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Religion - Page 10

  • L’euthanasie macronienne

    Mardi dernier avait lieu à l’Elysée le premier des trois dîners organisés par Emmanuel Macron dans le cadre de la révision des lois de bioéthique : sur l’euthanasie, sur la PMA, sur l’intelligence artificielle.

    Extraits du récit de La Vie :

    Comme le Président l’avait promis lors de ses vœux aux autorités religieuses, les cultes aussi ont eu leur place. Le président de la Fédération protestante de France François Clavairoly, le président du Conseil Français du culte musulman (CFCM) Ahmet Ogras, ainsi que le grand rabbin Haïm Korsia étaient présents. Pour l’Église catholique, c’est finalement Michel Aupetit qui a participé. L’archevêque de Paris remplaçait Georges Pontier, président de la conférence des évêques, initialement invité. En revanche, aucun représentant de la franc-maçonnerie n’avait été convié… 

    « Cela m’inquiète, assure Philippe Foussier, grand maître du Grand Orient de France. Les cultes sont en décalage avec les aspirations profondes de la société, il y a un risque de radicalisation du débat sur ces sujets sensibles, convier les cultes en priorité c’est prendre le risque d’un débat qui monte en tension. » Et de déplorer « une grande confusion entre le temporel et le spirituel, un retour à l’esprit concordataire. » Si Philippe Foussier n’a pas reçu de bristol, plusieurs convives partageant la même ligne étaient présents comme l’un de ses amis, le député LREM et président du groupe d’études sur la fin de vie à l’Assemblée Jean-Louis Touraine, franc-maçon assumé. Il était placé à côté du Président et choyé : Emmanuel Macron l’a immédiatement tutoyé et a échangé avec lui quelques clins d’œil complices. Assis à la gauche de la ministre Agnès Buzyn dînait le militant pro-euthanasie Jean-Luc Romero, président de l’association pour le droit à mourir dans la dignité. 

    Noëlle Châtelet, dont la présence avait été suggérée à Emmanuel Macron par Jean-Louis Touraine, a longuement témoigné sur le cas de sa mère qui avait choisi de se suicider. Présente aussi, Christiane Vienne, ministre wallonne de la santé de 2004 à 2007 fit part de son expérience sur l’aide active à mourir dans son pays.

    Michel Aupetit en est resté à son expérience de médecin, de ce qu’il a pu observer des soins palliatifs, insuffisamment développés, pour faire valoir le point de vue de l’Église catholique. Pourtant ce n'est pas l'archevêque de Paris mais le Grand rabbin de France qui a mis les pieds dans le tartare mi-cuit de langoustines aux agrumes, le filet de daurade au curry et la douceur citron praliné. Haïm Korsia est monté au créneau en rappelant son opposition totale à l’euthanasie : « Toute l'éthique médicale est basée sur le refus absolu de ce qui s'est passé dans les camps de la mort et plus particulièrement à Auschwitz. » En évoquant le code de Nüremberg, il a rappelé le contexte historique et les fondements qui sous-tendent l’appréciation de l’éthique médicale d’aujourd’hui. Et il n’a pas hésité à lâcher le mot « assassinat », feignant un lapsus, mais provoquant des remous indignés autour des verres de Corton grand cru 1999.

  • Papy Dobry est mort

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    Celui que tout le monde en Bulgarie appelait "Papy Dobry" est mort. Il avait 103 ans. Son prénom veut dire « bon », et son nom aussi : il s’appelait Dobry Dobrev. Et il passait son temps à mendier, et il donnait tous ses gains pour la rénovation des églises et des monastères. Le plus souvent il faisait 20 kilomètres à pied pour mendier à la porte de la cathédrale Saint-Alexandre-Newski de Sofia. En 2009 il donna 35.000 lev, soit près de 18.000 €, à la cathédrale. Le plus gros don qu’elle ait jamais reçu. En petites pièces déposées dans une banque… Des fidèles, avec un prêtre, allèrent le voir dans sa très humble demeure, une dépendance d’une église à Bajvolo, pour lui offrir quelques fournitures élémentaires. Il refusa tout net.

    Dans un pays où règne la corruption, Papy Dobry, qui en outre ne parlait que de Dieu, était un saint. Il y a même un site internet dont le nom est « Saint Dobry ».

    Et l’on peut voir son portrait sur un immeuble de Sofia, avec les pigeons qui venaient dans ses bras. (De l’« art de rue » comme ça, on en redemande…)

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  • Une nouvelle victoire de l’AGRIF

    La cour d’appel de Nancy infirme la décision du tribunal de Briey sur la profanation du cimetière de Labry en Meurthe-et-Moselle en 2015.

    En mars 2017, le tribunal de Briey avait rejeté la demande de l’AGRIF que les « dégradations » soient requalifiées avec la circonstance aggravante d’avoir été commises en raison de la religion chrétienne. Le tribunal suivait ainsi le procureur, qui avait déclaré d’emblée, avant l’enquête, qu’il s’agissait de dégradations et non d’une profanation.

    Or la profanation antichrétienne ne faisait aucun doute. L’un des deux coupables avait expliqué que mettre des croix à l’envers et inscrire 666 était « un truc du diable » et qu’il s’agissait de « l’antichrist ». Ajoutant : « Cela correspond à ce que je pense. Le diable, c’est bien. On veut exprimer nos idées. » L’autre avait dit que retourner des croix, « c’est s’opposer à Dieu et à Jésus ». Aux enquêteurs qui lui demandaient s’il y croyait vraiment, il avait répondu par l’affirmative.

    Aujourd’hui, la cour d’appel constate qu’elle trouve « dans les faits mêmes des éléments suffisants pour estimer que le comportement, que les mineurs admettent avoir eu, porte objectivement atteinte au respect de l’identité chrétienne et sont dès lors constitutifs d’une faute civile vis-à-vis de l’AGRIF dont l’objet statutaire est précisément de lutter contre le racisme anti-chrétien ».

  • Montmartre sans croix

    Screenshot-2018-1-6 Quand la RATP efface la croix du Sacré-Cœur à Montmartre.png

    La croix surmontant le grand dôme du Sacré-Cœur a été effacée sur les nouveaux écrans des cabines rénovées du funiculaire. Comme un vulgaire pot de yaourt grec de Lidl…

    Mais on a ajouté une colombe…

    Comme si la colombe était le symbole de la guerre contre la croix…

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  • « SOS Villages d’enfants », avec mosquée

    Deux prêtres orthodoxes œuvrant en Ethiopie, les Pères Freu et Ephrem, tirent la sonnette d’alarme au sujet de SOS Villages d’enfants international de Gode, dans la région « somalienne » de l’Ethiopie.

    Le village est constitué de 12 maisons d’accueil, et depuis que le directeur chrétien a été remplacé par un musulman une mosquée a été construite (par l’organisation qui se dit non confessionnelle). Désormais tous les enfants doivent aller cinq fois par jour à la mosquée, qui sert également d’école coranique. Une trentaine d’enfants chrétiens ont déjà été convertis de force à l’islam, et 120 autres, confiés à deux femmes musulmanes (« mères SOS »), vont l’être aussi.

    Le Père Freu déclare à Fides : « Je sais que les bienfaiteurs de SOS Villages d’enfants international sont en majorité des chrétiens mais peut-être ne savent-ils pas que leur argent est utilisé pour endoctriner les enfants dans l’islam. »

    Il va de soi que les sites qui incitent à donner au Village d’enfants de Gode (ici ou ) ne signalent pas l’existence d’une mosquée ni de la conversion forcée des enfants.

  • Le 8 décembre férié

    Le président des Philippines Rodrigo Duterte a signé le 23 décembre une loi, votée par les députés le 2 mai et par le Sénat le 11 décembre derniers, qui fait du 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, un jour férié.

  • Entre le bœuf et l’âne gris

    Screenshot-2017-12-30 Anbetung_der_Hirten_Web jpg (Image JPEG, 680 × 491 pixels).jpg

    Nous avons tellement en tête l’image de la crèche avec l’âne et le bœuf qu’il faut faire un effort pour se souvenir que ces animaux ne figurent pas dans le texte évangélique (pas plus que la grotte ou la crèche, d’ailleurs : il est seulement question d’une « mangeoire »).

    Je me suis demandé de quand datait cette mention devenue inséparable de la scène de la Nativité, tant en Orient qu’en Occident (car l’âne et le bœuf font partie du canon de l’icône byzantine).

    La première mention « scripturaire » se trouve dans l’évangile du « pseudo-Matthieu ». Mais ce texte (latin) date semble-t-il du VIe siècle. Or il y avait alors déjà des crèches avec l’âne et le bœuf. Et cela se perd dans la nuit des temps. Les toutes premières représentations de la Nativité, en bas relief, du milieu du IVe siècle, montrent déjà les deux animaux (photo).

    Quant aux pères de l’Eglise, c’est Origène qui est le premier (comme d’habitude…) à évoquer l’âne et le bœuf de la crèche, en référence à la prophétie d’Isaïe : « Le bœuf connaît son possesseur, et l’âne la mangeoire de son maître, mais Israël ne me connaît pas. »

    Tous les pères reprendront cette prophétie (d'autant que c'est le même mot grec - φάτνῃ, qui se trouve en Isaïe et chez saint Luc, pour désigner la mangeoire, et par extension la crèche, ce qui n'est pas un hasard), en en soulignant le sens allégorique : Jésus vient pour le peuple d’Israël, représenté par le bœuf, animal pur, et pour les païens, représentés par l’âne, animal impur.

    On y ajoutera fréquemment Habacuc 3,2 : « Entre deux animaux tu te manifestes. »

    Telle est en effet la version de la Septante qui a fini par s’imposer, et dans sa traduction latine : « in medio duorum animalium », dont font écho deux répons de Noël. Ce qui est très intéressant. En fait, les manuscrits de la Septante ont, en capitales, sans aucun signe diacritique, ΖΩΩΝ. Ce qu’on a interprété comme le génitif pluriel du mot qui veut dire « être vivant », surtout « animal », en mettant l’accent sur le premier Ω. Mais en mettant l’accent sur le second Ω la signification n’est plus la même. Il s’agit des vies, des temps… « Au milieu des années », traduit saint Jérôme. Or c’est ce qui correspond au texte hébreu. Et saint Cyrille de Jérusalem l’interprète ainsi. Mais le fait est que l’interprétation chrétienne « de Noël » a prévalu, au point que les manuscrits en minuscules ont l’accent sur le premier ώ, et que c’est ce que l’on voit dans toutes les éditions actuelles de la Septante, chez les byzantins comme dans l’édition scientifique occidentale de Rahlfs.

    Tant il est évident qu’il y avait un âne et un bœuf dans la crèche de Bethléem…

  • Diplômés !

    Screenshot-2017-12-23 Rennes l'imam de Brest et l'archevêque de Rennes obtiennent leur diplôme en religion.png

    Comme nous l’apprend France 3 – France Info, l’imam de Brest et l’archevêque de Rennes ont obtenu leur diplôme en religion. L’imam Abou Houdeyfa est encore jeune, mais pour Mgr d’Ornellas, 64 ans, il était temps…

    Ces deux hommes ont donc reçu des mains d’Edmond Hervé (ancien maire socialiste de Rennes, ancien ministre condamné dans l’affaire du sang contaminé, auteur de La permanence de Jaurès) leur diplôme de la faculté de droit de l'université de Rennes 1 en « Religions, droit et vie sociale », avec 13 autres « étudiants ». Leur diplôme de religion laïque.

    Ils vont donc désormais pouvoir être des « référents laïcité » dans les entreprises et les administrations…

    On se demande quelle administration pourrait demander à un archevêque d’être son référent laïcité… Mais pour Mgr d’Ornellas c’est sans doute l’occasion de montrer qu’il est tout aussi laïque que les laïcistes et un vrai militant du vivre ensemble.

    En ce qui concerne l’imam Abou Houdeyfa, en revanche, on comprend sans peine la manœuvre. Voilà cet islamiste pur et dur (disant par exemple aux enfants que s’ils écoutent de la musique ils seront transformés en singes ou en porcs) devenu par la magie de la République un expert en laïcité, ayant en poche le diplôme qui lui permet d’expliquer ce qu’est la laïcité et de la faire respecter. Rappelons qu’en avril 2016 François Hollande, parlant des prédicateurs islamistes, déclarait à son propos : « Celui-là est français, il ne peut pas être expulsé, mais son lieu de prière – je ne veux même pas ce mot, ce lieu de haine a été fermé. »

    L’imam salafiste de Brest « référent laïcité » pour le « vivre ensemble », ce serait à hurler de rire si ce n’était une sinistre illustration de la tragédie en cours.

    Addendum

    Selon Le Télégramme, la remise des diplômes s'est faite en présence notamment de Mgr d'Ornellas, qui ne serait donc pas diplômé... (Mais il n'y a aucun démenti sur le site de France 3 France Info).

  • “La Nef”

    Le magazine La Nef a un nouveau site internet.

    On peut y lire notamment le texte de la conférence du cardinal Sarah à Varsovie le 22 octobre dernier, dont j’avais mis la vidéo sur mon blog.

    Parmi les nombreux articles d’archive mis en ligne, on trouve en lien sur la page d’accueil la remarquable analyse de l’abbé Gouyaud sur Kasper et la miséricorde.

  • Pas culturel ?

    L'Assemblée nationale du Nicaragua a retiré le projet de loi de reconnaissance du caractère de « patrimoine national » aux célébrations en l’honneur de l’Immaculée Conception, sur demande des évêques du pays.

    Le gouvernement sandiniste… mais ils ont bien changé… y compris le président Ortega, voulait que soit déclaré « patrimoine historique et culturel de la nation » l’ensemble des célébrations autour de l’Immaculée Conception (sainte patronne du pays) : neuvaine, fête de la « Griteria », fête de la Vierge du Trône d’El Viejo à Chinandega, Solennité de l’Immaculée Conception.

    « Ce serait triste qu’une tradition religieuse se réduise à une expression de culture », a déclaré Mgr Silvio Fonseca, vicaire épiscopal chargé de la famille, de la vie et de l’enfance à l’archidiocèse de Managua. Le Cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, a souligné que la fête en l’honneur de l’Immaculée Conception est une fête de l’Eglise catholique, qui appartient au monde entier et non pas à un pays.

    On voit que si ces évêques étaient les nôtres, quiconque argumenterait sur le caractère « culturel » des crèches de Noël pour les faire accepter dans l’espace public se ferait vertement taper sur les doigts.

    La position de cet épiscopat paraît du reste plutôt extrémiste. Car, qu’on le veuille ou non, il y a bien un côté culturel aux fêtes de l’Immaculée Conception au Nicaragua. Culturel et national. La Griteria est une fête spécifiquement nicaraguayenne, et assez importante pour que la page de wikipedia qui lui est consacrée soit très fournie (ici en espagnol, ici en traduction automatique).

    Depuis Vatican II il y a comme une peur panique chez les évêques d’apparaître comme les tenants d’une religion d’Etat. Et ils deviennent les premiers militants de la séparation entre la culture et la religion en croyant militer pour la séparation entre l’Eglise et l’Etat. Alors que dans les deux cas c’est la « distinction » qui s’impose, distinction qui permet toutes les harmonisations et les reconnaissances réciproques. Il serait plutôt valorisant pour l’Eglise (et bon pour la transmission de la foi) que l’Etat reconnaisse officiellement un grand événement religieux (et national) comme un grand événement culturel (et national). Surtout, pourrait-on dire, quand le gouvernement est composé d’anciens guerilleros marxistes (et cela quels que soient les éventuels sous-entendus politiciens)...