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Liturgie - Page 86

  • Saint Etienne de Hongrie

    L'An Mil est en Hongrie une date symbolique : c'est alors que fut posée sur la tête d'Étienne, fils de Géza, descendant d'Árpád, fondateur de la dynastie, la couronne royale. Ce couronnement, placé sous la bénédiction du pape et de l'empereur allemand Otton III, marque l'entrée de la Hongrie dans le monde chrétien.

    Car l'œuvre d'Étienne — œuvre colossale, allant de l'établissement de la monarchie à l'introduction de l'écriture, en passant par celle de la monnaie — reposait sur un postulat : le lien étroit entre l'Église et le roi. C'est ce qui lui permit de jeter les bases territoriales et institutionnelles d'un grand et prospère royaume médiéval. Vénéré comme saint dès le XIIe siècle, Étienne devint rapidement le modèle du roi idéal en Hongrie.

    Ainsi commençait une étude d’Edina Bozoky parue dans le magazine L’Histoire de février 2001.

    Saint Etienne fut aussi le premier roi à faire de la Mère de Dieu patronne de son royaume. Il fit de la fête de l’Assomption le « jour de la Grande Souveraine ». Et il mourut un 15 août…

    La Poste vaticane s’en est souvenue quand elle a édité deux timbres pour le millénaire de la Hongrie :

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    La couronne de saint Etienne.

    La fête nationale de saint Etienne.

  • Monika célèbre sa messe d’adieu

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    Monika Schmid était la responsable de la paroisse Saint-Martin d’Illnau-Effretikon (canton de Zurich) depuis 37 ans (mais d’abord pendant 20 ans en collaboration avec Anne-Marie Siegrist). A 65 ans, elle prend une retraite bien méritée. Dimanche dernier elle célébrait sa messe d’adieu.

    L’entrée est un chant africain. On s’embrasse, on pleure ensemble, puis Monika va à l’autel, tenant à la main « un simple bâton de bois », son bâton de « bergère ». Elle est accompagnée par son successeur, qui est bizarrement un prêtre, par le P Regli qui célèbre aux grandes fêtes dans la paroisse, par une théologienne, et par le diacre qui porte une étole arc-en-ciel…

    Toute « l’équipe liturgique » enlève alors ses chaussures et restera pieds nus jusqu’à la fin de la « messe », en référence à l’épisode du buisson ardent… Car, précise Monika, elle sentait une terre sainte sous ses pieds quand elle baptisait, mariait et réconfortait.

    Eva Meienberg, qui raconte la chose dans Kath.ch, est au comble de l’émotion :

    « Monika Schmid ferme les yeux encore et encore pendant le service, comme si quelqu'un lui mettait quelque chose dans les mains. Elle se tient pieds nus sur sa terre sacrée. Il y a toujours des larmes. Encore et encore, elle se rattrape et retrouve son rôle de chef d'église. Elle le remplit d'une présence rayonnante, puissante, maternelle. »

    Son dernier sermon de chef de paroisse est salué comme il se doit par une standing ovation. Mais

    « Monika Schmid n'a jamais caché où elle voit son rôle dans l'église : aussi à l'autel, aussi dans la fraction du pain au nom de Jésus : « Faites ceci en mémoire de moi.

    « Flûte à bec, orgue et violoncelle accompagnent la préparation du don. Monika Schmid se tient à l'autel avec Marion Grabenweger, Josef Regli, Felix Hunger et Stefan Arnold. Ils célèbrent le repas comme Jésus le célébrait autrefois avec ses disciples. Monika Schmid prononce les premiers mots. Qu'une femme concélèbre ? Courant normal à Effretikon. "Faites ceci en mémoire de moi!" Après un "Sanctus" polyphonique, tous les garçons et filles de chœur se rassemblent autour de l'autel pour la prière du Seigneur. « Dieu maternel et paternel qui es au ciel » : Felix Hunger commence la prière. Monika Schmid la clôt avec toutes les personnes présentes par un triple Shalom. »

    Après la messe elle a transmis son bâton de berger à son successeur. Puis on a chanté une chanson spécialement écrite pour elle sur l’air de Don’t worry, be happy.

    Addendum. Tiens, ils ne veulent pas qu'on voie ça...

  • Saint Gilles

    Extraits du martyrologe de ce jour.

    Dans la Narbonnaise, saint Gilles abbé et confesseur. Il a donné son nom à la ville qui se forma dans la suite, au lieu où il avait lui-même élevé un monastère et achevé le cours de sa vie mortelle.

    A Sentiano, sur les confins de la Pouille, la passion de saint Donat et d'un second Félix, fils des saints Boniface et Thècle. Après divers tourments, sous l'empereur Maximien, ils furent, par ordre du juge Valérien, décapités en ce jour, que l'on choisit plus tard pour célébrer leur fête avec celle de leurs dix autres Frères martyrs, dont l'anniversaire a été mentionné en leurs jour respectifs. Dans la suite, les corps de ces douze Frères furent transférés à Bénévent, où il sont conservés avec honneur.

    En Palestine, les saints Josué et Gédéon.

    A Jérusalem, sainte Anne la Prophétesse, dont le récit évangélique atteste la sainteté.

    A Capoue, saint Prisque évêque. Il fut l'un de ces prêtres, qui, dans la persécution des Vandales, souffrirent divers tourments pour la Foi Catholique, furent ensuite placés sur un vieux navire et portés des côtes d'Afrique sur le littoral de la Campanie. De là, ils se dispersèrent en divers endroits de cette province, furent préposés au gouvernement de diverses églises et propagèrent merveilleusement la Religion Chrétienne. Les compagnons de Prisque étaient Castrence, dont l'anniversaire est au 3 des ides de février (11 février), Tammar, Rosius, Héraclius, Secondin, Adjuteur, Marc, Auguste, Elpide, Canion et Vindonius.

    image.jpgA Sens, le bienheureux Leu (ou Loup), évêque et confesseur. On raconte de lui qu'étant un jour à l'autel, en présence de son clergé, une pierre précieuse tomba du ciel dans son calice.

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    Vitrail de l'église Saint-Denys de Vaucresson (1936). A gauche : "Comment une pierre précieuse tomba du ciel dans le calice de Saint-Leu célébrant la messe." A droite : "Comment un péché que Charles Martel n'osait confesser fut miraculeusement révélé à Saint-Gilles et pardonné au Roi avouant et repentant."

  • Saint Raymond Nonnat

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    Cette estampe catalane conservée au musée de Montpellier montre saint Raymond Nonnat devant son couvent de Barcelone, tenant la palme du martyre : quoiqu’il ne fût pas techniquement martyr, il mourut des suites des mauvais traitements subis pendant les huit mois qu’il fut aux mains des barbaresques. Dans l’autre main il tient un ostensoir, en référence au miracle qui eut lieu juste avant sa mort : il avait demandé à communier mais il n’y avait pas de prêtre présent, alors on vit une procession d’anges accompagnant le Christ qui venait lui-même donner la communion au saint religieux.

    La palme et l’ostensoir sont communs dans les représentations de saint Raymond Nonnat. Le chapeau de cardinal, qu’on voit ici porté par un ange, est beaucoup plus rare. Le pape l’avait nommé cardinal lors de sa libération des musulmans. Mais Raymond mourut alors qu’il s’apprêtait à quitter Barcelone pour Rome où l’avait appelé le pape précisément pour lui remettre le chapeau.

  • Sainte Rose de Lima

    Le culte de sainte Rose de Lima a donné lieu, comme pour sainte Thérèse de Lisieux (et donc avant elle) à un déluge d’images « pieuses » plus sulpiciennes les unes que les autres. Heureusement au Pérou il y a l’école de Cuzco :

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    Sainte Rose, qui est la patronne du Pérou, se trouve aussi sur les billets de banque et les timbres. On ne sauvera que celui-ci :

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  • Décollation de saint Jean Baptiste

    Apolytikion de la fête de la « Décollation de la précieuse tête du saint et glorieux prophète, précurseur et baptiste Jean », par Konstantinos Papakonstantinou.

    Μνήμη Δικαίου μέτ' ἐγκωμίων, σοὶ δὲ ἀρκέσει ἡ μαρτυρία τοῦ Κυρίου Πρόδρομε· ἀνεδείχθης γὰρ ὄντως καὶ Προφητῶν σεβασμιώτερος, ὅτι καὶ ἐν ῥείθροις βαπτίσαι κατηξιώθης τὸν κηρυττόμενον. Ὅθεν τῆς ἀληθείας ὑπεραθλήσας, χαίρων εὐηγγελίσω καὶ τοῖς ἐν ᾍδῃ, Θεὸν φανερωθέντα ἐν σαρκί, τὸν αἴροντα τὴν ἁμαρτίαν τοῦ κόσμου, καὶ παρέχοντα ἡμῖν τὸ μέγα ἔλεος.

    La mémoire du Juste s'accompagne d'éloges, mais à toi, Précurseur, suffit le témoignage du Seigneur; vraiment tu t'es montré en effet le plus grand de tous les Prophètes; aussi tu fus digne de baptiser dans les eaux celui qu'ils avaient annoncé; c’est pourquoi, après avoir combattu pour la vérité, tu annonças jusqu'aux enfers, plein de joie, le Dieu manifesté dans la chair, qui enlève le péché du monde et nous accorde la grande miséricorde.

  • 12e dimanche après la Pentecôte

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    En ce dimanche, l'Eglise nous donne deux images de ce que Jésus a fait par son Incarnation pour l’humanité blessée, et continue de faire par son Eglise et les sacrements pour chacun de nous : il est le nouveau Moïse qui intercède pour nous auprès de son Père (offertoire), et dont le visage de gloire est gravé en traits de lumière au fond de nos âmes depuis notre baptême (épître) ; il est aussi le bon Samaritain qui guérit les blessures de nos âmes et nous conduit à l’hôtellerie qu’est son Eglise (évangile).

    Nous aussi, nous pouvons continuer ce double ministère de miséricorde auprès de tous les hommes. Mais la contemplation précède l’action : si nous voulons que Jésus brille et rayonne en ce monde à travers nous, nous devons d’abord nous remplir de Lui en prenant du temps pour Lui dans la prière comme Moïse sur la montagne.

    Missel du Barroux

  • Saint Joseph Calasanz

    Deus, qui per sanctum Joséphum Confessórem tuum, ad erudiéndam spíritu intellegéntiæ ac pietátis juventútem, novum Ecclésiæ tuæ subsídium providére dignátus es : præsta, quǽsumus ; nos, ejus exémplo et intercessióne, ita fácere et docére, ut prǽmia consequámur ætérna.

    « Seigneur qui, par le moyen de votre bienheureux confesseur Joseph, avez procuré à votre Église un secours nouveau pour former la jeunesse à la piété et à la science ; faites, par ses prières et par ses exemples, que nous aussi agissions et enseignions de manière à obtenir la céleste récompense ». Jésus a dit à ses apôtres : Euntes docete omnes gentes, baptizantes eos. Avant d’administrer les Sacrements, l’Église a donc reçu de Dieu l’autorité d’enseigner, de créer des écoles, d’élever des chaires, pour y publier la parole de la vérité, sans qu’aucune autorité humaine puisse l’en empêcher. Fidèle à cette mission de culture, l’Église, même au moyen âge, érigea, à côté des presbytères et des cathédrales, des écoles où elle maintint allumé le flambeau du savoir classique. Et après le XVIe siècle, alors que les conditions nouvelles de l’Europe n’avaient pas encore reconnu au peuple une influence plus large dans la conduite des affaires publiques, et que la connaissance des lettres était toujours le monopole des riches, ce fut aussi l’Église qui, anticipant sur l’avenir, eut à cœur, par les soins de saint Joseph Calasanz, de saint Jean-Baptiste de La Salle, etc., d’ouvrir des écoles gratuites pour les enfants du peuple.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Saint Tarcisius

    A Rome, sur la voie Appienne, saint Tharcisius acolyte. Rencontré par des païens, tandis qu'il portait le Sacrement du Corps du Christ, ceux-ci lui demandèrent ce qu'il tenait, mais il jugea indigne de livrer des perles à des pourceaux : il fut alors frappé à coups de bâton et de pierres, jusqu'à ce qu'il eût rendu l'esprit. Ces sacrilèges agresseurs l'ayant ensuite fouillé, ne trouvèrent rien du Sacrement du Christ, ni dans ses mains ni dans ses vêtements. Les Chrétiens recueillirent le corps du martyr et l'inhumèrent avec honneur dans le cimetière de Callixte.

    Ainsi parle le martyrologe, le 15 août. Mais ce jour-là on ne peut pas faire mémoire de saint Tarcisius. Sa fête est parfois indiquée le 26 août, parce que c’est le premier jour sans fête après l’Assomption. Il y reste toutefois la mémoire du pape saint Zéphyrin. Et ça tombe bien, puisque l’"Epitome libri de locis sanctorum martyrum" du VIIe siècle indique pour un tombeau de Rome : « Ibi sanctus Tarcisius et sanctus Zeferinus in uno tumulo iacent » : ici saint Tarsicius et saint Zéphyrin reposent dans un même tombeau. Et plus tard un calendrier portera : « Mense iulio die XXVI nat scorum zepherini papae et tarsicii » : Au mois de juillet (sic) jour 26, naissance au ciel des saints Zéphyrin et Tarsicius ».

    Déjà saint Damase (IVe siècle) avait composé une inscription en l’honneur de Tarcisius, indiquant la date de son martyre : 257.

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    C’est tout ce que l’on sait de saint Tarcisius. Peu à peu on a brodé sur ces indications pour forger une légende faisant du martyr un jeune homme, de plus en plus jeune, devenant même au XIXe siècle (à partir de Fabiola, du cardinal Wiseman) un enfant, devenu saint patron des enfants de chœur… Pourtant le parallèle que fait saint Damase avec saint Etienne laisse clairement entendre qu’il était diacre, fonction qui comporte notamment dans ses attributions de porter la communion aux malades, ce qui n’est pas du tout permis aux servants d’autel…

    Voici ce qu’en disait Benoît XVI le 4 août 2010 dans une allocution à des servants (« et servantes », hélas…) d’autel :

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  • Saint Louis

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    Le bon Roy n’oublia pas l’enseignement du bon cordelier, ainçois a gouverné son royaume bien et loiaument selon Dieu ; et a tousjours voulu justice estre faite et administrée, comme vous oirrez. Car de coustume, aprés ce que les sires de Neelles et le bon seigneur de Soissons, moy, et autres de ses prouches, avions esté à la messe, il failloit que nous alissions oir les pletz de la porte, que maintenant on appelle les requestes du Palais à Paris. Et quant le bon Roy estoit au matin venu du moustier, il nous envoioit querir, et nous demandoit comment tout se portoit, et s’il y avoit nul qu’on ne peust despescher sans lui. Et quant il en y avoit aucuns, nous le lui disions. Et alors les envoioit querir, et leur demandoit à quoy il tenoit qu’ilz n’avoient aggreable l’offre de ses gens ; et tantost les contentoit, et mettoit en raison et droicture : et tousjours de bonne coustume ainsi le faisoit le saint homme Roy. Maintesfois ay veu que le bon saint, aprés qu’il avoit ouy messe en esté, il se alloit esbatre au bois de Vicennes, et se seoit au pié d’un chesne, et nous faisoit seoir tous emprés lui : et tous ceulx qui avoient affaire à lui venoient à lui parler, sans ce que aucun huissier ne autre leur donnast empeschement. Et demandoit haultement de sa bouche s’il y avoit nul qui eust partie. Et quant il y en avoit aucuns, il leur disoit : « Amys, taisez-vous, et on vous delivrera l’un après l’autre. » Puis souventes-foiz appelloit monseigneur Pierre de Fontaines et monseigneur Geffroy de Villette, et leur disoit : « Delivrez-moi ces parties. » Et quant il veoit quelque chose à amender en la parolle de ceulx qui parloient pour aultrui, lui mesmes tout gracieusement de sa bouche les reprenoit. Aussi plusieurs foiz ay veu que oudit temps d’esté le bon Roy venoit au jardin de Paris, une cotte de camelot vestuë, ung surcot de tiretaine sans manches, et un mantel par dessus de sandal noir : et faisoit là estendre des tappiz pour nous seoir emprés lui, et là faisoit despescher son peuple diligemment, comme vous ay devant dit du bois de Vicennes.

    Extrait des Mémoires de Joinville.

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    Georges Rouget, 1826. Il est curieux de constater que si la scène de saint Louis rendant la justice a été très souvent représentée, aucun peintre, aucun dessinateur, n’a porté la moindre attention à ce qu’en disait le témoin oculaire Joinville…