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Liturgie - Page 246

  • Saint Laurent

    A priori saint Laurent n’est pas spécialement populaire en Bretagne. Mais comme la liturgie romaine fait grand cas du diacre martyr, l’égalant aux apôtres, il n’est pas si étonnant de voir que son culte s’y est également implanté. En témoigne par exemple ce cantique, qui fut assez répandu puisque l’abbaye de Landévennec en possède trois versions imprimées différentes du XIXe siècle.

    Voici ce cantique avec une traduction de Tangi Gicquel, sur le site de l’église de Saint-Laurent dans le Trégor (dont le premier patron était en fait le saint local saint Louran avant la construction de l’église au XVIIe siècle). On ne peut que saluer le talent de l'auteur anonyme, qui versifie le martyre de saint Laurent avec autant de simplicité dans l'expression que de richesse dans le jeu des sonorités et du rythme.

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    Le seigneur Saint Laurent martyr
    Est  à prendre en exemple
    Et donnons lui comme à Dieu
    La première place dans notre cœur.

    Oh oui ! Chrétiens, croyez-le,
    Au-dessus de toute chose en ce monde
    Le bon et heureux Saint Laurent,
    A aimé Jésus.

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    Il l’a montré avec clarté
    Le jour où il fut martyrisé :
    Sur le feu du bourreau, l’emportait
    Le feu de l’amour de Dieu.

    Le dix août à Rome,
    Là où il habitait à cette époque,
    En l’an deux cent cinquante-huit,
    Ce jour-là mourut le saint.

    Une guerre terrible avait alors lieu :
    Valérien, le tyran cruel,
    S’était mis en tête,
    De tuer, partout, les Chrétiens.

    Quand il donna l’ordre de les emprisonner,
    Le Saint Pape en premier lieu,
    En attendant d’être supplicié,
    Saint Laurent était très inquiet.

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    Il était éploré
    Et continuait à crier : « Mon père,
    Si vous m’amenez avec vous à la mort,
    Je vous suivrai jusqu’aux cieux. »

    Le Pape répondit ceci :
    « Mon fils, soyez complètement rassuré,
    Ce que vous désirez sera réalisé ;
    D’ici trois jours vous me suivrez ;

    Et même  votre martyre
    Sera plus beau que le mien ;
    Car vous êtes dans la pleine force de l’âge, cher fils,
    Et à mon âge avancé on décline,

    Revenez vite sur vos pas,
    Cherchez avec soin les biens de l’église,
    Partagez tout entre les pauvres,
    Le blé, l’argent et l’or. »

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    Le saint obéit en tout,
    Et voici qu’aussitôt vint
    Un envoyé de Valérien,
    Et qui dit aux Chrétiens :

    « Vous garderez l’Evangile,
    Votre tas de belles et saintes paroles.
    Mais vous devrez donner vos biens,
    A Valérien mon seigneur ».

    Saint Laurent rétorqua :
    «  Vous n’aurez pas la moindre miette :
    Toutes ces choses
    Ont servi d’aumônes, mon cher seigneur ».

    L’homme se mit en colère
    Lorsqu’il entendit cette mauvaise nouvelle,
    Il intima avec une sévérité effrayante :
    « Laurent, reniez votre Jésus.

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    Vous n’êtes pas sans savoir
    Qu’a été ordonné à tous
    Par Valérien, mon seigneur,
    De venir encenser nos dieux. »

    Saint Laurent répondit sur le champ :
    « Pauvre seigneur, vous perdez votre temps,
    Car moi vivant ou mort
    Jésus sera mon seul seigneur.

    Jamais je n’encenserai
    Vos images de bois ;
    Je me moque des dieux d’argile
    Prêts à tomber sur leur nez ;

    Malgré leur beauté extérieure
    Ils n’ont pas de puissance ;
    Le diable peut tous les emporter,
    Et vous peut-être le premier. »

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    Sur cela, le traître rétorqua :
    « Laurent, vous êtes  beau parleur,
    Vous m’avez assez dit de choses ;
    Je ne resterai pas longtemps passif.

    Vite ici, hommes ; allumez le feu,
    Un feu qui ne brûlera pas vite,
    Un feu qui consumera affreusement,
    Pour que ses souffrances durent plus longtemps ».

    Saint Laurent peu après
    Paisible sur son gril disait :
    «  Ce côté-ci, seigneur, est bien cuit,
    Tournez l’autre pour qu’il cuise. »

    Peu après il déclara :
    « Goûtez la chair des Chrétiens,
    Pour savoir, si vous voulez manger,
    Elle est meilleure cuite que crue. »

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    Il souffrit en véritable Chrétien
    Tout le long de son martyre
    Très courageusement, sans la moindre plainte,
    Au point que tous furent surpris.

    Par ce coup de force les Romains,
    Furent presque conquis par l’Eglise,
    Leurs faux dieux renversés :
    Saint Prudence l’a dit.

    Seigneur Saint Laurent puissant,
    Daignez demander à Jésus,
    Et à sa mère la Vierge,
    Grâce pour que nous mourions dans la sainteté.

  • Vigile de saint Laurent

    Extraits de la notice du bienheureux cardinal Schuster.

    Nous connaissons l’existence de cette veillée depuis le IVe siècle. Nous lisons en effet dans la vie de sainte Mélanie la Jeune, que ses parents refusèrent de l’y conduire dans son enfance. Alors Mélanie se retira dans l’oratoire domestique et fit, le mieux qu’elle put, la veillée en l’honneur de saint Laurent.

    Le Sacramentaire Léonien nous a conservé diverses formules de messes pour la veillée de cette nuit, ce qui témoigne de la popularité du culte de saint Laurent à Rome, telle qu’aucun autre saint n’en fut l’objet, à l’exception des Princes des Apôtres.

    La tradition de la messe vigiliale se perpétua dans les Sacramentaires Gélasien et Grégorien, la liste des Évangiles de Würzbourg, etc., jusqu’à notre Missel actuel. Bien plus, quand, à la fin du moyen âge, on anticipa les vigiles des grandes fêtes à l’après-midi du jour précédent, saint Laurent eut sa messe in vigilia, suivie d’une autre prima missa in nocte.

    L’introït célèbre la charité du saint Archidiacre, pour qui les vrais trésors de l’Église, ceux qu’il montra avec satisfaction au juge, étaient les pauvres. Ps. 111. « Il répandit ses largesses et donna aux pauvres ; sa justice demeure dans tous les siècles, sa puissance sera glorifiée et exaltée ».

    Prière. — « Exaucez, ô Dieu, nos prières, et, par l’intercession de votre bienheureux martyr Laurent, dont nous anticipons la solennité, accordez-nous une perpétuelle miséricorde ». Elle plaît extrêmement à Dieu, cette prière nocturne, à laquelle si souvent nous exhortent les Écritures et qui, sanctifiée par l’exemple du Christ, est conservée maintenant, comme une tradition sacrée, par les Ordres monastiques et par plusieurs familles religieuses. L’âme qui prévient la lumière en pleurant ses péchés et en cherchant Dieu, exprime toute la force de sa contrition et l’énergie de sa foi. La prière matinale est comme la rosée qui, à l’aurore, descend pour rafraîchir et féconder le champ brûlé par le soleil de midi.

    Le répons est tiré du même psaume que l’introït : « Il répandit ses largesses et donna aux pauvres ; sa justice demeure à travers les siècles. Sa descendance sera puissante sur la terre, parce que la postérité des saints est en bénédiction ». Les saints appartiennent proprement à l’Église catholique ; leur descendance est donc l’Église elle-même, qui, par les mérites des justes, continue, prospère et triomphe.

    L’antienne pour l’oblation est tirée de Job. C’est le martyr qui en appelle de l’inique jugement de l’homme à un tribunal supérieur qui ne souffre pas d’erreur et n’admet pas d’injustice (Job, XVI, 20) : « Ma prière est pure, c’est pourquoi je demande que ma voix arrive jusqu’au ciel, car là-haut est mon témoin, mon garant. Que ma prière s’élève jusqu’au Seigneur ».

    Le témoignage de la bonne conscience et la foi dans le juste jugement de Dieu, inspiraient une grande paix aux Martyrs au milieu de la tempête de haine qui les emportait. Aussi Tertullien écrivait-il dans son Apologétique : « Tandis que vous nous condamnez à mort, Dieu nous absout ; c’est pourquoi, à la lecture de votre sentence, nous répondons joyeux : Deo gratias ».

    Sur l’oblation. — « Accueillez favorablement, Seigneur, les oblations que nous vous présentons ; et par les mérites de votre bienheureux martyr Laurent, délivrez-nous des liens du péché ». Celui qui, dans le dur martyre souffert pour le Seigneur, lui a tout donné, peut aussi tout sur son cœur. Voilà la raison pour laquelle l’Église, de toute antiquité, reconnaissait aux martyrs un privilège spécial d’intercession.

    Après la Communion. — « Faites, Seigneur, que dans l’éternité nous puissions jouir de la compagnie du bienheureux Laurent dont nous célébrons aujourd’hui la mémoire par cet office ». Dans le ciel, outre la vision béatifique, nous recevrons une joie particulière de la société des saints. La raison en est que, les bienheureux étant unis les uns aux autres par un lien très parfait d’amour, la félicité de chacun sera multipliée à l’infini par celle de la cour céleste tout entière.

  • Saint Jean-Marie Vianney

    La prière est à notre âme ce que la pluie est à la terre. Fumez une terre, tant que vous voudrez ; si la pluie manque, tout ce que vous ferez ne servira de rien. De même, faites des bonnes œuvres tant que vous voudrez ; si vous ne priez pas souvent et comme il faut, jamais vous ne serez sauvés ; parce que la prière ouvre les yeux de notre âme, lui fait sentir la grandeur de sa misère, la nécessité d'avoir recours à Dieu, elle lui fait redouter sa faiblesse. Le chrétien compte pour tout sur Dieu seul, et rien sur lui-même. Oui, mes frères, c'est par la prière que tous les justes ont persévéré. En effet, qui a porté tous ces saints à faire de si grands sacrifices que d'abandonner tous leurs biens, leurs parents et toutes leurs commodités, pour aller passer le reste de leur vie dans les forêts, afin d'y pleurer leurs péchés ? C'est, mes frères, la prière, qui enflammait leur cœur de la pensée de Dieu, du désir de lui plaire, et de ne vivre uniquement que pour lui. Voyez Magdeleine, quelle est son occupation après sa conversion ? N'est-ce pas la prière ? Voyez saint Pierre ; voyez encore saint Louis, roi de France, qui, dans ses voyages, au lieu de passer la nuit dans son lit, la passait dans une église, pour y prier, en demandant au bon Dieu le don précieux de persévérer dans sa grâce. Mais sans aller si loin, mes frères, ne voyons-nous pas nous-mêmes que dès que nous négligeons nos prières, nous perdons de suite le goût des choses du ciel : nous ne pensons plus qu'à la terre ; et si nous reprenons la prière, nous sentons renaître en nous la pensée et le désir des choses du ciel. Oui, mes frères, si nous avons le bonheur d'être dans la grâce de Dieu, ou nous aurons recours à la prière, ou nous sommes sûrs de ne pas persévérer longtemps dans le chemin du ciel.

    En second lieu, nous disons, mes frères, que tous les pécheurs ne doivent, sans un miracle extraordinaire, qui arrive très rarement, leur conversion qu'à la prière. Voyez sainte Monique, ce qu'elle fait pour demander la conversion de son fils : tantôt elle est au pied de son crucifix, qui prie et qui pleure ; tantôt, auprès des personnes qui sont sages, pour demander le secours de leurs prières. Voyez saint Augustin lui-même, lorsqu'il voulut sérieusement se convertir ; voyez-le dans un jardin, livré à la prière et aux larmes, afin de toucher le cœur de Dieu et de changer le sien. Oui, mes frères, comme que nous soyons pécheurs, si nous avions recours à la prière, et si nous priions comme il faut, nous serions sûrs que le bon Dieu nous pardonnerait. Ah ! mes frères, ne soyons pas étonnés de ce que le démon fait tout ce qu'il peut pour nous faire manquer nos prières, et nous les faire faire mal ; c'est qu'il comprend bien mieux que nous combien la prière est redoutable à l'enfer, et qu'il est impossible que le bon Dieu puisse nous refuser ce que nous lui demandons par la prière. Oh ! que de pécheurs sortiraient du péché, s'ils avaient le bonheur d'avoir recours à la prière !

    En troisième lieu, je dis que tous les damnés se sont damnés parce qu'ils n'ont pas prié, ou ont prié mal. De là je conclus, mes frères, que sans la prière, nous ne pouvons que nous perdre pour l'éternité, et qu'avec la prière bien faite, nous sommes sûrs de nous sauver.

    Extrait du sermon du Curé d’Ars pour le 5e dimanche après Pâques.

  • Ars celebrandi

    Un aperçu de la messe pontificale de clôture, le 18 juillet dernier, du cinquième atelier liturgique Ars celebrandi organisé par Una Voce Polonia à Lichen, le plus grand sanctuaire de Pologne, célébrée par Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la commission Ecclesia Dei.

    Plus de 200 personnes ont participé à ce séminaire, dont près de 50 prêtres, dont 12 ont célébré pour la première fois la messe traditionnelle.

  • Saint Gaétan de Thienne

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    Il y eut dans les Pouilles en 1656, 110 ans après le mort de saint Gaétan de Thienne, une terrible épidémie de peste. Les théatins, prêtres de la congrégation fondée par Gaétan, béatifié en 1629, firent prier les fidèles de Tarente devant la statue de leur fondateur (photo). On vit apparaître sous son œil gauche un bubon (dont on voit toujours la trace), et la région fut épargnée par la peste. L’année suivante fut fondée la Confraternité du glorieux et bienheureux patriarche Gaétan, qui devint bientôt Confraternité du glorieux patriarche saint Gaétan, après sa canonisation en 1671.

    Sur le livre est inscrit : « Quaerite ergo primum regnum Dei », repris de la parabole des lis des champs, qui est l’évangile de sa fête. Propos qui fait l’objet de l’antienne du Magnificat aux vêpres :

    Quǽrite primum regnum Dei et justítiam eius, et hæc ómnia adiciéntur vobis.

    Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes choses vous seront données par surcroît.

    Aux laudes, l’antienne du Benedictus vient du même évangile, deux phrases avant :

    Nolíte sollíciti esse dicéntes : Quid manducábimus aut quid bibémus ? Scit enim Pater vester, quid vobis necésse sit.

    Ne vous inquiétez point, disant : Que mangerons-nous, ou que boirons-nous ? Votre Père sait de quoi vous avez besoin.

    Car les théatins ne devaient rien posséder ni même rien demander aux fidèles, s’en remettant complètement à la Providence. Suivent-ils toujours cette consigne ? Cela me fait penser à ce prêtre grec-catholique que j’avais rencontré en Slovénie (le seul prêtre grec-catholique dans ce pays). Il habitait une maison, près de la frontière croate, où vivaient auparavant des franciscains qui, de même, ne vivaient que d’aumônes spontanées. Mais ils avaient dû abandonner, car on ne leur offrait que de l’eau de vie de prune… Et comme le prêtre n’en buvait pas, les bouteilles ornaient toujours sa cuisine… (Il y avait aussi des photos d’enfants, et comme je lui demandais qui ils étaient il me dit que c’était ses petits enfants, et c’est alors que j’appris que tous les prêtres séculiers de sa petite Eglise grecque-catholique croate étaient mariés…)

  • Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ

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    Icône grecque, 1600, musée Benaki, Athènes. (Très haute définition ici.)

    Doxastikon des matines dans la liturgie byzantine, par Démosthène Païkopoulos.

    Δόξα πατρὶ καὶ υἱῷ καὶ ἁγίῳ πνεύματι.
    Παρέλαβεν ὁ Χριστός, τὸν Πέτρον καὶ Ἰάκωβον καὶ Ἰωάννην, εἰς ὄρος ὑψηλὸν κατ' ἰδίαν, καὶ μετεμορφώθη ἔμπροσθεν αὐτῶν, καὶ ἔλαμψε τὸ πρόσωπον αὐτοῦ ὡς ὁ λιος, τὰ δὲ ἱμάτια αὐτοῦ, ἐγένετο λευκὰ ὡς τὸ φῶς. Καὶ ὤφθησαν Μωϋσῆς καὶ Ἠλίας μετ' αὐτοῦ συλλαλοῦντες, καὶ νεφέλη φωτεινὴ ἐπεσκίασεν αὐτούς, καὶ ἰδοὺ φωνὴ ἐκ τῆς νεφέλης λέγουσα· Οὗτός ἐστιν ὁ Υἱός μου ὁ ἀγαπητός, ἐν ᾧ ηὐδόκησᾳ, αὐτοῦ ἀκούετε.

    Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
    Le Christ prit à part avec lui sur une haute montagne Pierre, Jacques et Jean et fut transfiguré en leur présence. Son visage brilla comme soleil et ses vêtements furent blancs plus que neige ; alors apparurent Moïse et Elie qui s'entretenaient avec lui ; puis la nuée lumineuse les recouvrit et une voix se fit entendre dans la nue: Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis ma complaisance, écoutez-le.

    Translittération pour pouvoir suivre le chant si l’on ne lit pas le grec :

    Doxa Patri kai Yio kai ayio Pnevmati.
    Parélaven o Christos, ton Petron kai Iakovon kai Ioannin, is oros ypsilon [montagne haute] kat' idian, kai métémorfothi émbrosthen afton, kai élampsé to prosopon aftou os o ilios, ta dé imatia aftou, eguéneto lefka os to fos. Kai ofthisan Moÿsis kai Ilias met' aftou syllaloundès, kai néféli fotini épéskiasen aftous, kai idou foni ek tis néfélis légousa: Outos estin o Yios mou o agapitos, en o ivdokisa, aftou akouete.

  • 11e dimanche après la Pentecôte

    Hónora Dóminum de tua substántia, et de prímitus frugum tuárum : et implebúntur hórrea tua saturitáte, et vino torculária redundábunt.

    Honore le Seigneur de ta substance, et des prémices de tes fruits : et tes greniers seront remplis à satiété, et de vin tes pressoirs déborderont.

    Le texte de cette antienne de communion vient du livre des Proverbes. Il est légèrement raccourci : les deux premières propositions n’en font plus qu’une, afin de ne pas insister sur l’aspect matériel de l’enseignement de l’Ancien Testament, car c’est son aspect spirituel qui compte dans la messe, et spécialement lors de la communion, même si l’aspect matériel demeure, le temps des moissons n’étant pas seulement un prétexte.

    Mais le mot « substantia », qui désigne ici comme en d’autres endroits les biens matériels, doit être pris d’abord en son sens le plus profond : ma substance. C’est de toute ma substance humaine, spirituelle, que je dois honorer Dieu. Et il répondra en multipliant les dons, en faisant déborder les greniers et les pressoirs de ma vie intérieure.

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    Ceci est souligné par la mélodie. Elle insiste fortement sur substantia. Avec une formule qu’on retrouvera dans la réponse de Dieu, sur le dernier mot : redundabunt : déborderont. Entre temps, on a le cri de joie et d’admiration sur horrea, devant le grenier qui se remplit. Et un petit clin d’œil en musique. D’accord, mon grenier est plein de blé, mais qu’en sera-t-il du vin ? Car le neume final de vino est bien la façon de marquer l’interrogation. La réponse vient tout en bas, pour montrer que le pressoir va se remplir à partir du do grave jusqu’à déborder comme a déjà débordé le grenier au ré aigu… Ce qui est souligné dans les deux cas, par un saut de quarte vers la limite supérieure, puis vers la limite inférieure de la gamme du sixième mode.

  • Saint Dominique

    Répons des matines, au propre dominicain:

    O spem miram quam dedisti mortis hora te flentibus,
    dum post mortem promisisti te profuturum fratribus:
    Imple Pater quod dixisti, nos tuis juvans precibus.
    Qui tot signis claruisti in aegrorum corporibus,
    nobis opem ferens Christi, aegris medere moribus.
    Imple Pater quod dixisti, nos tuis juvans precibus.
    Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.

    Imple Pater quod dixisti, nos tuis juvans precibus.

    Ô espoir merveilleux laissé par toi à ton heure dernière,
    en promettant qu’après ta mort tu serais utile à tes frères.
    Père, accomplis ce que tu as dit, en nous aidant par tes prières.
    Tu éclaires les corps des malades avec tant de miracles :
    apporte-nous l’aide du Christ, pour guérir nos âmes malades.
    Père, accomplis ce que tu as dit, en nous aidant par tes prières.

  • Saint Alphonse de Liguori

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    (Cantiques spirituels)

  • Les saints Maccabées

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    Les saints frères Maccabées déclarèrent au tyran: Pour nous, Antiochus, il n'y a qu'un seul Roi, c'est le Dieu dont nous tenons l'existence et vers lequel nous retournons; un autre monde nous attend, plus stable et plus élevé que celui que l'on voit; notre patrie est l'indestructible et puissante Jérusalem; et pour nous c'est une fête de vivre avec les Anges là-haut. Par leurs prières, Seigneur, aie pitié de nous et sauve-nous.

    *

    Les âmes des justes sont dans la main du Seigneur: ainsi les premiers pères d'avant la Loi Abraham, Isaac et Jacob et les descendants des Maccabées qu'en ce jour nous célébrons; car ces hommes au courage indompté, en dignes fils d'Abraham, imitèrent sa foi et ont combattu pour elle jusqu'à la mort; élevés ensemble dans la piété, ayant lutté ensemble selon les règles, ils ont mis en échec l'impiété d'Antiochus le maudit; tenant pour rien les biens de cette vie à cause de la félicité éternelle, ils ont consacré toute chose au Seigneur: leur âme, leur vaillance, leurs sentiments, la tendresse de leur corps et le salaire d'une sainte éducation. C'est bien sur la racine de la foi que vous avez poussé, Maccabées, cette pieuse mère qui vous enfanta aussi nombreux que les jours. C'est pourquoi nous vous prions, frères saints, avec votre mère Solomonie et votre sage maître le prêtre Eléazar: puisque vous vous tenez en présence du Christ notre Dieu pour lequel vous avez souffert noblement et jouissez des fruits que vos peines ont mérités, sans cesse intercédez pour l'ensemble des humains, car ce qu'il veut, il le fait et de ceux qui le craignent il exauce les vœux.

    (Liturgie byzantine, au 1er août)

    La représentation (russe) des Maccabées ci-dessus est une petite partie (en bas au milieu) d’un superbe voile brodé de 1525 dont le centre représente l’apparition de la Mère de Dieu (accompagnée de saint Jean et saint Pierre) à saint Serge de Radonège (†1392) et son disciple Michée.

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