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Liturgie - Page 244

  • Saints Félix et Adaucte

    Le souvenir des deux martyrs remplit tout le cimetière de Commodille. Diverses épigraphes et inscriptions invoquent leur intercession en faveur des défunts, et leurs images apparaissent plusieurs fois dans la crypte sépulcrale.

    Une belle peinture du VIe siècle, sur le sépulcre d’une femme nommée Turtura, montre la défunte présentée au Divin Juge par ses deux saints avocats Félix et Adauctus. La nouveauté de la représentation consiste en ceci que le Christ-Juge siège, petit Enfant, sur les genoux de la bienheureuse Vierge, laquelle est assise, toute parée, sur un trône, telle une impératrice byzantine (Maria regina). Pour marquer sa dignité royale, elle tient à la main la mappula consulaire et appuie ses pieds sur un escabeau. A droite et à gauche du trône se tiennent Félix et Adauctus, tous deux avec la tonsure cléricale. Félix est vieux, mais la droite est laissée à Adauctus, encore que jeune et imberbe. Bien plus, il exerce le premier sa fonction d’avocat, puisqu’il pose la main sur les épaules de Turtura, pour marquer qu’il la prend sous sa protection. (Bienheureux cardinal Schuster)

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    Sous le règne des empereurs Dioclétien et Maximien, Félix fut arrêté pour avoir embrassé la religion chrétienne. On l’entraîna dans le temple de Sérapis. Là, au lieu de sacrifier, comme on voulait qu’il le fît, il cracha au visage de l’idole et aussitôt la statue d’airain tomba par terre. La même chose s’étant renouvelée dans les temples de Diane et de Mercure, on accusa Félix d’impiété et de magie, et on le tortura sur le chevalet. Pendant qu’on le conduisait sur la voie d’Ostie, à deux milles de Rome, pour être décapité, il rencontra chemin faisant, un Chrétien qui le reconnut et qui s’écria, en le voyant mener au supplice : « Moi aussi, je vis sous la même loi que lui et j’adore le même Jésus-Christ. » Ayant embrassé Félix, il fut décapité avec lui, le troisième jour des calendes de septembre. Comme les Chrétiens ne savaient point son nom, ils l’ennoblirent de celui d’Adaucte, c’est-à-dire ajouté, parce qu’il s’était adjoint au saint Martyr Félix, pour être couronné avec lui. (Bréviaire)

    N.B. - La fête des saints martyrs a été supplantée dans le calendrier romain par celle de sainte Rose de Lima. Cf. 1, 2, 3, 4, 5.

  • Décollation de saint Jean Baptiste

    Doxastikon des laudes, musique de Pierre le lampadarios de Lacédémone (ou de Péloponnèse), 1730-1777, par des membres de l’association des amis de l’œuvre de Pierre le lampadarios, en l’église du Christ enchaîné de Monemvasia (Malvoisie), le 28 août 2013.

    Δόξα πατρὶ καὶ υἱῷ καὶ ἁγίῳ πνεύματι.
    Πάλιν Ἡρῳδιὰς μαίνεται, πάλιν ταράττεται. Ὢ ὅρχημα δόλιον, καὶ πότος μετὰ δόλου! ὁ Βαπτιστὴς ἀπετέμνετο, καὶ Ἡρῴδης ἐταράττετο. Πρεσβείαις Κύριε, τοῦ σοῦ Προδρόμου, τὴν εἰρήνην παράσχου ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν. 

    Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
    De nouveau Hérodiade est possédée, * de nouveau son esprit est troublé; * ô danse perfide et perfidie de la boisson ! * Le Baptiste eut la tête tranchée * et la tête d'Hérode fut troublée. * Seigneur, par les prières du Précurseur * accorde la paix à nos âmes.

  • Saint Augustin

    L’an dernier, l’indispensable Alexandre (qu’on peut aussi appeler le Grand dans ce domaine), m’avait signalé que dans l’édition officielle du missel de 1962 il y a une messe de saint Augustin « pro aliquibus locis », avec des oraisons et une épître propres. Ces textes ne figurent pas dans le missel du Barroux, ni semble-t-il ailleurs.

    Il s’agit en fait de la messe de saint Augustin propre à l’Ordre de saint Augustin (anciennement « ermites de saint Augustin »). Les « aliquibus locis » sont donc en l’occurrence les couvents de cet ordre, à supposer qu’il y en ait qui aient gardé la liturgie traditionnelle, ce que je n'ai jamais entendu dire…

    Collecte

    Deus, qui abditióra sapiéntiæ tuæ arcána beáto Augustíno revelándo, et divínæ caritátis flammas in ejus corde excitándo, miráculum colúmnæ nubis et ignis in Ecclésia tua renovásti : concéde ; ut ejus ductu mundi vórtices felíciter transeámus, et ad ætérnam promissiónis pátriam perveníre mereámur.
    Per Dóminum... in unitáte.

    Ô Dieu qui en révélant au bienheureux Augustin les arcanes les plus secrets de ta sagesse, et en excitant dans son cœur les flammes de la divine charité, vous avez renouvelé dans votre Eglise le miracle de la colonne de nuée et de feu : faites que sous sa direction nous passions heureusement à travers les tourbillons du monde et que nous méritions de parvenir à l’éternelle patrie de la promesse.

    Epître

    Ecclésiastique 50, 1-14 (c’est l’éloge du grand prêtre Simon fils d’Onias), traduction Fillion. (Ce texte a également été choisi pour la messe de la fête de saint Benoît patron de l'Europe.)

    Voici le grand prêtre qui a consolidé pendant sa vie la maison du Seigneur, et durant ses jours il a fortifié le temple. C'est lui qui éleva les fondements du temple, le double bâtiment et les hautes murailles du sanctuaire. De son temps, l'eau coula dans les réservoirs, qui furent extraordinairement remplis comme la mer d'airain. Il prit soin de son peuple, et le délivra de la ruine. Il fut assez puissant pour agrandir la ville; il s'est acquis de la gloire par ses relations avec le peuple, et il élargit l'entrée du temple et du parvis. Il a brillé durant sa vie comme l'étoile du matin au milieu des nuages, et comme la lune dans son plein; il a resplendi dans le temple de Dieu comme un soleil éclatant. Il était comme l'arc-en-ciel qui brille dans les nuées lumineuses, et comme la fleur des rosiers aux jours du printemps, et comme les lis qui sont au bord des eaux, et comme l'encens qui répand son odeur aux jours de l'été, comme la flamme qui étincelle, et comme l'encens qui brûle dans le feu, comme un vase d'or massif, orné de toute sorte de pierres précieuses, comme un olivier qui pousse ses rejetons, et comme un cyprès qui s'élève en haut, lorsqu'il prenait sa robe de gloire, et qu'il se revêtait avec une splendeur parfaite. En montant au saint autel, il faisait étinceler ses saints vêtements. Il recevait les membres des victimes de la main des prêtres, et se tenait debout près de l'autel; et autour de lui ses frères formaient une couronne, comme les cèdres plantés sur le mont Liban; ils se tenaient autour de lui comme les branches d'un palmier, et tous les fils d'Aaron étaient dans leur gloire.

    Secrète

    Omnípotens sempitérne Deus, qui præcláro sapiéntiæ lúmine beáti Augustíni mentem illustrásti, et sancti amóris jáculo ejúsdem cor transverberásti : da nobis fámulis tuis ; ut illíus doctrínæ et caritátis partícipes éffici mereámur.
    Per Dóminum... in unitáte.

    Ô Dieu tout-puissant et éternel, qui avez éclairé l’esprit du bienheureux Augustin d’une magnifique lumière de sagesse, et qui l’avez transpercé d’un trait de saint amour, accordez, à nous vos serviteurs, que nous méritions d’être participants de sa doctrine et de sa charité.

    Postcommunion

    Fove, Dómine, famíliam tuam munéribus sacris, quam cælésti libámine recreásti : et, ut solémnia sancti Augustíni devóte concélebret ; infúnde lumen supérnæ cognitiónis et flammam ætérnæ caritátis.
    Per Dóminum.

    Soutenez, Seigneur, avec les dons sacrés, votre famille que vous avez recréée par l’offrande céleste : et, comme elle a célébré avec dévotion la fête de saint Augustin, répandez la lumière de la connaissance d’en haut et la flamme de la charité éternelle.

  • Saint Joseph Calasanz

    Né en Aragon, devenu prêtre en 1583, Joseph Calasanz décide d’aller à Rome en 1592. Il est frappé par la misère dans laquelle vivent de nombreux enfants. Il crée la première école gratuite pour les pauvres, puis institue une congrégation dédiée à cet apostolat, la Congrégation Pauline des pauvres de la Mère de Dieu des Écoles Pies, en résumé : les piaristes.

    De nombreuses écoles sont ouvertes en Italie, puis en Bohême et en Pologne… Une expansion qui ne plaît guère aux jésuites, d’autant que Joseph Calasanz est un ami de Galilée… Ce qui lui vaudra d’être inquiété par l’Inquisition. Mais c’est de l’intérieur de sa congrégation que vont venir les vrais ennuis. Un piariste, Mario Sozzi, mène campagne contre le fondateur, qu’il accuse de tous les maux et insulte en permanence, et il va faire nommer un complice, Stefano Cherubini, à la place du vieux Joseph Calasanz. Avec l’assentiment de ce dernier, considérant qu’ainsi le pervers Cherubini ne serait plus en contact, au moins, avec les enfants de Naples dont il abusait sexuellement sans vergogne. Mais la nomination de Cherubini (intouchable en raison de ses liens au Vatican) ne fait qu’exacerber les divisions dans la congrégation. Le pape Innocent X nomme un visiteur apostolique : un jésuite, Silvestre Pietrasanta, à la suite de quoi la congrégation est dissoute… Deux ans après, Joseph Calasanz meurt à l’âge de 90 ans. Huit ans plus tard sa congrégation est rétablie par Alexandre VII.

    Sozzi et Cherubini sont morts avant Joseph Calasanz, le premier de la lèpre, le second des suites d’une opération chirurgicale.

    (Toute ressemblance avec des faits contemporains serait fortuite… Ou non…)

  • 14e dimanche après la Pentecôte

    L’alléluia de ce dimanche est un pur chant de joie contemplative, sans l’ombre d’un autre sentiment, puisque la grande révérence sur Deo s’y intègre parfaitement. Particulièrement remarquable est le très long mélisme (69 notes) qui conclut le verset et qui ne reprend pas, comme c’est le cas habituellement, le « jubilus » de l’alléluia, mais le développe en le faisant monter plusieurs fois jusqu’au fa, jusqu’à outrepasser la gamme du 7e mode avec une pointe sur le la, au milieu des appuis sur le fa, trois d’un côté, trois de l’autre (alors que le jubilus ne va que jusqu’au mi). Le fa s’appuyant lui-même sur le ré comme si on était en 2e mode.

    Allelúia, allelúia. Veníte, exsultémus Dómino, jubilémus Deo, salutári nostro. Allelúia.

    Alléluia, alléluia. Venez, réjouissons-nous dans le Seigneur, faisons éclater notre joie devant Dieu, notre Sauveur. Alléluia.

  • Saint Louis

    Le bon Roy m’appella une foiz, et me dist qu’il vouloit parler à moy, pour le subtil sens qu’il disoit congnoistre en moy. Et en presence de plusieurs me dist : « J’ay appellé ces frères [moines] qui cy sont, et vous fois une question et demande de chose qui touche Dieu. La demande fut telle : Senneschal, dist-il, quelle chose est-ce que Dieu ? Et je lui respons : Sire, c’est si souveraine et bonne chose, que meilleure ne peut estre. Vraiement, fit-il, c’est moult bien respondu ; car cette vostre responce est escripte en ce livret que je tiens en ma main. Autre demande vous foys-je : savoir lequel vous aimeriez mieulx, estre mezeau et ladre [lépreux], ou avoir commis et commettre un pechié mortel. Et moy, qui onques ne luy voulu mentir, luy respondi que j’aimeroie mieulx avoir fait trante pechez mortelz que estre mezeau. Et quand les freres furent departis de là, il me rappelle tout seulet, et me fist seoir à ses piedz, et me dist : Comment avez-vous ozé dire ce que avez dit ? Et je luy respons, que encore je le disoye. Et il me va dire : Ha ! foul musart [sot, irréfléchi], musart, vous y estes deceu ; car vous sçavez que nulle si laide mezellerie n’est, comme de estre en peché mortel ; et l’ame, qui y est, est semblable au deable d’enfer. Parquoy nulle si laide mezellerie ne peut estre. Et bien est vray, fist-il. Car quand l’omme est mort, il est sane et guery de sa mezellerie corporelle. Mais quand l’omme, qui a fait pechié mortel, meurt, il ne sçet pas, ny n’est certain qu’il ait en sa vie eu telle repentence, que Dieu lui vueille pardonner. Parquoy grant paours doit-il avoir, que celle mezellerie de pechié lui dure longuement, et tant que Dieu sera en paradis. Pourtant vous prie, fist-il, que pour l’amour de Dieu premier, puis pour l’amour de moy, vous retiengnez ce dit en vostre cueur : et que vous aimez beaucoup mieulx, que mezellerie et autres maulx et meschiefs vous viensissent au corps, que commettre en vostre ame un seul pechié mortel, qui est si infame mezellerie. »

    Histoire de saint Loys, IX du nom, Roy de France, par Jehan sire de Joinville, grand seneschal de Champagne.

    Première page du livre, offert par Joinville au roi Louis X le Hutin :

    Screenshot_2018-08-24 Joinville Manuscrit Source gallica bnf fr Bibliothèque nationale de France jpg (Image JPEG, 831 × 120[...].png

  • Saint Barthélémy

    L’introït de la messe est celui de la messe d’autres apôtres, et on l’attribue habituellement à celle de saint André, parce que c’est là que se trouve la partition dans le Liber usualis – du fait que c’est la première fête de l’année qui utilise cet introït.

    Au moyen âge on le trouvait dans de très diverses messes d’apôtres et d’évangélistes, et de communs des apôtres. On pouvait le trouver aussi spécifiquement pour la fête de saint Barthélémy, comme on peut le voir dans le graduel de Saint-Vaast d’Arras (XIe siècle, bibliothèque municipale de Cambrai) :

    Screenshot_2018-08-23 BVMM - CAMBRAI, Bibliothèque municipale, 0075 (0076), f 111v - 112.png

    Cet introït est une exclamation d’admiration pour les amis de Dieu, que nous honorons en ce jour (honorati, c’est le sommet de la mélodie) et qui ont grande puissance et affermie (autre sommet). La joie s’allie à la solennité, et tout cela reste très simple et très uni. Dom Johner fait remarquer que la formule initiale : do ré fa sol, se retrouve pas moins de trois fois dans cette brève mélodie, mais de façon si discrète qu’on ne le remarque pas.

    Le verset est comme il convient le premier verset du psaume dont l’antienne a été tirée (138). C’est l’apôtre qui parle de ses épreuves et de son salut.

    Par les moines de Solesmes, sous la direction de dom Jean Claire (après la réforme liturgique comme le montre l’absence de la doxologie) :

    Mihi autem nimis honoráti sunt amíci tui, Deus : nimis confortátus est principátus eórum.
    Dómine, probásti me et cognovísti me : tu cognovísti sessiónem meam et resurrectiónem meam.

    Pour moi vos amis ont été plus qu’honorés, ô Dieu ; leur dignité de princes de l’Église a été puissamment établie.
    Seigneur, vous m’avez éprouvé et vous m’avez connu ; vous avez connu mon entrée dans le repos et ma résurrection future.

     

  • Saint Philippe Béniti

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    Abrégé de la vie des saints de Butler, traduction Godescard, édition de 1835.

    La grotte de saint Philippe Béniti.

    Les fresques d'Andrea del Sarto.

  • Cœur Immaculé de la bienheureuse Vierge Marie

    « Le culte liturgique, par lequel on rend un juste honneur au Cœur Immaculé de la Vierge Marie, et auquel de nombreux saints et saintes ont préparé la voie, fut approuvé tout d’abord par le Siège Apostolique au début du dix-neuvième siècle, lorsque le Pape Pie VII institua la fête du Cœur Très Pur de la Vierge Marie, pour être pieusement et saintement célébrée par tous les diocèses et les familles religieuses qui en avaient fait la demande ; fête que bientôt le Pape Pie IX enrichit d’un office et d’une messe propres. Ce culte ardent et souhaité, né au dix-neuvième siècle, et grandissant de jour en jour, fut accueilli avec bienveillance par le Souverain Pontife Pie XII, qui voulut l’étendre à l’Église entière, en donnant à cette fête une plus grande solennité. L’an 1942, tandis qu’une guerre très cruelle accablait presque toute la terre, ce pape, plein de pitié pour les épreuves infinies des populations, en raison de sa piété et de sa confiance envers la Mère céleste, confia ardemment le genre humain tout entier, par une prière solennelle, à ce Cœur très doux ; et il établit la célébration universelle et perpétuelle d’une fête avec Office et Messe propres en l’honneur de ce Cœur Immaculé. » (Bréviaire)

  • Sainte Jeanne de Chantal

    Jeanne-Françoise Frémyot naquit à Dijon, en Bourgogne, le 23 janvier 1572. Son père était Bénigne Frémyot, second président au parlement de cette province, qui avait hérité de ses ancêtres, avec les biens de la noblesse, d'une grande intégrité de mœurs et d'un attachement inviolable à la foi catholique, que plusieurs abandonnaient alors pour donner dans la nouvelle hérésie. Sa mère fut PHDLE0140i-Sainte-Jeanne-de-Chantal-enfant.jpegMarguerite de Berbisey, de l'ancienne maison de ce nom, dans laquelle, depuis trois cents ans, étaient entrées les premières charges de la province, tant de l'épée que de la robe. Elle n'avait que dix-huit mois quand sa mère mourut ; mais elle fut élevée avec un très grand soin par son père. Notre Sainte conçut, par ses sages instructions, une si grande aversion pour les hérétiques, qu'elle ne pouvait pas même souffrir qu'ils la touchassent. Un jour, à peine âgée de cinq ans, elle s'amusait dans le cabinet de son père, lorsqu'un gentilhomme protestant, qui discutait avec le président Frémyot, nia la présence réelle de Jésus-Christ au Saint-Sacrement de l'autel. Aussitôt la sainte enfant, courant à lui, lui dit : « Il faut croire, Monsieur, que Jésus-Christ est au Saint-Sacrement de l'autel, puisqu'il l'a dit. Si vous ne croyez pas ce qu'il a dit, vous le faites menteur ». Ce seigneur, surpris et charmé de cette liberté, de cette énergie, si rare dans un enfant, lui donna quelques dragées pour se réconcilier avec elle. Jeanne courut aussitôt les jeter au feu en sa présence, et revenant vers lui elle ajouta : « Voyez-vous, Monsieur, voilà comme les hérétiques brûleront dans l'enfer, parce qu'ils ne croient pas ce que Notre Seigneur a dit ». Un autre jour, ce même seigneur discutant encore dans le salon de son père, en faveur du protestantisme, notre Sainte s'approcha de lui et dit : « Si vous aviez donné un démenti au roi, mon père, comme président, vous ferait mourir ; vous en donnerez tant à Jésus-Christ que ces deux présidents (elle lui montrait un grand tableau des Apôtres saint Pierre et saint Paul) vous condamneront ».

    (Suite)