Les bénédictins de l’Immaculée suivent en quelque sorte Antonio Suetta, qui était directeur du séminaire d’Albenga et fut nommé évêque de Vintimille peu avant la mise sur la touche puis l’élimination de Mgr Oliveri par François.

    Comme Mgr Oliveri, Mgr Suetta est bienveillant envers la liturgie traditionnelle. Il a déclaré :

    « Je m’unis à la communauté de Taggia, qui, je le sais, est très heureuse de voir le vieux couvent rouvert et habité par une communauté religieuse. Je remercie les pères capucins de leur bienveillance pour ce don à la fraternité bénédictine. Je souhaite la bienvenue à cette communauté dans notre diocèse avec un grand plaisir et en tant que cadeau du Seigneur. Ce sont des témoins et des gardiens de la plus ancienne tradition de l’Eglise. Je crois que leur présence peut faire du bien à nos fidèles. Je suis heureux d'avoir ici une garnison de prière et un point de référence. »

  • Saint Zéphirin

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    Cimetière de saint Calixte, crypte des papes, dont le premier fut saint Zéphirin.

    Centre des vastes Catacombes qui en font la reine des voies, le cimetière de Saint-Callixte était exploré. Mais dans ce grand faubourg de la ville souterraine on distinguait plusieurs quartiers. Bien que partie intégrante de la Catacombe principale, ils sont désignés par des noms propres et méritent l’attention du voyageur à cause des événements dont ils furent le théâtre. De ce nombre est le cimetière de Saint-Zéphirin, pape et martyr. « Le glorieux pontife, dit Anastase, fut déposé dans son cimetière, près de la Catacombe de Callixte, sur la voie Appienne. » Qu’il l’ait fait ouvrir ou qu’il l’ait seulement honoré par sa sépulture, Zéphirin méritait de donner son nom à cette partie de la Rome souterraine.

    Elevé en 203 sur le trône déjà quinze fois ensanglanté de saint Pierre, il gouverna l'Église pendant la persécution de Septime-Sévère. L'orage fut tellement violent qu'on crut à l'arrivée du véritable Antechrist et à l’approche de la dernière heure du monde. Caché dans les Catacombes, d’où il dirigeait la lutte, encourageait les combattants et leur donnait dans les eaux du baptême des successeurs au martyre, le saint pape sortit un jour de sa retraite, afin de recevoir dans ses bras paternels le plus grand génie de l'Orient, accouru pour voir de ses yeux l’antique Eglise de Rome. Ces bras qui venaient de s’ouvrir pour embrasser Origène s'armèrent bientôt pour frapper Proclus, l’opiniâtre sectateur de Montan. Après avoir encouragé les martyrs, affermi les apologistes et condamné les hérétiques, le souverain pasteur, devenu victime à son tour, monta sur l’échafaud et signa de son sang la foi dont il avait reçu le dépôt de saint Victor et qu’il transmit à saint Callixte l’an 221. La Catacombe de Saint-Zéphirin fut bientôt absorbée dans celle de Saint-Callixte, en sorte qu’aujourd'hui les archéologues romains ne peuvent avec certitude en assigner les limites.

    Jean Gaume, Les trois Rome : journal d'un voyage en Italie, 1857.

    L’auteur s’inspire des Vitæ pontificum romanorum d’Antonio Sandini, de 1748, qui suit lui-même la chronologie de Baronius, qui fait mourir Zéphirin en 221. Alors que selon Eusèbe de Césarée c’était en la première année du règne d’Héliogabal, donc en 218. Selon les historiens actuels, c’est en 217. C’est Eusèbe de Césarée qui signale à la fin du chapitre 14 du 6e livre de son Histoire ecclésiastique :

    Quant à Adamantios (c'est le nom d'Origène), aux temps où Zéphyrin gouvernait l'église des Romains, il séjourna à Rome ainsi qu'il l'écrit quelque part en ces termes : « Ayant souhaité voir la très ancienne église des Romains. » Il y resta peu et il revint à Alexandrie où il remplit ses fonctions accoutumées à la catéchèse avec tout son zèle.