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Le blog d'Yves Daoudal - Page 651

  • Saint Matthieu

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    Lorsque les artistes de l’Occident médiéval se mirent à représenter les évangélistes selon le tétramorphe d’Ezéchiel, conformément à l’exégèse de saint Jérôme puis de saint Grégoire le Grand (intégrée dans la liturgie), ils conservèrent logiquement aux « Vivants » leurs ailes, donc le symbole de saint Matthieu était un homme ailé. Il fut très vite assimilé à un ange, puis à un ange qui dicte son évangile à Matthieu.

    Ci-dessus les Heures d’Anne de Bretagne, enluminure de Jean Bourdichon. C’est un des aboutissements de la dérive : ici l’ange montre à saint Matthieu l’évangile tout fait, descendu du ciel (comme le Coran…), qu’il n’a plus qu’à recopier.

    Une autre dérive, qui montre jusqu’où allait la décadence de la Renaissance, est celle qui montre l’ange comme une sorte d’androgyne (ou d’éphèbe), penché dans une pose plus ou moins lascive sur l’évangéliste et le contemplant d’un regard langoureux. Le doigt de l’ange, qui souvent indiquait à saint Matthieu l’endroit où il doit écrire (ou là où il a fait une faute ?), se met à caresser sa main… Le sommet est sans doute atteint avec une peinture du Caravage qui était destinée comme les deux autres sur Matthieu à l’église romaine Saint-Louis des Français, mais qui fut, quand même, refusée. On n’en a qu’une photographie en noir et blanc, parce qu’elle a été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale (dans un bombardement sur Berlin). Cette peinture aurait pu faire une affiche pour un film LGBT…

    Le Caravage reprit donc ses pinceaux, et produisit ce qui est une de ses toiles les plus puissantes, mais où on n’a plus aucun souvenir que l’ange est à l’origine un homme…

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  • L’or du Linceul

    Dans son deuxième livre sur le Linceul de Turin, Giulio Fanti, professeur d’ingénierie industrielle à l’université de Padoue, avait déjà signalé que les microparticules d’or trouvées sur le tissu provenaient de pièces byzantines, ce qui prouve son existence avant sa découverte en France et avant la date définie en 1988.

    Giulio Fanti a repris ses recherches sur ces microparticules, avec son collègue Claudio Furlan, du Centre d’analyse pour la certification à la même université de Padoue. Ils les ont analysées par la méthode de « fluorescence X à dispersion d’énergie », et ont obtenu des conclusions précises, qu’ils ont détaillées dans un article publié sur Science Direct (Elsevier) en août dernier. Sur ce site on ne peut en lire qu’un très bref résumé, mais « Medievalists.net » en a tiré l’essentiel il y a quelques jours :

    Parmi les 17 microparticules provenant du Linceul, cinq d'entre elles sont à 100% d'or pur et pourraient être liées à l'environnement d’or dans lequel le Linceul était exposé avant le délitement byzantin du XIe siècle. Deux des microparticules sont composées d'or (93–96%) avec des impuretés métalliques d'argent et de cuivre et pourraient être liées aux pièces de monnaie byzantines frappées entre 1028 et 1078; quatre d'entre elles sont composés d'or (70–89%) et pourraient être liées à des pièces frappées au cours de la période allant de 1059 à 1180; l'une d'entre elles est composée d'or (32%) et pourrait être liée à une pièce frappée de 1143 à 1180 par l'empereur Manuel I.

    Ils soulignent que les particules d’alliage d’or et d’argent avec des traces de cuivre sont typiques de l’électrum byzantin, qu’on ne trouve nulle part ailleurs en corrélation possible avec le Linceul.

    Ceci est conforme à l’hypothèse, que rappellent les chercheurs, selon laquelle le Linceul aurait été à Constantinople (au moins) jusqu’au sac de la ville par les Croisés en 1204. Ils rappellent le témoignage de Robert de Clari : « Il y eut un autre moutier qu’on appelait Madame Sainte Marie des Blachernes où le linceul où Notre Seigneur fut enveloppé y était qui chaque vendredi était dressé tout droit, si bien qu’on y pouvait bien voir la figure de Notre Seigneur. Et personne ne sut, ni Grec ni Français ce que ce linceul devint quand la ville fut prise. » Il est possible que ce soit lors de ses ostensions que des poussières d’or se déposèrent sur le tissu, ou parce qu’il était conservé dans de l’or, ou qu’on lui faisait toucher des pièces d’or.

    (Le texte de Robert de Clari : “Il y en eu un autre des moustiers, que on apeloit madame Sainte Marie de Blakerne, où li sydoines là où Nostre Sire fu envelopés, y estoit, qui chascun vendredi se dressoit tous drois, si que on y povoit bien voir las figure Nostre Seigneur; ne ne seut on onques, ne Grieu ne François, que cist sydoines devint quant la ville fu prise.”)

  • Vive le voile islamique

    L’institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar (celle où notre Sibeth a eu son brevet) avait exclu 22 élèves qui refusaient d’enlever leur voile islamique, alors que le règlement intérieur interdit ce couvre-chef.

    Les 22 élèves ont été réintégrées hier, sur ordre de François.

    Heureusement qu’il y a le pape pour garantir la propagande islamique dans les écoles catholiques.

    Pour sauver la face, on dit que les filles ne portent plus un « voile islamique », mais un « foulard scolaire »…

    Ben oui, l’hypocrisie jésuite en prime.

    (Via Le Forum catholique)

  • Vendredi des quatre temps

    Lætétur cor quæréntium Dóminum : quærite Dóminum, et confirmámini : quǽrite fáciem ejus semper.
    Confitémini Dómino et invocáte nomen eius : annuntiáte inter gentes ópera ejus.

    Que le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur, se réjouisse : cherchez le Seigneur et soyez fortifiés, cherchez sans cesse sa face.
    Louez le Seigneur et invoquez son nom, annoncez ses pauvres parmi les peuples.

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    L’antienne d’introït, commune au jeudi après le IVe dimanche de Carême, est tirée du psaume 104 et invite tous ceux qui cherchent le Seigneur à se réjouir, car ils le trouveront sûrement, et en Lui ils se désaltéreront à la source de tout bien. Beaucoup, dans un apparent service de Dieu, recherchent quae sua sunt et se trouveront eux-mêmes, c’est-à-dire la vanité et la misère.

    Cherchez uniquement le Seigneur, dit le Psalmiste ; cherchez son visage, c’est-à-dire cherchez-le avec sincérité et franchise ; cherchez-le toujours, sans duplicité du cœur, sans transaction entre Lui et la nature corrompue.

    Saint Benoît, dans sa Regula Monachorum fait de cette recherche de Dieu le mot d’ordre de son institut, l’unique condition pour juger de la vocation des aspirants à la vie monastique. Il ne regarde ni à la naissance, ni à l’âge, ni à la science du novice ; il est uniquement attentif à scruter l’esprit de celui-ci, pour savoir s’il recherche vraiment Dieu, et si, pour le trouver, il suit la route de l’humilité et de l’obéissance, celle-là même qui a été tracée par le Christ. Toute autre voie est mauvaise.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Insupportable

    Emmanuel Macron, qui n’a pas élevé d’enfants, nous explique que nous ne pouvons pas le faire tout seuls, « on ne naît pas parent, personne. Il faut répondre à l'appel de parents parfois démunis, terrorisés ». Sic.

    Par conséquent, les parents doivent s’en remettre à l’Etat. Macron installe une « commission d’experts » pour réfléchir à ce que doit être l’accompagnement des « mille premiers jours de l’enfant ».

    Macron remet au goût du jour l’idéologie communiste antifamiliale. Votre bébé appartient à l’Etat. Par principe, selon le dogme énoncé par Macron, vous êtes incapable de l’éduquer. Une armée de psychiatres va donc décider à votre place.

    Et au bout des « mille jours » pendant lesquels ils vous auront pourri la vie, il faudra le mettre à l’école obligatoire.

    L’enjeu, dit clairement Boris Cyrulnik, le chef de la commission, est d’arriver à une « société plus égalitaire », vaccinée et bien en rangs.

    Dans « une démocratie comme la nôtre », le totalitarisme fait sans cesse de nouveaux progrès.

  • Tout et son contraire

    Emmanuel Macron et Giuseppe Conte se sont dit d’accord pour un « mécanisme automatique » de répartition des migrants, auxquels tous les pays de l'Union européenne devraient participer « d'une façon ou d'une autre », sous peine de « pénalités financières ».

    Paolo Conte était le Premier ministre d’un gouvernement populiste anti-immigration, il est maintenant le Premier ministre d’un gouvernement de gauche pro-immigration, qui ouvre les ports et « répartit » les clandestins. Mais l’important est d’être Premier ministre. Après on peut dire tout et le contraire pour le rester.

    Cela dit nous avons un président qui un jour tient un discours musclé contre le « laxisme » en matière d’immigration, et le lendemain veut obliger tout le monde à accueillir les clandestins.

    En filigrane, bien sûr, l’obsession de nuire aux gouvernements hongrois et polonais, et de les faire tomber. C’est mal barré : le dernier sondage en date en Pologne pour les prochaines législatives, dans un mois, donnent le PiS, l’un à 43%, l’autre à 47% (il avait obtenu 37,8% il y a quatre ans)...

  • Bien fait

    L’affreux Jacques Séguéla a été condamné (en appel) à verser à Jean-Marie Le Pen 4.000 € de dommages et intérêts, et 2.000 € de frais de justice, pour avoir traité le fondateur du Front national de « nazi ». (C’était il y a 5 ans…)

  • Saint Janvier

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    Saint Janvier n'est pas un saint de création moderne ; ce n'est pas un patron banal et vulgaire, acceptant les offres de tous les clients, accordant sa protection au premier venu, et se chargeant des intérêts de tout le monde ; son corps n'a pas été recomposé dans les catacombes aux dépens d'autres martyrs plus ou moins inconnus, comme celui de sainte Philomène ; son sang n'a pas jailli d'une image de pierre, comme celui de la madone de l'Arc ; enfin les autres saints ont bien fait quelques miracles pendant leur vie, miracles qui sont parvenus jusqu'à nous par la tradition et par l'histoire ; tandis que le miracle de saint Janvier s'est perpétué jusqu'à nos jours, et se renouvelle deux fois par an, à la grande gloire de la ville de Naples et à la grande confusion des athées.

    Saint Janvier remonte, par son origine, aux premiers siècles de l'Eglise. Evêque, il a prêché la parole du Christ et a converti au véritable culte des milliers de païens ; martyr, il a enduré toutes les tortures inventées par la cruauté de ses bourreaux, et a répandu son sang pour la foi ; élu du ciel, avant de quitter ce monde où il avait tant souffert, il a adressé à Dieu une prière suprême pour faire cesser la persécution des empereurs.

    Mais là se bornent ses devoirs de chrétiens et sa charité de cosmopolite.

    Citoyen avant tout, saint Janvier n'aime réellement que sa patrie ; il la protège contre tous les dangers, il la venge de tous ses ennemis : Civi, patrono, vindici, comme le dit une vieille tradition napolitaine. Le monde entier serait menacé d'un second déluge, que saint Janvier ne lèverait pas le bout du petit doigt pour l'empêcher ; mais que la moindre goutte d'eau puisse nuire aux récoltes de sa bonne ville, saint Janvier remuera ciel et terre pour ramener le beau temps.

    Saint Janvier n'aurait pas existé sans Naples, et Naples ne pourrait plus exister sans saint Janvier. Il est vrai qu'il n'y a pas de ville au monde qui ait été plus de fois conquise et dominée par l'étranger ; mais, grâce à l'intervention active et vigilante de son protecteur, les conquérants ont disparu, et Naples est restée.

    Les Normands ont régné sur Naples, mais saint Janvier les a chassés.

    Les Souabes ont régné sur Naples, mais saint Janvier les a chassés.

    Les Angevins ont régné sur Naples, mais saint Janvier les a chassés.

    Les Aragonais ont usurpé le trône à leur tour, mais saint Janvier les a punis.

    Les Espagnols ont tyrannisé Naples, mais saint Janvier les a battus.

    Enfin, les Français ont occupé Naples, mais saint Janvier les a éconduits.

    Et qui sait ce que fera saint Janvier pour sa patrie ?

    Quelle que soit la domination, indigène ou étrangère, légitime ou usurpatrice, équitable ou despotique, qui pèse sur ce beau pays, il est une croyance au fond du cœur de tous les Napolitains, croyance qui les rend patients jusqu'au stoïcisme : c'est que tous les rois et tous les gouvernements passeront, et qu'il ne restera en définitive que le peuple et saint Janvier.

    L'histoire de saint Janvier commence avec l'histoire de Naples, et ne finira, selon toute probabilité, qu'avec elle : toutes deux se côtoient sans cesse, et, à chaque grand événement heureux ou malheureux, elles se touchent et se confondent. Au premier abord, on peut bien se tromper sur les causes et les effets de ces événements, et les attribuer, sur la foi d'historiens ignorants ou prévenus, à telle ou telle circonstance dont ils vont chercher bien loin la source ; mais, en approfondissant le sujet, on verra que, depuis le commencement du quatrième siècle jusqu'à nos jours, saint Janvier est le principe ou la fin de toutes choses : si bien qu'aucun changement ne s'y est accompli que par la permission, par l'ordre ou par l'intervention de son puissant protecteur.

    Début des trois savoureux chapitres (dont j’ai donné la fin il y a deux ans) entièrement consacrés à saint Janvier par Alexandre Dumas dans Le Corricolo.

  • En Equateur

    Les députés équatoriens n’ont pas adopté hier une proposition de loi qui visait à dépénaliser l’avortement en cas de viol, inceste, insémination non consentie, ou malformation du fœtus. Il y a eu 65 voix pour, 59 contre et 6 abstentions, mais il fallait 70 voix, la majorité absolue, pour que le texte soit adopté. Fragile refus, puisqu’il suffirait que 5 des 6 abstentionnistes changent d’avis pour la loi soit votée… Dans un pays qu’on nous dit « conservateur », à « 80% catholique », où les évêques s’étaient engagés…

    Quelques dizaines de partisans de la culture de mort se sont affrontés à la police dans les rues de Quito à la suite du vote.

    (En Equateur l’avortement est autorisé en cas de viol d’une handicapée mentale, ou lorsque la vie de la mère est en danger.)

  • As salam aleikoum

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    Il y a eu hier au palais Brongniart une « Conférence internationale de Paris pour la paix et la solidarité », organisée par la Fondation de l’islam de France (FIF) et la Ligue islamique mondiale (LIM). De nombreuses personnalités étaient annoncées, dont Edouard Philippe et Emmanuel Macron, et bien sûr le nouvel archevêque de Marseille Mgr Aveline, la vedette étant Mohammed al-Issa, le secrétaire général de la LIM.

    Il n’y avait en fait ni le Premier ministre ni le président de la République, ni aucun représentant de l’Etat (alors que la FIF est une création de l’Etat), ni même Mgr Aveline. (Mais il y avait Mgr Defois… qui n’est plus archevêque de Lille depuis plus de dix ans.) C’est que la chose a fait polémique, en raison de la nature de la LIM, qui est la principale courroie de transmission islamiste du pouvoir saoudien (dotée des milliards de dollars ad hoc), et de la personnalité de son président, qui est l’ancien ministre de la « Justice » d’Arabie saoudite (garant de l’application stricte de la charia). Le CFCM, dont aucun responsable (d’aucune des ses composantes) n’était invité, considérait la conférence comme illégitime et avait appelé « les responsables des autres cultes à ne pas cautionner, par leur présence, cette initiative ». D’où le nombre des absents de marque…

    Pourtant, la plupart des observateurs ont été émus par la signature d’un «mémorandum d'entente et d'amitié entre les trois religions monothéistes», et conquis par la tonalité des interventions, particulièrement celle de Mohammed al-Issa, qui a lourdement insisté sur sa condamnation de l’islam politique, sur le fait que les musulmans doivent respecter la Constitution, les lois et les coutumes des pays où ils vivent, sur la vision nouvelle de la LIM qui « jette les ponts d’une coopération entre les religions », et patin-couffin, en bref on aurait dit un discours de François suivi de la signature du « document sur la fraternité humaine » d’Abou Dhabi…

    En fait tout cela se trouve déjà sur le site de la Ligue islamique mondiale depuis longtemps. Ce n’est donc pas une surprise.

    Quant à la sincérité de la chose, il faut être aussi aveugle qu’un journaliste occidental lèche-babouche pour y croire. Mohammed al-Issa a pourtant lui-même donné l’indice qui permet de s’en rendre compte, même quand on refuse obstinément de savoir qu’un idéologue musulman non seulement peut mentir, mais doit mentir dans un territoire pas (encore) musulman : cela fait partie des règles élémentaires du jihad. L’indice, c’est que Mohammed al-Issa a tenu à souligner que la Ligue islamique mondiale est une organisation « indépendante » qui n’appartient « à personne » : or elle a été créée par le pouvoir saoudien, son siège est à La Mecque, et son président est nommé par le pouvoir saoudien. Quand on sait qu’en Arabie saoudite il n’y a aucune liberté de pensée et que rien n’est indépendant de la famille régnante, on mesure le niveau de l’imposture. Mais cela doit bien faire rire Mohammed al-Issa de faire croire à tant de benêts occidentaux qu’il représente un islam modéré et démocratique… (D’ailleurs c’est pour cela que lui et ses semblables ont un torchon sur la tête : c’est pour se cacher le visage quand ils éclatent de rire…)

    Addendum

    Puis Mohammed al-Issa est allé inaugurer l’« Institut français de civilisation musulmane » à Lyon, en compagnie de Collomb et Castaner. Le ministre de l’Intérieur a déclaré que ce centre culturel islamique correspond à « une vision d’un islam ouvert qui s’inscrit pleinement dans la République ».

    Ils sont indécrottables.

    Mohammed al-Issa avait un très grand torchon sur la tête…