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Liturgie - Page 85

  • 14e dimanche après la Pentecôte

    L'antienne de communion.

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    Primum quǽrite regnum Dei, et ómnia adjiciéntur vobis, dicit Dóminus.

    D’abord, cherchez le Royaume de Dieu, et tout vous sera ajouté, dit le Seigneur. Math. VI, 23.

    C’est le dernier mot de l’Évangile. Il est bien à sa place au moment de la communion. L’Église le suggère comme l’attitude à réaliser pour que le Christ Jésus puisse, par le sacrement, nous transformer en Lui et nous faire jouir des fruits de son Esprit : ce qui est à proprement parler le Royaume de Dieu en nous.

    LA MÉLODIE. - C’est une invitation très douce avec une pression délicate sur quaerite et, sur Dei, un bel élan de joie qui passe sur omnia où il se mêle à une nuance d’insouciance ou, pour mieux dire, d’abandon. On y sent l’âme libérée de tout souci et heureuse de l’être. Le dicit Dominus est une vénération très gracieuse et très aimante du Seigneur.

    Dom Ludovic Baron

    Avec deux versets du psaume 36 (curieusement cités selon la « Néo-Vulgate » sur la vidéo, seul le deuxième est différent) :

    Noli æmulari in malignantibus, neque zelaveris facientes iniquitatem.

    Ne sois pas l’émule des méchants, ne sois pas jaloux de ceux qui commettent l’iniquité.

    Spera in Domino, et fac bonitatem, et inhabita terram, et pasceris in divitiis ejus.

    Espère dans le Seigneur, et fais le bien, et habite la terre, et tu seras nourri de ses richesses.

  • Saint Nicolas de Tolentino

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    Tableau de l’église Saint Maurice de Fribourg, dans le quartier de l’Auge, commenté par Martin Nicoulin dans son livre sur l’église de l’Auge et ses saints, paroisse Saint-Maurice, 2016.

    Premier autel adossé au mur latéral sud, un tableau du célèbre Gottfried Locher, peint vers 1784 selon les spécialistes. Un homme vêtu de la coule des Augustins, avec une étoile sur le cœur, flotte entre terre et ciel. Sa main droite bénit une corbeille de pains portée par des anges. Sa gauche porte un lys blanc. Un archange en habit rouge distribue ce pain aux hommes. Appuyé sur son bâton, un vieillard essaye d’attraper un de ces merveilleux morceaux. Un autre séraphin lance une ceinture sacrée pour tirer des êtres des flammes du purgatoire. Au premier plan, une femme assise porte sur sa robe bleue un petit enfant nu et mort. Elle aussi attend un miracle. L’homme vêtu de la coule des Augustins, avec une étoile sur le cœur s’appelle Nicolas de Tolentino. Il est le premier saint sorti de l’ordre de Saint-Augustin. Il occupe la première place dans le cœur des moines de cette congrégation comme saint François pour les franciscains ou saint Dominique pour les dominicains.

    Sa vie est belle comme un concert de Mozart. Un petit village près d’Ancône en Italie. Un couple gémit sur sa stérilité et fait un pèlerinage à Bari auprès du grand saint Nicolas. Exaucé, il donne à leur nouveau-né le prénom de Nicolas. Très jeune, la vie monastique attire le petit Nicolas. Après une vie de bohème religieuse, celui-ci en 1279 s’installe au couvent de Tolentino chez les ermites de Saint-Augustin. Là, pendant 30 ans, il mène une vie religieuse parfaite. Il pratique le jeûne et l’abstinence, il exerce l’humilité et la charité. Dans ce monastère de la petite ville, ce moine doux prêche l’évangile et illumine les fidèles. Il est guéri d’une grave maladie en mangeant du pain trempé dans l’eau sous le sourire de la Sainte Vierge. Parce qu’il a du cœur et de la générosité, il applique aux autres ce remède merveilleux. Ce moine a une tendresse particulière pour les âmes qui souffrent au purgatoire et célèbre des messes pour leur délivrance. Avec lui, le pain se change en fleurs, des perdrix rôties reprennent leur envol. Il meurt en odeur de sainteté après avoir assisté au concert des anges en 1305.

    A Avignon, le pape Jean XXII ouvre son procès de canonisation en 1325. Exactement 664 personnes y viennent témoigner, 371 dépositions sont retenues et 300 miracles sont racontés. Ce procès de canonisation est réclamé par l’Ordre des Ermites de Saint-Augustin, un ordre encore très jeune qui se cherche un saint patron et une légitimité. Les Augustins se montrent plus fidèles à la papauté que leurs rivaux les franciscains. Mais Nicolas de Tolentino sera proclamé saint seulement en 1446. Pourquoi a-t-il fallu tant de temps ? L’Eglise est secouée par une véritable tempête. C’est le grand schisme d’Occident. Entre 1409 et 1417, trois papes règnent en même temps. L’Eglise retrouve son unité le 11 novembre 1417 à Constance où un Concile dépose l’antipape Jean XXIII et élit Martin V. Les Augustins de l’Auge ont connu ce pape puisqu’il a passé à Fribourg en 1418. Son successeur, Eugène IV est un moine augustin. Il achève l’unité de l’Eglise encore mise à mal par le concile de Bâle. Une poignée de dissidents y nomment le dernier des antipapes, un duc de Savoie, Félix qui se fait couronner dans la cathédrale de Lausanne où il abdiquera aussi quelques années plus tard. Au concile de Florence, il opère une union sans lendemain entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise orthodoxe de Constantinople. A Rome, il achève le procès de canonisation de Nicolas de Tolentino le 5 juin 1446 et le déclare saint et fixe la date de sa fête au 10 septembre. Ainsi, Nicolas de Tolentino est le premier saint de cet ordre. Un pape a dit que le plus beau miracle de saint Nicolas de Tolentino est d’avoir reconstitué l’unité de l’Eglise. Il apparaît comme un symbole de la renaissance spirituelle de l’Eglise après le grand schisme.

    Saint Nicolas de Tolentino accomplit une pluie de miracles. Il guérit les malades et ressuscite les enfants. Les fameux pains de saint Nicolas de Tolentino font des merveilles. En 1447, un incendie menace le palais Saint-Marc mais grâce au pain de saint Nicolas, Venise est préservée. En signe de reconnaissance, la Ville construit une chapelle en son honneur. A Gênes, une tempête furieuse menace de couler tous les bateaux arrimés au port. L’archevêque de la ville jette un pain et la mer se calme aussitôt. En 1526, le feu ravage une ville du diocèse de Tolède en Espagne. On y jette un pain et la catastrophe cesse. Les filles du Roi d’Espagne enferment le pain rescapé dans un reliquaire. Ce pain miraculeux guérit le prince grand électeur de Cologne encore mise à mal par le concile de Bâle.

    Chaque 10 septembre, l’Auge fête saint Nicolas de Tolentino. Accompagnés par l’orgue, les moines et les fidèles chantent les litanies en son honneur :

    « Saint Nicolas de Tolentino, priez pour nous
    Honneur des ermites de Saint Augustin, priez pour nous
    Diamant de la perfection religieuse...
    Grand ami des anges...
    Faiseur de grands miracles...
    Avocat particulier pour les âmes du purgatoire...».

    Puis l’officiant bénit les pains. A la maison, le fidèle prend ce pain trempé dans l’eau. Mais avant, il récite trois Pater noster et Ave Maria. Il termine en récitant cette oraison à Dieu, retrouvée dans un livre de la bibliothèque du couvent :

    « Nous vous prions par l’intercession et mérites de votre grand ami saint Nicolas de Tolentino que vous daigniez semblablement donner la même vertu à ce pain bénit duquel nous usons au nom de votre fidèle serviteur Nicolas afin que nous puissions obtenir votre sainte grâce et miséricorde, et être exempts en cette vie de tous maux et périls, de la peste venimeuse, maladies et autres malheurs et après cette vie des peines éternelles et du feu de l’enfer. ».

    Cette tradition a duré longtemps. En 1878, c’était le père Gachet, un boulanger de la Lenda qui avait l’honneur de cuire au four ces minuscules brioches que les Augeois nommaient les "torlentins".

  • Saint Pierre Claver

    s-l500.jpgDans le calendrier liturgique c’est aujourd’hui une férie, avec mémoire du martyr saint Gorgon. Mais « en certains lieux » c’est la fête de saint Pierre Claver, notamment en Colombie puisqu’il est le saint patron de ce pays. Jésuite né en Catalogne en 1580, Pierre Claver, qui a passé 40 ans à Carthagène auprès des esclaves africains qui arrivaient à ce port, a été canonisé en 1888 par Léon XIII qui l’a nommé patron universel des missions auprès des Noirs.  Naturellement on en fait aujourd’hui le patron des « migrants » sans Dieu et l’Osservatore romano de François est allé jusqu’à en faire le précurseur de Black Lives Matter. Ainsi va le monde dans sa dégringolade vers l’abîme. Voici un extrait d’un article de la revue jésuite Christus, qui est un résumé du procès de canonisation.

    Dès que Claver apprenait la venue d'un bateau, il était dans une telle joie qu'il disait des messes pour celui qui lui avait donné la nouvelle. Il se renseignait sur la nationalité des arrivants et trouvait des interprètes ; s'il n'y en avait plus, il en faisait rechercher en dehors de la ville. Avec le temps, il constitua un corps complet d'interprètes, environ dix-huit, plus ou moins multilingues. Il recueillait des aumônes auprès de ses dévots et, avec les interprètes, allait au marché acheter des cadeaux pour les Noirs. Puis il se rendait en barque vers les bateaux.
    Dès l'abord, au milieu des interprètes, il donnait la bienvenue aux esclaves, prenant chacun dans ses bras. Il leur disait qu'il était comme un père pour tous. Il leur assurait qu'on n'allait pas les tuer mais se servir d'eux, et que, s'ils se comportaient bien, on se comporterait également bien avec eux. Il s'étendait beaucoup là-dessus, car, comme le confirment d'abondants témoignages, on leur faisait croire chez eux qu'on les tuerait pour leur extraire de la graisse et peindre les bateaux avec leur sang. Voilà pourquoi ils arrivaient au bord du désespoir et se laissaient mourir de faim ou se jetaient à la mer. Claver leur disait que Dieu les avait amenés pour qu'ils Le connaissent et pour faire d'eux ses fils.
    Claver cherchait à savoir s'il y avait des malades graves ou des nouveau- nés en péril. Il allait vers eux, les lavait, les soulageait avec ce qu'il leur avait apporté : boissons et friandises. Puis il leur demandait s'ils avaient reçu le baptême. Si tel n'était pas le cas, au milieu des interprètes, il les préparait le mieux possible et, avec toute la solennité requise, les baptisait. Ceux qui étaient déjà baptisés, ils les instruisait. A tous, il apposait les huiles.
    C'est dans les fermes où l'on tenait les esclaves en quarantaine, en attendant qu'ils soient récupérés pour être vendus ou transférés dans le sud, que commençait l'instruction chrétienne. Claver trouvait des vêtements pour les hommes et surtout pour les femmes, car toutes étaient nues. Il mettait d'un côté les hommes et de l'autre les femmes, les malades étant à part avec le meilleur confort possible. Il faisait apporter des chaises pour qu'y prennent place ses interprètes et que cette démonstration d'autorité pousse les esclaves à devenir chrétiens. Il les instruisait avec force mimiques, en sorte qu'ils participent avec enthousiasme. Il leur faisait souvent répéter les gestes jusqu'à ce qu'ils les incorporent. Il leur montrait aussi des tableaux très schématiques, où apparaissaient des Noirs aux caractéristiques soit désirables soit repoussantes, selon ce qu'il voulait inculquer. Il passait du groupe à l'individu.
    Ces instructions, ils les répétait plusieurs jours de suite, de façon très personnelle, expliquant ce qu'est la foi et comment faire des actes de foi. Il encourageait aussi les Noirs à espérer voir Dieu au ciel ; il leur parlait « avec des mots si ardents et de si vives explications qu'on aurait dit qu'il enflammait les esprits et brûlait leurs âmes avec les sûres espérances de la gloire qu'ils devaient atteindre au moyen du baptême ».
    Ensuite, il les portait à faire des actes d'amour au nom de Dieu et leur disait aussi « comment par Dieu et par son amour on devait beaucoup s'aimer les uns les autres en éprouvant pour tout prochain et compagnon la même affection qu'on avait pour soi-même ». Et il donnait des exemples très concrets pour mieux partager le repas, bannir les inimitiés qu'ils avaient conçues dans leur terre d'origine ou celles surgies durant le voyage, renoncer aux vengeances. Il demandait que ceux qui avaient été ennemis se pardonnent et s'embrassent, « se traitant comme des frères et des enfants de Dieu ». Il concluait en disant que dans la charité se trouvait le résumé de toute la loi des chrétiens. La cérémonie du baptême devait être la plus solennelle et agréable possible, mais aussi la plus imagée et personnalisée. D'où le tableau du Noir non baptisé en enfer et du beau Noir lavé par l'eau du baptême provenant du sang du Christ en croix. D'où les questions auxquelles chacun devait répondre s'il voulait être baptisé : « De qui est cette eau ? De Dieu. » « De qui restera-t-il enfant s'il la reçoit ? De Dieu. » « Où ira-t-il avec cette eau ? Au ciel. » « Tout enflammé de l'amour de Dieu — dit un des interprètes noirs —, il les baptisait en versant l'eau sur leur tête avec un pichet en verre. Aussitôt, il ordonnait qu'on leur mît au cou une médaille de plomb présentant Jésus d'un côté et Marie de l'autre. Après les avoir tous baptisés, il se mettait à genoux face à l'autel et restait en prière un long moment : il rendait grâces à Dieu pour la faveur qu'il lui avait faite d'avoir voulu se servir de lui comme d'un instrument afin que les infidèles reçoivent l'eau du baptême. Après les avoir tous pris dans ses bras, il les saluait en leur disant de se rappeler comment ils étaient avant de recevoir le saint baptême, car à présent ils étaient dans la grâce de Dieu, ils étaient ses enfants adoptifs et héritiers de la gloire. »
    Le jour suivant, il revenait de bon matin et leur faisait prendre conscience que, comme ils étaient enfants de Dieu, ils devaient éviter de L'offenser, mais qu'étant faibles, s'ils péchaient, ils avaient la confession comme remède. Les jours de fête, il les emmenait à la messe. « Et la mauvaise odeur était si forte que les femmes espagnoles ne pouvaient la supporter et sortaient de l'église. »

  • Nativité de la bienheureuse Vierge Marie

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    Monastère de Daphni, XIIe siècle.

    Nous célébrons la naissance de la bienheureuse Vierge Mère, de qui la Vie de tous a pris naissance. Aujourd’hui est née la Vierge de qui le Salut de tous a voulu naître, afin de donner à ceux qui étaient nés pour la mort, le pouvoir de naître pour la vie. Aujourd’hui est née la nouvelle mère qui a détruit la malédiction de la première mère, afin que, par elle, la bénédiction devienne la possession et l’héritage de ceux qui, par l’autre, étaient nés condamnés d’avance à la malédiction éternelle. Oui, une mère nouvelle, qui a apporté la rénovation à ses fils en leur vieillesse, et qui a guéri le mal de la vétusté qui leur est innée et de celle qu’ils lui ont surajoutée. Oui, une mère nouvelle, qui enfante par un prodige si nouveau qu’elle enfante et demeure vierge ; et elle enfante Celui qui a créé toutes choses, et en elles, sa Mère elle-même.

    Guerric d’Igny

    Natalem beatissimae Virginis matris celebramus, de qua Vita omnium accepit natalem. Nata est hodie Virgo, de qua Salus omnium voluit nasci, ut natis ad mortem, daret ad vitam posse renasci. Nata est hodie Mater nova, quae primae matris maledictionem dissolvit; ut per istam benedictionem haereditate possideant, qui per illam sub praejudicio maledicti aeterni fuerant nati. Prorsus nova mater, quae novitatem attulit filiis inveteratis, vitiumque sanavit tam ingenitae, quam superadditae vetustatis. Prorsus nova mater, quae tam novo miraculo parit, ut pariat, et virgo sit; ipsumque pariat, qui omnia matremque ipsam inter omnia creavit. Mirabilis quidem novitas fecundae virginitatis, sed longe mirabilior novitas editae prolis. Nulli enim incredibile jam erit Virginem permansisse quae peperit, qui Deum agnoverit esse qui natus fuit. Nullatenus siquidem cum injuria maternae nasceretur integritatis, qui etiam corrupta redintegrare consuevit: nec veritas assumpti corporis potentiae praejudicavit Creatoris, quominus servaret sibi, quod pluribus dedit creaturis. Multas nempe creaturas invenies nasci sine corruptione gignentium, et quadam voce sua Creatori super inviolabili partu suo perhibere testimonium.

  • Avant-fête de la Nativité de la Mère de Dieu

    La Nativité de la Mère de Dieu est la première des 12 grandes fêtes du calendrier byzantin (qui commence le 1er septembre). Elle est donc précédée d’une vigile, ou avant-fête. Voici les stichères des vêpres :

    Sur le monde se sont levés les rayons spirituels de l'allégresse universelle, annonçant le Soleil de gloire, le Christ notre Dieu, en ta naissance, Immaculée, car tu es en vérité la médiatrice de la grâce et de la joie.

    Ô Vierge immaculée, la gloire de ton avant-fête, en ce jour, à tous les peuples annonce déjà par avance les bienfaits de ta faveur; dès maintenant tu leur procures la joie, toi la cause de notre allégresse à venir, et la jouissance des délices de Dieu.

    La pure Mère de Dieu, la Vierge qu'il choisit pour séjour, la gloire des Prophètes, la fille de David, naît en ce jour de Joachim et d'Anne, chastement, pour détourner, par son enfantement, la malédiction qui nous fut transmise par Adam.

  • Saint Zacharie

    In Palæstína sancti Zacharíæ Prophétæ, qui, de Chaldǽa senex in pátriam revérsus, ibíque defúnctus, juxta Aggǽum Prophétam cónditus jacet.

    En Palestine, le prophète saint Zacharie qui, dans sa vieillesse, retourna de Chaldée en son pays ; y étant décédé, il fut enseveli et placé auprès du prophète Aggée.

    Ainsi commence le martyrologe de ce jour. Mais comme la liturgie latine ne célèbre pas les fêtes des prophètes, ce jour est une férie.

    Le prophète Zacharie est célébré le 8 février dans la liturgie byzantine. Toutefois c’est en compagnie du mégalomartyr Théodore le Stratilate (chef des armées), qui ne laisse en fait que peu de place à Zacharie.

    L’apolykion est tout simple, et c’est celui du commun des prophètes :

    Célébrant, Seigneur, la mémoire de ton prophète Zacharie, par ses prières, nous t'en supplions, sauve nos âmes.

    Il a aussi notamment un doxastikon après la troisième ode des matines :

    Admirable Zacharie, tu as vu passer les chars guidés par la main du Dieu de l'univers : ce sont les Serviteurs incorporels, avec lesquels tu exultes, Prophète digne de nos chants ; intercède pour que soient dirigés sur la voie de la connaissance de Dieu les fidèles qui célèbrent ta mémoire sacrée.

  • Saint Laurent Justinien

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    (Gentile Bellini, 1500, Philadelphie)

    Extrait du chapitre II de son "Traité de la spirituelle et chaste alliance du Verbe avec l'âme" (traduction Templier 1858).

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  • 13e dimanche après la Pentecôte

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    Fin du 27e sermon des « sermons divers » de saint Bernard.

    Vous voyez donc que tous ceux qui se trouvent guéris de la lèpre du monde, je veux dire des désordres manifestes, ne profitent point, pour cela, de leur guérison. Plusieurs, en effet, sont secrètement atteints d'un ulcère pire que la lèpre, d'autant plus dangereux qu'il est plus intérieur. Aussi est-ce avec bien de la raison que le Sauveur du monde demande, dans l'Évangile, où sont les neuf autres lépreux, car le salut est bien loin des pécheurs (Luc XVII, 17). C'est ainsi qu'après son péché, il demande au premier homme où il est (Gen. III, 9), et que, au jugement dernier, il déclarera ouvertement qu'il ne connaît point les ouvriers d'iniquité (Luc. XIII, 27), puisque nous lisons dans le Psalmiste : "Le Seigneur connaît la voie des justes, la voie des impies périra (Psal. I, 6)."

    Mais ce n'est pas non plus sans cause que c'est au nombre de neuf que se trouvent ceux qui ne reviennent point au Sauveur, ce nombre est, en effet, composé des deux autres nombres, quatre et cinq. Le mélange des sensualités corporelles et de la tradition évangélique, ne saurait être bon ; or, il se produit, quand nous voulons allier ensemble la soumission aux quatre Évangiles, et la satisfaction des cinq sens du corps.

    Mais heureux le Samaritain qui reconnut qu'il ne possédait rien qu'il ne l'eût reçu (Luc XVII, 15) ; aussi conserva-t-il le dépôt qui lui avait été confié, et revint-il vers le Seigneur, en lui rendant grâces. Heureux celui qui, à chaque don de la grâce, revient à celui en qui se trouve la plénitude de toutes les grâces, car si nous nous montrons reconnaissants à son égard pour tout ce que nous en avons reçu, nous préparons la place en nous à la grâce, et nous nous rendons dignes de la recevoir en plus grande abondance. Il n'y a, en effet, que notre ingratitude qui arrête nos progrès après notre conversion, attendu que le donateur, regardant comme perdu tout ce que l'ingrat a reçu, se tient, par la suite, sur ses gardes, de peur de perdre, d'autant plus qu'il lui donnerait davantage. Heureux donc celui qui se regarde comme un étranger, et qui rend de très-grandes actions de grâces, même pour les moindres bienfaits, dans la pensée que tout ce qui se donne à un étranger et à un inconnu est un don purement gratuit.

    Que nous sommes au contraire malheureux et misérables, lorsque, après nous être regardés dès le principe comme des étrangers, et nous être montrés d'abord assez timorés, assez humbles et assez dévots, nous oublions ensuite si facilement combien était gratuit ce que nous avons reçu, et nous présumons à tort, en quelque sorte, de l'amitié de Dieu, sans remarquer que nous nous rendons dignes de nous entendre dire que "les ennemis du Seigneur sont les gens mêmes de sa maison (Psal. LIV, 13)". Nous l'offensons plus facilement alors, comme si nous ne savions pas que nos fautes seront bien plus sévèrement jugées, selon ce que nous lisons dans le Psalmiste : "Si ce fût mon ennemi qui m'eût chargé de malédictions, je l'aurais certainement supporté (Psal. LIII, 13)."

    Je vous en prie donc, mes frères, humilions-nous de plus en plus sous la main puissante de Dieu (I Petr 5,6), et faisons en sorte de nous tenir éloignés du vice si grand et si affreux de l'ingratitude. Tenons-nous avec une entière dévotion dans l'action de grâces, et nous nous concilierons la grâce de notre Dieu qui seule peut sauver nos âmes. Montrons notre reconnaissance, non pas seulement en paroles et du bout des lèvres, mais par les œuvres et en vérité, attendu que ce n'est pas le mot, mais l'acte de la reconnaissance qu'exige de nous Celui qui nous donne la grâce, le Seigneur notre Dieu qui est béni dans tous les siècles. Ainsi soit-il.

    (Traduction Charpentier, 1866)

  • Saint Pie X

    Troisième partie du discours de Pie XII lors de la canonisation de Pie X.

    Pius_X,_by_Ernest_Walter_Histed_(retouched)-1.jpgLa sainteté, qui se révèle comme inspiratrice et comme guide des entreprises de Pie X que Nous venons de rappeler, brille encore plus immédiatement dans ses actions quotidiennes. C'est en lui-même d'abord qu'il réalisa, avant de le réaliser dans les autres, le programme qu'il s'était fixé : tout rassembler, tout ramener à l'unité dans le Christ. Comme humble curé, comme évêque, comme Souverain Pontife, il fut toujours persuadé que la sainteté à laquelle Dieu le destinait était la sainteté sacerdotale. Quelle sainteté peut en effet plaire davantage à Dieu de la part d'un prêtre de la Loi nouvelle, sinon celle qui convient à un représentant du Prêtre Suprême et Eternel, Jésus-Christ, Lui qui laissa à l'Eglise le souvenir continuel, le renouvellement perpétuel du sacrifice de la Croix dans la Sainte Messe, jusqu'à ce qu'il vienne pour le jugement final ; Lui qui par le sacrement de l'Eucharistie se donna Lui-même en nourriture aux âmes : « Qui mange de ce pain vivra éternellement » ?

    Prêtre avant tout dans le ministère eucharistique, voilà le portrait le plus fidèle du saint Pie X. Servir comme prêtre le mystère de l'Eucharistie et accomplir le commandement du Seigneur : « Faites ceci en mémoire de moi », ce fut sa vie. Du jour de son ordination, jusqu'à sa mort comme Pontife, il ne connut pas d'autre sentier possible pour arriver à l'amour héroïque de Dieu et pour payer généreusement de retour le Rédempteur du monde qui par le moyen de l'Eucharistie « a épanché en quelque sorte les richesses de son amour divin pour les hommes ». Une des preuves les plus significatives de sa conscience sacerdotale fut l'ardeur avec laquelle il s'efforça de renouveler la dignité du culte et spécialement de vaincre les préjugés d'une pratique erronée, en promouvant résolument la fréquentation même quotidienne de la table du Seigneur par les fidèles, et en y conduisant sans hésiter les enfants, qu'il souleva en quelque sorte dans ses bras pour les offrir aux embrassements du Dieu caché sur les autels ; par là l'Epouse du Christ vit s'épanouir un nouveau printemps de vie eucharistique.

    Grâce à la vision profonde qu'il avait de l'Eglise comme société, Pie X reconnut dans l'Eucharistie le pouvoir d'alimenter substantiellement sa vie intime et de l'élever bien haut au-dessus de toutes les autres associations humaines. L'Eucharistie seule, en qui Dieu se donne à l'homme, peut fonder une vie de société digne de ses membres, cimentée par l'amour avant de l'être par l'autorité, riche en œuvres et tendant au perfectionnement des individus, c'est-à-dire « une vie cachée en Dieu avec le Christ ».

    Exemple providentiel pour le monde moderne dans lequel la société terrestre devenue toujours plus une sorte d'énigme à elle-même cherche avec anxiété une solution pour se redonner une âme ! Qu'il regarde donc comme un modèle l'Eglise réunie autour de ses autels. Là, dans le mystère eucharistique, l'homme découvre et reconnaît réellement son passé, son présent et son avenir comme une unité dans le Christ. Conscient et fort de cette solidarité avec le Christ et avec ses propres frères, chaque membre de l'une et de l'autre société, celle de la terre et celle du monde surnaturel, sera en état de puiser à l'autel la vie intérieure de dignité personnelle et de valeur personnelle, qui est actuellement sur le point d'être submergée par le caractère technique et l'organisation excessive de toute l'existence, du travail et même des loisirs. Dans l'Eglise seule, semble répéter le Saint Pontife, et par elle dans l'Eucharistie, qui est « une vie cachée avec le Christ en Dieu », se trouvent le secret et la source de rénovation de la vie sociale.

    De là vient la grave responsabilité de ceux à qui il incombe en tant que ministres de l'autel, d'ouvrir aux âmes la source salvifique de l'Eucharistie. En vérité, l'action que peut déployer un prêtre pour le salut du monde moderne revêt de multiples formes, mais l'une d'elles est sans aucun doute la plus digne, la plus efficace et la plus durable dans ses effets : se faire dispensateur de l'Eucharistie après s'en être soi-même abondamment nourri. Son œuvre ne serait plus sacerdotale si, fût-ce même par zèle des âmes, il faisait passer au second rang sa vocation eucharistique. Que les prêtres conforment leurs pensées à la sagesse inspirée de Pie X et orientent avec confiance dans la lumière de l'Eucharistie toute leur activité personnelle et apostolique. De même, que les religieux et les religieuses, qui vivent avec Jésus sous le même toit et se nourrissent chaque jour de sa chair, considèrent comme une règle sûre ce que le saint Pontife déclare dans une circonstance importante, à savoir que les liens qui les unissent à Dieu par le moyen des vœux et de la vie communautaire ne doivent être sacrifiés à aucun service du prochain, si légitime soit-il.

    L'âme doit plonger ses racines dans l'Eucharistie pour en tirer la sève surnaturelle de la vie intérieure, qui n'est pas seulement un bien fondamental des cœurs consacrés au Seigneur, mais aussi une nécessité pour tout chrétien, car Dieu l'appelle à faire son salut. Sans la vie intérieure, toute activité, si précieuse soit-elle, se dévalue en action presque mécanique, et ne peut avoir l'efficacité propre d'une opération vitale.

    Eucharistie et vie intérieure : voici la prédication suprême et la plus générale que Pie X adresse en cette heure, du sommet de la gloire, à toutes les âmes. En tant qu'apôtre de la vie intérieure il se situe, à l'âge de la machine, de la technique, de l'organisation, comme le saint et le guide des hommes d'aujourd'hui.

  • Obsession

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    Nouvelle attaque du pape contre la liturgie traditionnelle. La bonne nouvelle c’est que ces attaques à répétition montrent qu’il se heurte à une certaine résistance.

    Son petit soldat Arthur Roche, qu’il a fait préfet de la Congrégation pour le culte divin et qu’il vient de créer cardinal, s’est répandu en interviews à cette occasion. Il a dit notamment que la nouvelle messe faisait partie d’une réforme nécessaire et que toute opposition signifiait que les opposants risquaient devenir « plus protestants que catholiques ». Il a expliqué que pendant la réforme protestante les martyrs catholiques souffraient pour « deux choses : pour la messe, et par fidélité au Siège de Pierre, par fidélité au pape ». La messe est un « point d’unité » avec le pape. « Si vous prenez cela au sérieux, alors cela soulève pour nous tous un examen de conscience sur la façon dont nous considérons cela : Est-ce vraiment quelque chose que nous prenons au sérieux, ou essayons-nous de créer une autre église ? Essayons-nous d'être protestants au lieu d'être catholiques ? »

    Réponse: Ga-bu-zo-meu.

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