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Les 12 lignes sur les 800 martyrs

François a procédé dimanche à trois canonisations programmées par Benoît XVI. Notamment celle d’Antonio Pezzullo dit Primaldo et ses 800 compagnons, égorgés le 13 août 1480 à Otrante par les Ottomans parce qu’ils refusaient d’embrasser l’islam.

Dans son homélie, le pape a consacré 12 lignes aux 800 martyrs. Dans ces 12 lignes, il n’y a aucune allusion à l’islam. A écouter le pape, on ne sait pas pour quelle mystérieuse raison on demandait à ces gens-là de « renier leur foi ».

On lira à ce propos le commentaire de Bernard Antony.

Mais il y a encore mieux. J’apprends que dans le texte initial, diffusé par le salle de presse du Vatican avant la cérémonie, le pape disait : « Quelque 800 personnes après avoir survécu au siège et à l’invasion d’Otrante par les Ottomans furent décapitées près de cette ville. »

Mais dans le texte officiel diffusé sur le site du Vatican, et dans le propos du pape, la mention des Ottomans a disparu.

Il ne me semble pourtant pas que la morale catholique ait supprimé le mensonge par omission, même pour raison de trouille aiguë de l’islam en célébrant des martyrs de l’islam.

Cela dit, cela vaut sans doute mieux que les propos ignominieux de Paul VI lors de la canonisation de Nicolas Tavelic et ses trois compagnons, franciscains martyrisés en Terre Sainte par les musulmans en 1391 :

« A la base de la tragique aventure missionnaire des quatre moines, il y avait une double intention : prêcher la Foi chrétienne, en refusant courageusement - mais manquant certainement de prudence et de sagesse - la religion de Mahomet, et provoquer le risque de devoir sacrifier leur vie. » Ils avaient agi dans « un esprit d’amour - amour naïf, si vous voulez - et de folle espérance. Leur calcul est faux, mais il est inspiré par le désir de faire du bien, et de conduire au salut ceux mêmes qu’ils avaient provoqués à leur infliger la terrible répression du martyre ».

Et Paul VI concluait en soulignant qu’aujourd’hui nous connaissons de mieux en mieux le monde musulman, ce qui « fortifie notre espoir de meilleures relations entre l'Eglise catholique et l'islam » avec lequel nous devons promouvoir, ensemble, les valeurs morales, la paix et la liberté, après avoir oublié le passé, comme nous y exhorte le Concile…

Mais si l’on veut oublier le passé, par une amnésie hyper-sélective qui ne concerne que l’islam (pour le reste on connaît l’hypertrophie de la « mémoire »), il vaudrait mieux arrêter ces canonisations hypocrites et scandaleuses.

Commentaires

  • Curieuses déclarations de Paul VI, en effet. D'autant plus curieuses que c'est lui qui les canonisa et que les moines franciscains n'avaient pas agi, selon toute probabilité, de leur propre initiative, mais sur ordre ou au moins avec la permission de leur supérieur.

    Les saints d'habitude n'agissent pas de leur propre initiative... pour ce genre mission, ils sont missionnés.

    Selon la notice wikipedia (en anglais) concernant saint Nicolas, celui-ci avait converti 50 000 bosniaques. Il s'étaient ensuite rendu en Terre sainte (lui-même étant croate, avec deux Français et un Piémontais), où il n'avait rien fait d'autre que de commencer à apprendre l'arabe et péleriné de lieu saint en lieu saint... Il avait donc été "exécuté" après sentence du qadi avec ses compagnons Déodat Aribert de Rodez, Pierre de Narbonne et Étienne de Cuneo (Piémont) avant même d'avoir prêché l'évangile aux musulmans.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Nikola_Taveli%C4%87

    Cela dit, Paul VI nous a habitué à ce genre de surprenantes déclarations. Dans ce qu'il disait, il y avait le meilleur et le moins bon... En tous cas, on comprend mieux après les déclarations de Paul VI l'effondrement des ordres missionnaires. Paul VI était peut-être un saint, mais quel curieux personnage !

    Cela dit restons respectueux du souverain pontife, même décédé.

    Je me souviens avoir lu le récit du martyr de 4 ou 5 moines dominicains tous massacrés au Maroc pour avoir prêché la foi catholique et canonisés. Ils avaient, avant de partir, demandé l'autorisation au Pape de l'époque d'aller prêcher au Maroc. Le Pape la leur avait accordée. Avec cette autorisation ils étaient certains de ne pas agir par orgueil en prenant une initiative personnelle. Je n'arrive plus à retrouver le nom ni l'époque de ces héros (probablement le Moyen âge tardif).

  • C'est le fait de dire qu'il faut répondre au mal par le bien qui est qui est dangereux car certes cela est incontestable mais cela mérite des précisions si l'on veut éviter des confusions tragiques. Car cela peut se laisser comprendre comme : on vous persécute et vous tue ; surtout ne vous défendez pas, laissez-vous massacrer. Or le principe de guerre juste et de violence légitime est défendu par l'Eglise depuis toujours et au moins saint Augustin. Les chrétiens d'Orient ont le droit de se défendre, ils ont le droit de demander une protection et si on ne leur donne pas d'assurer par eux-mêmes leur défense. La création de régions autonomes voire d'Etats chrétiens est une nécessité, cela est juste et légitime. Tant qu'il n'y aura pas d'institutions étatiques et coercitives (police et armée) pour protéger les Chrétiens, ils seront chassés comme des lapin jusqu'à ce que l'Orient soit totalement "purifié" et islamisé...

  • @ P. R. : Sans doute votre question trouve-t-elle des réponses chez Jean-Paul II

    « Parmi les signes d'espérance, il faut aussi inscrire, dans de nombreuses couches de l'opinion publique, le développement d'une sensibilité nouvelle toujours plus opposée au recours à la guerre pour résoudre les conflits entre les peuples et toujours plus orientée vers la recherche de moyens efficaces mais « non violents » pour arrêter l'agresseur armé. Dans le même ordre d'idées, se range aussi l'aversion toujours plus répandue de l'opinion publique envers la peine de mort, même si on la considère seulement comme un moyen de « légitime défense » de la société, en raison des possibilités dont dispose une société moderne de réprimer efficacement le crime de sorte que, tout en rendant inoffensif celui qui l'a commis, on ne lui ôte pas définitivement la possibilité de se racheter. »

    55. Cela ne doit pas surprendre: tuer l'être humain, dans lequel l'image de Dieu est présente, est un péché d'une particulière gravité. Seul Dieu est maître de la vie. Toutefois, depuis toujours, face aux cas nombreux et souvent dramatiques qui se présentent chez les individus et dans la société, la réflexion des croyants a tenté de parvenir à une compréhension plus complète et plus profonde de ce que le commandement de Dieu interdit et prescrit. 43 Il y a des situations dans lesquelles les valeurs proposées par la Loi de Dieu apparaissent sous une forme paradoxale. C'est le cas, par exemple, de la légitime défense, pour laquelle le droit de protéger sa vie et le devoir de ne pas léser celle de l'autre apparaissent concrètement difficiles à concilier. Indubitablement, la valeur intrinsèque de la vie et le devoir de s'aimer soi-même autant que les autres fondent un véritable droit à se défendre soi-même. Ce précepte exigeant de l'amour pour les autres, énoncé dans l'Ancien Testament et confirmé par Jésus, suppose l'amour de soi présenté parallèlement: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mc 12, 31). Personne ne pourrait donc renoncer au droit de se défendre par manque d'amour de la vie ou de soi-même, mais seulement en vertu d'un amour héroïque qui approfondit et transfigure l'amour de soi, selon l'esprit des béatitudes évangéliques (cf. Mt 5, 38-48), dans l'oblation radicale dont le Seigneur Jésus est l'exemple sublime.

    D'autre part, « la légitime défense peut être non seulement un droit, mais un grave devoir, pour celui qui est responsable de la vie d'autrui, du bien commun de la famille ou de la cité ». 44 Il arrive malheureusement que la nécessité de mettre l'agresseur en condition de ne pas nuire comporte parfois sa suppression. Dans une telle hypothèse, l'issue mortelle doit être attribuée à l'agresseur lui-même qui s'y est exposé par son action, même dans le cas où il ne serait pas moralement responsable par défaut d'usage de sa raison. » 45

    http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_25031995_evangelium-vitae_fr.html

    Vous remarquerez que la question n'est pas simple. Elle reçoit des réponses différentes suivant le rôle que l'on tient dans la société, suivant les opinions générales dans une société et leurs évolutions. Il faut encore distinguer entre possibilité et obligation. Etc.

  • Ce qui restera,c'est la canonisation de 800 chrétiens massacrés par les musulmans;c'est clair comme message.

  • C'est la lacheté généralisée, intellectuelle et physique, le laxisme et la complaisance envers l'islam qui font qu'on en est ou on en est..........Que François fasse pareil ce n'est pas étonnant. La seule fois ou Benoit a osé engager une critique intellectuelle méme légere de l'islam, le monde entier et l'islam lui méme se sont levés pour le faire taire............tant les esprits sont soient aveuglés ou terrorisés. Hors la lacheté et l'omission ne sont pas de celui qui était lui méme la Vérité et qui n'a jamais hésité à la dire............ce qui lui a couté le supplice et la mort. L'esprit du monde et l'islam sont alliés, on le voit spécialement en France. Car le premier désire la fin du Christianisme...............et le second désire exactement la méme chose........... en se servant du premier pour parvenir à ses fins et ensuite le dominer. Mais Confiance................Quand l'Eglise elle méme faiblit et que les Ennemis de Messire Dieu semblent triompher , alors les héros Chrétiens ne sont plus loin............et Michel lui méme affute ses armes.......et ses guerriers..

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