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Liturgie - Page 248

  • Saint Laurent de Brindes

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    L'empereur, qui avait eu occasion de connaître la prudence et l'habileté du père Laurent, à la manière dont il venait de remplir une mission délicate, songea à l'employer dans une affaire d'un genre tout différent et aussi difficile. Mahomet III, qui occupait alors le trône ottoman, s'étant avancé vers le Danube, annonçait le projet d'envahir la Hongrie. Rodolphe leva une armée et invita tous les princes de l'Allemagne, tant catholiques que protestants, à venir se joindre à lui pour la défense de la chrétienté. Mais il craignit que ses invitations, quelque pressantes qu'elles fussent, n'obtinssent pas tout le résultat qu'il désirait, et il leur envoya le père Laurent pour les déterminer. Le succès du saint religieux fut complet : tous les secours demandés furent envoyés avec célérité, et l'archiduc Mathias fut choisi pour généralissime de l'armée chrétienne.

    Mais là ne devait point se terminer encore la mission du bienheureux Laurent : le Seigneur lui réservait un triomphe d'un autre genre. A la demande de Mathias, du nonce et de plusieurs des princes confédérés, le pape lui ordonna de se rendre à l'armée, afin de contribuer aux succès de la campagne, par ses conseils et par ses prières. Il obéit sans résistance. Sitôt qu'il fut arrivé, on rangea devant lui l'armée en bataille. Le saint religieux, la croix à la main, harangua les soldats et les assura formellement d'une victoire certaine; ensuite il les prépara au combat par la prière et par la pénitence. Le jour de l'engagement, le général ottoman présenta 80.000 hommes en bataille rangée ; le général des chrétiens n'en avait que 18.000. Frappés de cette différence, quelques officiers de l'empereur, même des plus intrépides, conseillaient d'agir avec prudence et de se retirer dans l'intérieur du pays. L'archiduc ayant appelé le père Laurent au conseil, celui-ci s'y rendit, prit connaissance de l'objet de la délibération, opina pour l'attaque, et, pour la seconde fois, il donna à l'assemblée l'assurance d'une victoire complète. Cette réponse ayant diminué les craintes, l'on résolut de commencer le combat sur-le-champ, et on rangea les soldats en bataille. Le père Laurent, à cheval, se plaça à la première ligne, revêtu de son habit religieux. Alors élevant un crucifix qu'il tenait à la main, il se tourna vers les troupes, et leur parla avec tant de force, qu'elles ne voulurent pas attendre l'attaque des Turcs. Sur-le-champ elles s'élancèrent contre l'ennemi avec une valeur incroyable. Les Turcs, de leur côté, les reçurent avec fermeté, et le choc fut terrible. Le père Laurent fut un moment entouré par les infidèles; mais les colonels Rosbourg et Altain, accourus pour le défendre, l'arrachèrent au péril et le conjurèrent de se retirer, lui disant que ce n'était pas là sa place. « Vous vous trompez, leur répondit-il à haute voix ; c'est ici que je dois être ; avançons, avançons, et la victoire est à nous ! » Les chrétiens recommencent la charge, et l'ennemi, frappé de terreur, s'enfuit dans toutes les directions.

    Cette bataille se donna le 11 octobre 1611. Une seconde eu lieu le 14 du même mois, et fut suivie des mêmes succès. Les Turcs se retirèrent alors au delà du Danube, après avoir perdu 30.000 hommes. On ne saurait exprimer les sentiments d'admiration que le père Laurent avait inspirés aux généraux et aux soldats. Le duc de Mercœur, qui commandait sous l'archiduc, déclara que ce saint religieux avait plus fait lui seul dans cette guerre que toutes les troupes ensemble, et qu'après Dieu c'était à lui qu'il fallait attribuer les deux victoires remportées sur les ennemis du nom chrétien.

    Lors de la cérémonie de la béatification du père Laurent, cet événement mémorable fut représenté dans un tableau placé au-dessus de la principale porte du Vatican. On y lisait en lettres d'or une inscription latine, dont voici la traduction : « L'Autriche se trouvant dans la plus grande détresse, le bienheureux Laurent de Brindes, la croix à la main, épouvante et met en fuite les ennemis du nom chrétien. »

    Extrait de « Légende céleste, nouvelle histoire de la vie des saints, avec la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, celle de la Sainte Vierge, et le précis historique des fêtes de l’année, le tout d’après les documents les plus authentiques, par une société de littérateurs et d’ecclésiastiques, ouvrage revu par MM. les vicaires généraux et approuvé par Monseigneur l’archevêque de Paris », 1846.

    La gravure ci-dessus a été réalisée d’après le tableau, comme en atteste l’inscription, mais je n’ai pas trouvé le tableau lui-même.

    Euh… non, ce n’est pas pour cette raison-là que Jean XXIII a fait saint Laurent de Brindes docteur de l’Eglise et l’a inscrit au calendrier liturgique…

    Et pourtant, c’est bien pour célébrer les 50 ans de saint Laurent docteur de l’Eglise qu’un site… indonésien a publié cette autre gravure :

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  • Sainte Marguerite

    Il est curieux que cette sainte martyre qui s’appelle dans l’Orient byzantin d’un nom qui paraît latin, Marina, s’est toujours appelée dans l’Occident latin d’un nom grec, Marguerite… Il s’agit en tout cas de la même martyre d’Antioche de Pisidie. Voici sa splendide icône miraculeuse du monastère Sainte Marina de l’île d’Andros en Grèce, et les apostiches des premières vêpres de sa fête. (Les versets en italiques sont la fin du psaume 67 et le début du psaume 39.)

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    Venez, les amis des Martyrs, vénérons avec foi Marine, l'épouse du Christ, cette martyre ayant fermement combattu pour le roi de l'univers ; ayant fait de la virginité la tunique de son corps, comme fil d'or elle y broda le sang de son témoignage sacré ; et, d'une double couronne parée, elle se tient maintenant devant l'Arbitre des combats.

    Le Seigneur est admirable
    parmi les Saints, le Dieu d'Israël.

    Sublimes, vraiment, furent ta victoire, tes exploits : Marine, ta frêle et craintive complexion l'emporte sur l'invisible dragon, sur l'esprit aux mille ressources, la montagne en travail, comme sur un oisillon et, l'ayant foulé aux pieds, tu exultes à présent avec les Anges, sainte martyre suscitant l'admiration

    J'espérais le Seigneur d'un grand espoir,
    il s'est penché vers moi pour exaucer ma prière.

    Du Verbe qui est apparu sur terre tu t'es montrée l'épouse choisie, Marine, toi qui as resplendi de la beauté de tes saintes actions et qui, par grâce, fis dépérir les plantations des sans-Dieu ; c'est pourquoi nous vénérons ta mémoire sacrée et la châsse de tes reliques nous procurant les guérisons.

    Gloire au Père…

    A la droite du Sauveur se tient la vierge martyre victorieuse au combat, sous l'invincible manteau des vertus, parée de pureté virginale, bariolée par le sang du combat, ayant garni sa lampe d'une huile d'allégresse et lui criant : J'ai couru vers toi sur la trace de ton parfum, Christ mon Dieu, ton amour m'a transpercée, ne t'éloigne pas de moi, céleste Epoux ! Par ses prières envoie sur nous ta miséricorde, Sauveur tout-puissant.

    Maintenant...

    Mère de Dieu, tu es la Vigne, en vérité, qui a fait croître le fruit de vie ; notre Dame, nous t'en prions : avec les Martyrs et tous les Saints intercède pour le salut de nos âmes.

    *

    Sainte Marguerite et sainte Gertrude.

    • Depuis 1769 la fête de sainte Marguerite est supplantée par celle de saint Jérôme Emilien.

     

  • Saint Vincent de Paul

    Hymne des premières vêpres dans le bréviaire des lazaristes, repris dans les bréviaires de Paris du début du XIXe siècle (et des autres bréviaires suivant celui de Paris), avec la traduction d’époque…

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  • Saint Camille de Lellis

    Screenshot_2018-07-17 VIE DE SAINT CAMILLE DE LELLIS, FONDATEUR DE L'oRDRE DES CLERCS REGULIERS, MINISTRES DES INFIRMES (15[...].pngJe dois commencer par la charité comme étant la racine de toutes les vertus et un charisme plus familier à Camille que tous les autres. Je dirai donc qu'il a été embrasé par l'ardeur de cette vertu non seulement envers Dieu, mais aussi envers son prochain et spécialement envers les malades. C'est au point qu'il lui suffisait de les apercevoir pour sentir son cœur se fondre de tendresse et oublier entièrement tous les plaisirs, les agréments et les attachements terrestres. Il paraissait, lorsqu'il servait n'importe quel malade, comme s'absorber et se consumer dans son extrême ferveur. Il aurait volontiers pris sur lui leur accablement ou n'importe lequel de leurs maux pour soulager leurs douleurs ou guérir leurs maladies. Il voyait en eux la personne du Christ avec une telle vivacité d'imagination que souvent, en servant leur nourriture, il les considérait comme étant ses christs, au point qu'il implorait d'eux la grâce et le pardon de ses péchés. Il se tenait devant eux avec autant de respect que s'il avait été réellement et personnellement en présence du Seigneur. Dans ses entretiens, il introduisait le thème de la charité plus fréquemment et avec plus de ferveur qu'aucun autre, et il aurait voulu pouvoir la faire entrer dans le cœur de tous les hommes. Pour enflammer chez ses religieux l'amour de cette vertu primordiale, il avait l'habitude de leur répéter ces paroles très douces du Christ : J'étais malade, et vous m'avez visité. Il semblait vraiment avoir ces paroles gravées dans son cœur, tant il les prononçait et les répétait. La charité de Camille était si vive et si largement ouverte qu'il étreignait dans sa bonté et sa bienveillance non seulement les malades et les moribonds, mais d'une façon générale tous les pauvres et les malheureux. Enfin il v avait dans son cœur une si grande tendresse pour les indigents qu'il avait coutume de dire : « Puisque les pauvres passent inaperçus dans le monde, il faut que des hommes se dépensent à les découvrir et à les faire sortir de terre, pour leur faire du bien et leur montrer de la miséricorde. »

    Sanctio Cicatelli, 4e préfet général de l’Ordre des clercs réguliers pour les malades fondé par saint Camille de Lellis.

  • Currus Israel

    ℟. Factum est, dum tólleret Dóminus Elíam per túrbinem in cælum,
    * Eliséus clamábat, dicens: Pater mi, pater mi, currus Israël, et auríga eius.
    . Cumque pérgerent, et incedéntes sermocinaréntur, ecce currus igneus et equi ígnei divisérunt utrumque, et ascéndit Elías per túrbinem in cælum.
    ℟. Eliséus clamábat, dicens: Pater mi, pater mi, currus Israël, et auríga eius.

    Il arriva, quand le Seigneur enleva Elie au ciel par un tourbillon, qu’Elisée cria, disant : « Mon Père, mon Père, Char d’Israël et son conducteur ! ». Tandis qu’ils poursuivaient leur chemin, et qu'ils marchaient en s'entretenant, voici qu’un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent tout à coup l'un de l'autre, et Elie monta au ciel dans un tourbillon.

    Ce répons des matines, des « Répons des (livres des) Rois » chantés jusqu’à fin juillet, reprend le récit biblique de l’enlèvement d’Elie (4 Rois, 2). Avec une seule différence avec le texte de la Vulgate : « tolleret » au lieu de « levare vellet ». Parce que dans le texte biblique cette première phrase est nettement antérieure, donc dit ce que « veut » faire Dieu. Mais dans le répons elle est accolée à ce qui se fait, donc c’est ce que fait Dieu.

    Si on lit le texte attentivement, on constate qu’il n’est pas dit que Elie soit enlevé sur un char de feu. Il est dit qu’un char de feu vient séparer Elie et Elisée et que Elie est enlevé dans un tourbillon. Mais, sans doute parce que Elisée s’exclame : « Mon père, mon père, char d’Israël et son conducteur », toutes les représentations picturales d’orient et d’occident montrent Elie montant dans un char de feu.

    A partir de la fin du XIVe siècle, et pendant les deux siècles suivants, l’icône russe de l’assomption d’Elie va montrer carrément une sphère de feu, dans laquelle on voit le prophète sur un char, avec les chevaux souvent à peine esquissés. On remarque aussi que Elisée paraît arracher in extremis son manteau à Elie, alors que dans le texte biblique Elie laisse tomber son manteau.

    Voici l’une des premières icônes à montrer Elie dans une sphère de feu :

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    Celle-ci est du XVe siècle :

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    Voici deux icônes exceptionnelles du XVIe siècle :

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    Et encore au XVIIe siècle :

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    Ensuite la peinture sera plus réaliste et on verra Elie sur son char dans une sorte de cartouche de feu en haut du tableau.

    (Ces icônes représentent généralement à l’étage inférieur les deux autres scènes célèbres de la vie d’Elie : quand l’ange le réveille pour qu’il mange et boive car il va devoir marcher 40 jours jusqu’à l’Horeb, et Elie dans sa caverne nourri par un corbeau.)

    En union avec nos frère libanais qui le 20 juillet, pour la fête de saint Elie, vont une fois encore embraser tout le pays chrétien d’une multitude de feux d’artifice…

  • Notre Dame du Mont Carmel

    Dans l’office de cette fête, pour les antiennes du Benedictus (à laudes) et du Magnificat (aux vêpres), on a choisi deux versets poétiques de la Sainte Ecriture qui nommaient le mont Carmel et pouvaient s’appliquer à la Sainte Vierge.

    Caput tuum ut Carmélus, et comæ cápitis tui sicut púrpura Regis vincta canálibus, allelúia.

    L’antienne du Benedictus est un verset mystérieux du Cantique des cantiques, qui traduit littéralement dit : « Ta tête est comme le Carmel, et les cheveux de ta tête comme la pourpre du Roi liée par des canaux. » Il faut comprendre : ta chevelure est comme un vêtement royal lié dans les canaux des teinturiers pour être teint en pourpre. Comme le remarque Bossuet il ne s’agit pas de la couleur pourpre, mais de la magnificence royale.

    Glória Líbani data est ei, decor Carméli et Saron, allelúia.

    La gloire du Liban lui a été donnée, la beauté du Carmel et de Saron, alléluia.

    L’antienne du Magnificat, prise du chapitre 35 d’Isaïe, est compréhensible d’emblée. Si l’on se reporte au contexte, on remarque qu’ici il s’agit d’Israël devenu un désert stérile, qui va pousser et germer au point de devenir d’une beauté incomparable. Dieu lui-même viendra, et les yeux des aveugles verront, les oreilles des sourds seront ouvertes, le boiteux bondira comme un cerf, etc. On reconnaît la prophétie messianique citée par le Christ lui-même. De fait cette terre qui devient féconde pour donner le plus beau des fruits est bien la Sainte Vierge. En ce qui concerne l’antienne du Benedictus, c’est le Seigneur qui s’adresse à sa bien aimée, sœur et épouse, avec un triple niveau d’interprétation : la Sainte Vierge, l’Eglise, l’âme du fidèle. Ici c’est bien sûr uniquement Notre Dame du Mont Carmel.

  • 8e dimanche après la Pentecôte

    Allelúia, allelúia. ℣. Magnus Dóminus, et laudábilis valde, in civitáte Dei nostri, in monte sancto eius. Allelúia.

    Le Seigneur est grand, et digne de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne.

    Le texte de ce verset d’alléluia est le même que le verset de psaume de l’introït : c’est le début du psaume 47 On remarque que l’alléluia a « valde » alors que l’introït a « nimis ». On ne trouve « valde » que dans de rares manuscrits, dont le psautier de saint Augustin. Dans l’Ecriture, les deux mots traduisent le même mot grec et ont le même sens. « Valde », c’est « beaucoup, extrêmement ». « Nimis », c’est d’abord « trop ». Mais de « trop » on est passé à « extrêmement, beaucoup ». On peut constater que c’est le sens de « trop » dans l’expression à la mode ces dernières années : « C’est trop bon », pour dire que c’est extrêmement bon.

    On peut remarquer aussi que le chant oublie le mot « nostri » : la cité de (notre) Dieu.

    Mais ce qui est premier est évidemment ce jubilus qui jubile vraiment, et en dansant, et qui explose dès le début du verset sur le mot « Dominus » montant au-dessus de l’octave, comme si ma louange perçait le ciel pour arriver devant le Seigneur. Puis la ritournelle dansante va revenir deux fois, avec les deux fois son écho…

    Par les moines de Kergonan :

  • Saint Bonaventure

    Salve Regina

    Salve

    Salut ! Vierge des vierges, étoile du matin, remède véritable des crimes les plus infâmes, consolatrice des hommes en proie au malheur, ennemie irréconciliable du péché.

    Regina

    Reine de ceux qui règnent, Vierge immaculée, Mère unique entre les mères, vous avez mis au monde un Fils, et l'on vous appelle le palais sacré du Seigneur : versez donc sur nous les secours abondants du ciel.

    Mater misericordiae

    Vous avez mérité d'être nommée la source de la miséricorde et la Mère de la grâce, car vous avez conçu le Roi suprême de gloire, vous lui avez donné la vie, et vous avez offert au monde l'auteur de tout pardon.

    Vita

    La vie, la voie, la vérité est sortie de la terre, et votre virginité est demeurée sans tache, car votre humilité vous a rendue digne d'être choisie de Dieu lorsqu'il se revêtit de notre chair.

    Dulcedo

    La douceur par excellence, Celui qui est appelé l'Agneau de Dieu, Celui dont le sang, comme un bain salutaire, a lavé les crimes de l'homme abandonné, Celui qui a vaincu le démon, est le fruit béni de votre sein.

    Et spes nostra

    Vierge Marie, vous êtes notre espérance inébranlable, vous la tige fleurie de Jessé, vous que le Prophète nous a montrée couverte de la rosée du Ciel, vous qui êtes belle comme la neige la plus pure, tendre Mère de Dieu.

    Salve

    Salut ! lumière des Fidèles, brillante comme l'aurore, plus ravissante et plus suave que le lis. Eloignez de nous sans retard tout ce qui peut nous être un danger, et implorez pour nous le secours du Seigneur.

    Ad te

    Malheureux, plongés dans une infortune profonde, nous élevons nos cris jusqu'à vous; ouvrez à nos prières les oreilles de votre cœur sacré, afin que, délivrés par vous des gouffres de l'abîme, nous puissions librement suivre la voie montrée par votre Fils.

    Clamamus

    Nous poussons vers vous des soupirs pleins de ferveur, et nous vous supplions avec un tendre amour : « détruisez tout ce que nos pensées perverses ont pu produire au dehors d'actions criminelles.

    Exules

    Nous sommes tous condamnés à un dur exil. En punition du crime de nos pères, nous avons été privés de la gloire et déshérités des félicités du ciel ; mais le don de votre tendresse nous a rendu tous nos droits.

    Filii

    Vos enfants ne peuvent qu'exprimer par leurs gémissements les misères dont ils sont assiégés de toutes parts en ce monde. Sans cesse ils se sentent entraînés vers des crimes dignes des châtiments éternels; mais ils sont affermis par votre miséricorde.

    Evæ

    La chute d'Eve nous a causé un tort irréparable; elle nous a ravi la joie bienheureuse du ciel. Mais après Eve, elle nous a valu, incarné de la Vierge, Celui qui a brisé la mort et détruit le péché.

    Ad te

    Vos serviteurs crient sans cesse vers vous et font entendre des soupirs fidèles ; ils implorent humblement le secours de votre puissance. Que votre miséricorde écoute leurs prières.

    Suspiramus

    Nous soupirons et nous versons des larmes, nous gémissons sans cesse sur les péchés que nous avons commis. Mais, ô Mère de piété ! nous avons mis en vous notre confiance ; vous obtiendrez grâce et miséricorde au pécheur brisé par un vrai repentir.

    Gementes

    Nous nous rappelons les fautes de nos jours anciens, les fautes dont notre esprit pervers s'est souillé librement, et nous en gémissons. Mais en même temps, ô Vierge immaculée ! nous espérons en vous, et nous vous demandons que nos vœux soient exaucés.

    Et flentes

    Nous pleurons et notre âme est en proie à la honte et à la douleur ; versez donc en nous la lumière. Vierge bienfaisante, purifiez avec amour les taches que le péché imprima en nos cœurs ; aimable Marie , veuillez nous réunir aux habitants de la céleste patrie.

    In hac valle

    En cette vallée misérable et environnée de ténèbres, je vois des hommes sans nombre dont la vie est détestable et hideuse; leurs exemples se propagent à raison des crimes qu'ils ont commis et des hontes dont ils sont couverts.

    Lacrymarum

    Des larmes abondantes ont coulé vainement de nos yeux : les vieillards, les enfants et le peuple tout entier craignent de perdre ce que l'ambitieux cherche avec ardeur et ce que l'homme du monde poursuit en tous lieux.

    Eia ergo

    Relevez donc nos âmes de leurs chutes; dirigez leur course vers vous. Fortifiez ceux qui tremblent, redressez ceux qui se sont égarés et vous cherchent avec amour; soyez le guide assuré des malheureux qui se confient en vous.

    Advocata

    Vous êtes notre puissante avocate auprès du Sauveur : hâtez-vous donc d'intercéder pour nous, selon votre miséricorde accoutumée. Que votre amour maternel nous fasse sentir sa bénigne influence; qu'il apaise votre Fils en faveur d'un peuple infortuné.

    Nostra

    Toujours la Vierge Mère fut l'espoir des fidèles; elle l'est encore de nos jours, elle le sera à jamais. Elle est pour nous la cité royale qui nous met à l'abri des coups de nos ennemis; elle est le remède qui chasse tous les maux loin de nous.

    Illos tuos misericordes oculos ad nos converte

    Oui ! tournez ces yeux pleins de tendresse et de miséricorde vers des serviteurs si peu unis dans le bien et si unanimes à courir au mal ; détruisez l'aiguillon de noire chair , détruisez tous ses crimes.

    Et Jesum benedictum

    Jésus, votre Fils unique, est le fruit béni de votre sein ; daignez-le montrer à nos yeux : il est glorieux, plein de tendresse et ennemi du mensonge. C'est par lui que le genre humain, après s'être éloigné de Dieu et perdu pour un temps, s'est relevé invincible des liens de la mort.

    Ventris tui

    Vos entrailles ont porté Jésus, et vos mamelles bienheureuses ont allaité Celui que plus tard les Juifs couvrirent de blessures cruelles et qu'ils condamnèrent à la mort de la croix après l'avoir ainsi traité.

    Nobis post hoc exilium ostende

    Après cet exil montrez-nous, plein de miséricorde, donnez-nous Jésus votre Fils. Etendez sur nous votre protection maternelle et puissante; daignez prendre notre défense en ce moment où nous serons jugés.

    O clemens

    O clémence ineffable de la souveraine bonté ! fille d'Adonaï, fleur de la virginité, pardon des pécheurs endurcis, mère de tendresse, joie des vierges et manteau de la charité !

    O pia

    O pieuse et tendre Reine des cieux ! vous êtes la plus digne et la plus riche des créatures sorties des mains de Dieu ; vous êtes la Vierge prudente par excellence, la gloire des Confesseurs et l'honneur le plus éclatant des Apôtres.

    O dulcis

    O Vierge d'une douceur inaltérable, plus douce que le miel et le rayon le plus suave, colombe très pure, jamais le fiel le plus léger ne reposa en votre cœur. Mère de bénignité, repoussez loin de nous, nous vous en supplions, tout ce qui peut imprimer une tache à notre innocence.

    Virgo Maria

    Bonne Marie , conjurez votre Fils de daigner recevoir en sa gloire quiconque, pour vous honorer, voudra redire avec amour ce que je viens d'écrire à votre louange.

  • Æterna cæli gloria

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    Hymne des laudes le vendredi, traduction de Jean Racine pour le bréviaire de Letourneux. Extrait de l'édition des œuvres de Racine avec les commentaires de Julien Louis Geffroy, en 1808. On ne peut qu'être d'accord avec sa note sur l'Olympe (qui fait allusion au fait qu'il y a déjà l'Olympe dans la traduction de l'hymne des laudes du mercredi, avec en note: "L'Olympe est bien mal placé dans une hymne chrétienne").

  • Saint Jean Gualbert

    Le texte suivant est, nous dit-on, affiché à la porte du monastère de Vallombreuse. Il omet « pieusement » d’évoquer les calomnies et la persécution de saint Pierre Damien…

    La vie de Jean Gualbert, écrite par Atton de Pistoie, dans les premières années du XIIème siècle, indique comme événement fondateur de la vocation du jeune Jean, le pardon concédé au meurtrier de son frère, qui s’agenouilla devant lui les bras ouverts. Il se rendit dans l’église voisine de Saint Miniat al Monte (Florence), le crucifix inclina miraculeusement la tête pour agréer le geste accompli. Cet événement le conduisit à demander au Père Abbé de l’accueillir dans sa communauté.

    L’expérience monastique de Jean Gualbert fut tout de suite marquée par une véritable recherche de la perfection et par une rigueur morale absolue qui trouvèrent leur expression concrète dans sa ferme opposition à la simonie. En effet, dès qu’il apprit que le nouveau Père Abbé de Saint Miniat, Aubert, avait obtenu son élection par simonie et après avoir pris conseil auprès de l’ermite Teuzon, il le dénonça publiquement et quitta la communauté pour rechercher une nouvelle voie qui lui permettrait de vivre son choix radical de vie monastique.

    Après un long pèlerinage et un arrêt auprès de l’Abbaye de Camaldoli, Jean Gualbert s’arrêta dans un lieu solitaire des Apennins de la Toscane : Vallombreuse. Là, selon la tradition, il trouva deux ermites, Paul et Gantelme : avec eux et avec l’appui du Père Abbé Garin de Settimo, naquit le premier foyer de la future congrégation vallombrosienne.

    Le premier document qui signale avec certitude la naissance de la nouvelle communauté est daté du 27 janvier 1037 : Albert, clerc de Florence, déclare s’être uni aux “fratres in Christo simul congregati in loco Valle umbrosa ubi et Aquabelli vocatur”.

    La nouvelle communauté s’engagea activement contre la corruption ecclésiastique, épousant les valeurs du fondateur, choix qui porta Jean Gualbert et ses moines à un conflit ouvert avec l’évêque de Florence, Pierre Mezzabarba, coupable de simonie. La dénonciation publique déclencha la colère de l’évêque qui, appuyé par l’aristocratie florentine, ordonna l’assaut du monastère vallombrosien de Saint Salvi, proche des murailles de la cité de Florence, espérant ainsi réprimer l’opposition ouverte des moines. L’attaque eut lieu de nuit, pendant que la communauté monastique célébrait l’Office des Matines : les assaillants entrèrent dans l’église, brutalisèrent les moines, détruisirent l’édifice en mettant même le feu au monastère. Jean Gualbert loua le courage de ses moines, capables de souffrir au nom de la foi et il vit la fin de la lutte contre Pierre Mezzabarba le 13 février 1068 quand le moine Pierre (ensuite nommé Igné), qu’il avait choisi pour affronter l’épreuve du feu, dans le but d’établir qui disait la vérité, sortit indemne des flammes.

    Peu après le Pape Alexandre II, à la vue du résultat de l’ordalie, déposa l’évêque simoniaque mettant définitivement fin à la question. Ce fut à ce moment que Jean vit son travail de réforme du milieu ecclésiastique publiquement reconnu.

    A peine cinq ans après l’épreuve du feu, le 12 juillet 1073, Jean Gualbert mourut à Passignano, entouré de l’affection de ses moines auxquels il confia son testament spirituel : Ego Johannes credo et confiteor Fidem quam Sancti Apostoli praedicaverunt et Sancti Patres in quatuor Conciliis confirmaverunt ( Moi Jean je crois et professe la foi que les Saints Apôtres prêchèrent et que les Saints Pères dans les quatre Conciles confirmèrent).

    Il fut canonisé sous le pontificat de Célestin III, en 1193, mais pour des raisons inconnues le rite de l’elevatio des reliques survint beaucoup plus tard : le 10 octobre 1210. Depuis ce temps-là, cette date est devenue particulièrement importante et s’est ajoutée à celle du 12 juillet, commémoration de son dies natalis.

    En 1595, Clément VIII l'inséra dans le calendrier universel et en 1951 il fut proclamé patron des gardes forestiers italiens par le Pape Pie XII.