1 – L’article de Jeanne Smits citant les enthousiastes félicitations du Grand Orient démocratique italien lors de sa nomination à la tête du conseil pontifical pour la famille.
2 - Le cardinal Martini avait dit : "Je crois que la famille doit être défendue parce que c'est vraiment ce qui soutient la société de manière stable et permanente, et pour le rôle fondamental qu'elle exerce dans l'éducation des enfants. Toutefois, il n'est pas mauvais qu'à la place de rapports homosexuels occasionnels, deux personnes aient une certaine stabilité et, par conséquent, en ce sens, l'Etat pourrait aussi les favoriser." Et aussi: "Je ne suis pas d'accord avec ceux qui dans l'Eglise ne sont pas d'accord avec les unions civiles." A la mort du cardinal Martini, Mgr Paglia avait déploré la perte d'une "intelligence pastorale extraordinaire".
3 - Cette réflexion de « Scrutator sapientiae » sur le Forum catholique :
Je crois que nous sommes à peu près en présence du mode de raisonnement suivant, qui relève du désarmement axiologique asymétrique, face à tout adversaire de la vérité objective et de la liberté responsable :
" Soyons gentils, soyez gentils, soyez pour le mariage entre personnes de sexe différent, et ne soyez pas pour le mariage entre personnes de même sexe, mais ne soyez pas non plus contre le mariage entre personnes de même sexe, au point ou au risque de donner l'impression que l'Eglise mène une bataille contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe en France et dans d’autres pays, alors que l’Eglise ne mène pas une bataille contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe en France et dans d’autres pays, mais est pour la vérité. "
Cela nous renvoie aux énormités irénistes des années 1950 à 1980 :
" Soyons gentils, soyez gentils, soyez pour la véritable liberté et la véritable responsabilité de la personne humaine, et ne soyez pas pour le communisme, mais ne soyez pas non plus contre le communisme, au point ou au risque de donner l'impression que l'Eglise mène une bataille contre l’expansion du communisme en France et dans d’autres pays, alors que l’Eglise ne mène pas une bataille contre l’expansion du communisme en France et dans d’autres pays, mais est pour la vérité. "
Comparaison n'est pas toujours raison, et mon raisonnement par analogie rétrospective a certainement des limites, mais cette énormité iréniste m'a rappelé tout un climat ecclésial antérieur, un peu "rad soc", volontairement ambivalent ou pusillanime, si j'ose dire.
Commentaires
Votre raisonnement n'est pas faux. Ils veulent dire : l'Eglise est au-dessus de contingences et des événements, donc elle n'est pas anti-communiste, elle ne mène pas une bataille acharnée pour la parité dans le mariage, l'Eglise reste calme et impartiale contrairement à la façon que ses ennemis ont l'habitude de la présenter.
C'est vrai et c'est bien gentil. Mais il n'y a pas un mot pour les laïcs engagés, c'est là où est le problème. Ces propos "apaisants" sont employés par leurs adversaires contre les laïcs engagés qui deviennent finalement les seuls excités, les intégristes agressifs. Là est l'injustice. C'est de la diffamation, de la complicité de diffamation.
De plus dans le cas de Mgr Paglia il émet des propos qui peuvent être compris comme un conseil aux laïcs de prôner une législation spéciale aux couples homosexuels, alors qu'ils sont soumis au droit commun.
Il faut noter enfin que l'Etat, donc les laïcs ont une certaine liberté à l'égard de l'homosexualité et du concubinage. Ils peuvent tolérer, ils peuvent lutter contre en le décourageant, ils peuvent interdire le concubinage, une infinité de solutions licites s'offrent à eux. Nous jouissons d'une certaine liberté de principe. Il n'y a aucun comportement qui serait de soi conforme à la loi morale. ll y a des choix du côté de l'Etat. Mais ces choix ne sont pas illimités (voir le document de 2003).
C'est pourquoi, il ne faut pas trop investir du côté de l'Eglise, il faut que nous, en tant que laïcs, nous faisions usage de notre liberté, nous retrouvions notre liberté de jugement et de choix dans les affaires laïques éventuellement contre le clergé (dans la limite de ses compétences). Comme nous sommes en démocratie nous pouvons dire : voilà ce que moi je demande et c'est mon droit, c'est ma liberté, même contre l'avis du clergé. C'est conforme à mon autonomie, conforme à la doctrine de l'Eglise, enseignée par Elle.
Cela dit, Mgr Paglia va plus loin que de se déclarer au-dessus de la mêlée, il fustige une revendication parfaitement valable et libre (absence de tolérance des concubinages homosexuels que l'on est libre de revendiquer), voire il peut être compris comme condamnant une obligation morale, donc les défenseurs de cette obligation. En ce sens son discours est très malheureux. Il fait de la politique et il condamne la morale. Il réduit les fidèles en esclavage mental (semblant condamner ceux qui luttent de manière incisive contre toute reconnaissance juridique des couples homosexuels). De plus Mgr Paglia n'est même pas français, il n'a pas le titre de citoyen français pour intervenir dans le débat français en prenant partie.
A bas le cléricalisme ! Vive la France libre ! Vive la laïcité ! Vive la liberté !
ni pour, ni contre, bien au contraire
ou, ironie mise à part:
injonction de ne pas être pour
et injonction de ne pas être activement ou selon un principe contre, car 1 une opposition méthodique et une réfutation selon un principe serait mal perçue et 2 il faut être gentil-gentil (bonjour Thomas) et to-lé-rant, et 3 l'Église sevrait rester au-dessus de la mêlée.
du coup, Paglia et consorts tempèrent l'opposition par des paroles qui confinent à l'approbation
Je viens de lire l'article mis en ligne par le SB sous le titre
" La maladresse de Mgr Paglia"
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/02/la-maladresse-de-mgr-paglia.html
A la lecture de ceci,
" Pour ceux qui veulent se faire une idée, Zenit a mis en ligne l'intégralité de l'intervention de Mgr Paglia: I et II. On n'y trouve pas de trace des propos incriminés. Mgr Paglia se fait même longuement l'avocat du mariage comme union d'un homme et d'une femme, et de la famille, fondement de la société"
la question qui se pose semble être désormais :
est-ce que ZENIT rend compte fidèlement de la réalité ? OUI ou NON ?
On sait par expérience qu'on a le droit de se poser cette question ! ...
Il faut lire les articles en entier... Le Salon Beige me citait. En l'occurrence, Zenit a traduit, je pense fidèlement, l'exposé de Mgr Paglia. C'est dans l'échange de questions/réponses avec les journalistes qui a succédé qu'a eu lieu l'éventuel "dérapage".