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Religion - Page 13

  • En Australie

    Le graphique ci-dessous, réalisé par le journal australien The Guardian d’après les données du recensement qui viennent d’être publiées, montrent la dégringolade de la communion anglicane, et des autres dénominations protestantes, ainsi que l’érosion de l’Eglise catholique.

    Il montre qu’en 50 ans le taux de personnes se disant chrétiennes est tombé de 88.2% à 52.1%, que le taux de personnes se disant sans religion a grimpé de 0,8 à 29,6%, et que le taux de personnes d’autres religions (en bref les étrangers non chrétiens) est passé de moins de 1% à près de 10% : en Australie ce sont surtout des Chinois, qui ont dépassé les Anglais comme nouveaux arrivants. Mais il y a aussi des Arabes, car si le chinois est devenu la deuxième langue parlée du pays dans les foyers (3,7%), l’arabe est devenue la troisième (1,4%) devant l’italien.

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  • Ça bouge

    Il n’aura pas fallu longtemps pour que la nomination de Neil Gorsuch à la Cour suprême des Etats-Unis commence à porter ses fruits.

    Lundi, la Cour suprême a pris une décision qui « détruit le mur de séparation de l’Eglise et de l’Etat », selon les laïcistes ; et qui pourrait ouvrir la voie au chèque scolaire, se félicitent les défenseurs de la liberté scolaire et de la liberté religieuse.

    L’affaire est aussi simple que triviale. Mais elle est de celles qui peuvent conduire en effet à une révolution.

    La paroisse luthérienne de la Trinité, à Columbia dans le Missouri, avait demandé une subvention de l’Etat pour refaire le sol de la modeste aire de jeux de son « centre scolaire » (école maternelle, garderie, catéchismes) au titre de la sécurité des enfants. La paroisse était cinquième sur la liste de 44 demandeurs, mais la subvention lui fut refusée, pour le seul motif qu’il s’agit d’une « église » et que la Constitution de l’Etat interdit toute subvention à des organismes religieux. La paroisse contre-attaqua en faisant valoir que la décision de l’Etat était discriminatoire et contraire à la liberté religieuse garantie par le premier amendement. De fil en aiguille l’affaire est donc arrivée jusqu’à la Cour suprême.

    L’importance de l’arrêt est qu’il rend quasiment inopérant le fameux « amendement Blaine ». Du nom de James Blaine, qui tenta en 1875 de faire adopter un amendement à la Constitution des Etats-Unis interdisant les subventions publiques pour tout projet religieux. Le texte fut voté par 180 députés contre 7, mais échoua à obtenir les deux tiers des votes des sénateurs. Dans les années qui suivirent, une grande majorité d’Etats (dont le Missouri) inclurent l’amendement Blaine (ou un texte similaire) dans leur Constitution.

    L’amendement Blaine était clairement anticatholique : il visait en fait à interdire toute subvention aux écoles confessionnelles, lesquelles étaient alors presque toutes catholiques. Il était donc largement soutenu par les protestants. Ironie de l’histoire, l’Eglise catholique s’étant organisée en fonction de la situation, l’amendement frappe aujourd’hui surtout les protestants…

    L’Etat du Missouri citait explicitement son « amendement Blaine » pour refuser sa subvention. En donnant tort à l’Etat du Missouri, la Cour suprême rend donc l’amendement implicitement anticonstitutionnel. Et détruit d’abord son principe.

    L’arrêt a été pris par 7 voix contre 2. (Les deux sont Sonia Sotomayor nommée par Barack Obama, et la furie Ruth Bader Ginsburg.)

    Mais les sept ne sont pas complètement d’accord entre eux. Le juge John Roberts a tenu à préciser que s’il y avait eu clairement violation de la liberté religieuse dans la décision de refuser la subvention pour la seule raison que c’était une paroisse, cela n’implique pas que l’Etat doive donner des subventions à une activité religieuse. C’est l’usage de la subvention qui compte : il s’agissait de refaire un sol, ce qui n’est pas en soi religieux. Financer la réparation d’un lieu à statut religieux n’implique pas de financer l’usage religieux de ce lieu.

    Mais les juges Clarence Thomas et Neil Gorscuch ont chacun rédigé une note contestant cette interprétation.

    La plus importante est celle du nouveau juge nommé par Donald Trump. Neil Gorsuch affirme que la distinction faite par le juge Roberts entre statut religieux et usage religieux n’est pas pertinente sur le plan constitutionnel, il souligne qu’autrement l’arrêt pourrait être interprété de façon erronée comme permettant la seule réfection des sols des aires de jeux ou autres équipement ayant un lien avec la sécurité des enfants. Or, affirme-t-il : « Les principes généraux, ici, ne permettent pas la discrimination en matière de pratique religieuse – que ce soit sur une aire de jeux ou ailleurs. »

    Les partisans des libertés scolaires saluent une grande victoire. Car l’amendement Blaine est toujours brandi comme argument massue contre le chèque scolaire : un Etat ne peut pas donner d’argent pour l’école que choisiraient les parents, puisque si l’école est confessionnelle l’Etat subventionnerait un organisme religieux…

    Mais aujourd’hui l’amendement Blaine a sérieusement du plomb dans l’aile. (Et le ministre de l'Education, Betsy DeVos, est favorable au chèque scolaire.)

    Affaire à suivre…

    *

    Le gouverneur du Missouri, Eric Greitens, a salué la décision de la Cour suprême comme « une grande victoire pour le peuple des croyants ».

    Eric Greitens a quant à lui convoqué une session spéciale du parlement de l’Etat, à la demande de sénateurs pro-vie, pour que soit votée une loi qui réduise à néant l’ordonnance prise par la ville de Saint-Louis. Une ordonnance qui interdit toute discrimination des personnes à raison de leurs « décisions en matière de santé reproductive ou de grossesse » : ordonnance qui ferait de la plus grande ville de l’Etat un « sanctuaire de l’avortement » où les institutions y compris religieuses pourraient être obligées d’embaucher des militants de l’avortement. Une maison maternelle catholique et les écoles catholiques de l’archidiocèse ont immédiatement intenté une action en justice contre cette ordonnance.

    La loi en discussion, déjà votée en première lecture par les députés et les sénateurs, et qui devait être définitivement votée d’ici le 10 juillet et aussitôt signée par le gouverneur, édicte le contraire de l’ordonnance. Elle comporte aussi toute une série de mesures pro-vie. Notamment un dispositif de protection des 71 centres d’aide aux femmes enceintes, régulièrement attaqués en justice par les fanatiques de l’avortement sur le mode de notre dernière loi contre l’« entrave à IVG ». Et une nouvelle réglementation – et surveillance - sera imposée à l’unique avortoir de l’Etat, permettant de le fermer à la moindre illégalité…

  • Délire

    La soi-disant « Eglise d’Angleterre » va inventer une liturgie pour rebaptiser les « transgenres ».

    C’est une croyance fondamentale de l’Eglise que le baptême ne peut être reçu qu’une fois, dit le secrétaire général du synode, William Nye. Toutefois, on peut trouver une façon de rebaptiser un homme qui devient femme et vice-versa. Il suffit de faire une liturgie de « bienvenue » au cours de laquelle le transgenre peut « réaffirmer ses vœux baptismaux » sous son nouveau nom.

    William Nye va présenter le mois prochain à la réunion semestrielle du synode ce projet qui « répond à un besoin pastoral ».

    Pour beaucoup de pasteurs anglicans le temps est en effet venu d’affirmer l’idéologie du genre (dont je découvre que c’est l’idéologie officielle de Wikipedia – en anglais, en français). Le « prêtre » transgenre “Rachel” Mann (curé d’une paroisse de Manchester et chanoine de la cathédrale) explique : « Les personnes trans ressentent puissamment le besoin d’être reconnues dans le nom qu’elles ont choisi : cette liturgie est une avancée bienvenue pour soutenir les personnes trans. »

  • En Russie

    Le ministère russe de la Justice a publié un décret, mercredi, approuvant les diplômes universitaires de théologie.

    Le décret stipule que la théologie n'est pas seulement une branche de l'histoire ou de la philosophie, mais une discipline spécifique qui peut délivrer des spécialisations et des doctorats.

    Après de fortes pressions du patriarche Cyrille, la théologie avait été reconnue comme discipline scientifique, en 2015, par la Commission supérieure de certification du ministère de l’Education et de la Recherche. Dès 2016 il était possible de préparer des thèses.

    C’est une grande première en Russie, qui ne va pas sans contestations du côté des professeurs « laïques ».

    Anciennement, il n’y avait pas en Russie d’autres écoles théologiques que les monastères, car on se méfiait de tout rationalisme. Les premières académies de théologie furent fondées au XVIIe siècle sous l’influence jésuite. Au XIXe siècle, les facultés de théologie se tenaient soigneusement à part de l’université d’Etat, de peur de voir la théologie contaminée par les doctrines du monde. Le premier à vouloir détruire cette barrière fut Vladimir Soloviev, suivi par Berdiaev, Boulgakov et quelques autres, juste avant la révolution bolchevique. Ce sont leurs efforts qui sont aujourd’hui récompensés.

    Une évolution contraire à celle des universités occidentales, qui furent fondées par l'Eglise avec à leur sommet la faculté de théologie, et qui pour la plupart sont devenues athées...

  • Sans vergogne

    Le lobby a exhumé un débat dans lequel Olivier Serva, aujourd’hui candidat macroniste aux législatives, se prononçait contre le « mariage pour tous » et rappelait, en tant que chrétien, que les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont une abomination dans la Bible :

    « Pour moi être tolérant ce n'est pas accepter l'intolérable. Pour le chrétien que je suis, et je lis la Bible, le Deutéronome, il est écrit que quand un homme couche avec un homme ou une femme couchant avec une femme, c'est une abomination. (…) Evidemment que c'est un pêché, la Bible le dit ! (…) Il n'est pas question qu'en catimini quelques lobbies parisiens influent sur les députés (…) pour faire passer une loi que nous ne voulons pas. »

    Pour que Olivier Serra puisse toujours être candidat, il fallait bien entendu qu’il se répande en excuses et qu’il renie ses propos. C’est chose faite :

    « Je me suis exprimé en 2012 en tant que simple citoyen dans le cadre d’un débat contradictoire relatif à l'adoption de la loi sur le “Mariage pour tous”. Je m’excuse auprès des personnes que j’ai pu blesser pour cette prise de parole outrancière et je retire ces propos qui ne correspondent pas à mes convictions. C'était une faute. »

    Un siège de député vaut bien une apostasie.

    Du moins en ce monde…

  • De pis en pis

    J’avais aperçu quelque part que le cardinal Francesco Coccopalmerio mettait en doute l’invalidité des « ordinations » anglicanes. Je n’étais pas allé voir de plus près, considérant que le borborygme d’un progressiste cacochyme, fût-il cardinal, ne méritait guère l’attention. J’avais tort. Car j’avais oublié que le personnage est tout de même président du Conseil pontifical pour les textes législatifs (nommé à ce poste, hélas, par Benoît XVI, qui l’a fait cardinal…). Et Jeanne Smits a eu raison de se reporter au texte.

    C’est un exemple de plus du relativisme absolu qui remplace désormais la doctrine :

    « Nous avons eu, et nous avons toujours une vision très rigide de la validité et de l’invalidité : ceci est valide, cela est invalide. On devrait pouvoir dire : “Ceci est valide dans un certain contexte, et cela est valide dans un autre contexte”. »

    Autrement dit les « ordinations » anglicanes sont « valides » dans un certain contexte. On est donc censé comprendre que dans ce contexte-là le pasteur anglican consacre le pain et le vin qui devient le Corps et le Sang du Christ.

    La seule conclusion possible, à moins d’être dément, est que la personne qui profère cette énormité ne croit plus ni au sacerdoce ni à la Présence réelle. Ce qui semble être le cas, puisque pour le cardinal Coccopalmerio ce ne sont pas des « éléments fondamentaux » qui justifient une division entre chrétiens.

    Et une fois de plus je me demande si nous faisons vraiment partie de la même Eglise.

  • Saint Emmanuel Ier

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    Comme les autres chaînes, France 2 retransmettra en direct le sacre de saint Emmanuel Ier qui aura lieu dimanche matin, à l’heure de la messe (une première). Du coup la messe sur France 2 sera retransmise à 7h30.

    Cette fausse une de La Vie, diffusée par le directeur de la rédaction Jean-Pierre Denis, n’est rien par rapport au délire de son article sur Macron au Louvre : « une catéchèse par l’image » (sic).

  • Fillon veut dissoudre l’Eglise catholique

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    L’Eglise catholique s’oppose à de nombreuses lois de la République : toutes les lois… anticatholiques de 1870 à 1905, les lois sur le divorce, sur la contraception, sur l’avortement, sur le soi-disant « mariage pour tous ».

  • Shocking, quand même

    Le chocolatier anglais Cadbury organise chaque année à Pâques, en lien avec le National Trust, une gigantesque chasse aux œufs qui mobilise des centaines de milliers d’enfants.

    Mais, cette année, la « Chasse aux œufs de Pâques de Cadbury » est devenue la « Grande chasse aux œufs britannique de Cadbury ».

    La suppression de la référence à Pâques n’est pas passée inaperçue. Même Theresa May est montée au créneau, rappelant qu’elle est fille de pasteur et que pour elle comme pour des millions de personnes Pâques a une grande importance. L’archevêque anglican d’York (numéro 2 de la hiérachie) a quant à lui accusé Cadbury de « cracher sur la tombe » de son fondateur, qui était un pieux Quaker.

    Mais Cadbury persiste et signe, soulignant que l’entreprise voulait ouvrir le divertissement « aux personnes de toutes les confessions y compris celles qui n'en ont pas ». Pourquoi à Pâques ? Qu'en pense le Conseil islamique ?

  • Piss Christ

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    Six ans après les faits, les deux hommes accusés d’avoir détérioré un « Piss Christ » d’Andres Serrano passaient lundi devant le tribunal d’Avignon.

    Ils étaient défendus par Me Jacques Trémolet de Villers et Me Jérôme Triomphe.

    Dommage que les plaidoiries ne soient pas enregistrées, car le numéro de duettiste de nos amis ne devait pas être triste, si l’on en croit les rares confidences des journalistes.

    Ce qui est sinistre en revanche est le propos du procureur, qui, trouvant parfaitement naturel et hautement artistique qu'on plonge un crucifix dans de l'urine, a osé assimiler la détérioration d’une vitre devant un cliché photographique avec le massacre à Charlie Hebdo…