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Мученицы Tвои, Господи,во страданиих своих венцы прияша нетленныя от Тебе, Бога нашего: имуще бо крепость Tвою, мучителей низложиша, сокрушиша и демонов немощныя дерзости. Tех молитвами спаси души нaша.
Tes Martyrs, Seigneur, pour le combat qu’ils ont mené ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité ; animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; par leurs prières sauve nos âmes.
Cet apolytikion est chanté ici pour la fête de saint Eustache et sa famille. Mais c’est en fait l’apolytikion du commun des martyrs.
Icône grecque du XVIIIe siècle, Makrinitsa, musée byzantin.
Tu as été, saint Janvier, un pontife qui selon les règles a combattu, un athlète de pontificale dignité, toi qui, avec le sang non d'un autre, mais le tien, dans le ciel lui-même t'es introduit, là où Jésus fut de tous le précurseur: sans cesse tu l'y vois, Père saint, percevant ce que les Anges eux-mêmes peuvent contempler.
Dépouillé de ta peau et jeté dans le feu, livré aux bêtes et remis en prison, par divine puissance tu restas, sans te laisser abattre, de nombreux jours; selon les règles tu menas à bonne fin tes combats de lutteur, Pontife thaumaturge, compagnon des Anges incorporels.
Vénérons d'un même chœur Didier, Procule, Sossius, Eutychius, Akoution et l'illustre Janvier comme ministres sacrés, porteurs de couronne et témoins du Christ, citoyens de la sainte cité et véritables intercesseurs pour ceux qui les disent bienheureux.
L’évangile qui relate la résurrection du fils unique de la veuve de Naïm est riche d’un double profit : nous croyons que la divine miséricorde est vite fléchie par les lamentations d’une mère veuve, surtout quand elle est brisée par la souffrance et par la mort d’un fils unique, veuve à qui cependant la foule en deuil restitue les avantages de la maternité ; d’autre part, cette veuve entourée par la foule nous semble plus qu’une femme : elle a mérité d’obtenir par ses larmes la résurrection de l’adolescent, son fils unique. C’est que la sainte Eglise rappelle à la vie, du cortège funèbre et des extrémités du tombeau, le peuple plus jeune, eu égard à ses larmes ; et il lui est interdit de pleurer celui à qui est réservé la résurrection.
Or, ce mort était porté au tombeau, dans un cercueil, par les quatre éléments de la matière ; mais il avait l’espérance de la résurrection puisqu’il était porté sur le bois ; celui-ci, il est vrai, ne nous a pas servi tout d’abord, mais, une fois que Jésus l’eut touché, il commença à nous procurer la vie : c’était un signe que le salut se répandrait sur le peuple par le gibet de la Croix. Ayant donc entendu la Parole de Dieu, les lugubres porteurs de ce deuil s’arrêtèrent, alors qu’ils entraînaient le corps humain dans le courant mortel de sa nature matérielle. N’est-ce pas cela et ne sommes-nous pas étendus sans vie comme dans un cercueil, instrument des derniers devoirs, lorsque le feu d’une convoitise sans mesure nous consume, ou que l’humeur froide nous envahit, ou qu’une certaine indolence habituelle du corps émousse la vigueur de l’âme, ou que notre esprit, vide de la pure lumière, repaît notre intelligence de brouillards épais ? Tels sont les porteurs pour nos obsèques.
Mais bien que les derniers symptômes de la mort aient fait disparaître tout espoir de vie, et que les corps des trépassés gisent auprès du tombeau, pourtant, à la Parole de Dieu, les cadavres prêts à périr se relèvent, la parole revient, le fils est rendu à sa mère, rappelé du tombeau, arraché au sépulcre. Quel est ce tombeau, le vôtre, sinon les mauvaises mœurs ? Votre tombeau est le manque de foi, votre sépulcre est cette gorge – car « leur gorge est un sépulcre béant » (psaume 5) - qui profère des paroles de mort. C’est le sépulcre dont le Christ vous délivre ; de ce tombeau, vous ressusciterez si vous écoutez la Parole de Dieu. Mêmes s’il y a péché grave, que vous ne puissiez laver vous-même par les larmes de votre repentir, que pour vous pleure cette mère, l’Eglise, qui intervient pour chacun de ses fils comme une mère veuve pour des fils uniques ; car elle compatit, par une souffrance spirituelle qui lui est naturelle, lorsqu’elle voit ses enfants poussés vers la mort par des vices funestes. Nous sommes les entrailles de ses entrailles, car il existe aussi des entrailles spirituelles : Paul les avait, lui qui disait : « Oui, frère, donne-moi cette joie dans le Seigneur : rassasie mes entrailles dans le Christ » (Philémon 20). Nous sommes donc les entrailles de l’Eglise, parce que nous sommes membres de son corps, faits de sa chair et de ses os. Qu’elle pleure donc, la tendre mère, et que la foule l’assiste. Alors, vous vous relèverez de la mort, alors vous serez délivrez du sépulcre, les ministres de votre mort s’arrêteront, vous vous mettrez à dire des paroles de vie ; tous craindront, car pas l’exemple d’un seul beaucoup seront redressés ; et, de plus, ils loueront Dieu de nous avoir accordé de tels remèdes pour éviter la mort.
Saint Ambroise, Sur l'Evangile de St Luc (V, 89-92), traduction dom Gabriel Tissot (Sources chrétiennes).
Cum in sua æstimatióne tam húmilis esset María, nihilóminus et in promissiónis credulitáte magnánimis,ut quæ nihil áliud quam exíguam sese reputábat ancíllam, ad incomprehensíbile hoc mystérium nullátenus se dubitáret eléctam, et veram Dei et hóminis Genetrícem créderet mox futúram. Agit hoc nimírum in córdibus electórum grátiæ prærogatíva divínæ, ut eos nec humílitas pusillánimes fáciat, nec magnanímitas arrogántes: magis autem cooperéntur sibi, ut non solum nulla ex magnanimitáte subíntret elátio, sed hinc máxime provehátur humílitas: ut inveniántur eo ámplius timoráti, et largitóri múnerum non ingráti, ac vicíssim ex occasióne humilitátis pusillanímitas nulla subrépat; sed quo minus de sua quisque vel in mínimis præsúmere consuévit, eo ámplius étiam in magnis quibúsque de divína virtúte confídat.
Marie, si humble soit-elle dans sa propre estime, est néanmoins magnanime dans sa foi en la promesse, elle ne se tient pour rien d’autre qu’une petite servante, mais elle ne doute nullement qu’elle soit choisie pour ce mystère incompréhensible, et elle croit qu’elle sera bientôt la véritable mère de l’Homme-Dieu. C’est en effet ainsi qu’agit, dans les cœurs des élus, le privilège de la grâce divine : l’humilité ne les rend pas peureux, ni la grandeur arrogants. Bien plus, ces vertus travaillent de concert, non seulement pour écarter tout élèvement dans la grandeur, mais surtout pour y promouvoir l’humilité. Ainsi, par là, les élus se trouvent à la fois plus remplis de crainte et de reconnaissance envers le donateur des grâces, et, d’autre part, aucune pusillanimité ne s’insinue en eux sous prétexte d’humilité. Que l’on se confie donc d’autant plus en la force divine dans les grandes choses, que l’on a moins l’habitude de présumer de soi, même dans les petites !
Saint Bernard, sermon pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption, 13, lecture des matines.
La messe de ce jour est du commun des martyrs. L’épitre est le passage du livre de la Sagesse sur les martyrs qui ont paru mourir dans les souffrances mais qui sont aujourd’hui dans la paix et qui brilleront aux yeux des hommes au temps du jugement :
Fulgébunt justi, et tamquam scintíllæ in arundinéto discúrrent.
Les justes brilleront, et comme des étincelles dans les roseaux courront de tout côté.
Voici la traduction selon la « Bible de la liturgie », que François a imposé même à ceux qui veulent garder la liturgie traditionnelle (et qui ne la gardent donc plus de ce point de vue) :
Au temps de sa visite, ils resplendiront : comme l’étincelle qui court sur la paille, ils avancent.
Comme d’habitude, c’est une traduction du grec, et non du texte de la liturgie latine. Une traduction qui pourrait être celle d’un logiciel de traduction automatique de grec ancien classique, alors que le grec biblique n’est pas du grec ancien classique. Et l’on impose un texte absurde, aussi absurde que la vieille plaisanterie : « la vodka est bonne mais la viande est avariée » traduisant « Spiritus quidem promptus est, caro autem infirma ».
Personne n’a jamais vu une étincelle qui court sur la paille. Une étincelle enflamme la paille, elle n’a pas le temps de courir. En outre, le mot calami, qui a donné chaume en français, veut dire d’abord « chaume ». Mais on n’a jamais vu d’étincelle courir à travers le chaume.
Certes, c’est le mot grec masculin calamos qui veut dire roseau, et non le féminin calami. Mais il n’est pas rare de voir l’un pris pour l’autre, et déjà en grec ancien classique (Bailly donne l’exemple de Xénophon). Le traducteur latin a compris que le sens imposait les roseaux. Car le texte nous donne cette belle image poétique qui a toujours illuminé la liturgie des martyrs (elle se trouve aussi, deux fois, dans l’office) : les âmes des justes, devenues pure lumière, scintilleront comme des feux follets qui parcourent vivement les roseaux des marais de ci de là en toute liberté.
Quelle tristesse d’avoir détruit cette image.
*
L’évangile est le passage de saint Luc qui se termine ainsi :
In patientia vestra possidebitis animas vestras.
C’est dans (par) votre patience que vous posséderez vos âmes.
La « Bible de la liturgie » impose :
C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.
On pourrait penser que c’est encore une traduction automatique du grec, mais non. Car si on peut interpréter psychas par vies ou par âmes, le verbe ktaomai veut dire acquérir (des biens) et surtout posséder, au sens le plus littéral d’être propriétaire. Le Christ ne nous donne pas une recette pour garder la vie dans les persécutions, mais pour posséder nos âmes, pour obtenir la maîtrise de notre âme : c’est en exerçant assidument la vertu de patience qu’on peut devenir maître de son âme, pacifier son âme. Patience qui vient de Dieu, comme le souligne saint Augustin (sermon 335 des martyrs) en citant le psaume 61 : ab ipso patientia mea : c’est de Lui que provient ma patience. Jésus dit : Dans votre patience que je vous donnerai, vous posséderez vos âmes.
C’est ainsi que le texte a toujours été compris, comme en témoigne même sur le plan profane le Trésor de la langue française de Jean Nicot (1606) : « Posséder son âme en paix, expression tirée de l'Écriture : elle est du style simple, comme du style soutenu. Posséder son âme ne se dit que dans la traduction de ce passage : In patientiâ vestrâ possidebitis animas vestras. »
Extrait du début de l’exposé de saint Cyprien sur l’oraison dominicale.
Lorsque nous prions, que notre voix soit réglée par la décence et le respect. Souvenons-nous que nous sommes en présence de Dieu et que nous devons plaire à ses regards divins par l’attitude de notre corps et le calme de notre parole. L’insensé pousse de grands cris; l’homme respectueux prie avec modestie.
Le Seigneur nous ordonne de prier en secret, dans des lieux solitaires et reculés, même dans nos chambres. C’est là ce qui convient le mieux à la foi. Nous savons, en effet, que Dieu est présent partout, qu’il voit et entend tous ses enfants, qu’il remplit de sa majesté les retraites les plus secrètes, selon cette parole : Je suis avec vous, ne me cherchez pas au loin (Jér., XXIII). Quand l’homme se cacherait au centre de la terre, dit encore le Seigneur, est-ce que je ne le verrais pas ? est-ce que je ne remplis pas et la terre et le ciel ? Et plus loin : Les yeux du Seigneur regardent partout les bons et les méchants (Prov., XV).
Quand nous nous réunissons pour offrir avec le prêtre le divin sacrifice, prions avec recueillement. Gardons-nous bien de jeter à tous les vents des paroles sans suite et de formuler tumultueusement une demande dont la modestie doit faire tout le prix. Dieu n’écoute pas la voix, mais le cœur. Il n’est pas nécessaire de l’avertir par des cris, puisqu’il connaît les pensées des hommes. Nous en avons une preuve dans cette parole du Seigneur : Que pensez-vous de mauvais dans vos cœurs (Luc, XV) ? Et dans l’Apocalypse : Toutes les Églises sauront que c’est moi qui sonde les cœurs et les reins (Ap., II).
Anne, dont nous trouvons l’histoire au premier livre des Rois, se soumit à cette règle, et en cela elle fut une figure de l’Eglise. Elle n’adressait pas au Seigneur des paroles bruyantes, mais, recueillie en elle-même, elle priait silencieusement et avec modestie. Sa prière était cachée, mais sa foi manifeste ; elle parlait, non avec la voix, mais avec le cœur. Elle savait bien que Dieu entend des vœux ainsi formulés ; aussi, grâce à la foi qui l’animait, elle obtint l’objet de sa demande. C’est ce que nous apprend l’Écriture : Elle parlait dans son cœur et ses lèvres remuaient; mais sa voix n’était pas entendue; et le Seigneur l’exauça (I Reg., I). Nous lisons de même dans les psaumes : Priez du fond du cœur, priez sur votre couche et livrez, votre âme à la componction (Ps. IV). L’Esprit-Saint nous donne le même précepte par la bouche de Jérémie : C’est par la pensée que vous devez adorer le Seigneur.
La Croix exaltée invite l'entière création à chanter la Passion immaculée de celui qui y fut élevé ; sur elle en effet il mit à mort notre meurtrier, ressuscita les morts et leur rendit la première beauté pour en faire les citoyens de la céleste patrie, dans sa miséricorde et son extrême bonté ; aussi dans l'allégresse exaltons le nom du Seigneur et magnifions sa condescendance infinie.
Αἰνεῖτε τὸν Κύριον πάντα τὰ ἔθνη, ἐπαινέσατε αὐτόν, πάντες οἱ λαοί. Louez le Seigneur toutes les nations, louez-le tous les peuples. (Psaume 116)
Etendant les mains vers le ciel et faisant fuir Amalec le tyran, Moïse te préfigura, précieuse Croix, fierté des croyants et soutien des Martyrs, ornement des Apôtres, salut des Justes et de tous les Saints ; aussi, à la vue de ton exaltation, se réjouit l'entière création en cette fête glorifiant le Christ qui dans son extrême bonté grâce à toi réunit ce qui était divisé.
Ὅτι ἐκραταιώθη τὸ ἔλεος αὐτοῦ ἐφ' ἡμᾶς, καὶ ἡ ἀλήθεια τοῦ Κυρίου μένει εἰς τὸν αἰῶνα. Car sa miséricorde est affermie sur nous, et la vérité du Seigneur demeure dans l'éternité. (Psaume 116)
Ô vénérable Croix, toi qu'entourent les chœurs des Anges dans la joie, en ce jour exaltée, tu relèves divinement tous ceux que la nourriture dérobée fit chasser du Paradis et précipiter dans la mort; aussi, t'embrassant de cœur et de lèvres, fidèlement nous puisons en toi la sanctification et nous chantons: Exaltez le Christ, le Dieu de suprême bonté, et prosternez-vous devant l'escabeau de ses pieds.
Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι, καὶ νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Venez, tous les peuples, prosternons-nous devant le bois béni par lequel nous vint l'éternelle justice ; car celui qui par le bois séduisit notre premier Père Adam s'est laissé prendre au piège de la Croix ; en quelle immense chute est entraîné celui qui imposa sa tyrannie au roi de la création ! Dieu lui-même par son sang efface le venin du serpent, et la malédiction d'une juste condamnation est annulée par l'injuste jugement qui condamne l'innocent ; c'est par le Bois que le bois devait être guéri et c'est par la Passion de l'Impassible que devaient être détruites les souffrances de celui qui avait été condamné à cause d'un arbre. Gloire à ton œuvre de salut : par elle, ô Christ Roi, tu as sauvé l'univers dans ta divine bonté et ton amour pour les hommes.
Ce jour est une férie, sans mémoire liturgique. Pourtant le premier saint du martyrologe attire l’attention :
A Alexandrie, l'anniversaire du bienheureux Philippe, père de la vierge sainte Eugénie. Après avoir renoncé à la dignité de Préfet d'Egypte, il reçut la grâce du baptême, et le préfet Térence, son successeur, le fit égorger pendant qu'il était en prière.
La liturgie byzantine est quant à elle très occupée : « Mémoire de la dédicace de l’église de la Résurrection [l’Anastasis, édifiée sur le tombeau du Christ], avant-fête de l’Exaltation de la Croix et mémoire du saint hiéromartyr Corneille le Centurion ».
La conversion de Corneille, centurion de la cohorte italique en Palestine, occupe un chapitre entier (10) des Actes des apôtres, parce que, comme le dit la liturgie des matines (ode 7) :
Tu fus, Corneille, les prémices des nations, car le premier tu reçus le baptême saint et la grâce de l'Esprit à l'instar des Apôtres divins.
On trouve mention de Corneille dans le martyrologe romain au 2 février, mais comme c’est la fête de la Purification, elle passe inaperçue :
A Césarée de Palestine, saint Corneille le Centurion. Il fut baptisé par le bienheureux apôtre Pierre et élevé par lui à la dignité d'évêque de cette ville.
Les stichères des vêpres byzantines en disent davantage :
Ayant agréé tes œuvres de bien et tes prières montant vers Dieu, admirable Corneille, le Christ t'envoie un Ange saint, t'illuminant tout entier, et le Coryphée des Apôtres [saint Pierre], depuis Joppé, pour te renouveler par l'eau et l'Esprit Saint, toi et toute ta maison, en t'initiant au bien suprême par la grâce de l'Esprit.
Revêtu du sacerdoce par l'onction, tu parcourus le monde pour prêcher l'annonce du salut aux nations, extirpant les ronces de l'erreur et plantant dans les âmes le plus sûr des enseignements ; aussi, dans l'allégresse nous te disons bienheureux, comme Pontife inspiré et comme invincible Martyr.
Suivant l'exemple de ta bonté, les ignorants se révélèrent sensés ; après ta mort, descendu par loi de nature au tombeau, bienheureux Corneille, tu en fis la source des miracles coulant à flots pour guérir les malades, les affligés et chasser les esprits pernicieux, par grâce de l'Esprit Saint, Pontife inspiré.
L’apolytikion chante de même :
Des Apôtres ayant partagé le genre de vie et sur leur trône devenu successeur, tu as trouvé dans la pratique des vertus la voie qui mène à la divine contemplation ; c'est pourquoi, dispensant fidèlement la parole de vérité, tu luttas jusqu'au sang pour la défense de la foi ; Corneille, martyr et hiérarque inspiré, intercède auprès du Christ notre Dieu, pour qu'il sauve nos âmes.
Corneille revient encore dans toutes les odes des matines. Dans la neuvième on chante ceci :
Ayant pris comme parure la tunique du salut que tissa le Christ en prenant chair, à présent dans l'allégresse tu habites le royaume d'en-haut, en toute pureté contemplant l'inégalable splendeur de l'Epoux.
Lu dans « Les vies des saints et fêtes de toute l’année, par le R.P. Ribadenéira, traduction française par M. l’Abbé E. Darras, ouvrage dédié à Monseigneur l’Evêque de Quimper », 1857. Je n’ai pas trouvé de qui est la citation.
Rapportons encore ce que disait un père du Nom si doux dont nous célébrons la fête : « O Vierge Marie, s'écriait-il, la très-sainte Trinité vous a donné un nom qui, après celui de votre Fils béni, est au-dessus de tout nom ; en l'entendant prononcer, toute créature s'agenouille au ciel, sur la terre et dans les enfers, et toute langue confesse la grâce, la gloire, la vertu de ce Nom sacré. Car après celui de Jésus, il n'y en a pas qui soit aussi puissant, et qui porte aux hommes tant de secours : il soulage ceux qui sont accablés, il guérit les infirmes, il éclaire les aveugles, il amollit les cours durs, il rend la joie à ceux qui sont tristes, il donne la force à ceux qui combattent, il nous délivre tous du joug du démon. La gloire de votre Nom, ô illustre Vierge, ne se répandit qu'à demi pendant que vous étiez encore sur la terre ; mais après votre assomption dans les cieux, elle remplit tout l'univers par la prédication des apôtres, et éclaira le monde entier. La puissance et l'excellence de votre Nom, ô bienheureuse Vierge Marie, est si grande, qu'à son invocation le ciel et la terre se réjouissent, les anges sont heureux, les démons tremblent, et tout l'enfer est troublé dans ses profondeurs. »
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En 1888 une chapelle de Saint-Pétersbourg fut frappée par la foudre et réduite en cendres. On trouva cependant une icône intacte, celle de la Mère de Dieu joie de tous ceux qui souffrent. Des pièces de monnaie du tronc voisin étaient tombées sur l'image et s'y étaient incrustées. On fit alors des icônes de "la Mère de Dieu joie de tous ceux qui souffrent, avec des pièces". En voici une qui détaille très bien les catégories de "ceux qui souffrent" et auxquels la Mère de Dieu apporte son aide, et la joie.