Il semble que personne ne trouve bizarre que les jihadistes soient systématiquement abattus.
Nous sommes dans un « Etat de droit », où toute personne a « droit à un procès équitable », et où le bannissement de la peine de mort est un principe idéologique intangible. Or, chaque fois qu’il y a un acte jihadiste, le jihadiste est tué sans autre forme de procès. On lui applique la peine de mort anticipée, sans procès. Et personne ne paraît même le remarquer. Sous prétexte qu’on abat un ignoble assassin, on ne voit pas qu’on répond à la barbarie par la barbarie.
On ne me fera pas croire que des tireurs d’élite n’aient jamais d'autre possibilité de neutraliser un terroriste que de le tuer.
Et c’est flagrant, quasi caricatural, dans le cas de Saint-Etienne du Rouvray : on a abattu un homme sur le parvis d’une église armé d’un… couteau !
Ce sont les Américains qui ont établi cette nouvelle procédure, notamment avec Ben Laden (même s’ils l’appliquaient avant, et si les véritables promoteurs de la chose sont, depuis très longtemps, les Israéliens). Ils ne sont pas allés au Pakistan pour capturer Ben Laden, mais pour le tuer. Parce qu’il ne fallait pas qu’il y ait un procès. Où l’on serait bien obligé de parler des millions de dollars qui lui avaient été donnés par la CIA, et des millions de dollars qui lui avaient été donnés par la famille régnante saoudienne.
Pour nos jihadistes, c’est la même chose. Les attentats se multiplient, et il n’y aura jamais de procès. Parce que les jihadistes ne doivent pas pouvoir expliquer dans un procès qu’ils appliquent l’idéologie islamique telle qu’elle se trouve dans le Coran et les Hadiths, qu’ils font le jihad parce que c’est une obligation de l’islam, qu’ils ne font qu’imiter le « beau modèle », Mahomet, comme doit le faire tout musulman.
Et il ne faut pas croire la désinformation sur les jihadistes qui n’en sont pas, qui sont des déséquilibrés tombés on ne sait comment dans une « radicalisation » dont eux-mêmes ne savent à peu près rien. J’avais été très impressionné par la retranscription des échanges entre Mohammed Merah et les policiers qui l’assiégeaient. Cet homme qui était soi-disant un jeune paumé qu’on voyait beaucoup plus en boîte de nuit qu’à la mosquée avait une connaissance très étendue et très approfondie de l’islam. Or c’est précisément ce que l’on ne doit pas savoir. C’est pourquoi il faut tuer Mohammed Merah et ses semblables. Pour que les Français croient qu’on a abattu quelques cinglés, et ne sachent pas ce qui les attend…
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N.B. En ce qui concerne Mohammed Merah il fallait aussi éviter de s'étendre sur son activité d'agent de renseignement des services français (autre analogie avec Ben Laden).