La Cour européenne des droits de l’homme condamne la Suisse pour avoir violé la liberté d’expression d’un homme politique turc. Celui-ci, Dogu Perinçek avait publiquement nié le génocide arménien en le qualifiant de « mensonge international », et il avait été condamné à une amende par la justice suisse.
Pour la CEDH, dans son arrêt définitif (qui confirme un premier arrêt de 2013 dans la même affaire), la seule négation de génocide qui puisse et doive être sanctionnée est la négation de la Shoah, parce qu’une telle attitude « passe invariablement pour la traduction d'une idéologie antidémocratique et antisémite », ce qui n’est pas le cas de la négation du génocide arménien : le fait de qualifier ce génocide de « mensonge international » ne porte pas atteinte « à la dignité des membres de la communauté arménienne au point d'appeler une réponse pénale en Suisse », car ces propos « ne peuvent pas être assimilables à des appels à la haine ».
En outre, on doit tenir compte du contexte et du pays dans lequel les propos ont été tenus. Si « la négation de l'Holocauste est surtout dangereuse dans les États qui ont connu les horreurs nazies », en revanche il n'y a pas de « lien direct » entre la Suisse et « les événements survenus au sein de l'Empire ottoman en 1915 »…
Mais comme la négation de la Shoah « passe invariablement pour la traduction d'une idéologie antidémocratique et antisémite », elle doit être condamnée partout. Ce qui n’est pas le cas des autres génocides, dont la négation peut éventuellement être condamnée dans les pays concernés. Mais, de toute façon la CEDH se dit incompétente sur le fait de savoir s’il y a eu ou non un génocide arménien.
Et pourtant elle sait qu’il y a eu un génocide juif.
Comment est-ce possible ?
Mais c’est très simple : puisque seule la négation du génocide juif peut être condamnée, c’est qu’il y a bien eu un génocide juif.
CQFD.