C’est une grande honte pour la France que près d’un quart des votants aient donné leur voix au candidat de l’avachissement terminal.
C’est une autre honte qu’un électeur sur cinq ait donné sa voix à un candidat communiste. (Et qu’une heureusement impossible alliance des trotskistes entre eux et des trotskistes avec les staliniens aurait peut-être conduit à avoir Mélenchon au second tour.)
Il reste donc maintenant à voter pour Marine Le Pen afin de limiter autant que faire se peut le triomphe du néant.
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Je pensais bien avoir des commentaires à ma dernière note sur le sujet, mais je n’imaginais pas un tel déluge. D’autant que pour moi la liturgie de la semaine pascale est infiniment plus importante que cette péripétie électorale.
L’impression que j’en ai tirée est que nombre de mes lecteurs semblent avoir raté plusieurs épisodes de l’histoire du Front national. Ils en sont encore au temps où le programme avait été rédigé par des catho-tradis et assimilés (et superbement édité par notre ami Richard Haddad). Depuis lors, et cela commence à faire longtemps, les catho-tradis et assimilés ont été virés, sont partis, ou, pour les derniers d’entre eux, ont été marginalisés. La « doctrine » a été confiée à un athée inverti d’extrême gauche, qui dit ouvertement qu’il ne connaît pas et ne veut pas connaître l’histoire du Front national, et qu’un parti politique ne sert pas à diffuser des idées mais uniquement à conquérir le pouvoir. Avant même son arrivée il était officiel que « la politique c’est du marketing », donc qu’on tient le discours que l’on juge apte à séduire le segment dont on convoite la clientèle sur le marché électoral. Pour ma part j’ai définitivement tourné la page le jour où Marine Le Pen est devenue présidente du Front national et a prononcé un discours qui, lui d’abord, tournait la page. Et je n’oublie pas non plus l’ignominie de 2015 (ici, et là).
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J'ai eu ce matin la messe de la Sainte Couronne d'épines, fête spécifique (et l'une des plus anciennes) du calendrier dominicain, commémorant le transfert de la Sainte Couronne de Constantinople à Paris par deux dominicains envoyés par saint Louis.
De quoi méditer sur ce que fut la France et ce qu'elle est devenue, et sur les épines d'aujourd'hui qui ne sont pas prêtes de devenir couronne de gloire pascale...