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François (pape) - Page 96

  • Et Jean XXIII…

    Lu ici :

    « Jean XXIII va accéder à la sainteté sans deuxième miracle, en vertu d’une procédure simplifiée, approuvée par le pape François. Devant la presse, le père Federico Lombardi a expliqué qu’il s’agissait d’un cas particulier qui intervient alors que l’on célèbre le cinquantenaire du Concile Vatican II. Le pape a le pouvoir d’accorder une dispense en ce qui concerne le deuxième miracle. »

    Certes, le pape décide souverainement. Mais se passer d’un miracle, qui est le signe donné par Dieu que la personne est digne d’être canonisée, c’est quand même dire à Dieu : ton signe, on n’en a pas besoin, on fait ce qu’on veut…

  • Un triple affront

    Samedi était organisé dans le cadre de l’année de la foi un concert au Vatican : la 9e symphonie de Beethoven, par le chœur de l’Académie nationale Sainte-Cécile et l’Orchestre symphonique de la RAI sous la direction de son chef actuel Juraj Valcuha : sans aucun doute une grande interprétation d’un évident chef-d’œuvre de la musique.

    Bien sûr cela avait été programmé pour le musicien et mélomane qu’est Benoît XVI. Mais le nouveau pape allait en bénéficier tout naturellement.

    Eh bien non. Au dernier moment il a fait dire qu’il ne viendrait pas. « Je ne suis pas un prince du temps de la Renaissance qui écoute de la musique au lieu de travailler », aurait-il dit. En fait la musique ne l’intéresse pas du tout (cf. sa « liturgie »). C’est donc l’occasion pour ce grand humble de montrer que lui il travaille et qu’il n’a pas le temps de s’amuser, lui ; et pour ce grand pauvre qui fuit les « mondanités » de montrer que la musique n’est qu’un divertissement de riches…

    Or c’est à l’évidence un triple affront :

    1. à Benoît XVI, qui se servait de ces concerts pour faire une petite catéchèse (et réjouir les mélomanes chrétiens…) et montrait que la vraie musique élève l’âme ;

    2. à l’orchestre, à son chef, aux solistes, au chœur ;

    3. aux personnes qui étaient venues pour entendre, outre la musique, l’allocution du pape en relation avec l’année de la foi (par l’« Ode à la joie », bien sûr).

    La grande chaise blanche est donc restée vide.

    Au fait, ça se dit comment, en latin, chaise vide ?

    Mais non, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.

  • Un sabotage

    A l’audience du 3 avril, François disait qu’il reprenait les catéchèses de l’année de la foi sur le Credo. Et il parlait de la Résurrection.

    Or Benoît XVI avait juste entamé son explication du Credo : il en était encore à la création.

    Je me suis dit que le nouveau pape embrayait sur les événements de l’année liturgique, et qu’il reviendrait ensuite en arrière.

    Puisqu’il avait évoqué la Résurrection, fatalement il poursuivait par l’Ascension, puis par le Saint-Esprit.

    Le 22 mai, il en arrivait à « Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique ».

    Le 27 mai, il annonçait une nouvelle série de catéchèses. Sur l’Eglise.

    Bref, il n’y aura pas de catéchèse sur le Credo. Ce que Benoît XVI avait programmé a été sciemment saboté.

    On me dira que, vu ce que dit le nouveau pape, ça n’a guère d’importance. En effet. C’est juste une question de principe. Disons même de politesse…

    Au fait, ceux qui ont du temps à perdre ont peut-être constaté que la « catéchèse » du 22 mai était ponctuée de trois citations de Paul VI. François paraît vraiment coincé dans les années 70…

  • « En croyant, qu'ils aient la vie »

    Cet intitulé est celui de la « Journée Evangelium Vitae » organisée à Rome les 15 et 16 juin prochains. Il y aura notamment une procession aux flambeaux le samedi soir (avec des groupes venant du monde entier), et le pape présidera la messe du dimanche matin pour « le peuple de la vie ».

  • Fête Dieu : une adoration eucharistique planétaire

    Dans le cadre de l'Année de la foi, ainsi que cela avait été programmé par Benoît XVI, une adoration eucharistique solennelle sera célébrée en la Basilique vaticane dimanche 2 juin (solennité de la Fête Dieu) de 17h à 18h, et simultanément dans un grand nombre de cathédrales, d’églises et de communautés religieuses du monde entier (bon courage aux Néo-Zélandais : il sera 3h du matin – et ce sera lundi).

    Les adorateurs prieront aux intentions (un peu bavardes) du pape :

    1 - Pour l'Eglise répandue de par le monde et unie aujourd'hui dans l'adoration eucharistique : Que le Seigneur la rende toujours plus obéissante à sa parole, afin qu'elle se montre au monde plus belle, sans tache ni ride, sainte et immaculée. Que par le biais d'une annonce fidèle, la Parole puisse résonner comme présage de miséricorde, et provoquer un renouveau d'amour qui donne du sens à la souffrance, rende joie et sérénité.

    2 - Pour tous ceux qui souffrent de par le monde, victimes de nouveaux esclavages, de la guerre, de la traite, du narcotrafic. Pour les enfants et les femmes victimes de violences, afin que leur cri silencieux soit entendu par l'Eglise et qu'ils demeurent confiants dans le Crucifié, que l'on n’oublie pas nos frères et sœurs soumis à la violence. Pour tous ceux qui sont en état de précarité matérielle, les chômeurs, les personnes âgées et les émigrés, les sans abri et les détenus, tous les marginaux. Que la prière et la solidarité de l'Eglise les soutiennent dans l'espérance, leur donne la force de défendre leur dignité.

  • Vescovo di Roma

    L’Annuaire pontifical 2013 est arrivé. Avec retard, en raison du changement de pape.

    Sous la photo portrait du nouveau pape, une seule mention : « Francesco ». Son nom en italien, et non en latin, et dépourvu de la référence papale (« Benedictus PP XVI »).

    A la page sur le souverain pontife, un seul titre est indiqué : celui d’évêque de Rome. (Les autres titres sont renvoyés sur la page suivante, donc au dos.)

    On note d’autre part que le titre de Benoît XVI est « souverain pontife émérite ».

  • Les 12 lignes sur les 800 martyrs

    François a procédé dimanche à trois canonisations programmées par Benoît XVI. Notamment celle d’Antonio Pezzullo dit Primaldo et ses 800 compagnons, égorgés le 13 août 1480 à Otrante par les Ottomans parce qu’ils refusaient d’embrasser l’islam.

    Dans son homélie, le pape a consacré 12 lignes aux 800 martyrs. Dans ces 12 lignes, il n’y a aucune allusion à l’islam. A écouter le pape, on ne sait pas pour quelle mystérieuse raison on demandait à ces gens-là de « renier leur foi ».

    On lira à ce propos le commentaire de Bernard Antony.

    Mais il y a encore mieux. J’apprends que dans le texte initial, diffusé par le salle de presse du Vatican avant la cérémonie, le pape disait : « Quelque 800 personnes après avoir survécu au siège et à l’invasion d’Otrante par les Ottomans furent décapitées près de cette ville. »

    Mais dans le texte officiel diffusé sur le site du Vatican, et dans le propos du pape, la mention des Ottomans a disparu.

    Il ne me semble pourtant pas que la morale catholique ait supprimé le mensonge par omission, même pour raison de trouille aiguë de l’islam en célébrant des martyrs de l’islam.

    Cela dit, cela vaut sans doute mieux que les propos ignominieux de Paul VI lors de la canonisation de Nicolas Tavelic et ses trois compagnons, franciscains martyrisés en Terre Sainte par les musulmans en 1391 :

    « A la base de la tragique aventure missionnaire des quatre moines, il y avait une double intention : prêcher la Foi chrétienne, en refusant courageusement - mais manquant certainement de prudence et de sagesse - la religion de Mahomet, et provoquer le risque de devoir sacrifier leur vie. » Ils avaient agi dans « un esprit d’amour - amour naïf, si vous voulez - et de folle espérance. Leur calcul est faux, mais il est inspiré par le désir de faire du bien, et de conduire au salut ceux mêmes qu’ils avaient provoqués à leur infliger la terrible répression du martyre ».

    Et Paul VI concluait en soulignant qu’aujourd’hui nous connaissons de mieux en mieux le monde musulman, ce qui « fortifie notre espoir de meilleures relations entre l'Eglise catholique et l'islam » avec lequel nous devons promouvoir, ensemble, les valeurs morales, la paix et la liberté, après avoir oublié le passé, comme nous y exhorte le Concile…

    Mais si l’on veut oublier le passé, par une amnésie hyper-sélective qui ne concerne que l’islam (pour le reste on connaît l’hypertrophie de la « mémoire »), il vaudrait mieux arrêter ces canonisations hypocrites et scandaleuses.

  • De Paglia en Lombardi via Marini…

    Depuis l’élection de François, on a eu les propos de Mgr Paglia. Puis tout récemment ceux de Mgr Piero Marini :

    « Il est nécessaire de reconnaître les unions des personnes de même sexe ; il y a beaucoup de couples qui souffrent parce que leurs droits civils ne sont pas reconnus. Ce que l'on ne peut pas reconnaître, c'est que ces couples soient mariés. »

    Et mercredi ceux du P. Lombardi :

    « Le père Lombardi a déclaré qu'“il est bon pour un enfant de savoir qu'il a un père et une mère”; il faut “clairement mettre en évidence que le mariage entre un homme et une femme est une institution spécifique et fondamentale dans l'histoire de l'humanité. Cela ne signifie pas que l'on peut reconnaître d'une certaine manière d'autres formes d'union entre deux personnes”. »

    Tandis que John Allen insiste :

    « Ceux qui sont partisans de désamorcer la guerre culturelle du mariage gay se sont sentis encouragés à s'exprimer en faveur des unions civiles, sachant que le Cardinal Jorge Mario Bergoglio avait adopté une ligne similaire quand il était archevêque de Buenos Aires en Argentine. »

    Pour l’heure, la doctrine de l’Eglise est toujours celle-ci :

    « L'Église enseigne que le respect envers les personnes homosexuelles ne peut en aucune façon conduire à l'approbation du comportement homosexuel ou à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles. Le bien commun exige que les lois reconnaissent, favorisent et protègent l'union matrimoniale comme base de la famille, cellule primordiale de la société. Reconnaître légalement les unions homosexuelles ou les assimiler au mariage, signifierait non seulement approuver un comportement déviant, et par conséquent en faire un modèle dans la société actuelle, mais aussi masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l'humanité. L'Église ne peut pas ne pas défendre de telles valeurs pour le bien des hommes et de toute la société. »

    En conséquence :

    « Lorsqu'on est confronté à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles, ou au fait d'assimiler juridiquement les unions homosexuelles au mariage, leur donnant accès aux droits qui sont propres à ce dernier, on doit s'y opposer de manière claire et incisive. »

    Cette doctrine a été sans cesse affirmée et réaffirmée par Jean-Paul II et Benoît XVI depuis le début des reconnaissances légales d’unions homosexuelles. Si elle venait à être modifiée, il faudrait que l’on nous donne d’autres arguments que ceux de la lutte contre l’homophobie…

  • Mgr Vincenzo “la Gaffe” Paglia ?

    Mgr Paglia, postulateur de la cause de Mgr Romero, déclare qu’après en avoir parlé au pape la cause est enfin « débloquée ». Mais voici que le co-postulateur de la cause Mgr Delgado (l’homme qui avait rapporté que Mgr Bergoglio lui avait dit que s’il devenait pape la première chose qu’il ferait serait de béatifier Romero…) fait savoir qu’il serait très inopportun de procéder dans l’immédiat à cette béatification, parce qu’elle serait instrumentalisée dans la perspective des élections au Salvador…

    Paolo Rodari écrit que des évêques italiens ont demandé au pape de trouver une solution pour les divorcés remariés, et que François, recevant en audience Mgr Paglia, président du Conseil pontifical pour la Famille (à la même audience que celle dont il est question ci-dessus) lui a demandé de préparer un texte sur la question. Réplique immédiate du Conseil pontifical pour la Famille : la doctrine de l’Eglise sur la question est bien connue et il n’y a aucun texte en préparation. Il paraît que ce très ferme communiqué est de la plume du secrétaire du Conseil pontifical, Mgr Jean Laffitte.

    Sur l’épisode précédent, voir ici (et les suites 1, 2, 3, 4).

    Le problème est que ces gaffes sont autant de ballons d’essai, que Mgr Paglia se sent à l’évidence fondé à lancer…

  • Qu’est-ce qu’on se marre…

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    La photo, c’est Patti Smith avec François, le 10 avril place Saint-Pierre. Patti Smith, c’était « la marraine du mouvement punk », dans les années 70. Symbole de toutes les transgressions. Entre 1980 et 1995 elle avait disparu. Puis elle est revenue en force, toujours fidèle à elle-même, si l’on peut dire. A la dernière fête de l’Humanité, elle scandait le nom des Pussy Riot. Mercredi soir, elle donnait un concert dans la cathédrale de Bourges, qui se termina par une "standing ovation" sur son immortel chef-d’œuvre « Pissing in a river »…

    (Benoît et moi)