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Liturgie - Page 242

  • Mercredi des quatre temps de septembre

    Præsta, quǽsumus, Dómine, famíliæ tuæ supplicánti : ut, dum a cibis corporálibus se ábstinet, a vítiis quoque mente jejúnet. Per Dóminum.

    Accordez, nous vous en supplions, Seigneur, à votre famille qui vous en supplie, que comme elle se prive corporellement d’aliments, elle jeûne aussi spirituellement des vices.

    Après l’avoir édulcoré jusqu’à le rendre imperceptible, l’Eglise latine a carrément éradiqué le jeûne dans la néo-liturgie, au point d’en supprimer même la mention dans les oraisons du carême. Non seulement c’est contraire à l’Evangile et aux propos mêmes du Christ, mais c’est contraire au penchant naturel de l’âme humaine qui connaît depuis toujours cette forme d’expiation. Tellement contraire que ces dernières années tel ou tel évêque, telle ou telle association, a réinventé le jeûne. N’importe quand de préférence, y compris le dimanche ou des jours de fête, ou pendant le temps pascal, alors qu’on n’a jamais jeûné le dimanche, les jours de fête ou pendant le temps pascal.

    Le scandale des abus sexuels dans l’Eglise a conduit tout récemment des évêques à inventer de tels jours de jeûne, tant il est vrai qu’il est des démons qui « ne sortent que par la prière et par le jeûne », comme le dit à la fin de l'évangile de ce jour notre Seigneur, violemment contredit par les auteurs de la néo-liturgie.

    Il suffisait pourtant de ne pas supprimer les quatre temps…

  • Saint Joseph de Cupertino

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    Y compris devant le pape:

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    Il fut aussi au cinéma (The reluctant saint) :

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    Aujourd'hui il est à l'horizontale :

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    Mais quand même en l'air...

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  • Sainte Hildegarde

    Antienne O aeterne Deus de sainte Hildegarde, dans l’interprétation des bénédictines de l’abbaye Sainte-Hildegarde d’Eibingen (fondée par sainte Hildegarde en 1165), avec le psaume 109, ou du moins ce qu’on appelle ainsi aujourd’hui : dans la version de la soi-disant « néo-Vulgate », qui l’appelle psaume 110, sans le verset 6 que la néo-liturgie a censuré (car on censure la parole de Dieu dans la néo-liturgie)… Bref le psaume tel que sainte Hildegarde n’a pas pu l’entendre ni le chanter…

    O aeterne Deus,
    Ô Dieu éternel,

    nunc tibi placeat ut in amore illo ardeas
    qu’il te plaise à présent de brûler de cet amour

    ut membra illa simus, que fecisti in eodem amore,
    de sorte que nous soyons les membres que tu as faits dans le même amour

    cum Filium tuum genuisti in prima aurora
    quand tu engendras ton Fils à la première aurore

    ante omnem creaturam,
    avant toute créature,
    et inspice necessitatem hanc que super nos cadit,
    et vois la nécessité qui s’abat sur nous,
    et abstrahe eam a nobis propter Filium tuum,
    et éloigne-la de nous au nom de ton Fils,
    et perduc nos in leticiam salutis.
    et conduis-nous dans la joie du salut.

  • 17e dimanche après la Pentecôte

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    La messe d’aujourd’hui nous montre clairement que la liturgie, par le choix de ses lectures, spécialement dans l’Évangile, n’a pas en vue avant tout l’enseignement, mais plutôt la présentation et l’éclaircissement du mystère. Quiconque a essayé de pénétrer le sens de l’Évangile du jour s’est trouvé, dans la seconde partie, en présence de difficultés. Pour les âmes simples en particulier, le passage en question est bien difficile à comprendre. L’Évangile nous apparaît dans une tout autre lumière si nous le considérons comme le voile du mystère. Alors ce passage difficile est précisément l’essentiel. C’est l’image de la Majestas Domini, du Seigneur assis, avec tout l’éclat de sa majesté, à la droite du Père ; dans la vallée de larmes de l’exil. L’Église aspire ardemment à cette image ; elle brille tout à coup au Saint-Sacrifice de la messe. Cette image s’adapte parfaitement au temps d’automne de l’année liturgique, où nous attendons, parmi les obscurités de la vie terrestre, le retour du Seigneur.

    (…)

    Dans l’Évangile, le Maître parle lui-même du grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Mais voici le point culminant : le psaume 109, que la liturgie nous fait si souvent réciter, est interprété ici par les lèvres divines ; il fait allusion à Jésus, le Fils de Dieu, infini, éternel, consubstantiel au Père ; mais le psaume est l’image liturgique du Christ qui domine en couleurs éclatantes l’abside des vieilles basiliques. C’est l’idée liturgique qui se dégage de l’Évangile : au milieu des persécutions et de la nuit des âmes, l’Église et l’âme lèvent un regard d’ardent désir vers le Christ glorieux qui est assis à la droite du Père, jusqu’à ce qu’il ait fait de leurs ennemis vaincus l’escabeau de ses pieds. Au Saint-Sacrifice le Christ glorieux est près de nous ; aussi l’image nous accompagne-t-elle à l’Offertoire : nous contemplons le visage glorieux du Christ et nous le prions de s’incliner sur le sanctuaire et sur le peuple ; nous appelons son second avènement, mais aussi sa venue actuelle au Saint-Sacrifice, qui est une anticipation de la parousie (l’offertoire est une ardente prière « parousiale » de la primitive Église). La Communion, elle aussi, voit le Christ glorieux triomphant, à son retour, de tous ses ennemis (le psaume tout entier convient parfaitement bien ici). La Secrète et la Postcommunion implorent la destruction du péché. Une oreille délicate discerne donc à travers toute notre messe une pensée unique : le retour du Christ Roi : Introït : Le Juge équitable et miséricordieux ; Oraison : Le suivre ; Graduel : le Roi créateur ; Alleluia : Prière de parousie ; Évangile : A la droite du Père ; Offertoire : Fais resplendir ta face ; Communion : Le Seigneur terrible !

    Dom Pius Parsch

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  • Notre Dame des 7 douleurs

    Matko najświętsza, très joliment harmonisé par Henryk Mikołaj Górecki, Cantiques marials op. 54 (1985), par le chœur de la collégiale universitaire Sainte-Anne de Cracovie. Cette interprétation est bien meilleure que celle du CD du chœur de Los Angeles (Decca). Dommage qu’il manque la première note…

    (Les deux derniers vers de chaque strophe sont bissés.)

    Matko najświętsza, do serca Twego,
    Mieczem boleści wskroś przeszytego,
    Wołamy wszyscy z jękiem, ze łzami :
    Ucieczko grzesznych, módl się za nami !

    Mère très sainte, à ton cœur transpercé d’un glaive de douleur nous en appelons tous avec gémissement, avec larmes : refuge des pécheurs, prie pour nous !

    Gdzie my o Matko, ach gdzie pójdziemy,
    I gdzie ratunku szukać będziemy ?
    Twojego ludu nie gardź prośbami :
    Ucieczko grzesznych, módl się za nami !

    Où, ô Mère, où irons-nous, et où chercherons-nous de l’aide ? Ne dédaigne pas les suppliques de ton peuple : refuge des pécheurs, prie pour nous !

    Imię Twe Marjo, litością spłynie,
    Tyś nam pociechą w każdej godzinie.
    Gdyśmy ściśnieni bólu cierniami :
    Ucieczko grzesznych, módl się za nami !

    Ton nom, Marie, est célèbre pour sa miséricorde, tu es notre consolation en tout temps ; lorsque les épines de douleur nous enserrent, refuge des pécheurs, prie pour nous !

    A gdy ostatnia łza z oka płynie,
    O Matko święta w onej godzinie
    Zamknij nam oczy Twymi rękami :
    Ucieczko grzesznych, módl się za nami !

    Quand la dernière larme coulera de nos yeux, ô sainte mère, en cette heure, ferme nos yeux de tes mains : refuge des pécheurs, prie pour nous !

    I kiedy ziemskie życie uleci,
    Proś, niech nam Jezus w niebie zaświeci,
    Byśmy Hosanna tam z Aniołami,
    Śpiewali wiecznie: módl się za nami !

    Et quand la vie terrestre s’enfuira, demande que Jésus nous donne la lumière dans le ciel et que nous chantions éternellement Hosanna avec les anges : prie pour nous !

  • Exaltation de la Sainte Croix

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    Homélie du P. Nicolas Egender, prieur du monastère de l'Exaltation de la Sainte Croix (Chevetogne), puis abbé du monastère de la Dormition de Jérusalem de 1979 à 1995, à Chevetogne le 14 septembre 2010.

    La longue vigile, hier soir, de notre fête patronale, l’Exaltation universelle de la précieuse et vivifiante Croix, s’est ouverte par le chant suivant:

    “La Croix exaltée invite l’entière création à chanter la Passion immaculée de celui qui y fut élevé; en elle en effet fut mis à mort, celui qui nous a tué. Il ressuscita les morts et leur rendit la première beauté pour en faire les citoyens de la céleste patrie, dans sa miséricorde et sa surabondance de bonté. Aussi dans l’allégresse exaltons le Nom du Seigneur et magnifions son extrême condescendance.”

    La Croix exaltée de celui qui y fut exalté, nous en exaltons le Nom. Trois fois le mot: exalté, élevé. Il résume en lui toute notre foi. La Croix en est le symbole. Elle en exprime le paradoxe: La Parole de la Croix est une folie pour ceux qui périssent: pour nous qui sommes sauvés, elle est force de Dieu… Nous, nous prêchons un Christ crucifié, pour les Juifs un scandale, pour les Grecs une folie, mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs, le Christ est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes (I Cor 1, 18-20).

    Paroles puissantes de S. Paul qui départagent l’humanité. Pour les uns la Croix fait peur, au point que, de plus en plus, on la fait disparaître. Elle fait peur, car elle est le symbole de l’effroyable injustice et souffrance humaines. Pour le croyant à l’écoute des Saintes Écritures, la Croix est  l’arbre de vie qui révèle la puissance et la sagesse de Dieu, Croix qui, en-haut perce les cieux et ouvre le paradis et, dans les profondeurs des Enfers, broie le cœur de Satan. Aussi c’est une regard d’intense espérance que nous portons aujourd’hui sur la Croix, symbole du salut universel.

    Mais nous n’en cachons pas sa face effroyable. Le Christ l’a vécue en priant, en criant le psaume 21: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? Il a prié tout le psaume jusqu’à la fin, “cri qui devient louange” (A. Wénin) qui culmine dans l’accomplissement final: Tout est achevé! Telle est son œuvre! L’exaltation du Christ jaillit de son abaissement. N’est-il pas venu sur terre pour chercher et sauver Adam, humanité perdue, égarée, et ne l’y trouvant pas, il est allé le chercher là, où il se trouvait, dans le royaume de la mort. C’est cela que nous dit la Croix aujourd’hui: mystère de l’Incarnation et mystère de la Rédemption, Noël et Pâques ensemble.

    Notre chant initial souligne que “sur la Croix le Christ a tué celui qui nous a tués; il ressuscita les morts et leur rendit leur première beauté pour en faire les citoyens de la céleste patrie”. Descente de Dieu qui s’est vidé de lui-même, devenant semblable aux hommes, qui s’est abaissé, obéissant jusqu’à la mort, la mort sur une Croix (Phil 2, 6-11). Descente au plus profond et remontée jusqu’au faîte des cieux: trajectoire fulgurante. Dieu l’a souverainement élevé, l’a sur-exalté jusqu’au trône de Dieu, entraînant dans son sillage tout le genre humain et toute la création.

    Nous trouvons dans ce chant que nous méditons un mot-clé fréquent dans l’Écriture qui veut dire “ému jusqu’aux entrailles”, à côté de surabondance, démesure de bonté et extrême condescendance. Ces expressions caractérisent si bien la vraie image de notre Dieu: un Dieu de miséricorde, ami des hommes.

    Ce Dieu, notre Dieu, nous le confessons chaque fois que nous faisons le signe de Croix, et combien n’en faisons-nous pas dans cette église et dans l’église latine avec l’eau bénite qui nous met en présence de notre baptême. Mais aujourd’hui, plus que les autres jours, comme le vendredi-saint: “Nous vénérons ta Croix, Seigneur, et nous glorifions ta sainte Résurrection !”.  Amen.

    Magnifie, ô mon âme, la très précieuse Croix, la précieuse et vivifiante Croix du Seigneur.
    «Vierge sainte et Mère de Dieu, * tu es l'image du Paradis, * toi qui sans semailles ni labours as fait germer le Christ * par qui la sainte Croix, le nouvel arbre de vie, * fut plantée sur la terre; * et en ce jour de son exaltation, * nous prosternant devant le Christ, nous te magnifions. »

  • Si bona suscepimus

    ℟. Si bona suscépimus de manu Dei, mala autem quare non sustineámus ?
    * Dóminus dedit, Dóminus ábstulit; sicut Dómino plácuit, ita factum est: sit nomen Dómini benedíctum.
    . Nudus egréssus sum de útero matris meæ et nudus revértar illuc.
    ℟. Dóminus dedit, Dóminus ábstulit; sicut Dómino plácuit, ita factum est: sit nomen Dómini benedíctum.

    Si nous avons reçu les biens de la main de Dieu, mais pourquoi ne supporterions-nous pas les maux ? Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté ; comme il a plu au Seigneur ainsi a-t-il été fait ; que soit béni le nom du Seigneur. Je suis sorti nu du ventre de ma mère, et j’y retournerai nu.

    Ce répons des matines, qui conjugue à juste titre Job 2,10 et 1,21, et qui est devenu tel quel une sorte de proverbe, est le premier des "répons de Job". Donc le premier à être chanté au premier nocturne du premier dimanche de septembre (puis au deuxième dimanche, et les lundis et jeudis de férie). C’est pourquoi dans les antiphonaires médiévaux il est orné d’une lettrine :

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    Antiphonaire bénédictin, Bade, XIIe siècle.

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    Antiphonaire cistercien XIIIe siècle, Vienne.

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    Antiphonarium Massiliense, XIIIe siècle, BNF.

  • Le très saint nom de Marie

    Dixième et dernier chapitre des Gloires de Marie, de saint Alphonse-Marie de Liguori.

    L'auguste nom de la Mère de Dieu, le nom de Marie, n'est pas d'origine terrestre ; il ne fut pas, comme les autres noms, inventé par l'esprit des hommes ; il ne lui fut pas donné par leur libre choix : descendu du ciel, il lui fut imposé par un décret divin ; ainsi l'attestent saint Jérôme, saint Épiphane, saint Antonin, et d'autres auteurs.

    " Le nom de Marie, dit saint Pierre Damien, fut tiré du trésor de la Divinité ". Oui, ô Marie, ajoute Richard de Saint-Laurent, votre nom sublime et admirable est sorti du trésor de la Divinité ; les trois personnes de la Trinité sainte vous l'ont donné d'un commun accord, ce nom qui éclipse tous les noms après celui de votre Fils ; elles l'ont rempli de tant de majesté et de puissance que, quand il est prononcé, il faut que tout se prosterne pour le vénérer, au ciel, sur la terre et dans les enfers. Mais, sans parler des autres prérogatives que le Seigneur a voulu attacher au nom de Marie, considérons ici combien il l'a rendu doux aux serviteurs de cette céleste Reine, soit pendant la vie, soit à l'heure de la mort.

    Premièrement, le nom de Marie est doux à ses serviteurs pendant leur vie. Le saint anachorète Honorius le trouvait plein de tout ce qu'il y a de douceur et de suavité en Dieu ; et, pour le glorieux saint Antoine de Padoue, ce nom avait les mêmes charmes que saint Bernard trouvait dans celui de Jésus. " Le nom de Jésus, avait dit Bernard, le nom de Marie, reprenait Antoine, est une joie au cœur de ses pieux serviteurs, un miel sur leurs lèvres, une mélodie pour leurs oreilles ". Le vénérable Juvénal Ancina, évéque de Saluces, goûtait, en prononçant le nom de Marie, une douceur sensible telle, dit son historien, qu'il s'en léchait les lèvres. On lit la même chose d'une femme de Cologne : " Je ne prononce jamais le nom de Marie, assurait-elle à l'évêque Massilius, sans que mon palais soit flatté d'une saveur supérieure à celle du miel ". Massilius adopta sa pratique et expérimenta la même douceur.

    Lors de l'Assomption de la Vierge, les anges demandèrent à trois reprises quel était son nom ; on peut le conclure de ces trois passages des Cantiques : " Quelle est celle-ci qui monte du désert comme un nuage d'encens ? - Quelle est celle-ci qui s'avance comme une aurore naissante ? - Quelle est celle-ci qui s'élève du désert, nageant dans les délices " ? Pourquoi, se demande Richard, pourquoi les anges répètent-ils tant de fois leur question : Quelle est celle-ci ?... C'est sans doute, répond-il, afin d'entendre répéter le nom de Marie, tant ce nom résonne délicieusement à l'oreille des anges eux-mêmes.

    Mais ce n'est pas de cette douceur sensible que j'entends parler ici : il n'est pas donné à tous de la sentir ; je veux parler d'une douceur spirituelle, d'un sentiment salutaire de consolation, d'amour, de joie, de confiance et de force, que le nom de Marie inspire communément à ceux qui le prononcent avec dévotion.

    L'Abbé Francon dit à ce sujet : " Après le saint nom de Jésus, le nom de Marie est si fécond en biens de tout genre, que, ni sur la terre ni dans le ciel, on n'entend prononcer aucun nom qui remplisse les âmes dévotes d'autant de grâces, de consolation et d'espérance. En effet, continue le même auteur, le nom de Marie renferme je ne sais quoi d'admirable, de doux et de divin, qui fait qu'il ne peut retentir dans un cœur aimant sans l'embaumer d'une odeur de sainte suavité. Et voici, dit-il en finissant, la merveille de cet auguste nom : mille fois répété, il paraît toujours nouveau à ceux qui aiment Marie, aussi bien que le plaisir avec lequel ils l'entendent ".

    Le bienheureux Henri Suso avait bien fait, lui aussi, l'expérience de cette douceur du nom de Marie. En le prononçant, il se sentait, disait-il lui-même, tout pénétré de confiance et enflammé d'amour ; aussi, versant des larmes de joie et transporté hors de lui-même, il eut voulu que le cœur lui bondît de la poitrine jusque sur les lèvres ; car, assurait-il, ce nom si doux, si cher, se liquéfiait au fond de son âme comme un rayon de miel. Après quoi, il s'écriait : " O nom plein de suavité ! O Marie ! que devez-vous donc être vous-même, si votre nom seul est déjà si aimable et si gracieux " ?

    De son côté, saint Bernard, s'adressant à sa bonne Mère, lui disait, en ces termes pleins de tendresse, la flamme dont il brûlait pour elle : " O grande, ô clémente, ô admirable Marie ! ô Vierge très sainte et digne de tout louange, combien doux et aimable est votre nom ! On ne peut le prononcer sans se sentir embrasé d'amour et pour vous et pour Dieu ; il suffit même que ce nom se présente à la pensée de ceux qui vous aiment, pour accroître beaucoup leur amour et les consoler ". - Ah ! si les richesses consolent les pauvres, en les tirant de leur misère, ajoute Richard de Saint-Laurent, combien plus, ô Marie, votre nom nous console dans nos peines, car, bien mieux que les richesses de la terre, il adoucit les angoisses de la vie présente !

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  • Non abscondas me, Domine

    ℟. Non abscóndas me, Dómine, a fácie tua: manum tuam longe fac a me,
    * Et formído tua non me térreat.
    . Córripe me, Dómine, in misericórdia, non in furóre tuo, ne forte ad níhilum rédigas me.
    ℟. Et formído tua non me térreat.

    Ne me réduisez pas, Seigneur, à me cacher de devant votre face, retirez votre main de dessus moi, et ne m’épouvantez pas par la terreur de votre puissance. Reprenez-moi, Seigneur, dans votre miséricorde, et non pas dans votre fureur, de peur que vous me fassiez rentrer dans le néant. (Traduction Lemaistre de Sacy)

    Ce répons des matines est comme il se doit un « répons de Job ». Toutefois, le verset ne vient pas du livre de Job. C’est le verset 24 du chapitre 10 de Jérémie. Dont on pourrait jurer l’avoir entendu de la bouche de Job… Et ce verset a été modifié de façon très intéressante. C’est le texte de la Vulgate, donc de saint Jérôme, mais qui est identique à celui qu’on trouve chez saint Ambroise et chez saint Augustin. A ceci près qu’on a substitué « misericordia » au mot qui se trouve dans le texte de Jérémie et qui est « judicio » : le jugement. Ainsi ce n’est plus « punissez-moi dans votre jugement » mais « corrigez-moi dans votre miséricorde » : on voit que le sens du verbe change, du coup… et le sens de la prière aussi…

  • Paroisse Saint John Fisher

    L’évêque de Portsmouth Mgr Philip Egan a érigé samedi, en la fête de la Nativité de la Sainte Vierge, la paroisse personnelle Saint John Fisher à Reading, dans le Berkshire, sur la Tamise à l’ouest de Londres.

    La paroisse est confiée à la Fraternité sacerdotale Saint Pierre, qui officie déjà à Reading depuis dix ans. Le premier prêtre fut l’abbé Armand de Malleray, aujourd’hui supérieur de la FSSP en Angleterre. Le curé de a paroisse personnelle est l’abbé Matthew Goddard, qui vient de l’anglicanisme, et qui est à Reading depuis 2012.

    Le lieu de culte reste pour le moment l’église Saint-Guillaume FitzHerbert (William of York), qui est aussi la chapelle de l’université.

    Cette église fut construite en 1906. C’était la troisième église catholique construite à Reading depuis la « Réforme ». La première (aujourd’hui disparue) l’avait été en 1813 par un Français, François Longuet, qui pendant la Révolution était séminariste à Caen et s’était réfugié en Angleterre. En 1813 il écrivait que 37 personnes avaient assisté à la messe de Pâques et qu’il avait baptisé 11 enfants, deux hommes et trois femmes. Il fut horriblement assassiné dans la rue en 1817. On ne retrouvera jamais l’assassin, qui lui avait volé l’argent de six mois d’enseignement du français qu’il venait de toucher, mais pas sa montre, ni son anneau où était gravé « Pour Dieu et le Roi »…

    (Quant au martyr saint John Fisher, il n’est peut-être pas inutile de rappeler aujourd’hui qu’il fut le seul évêque anglais à vouloir maintenir la doctrine catholique du mariage, alors que tous les autres admettaient que le roi fût « divorcé remarié »…)