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François (pape) - Page 94

  • Lorsque Simon se met à évincer Pierre

    Extrait d’une tribune d’Alessandro Gnocchi et Mario Palmero dans Il Foglio, qui est à lire entièrement (même si on n’est pas obligé d’être d’accord sur tout…). Les deux auteurs se sont évidemment aussitôt fait virer de Radio Maria où ils avaient chacun une émission.

    Au fil du temps, la communication de masse a fini par substituer définitivement l'aspect formel à l'aspect substantiel de la vérité. Et elle l'a fait à travers les deux figures rhétoriques de la synecdoque et de la métonymie, par lesquelles on fait passer la partie pour le tout. La rapidité toujours plus vertigineuse de l'information impose de négliger l'ensemble et conduit à se concentrer sur quelques détails choisis avec expertise, pour donner une lecture d'ensemble du phénomène. De plus en plus, journaux, télévision, sites Web, résument les principaux événements en un détail.

    De ce point de vue, il semble que le pape François a été fait pour les médias et les médias faits pour le pape François. Il suffit de mentionner le seul exemple de l'homme vêtu de blanc descendant de la passerelle de l'avion portant un sac usé de cuir noir: utilisation parfaite de la synecdoque et la métonymie tout à la fois. La figure du pape est absorbée par le sac noir qui en annule l'image sacrée transmise au cours des siècles, afin d'en restituer une complètement nouvelle et banale: le Pape, le nouveau pape, est tout entier dans ce détail qui en exalte la pauvreté, l'humilité, le dévouement, le travail, la quotidienneté, la contemporanéité, la proximité à tout ce qu'il peut y avoir de plus terrestre.

    L'effet final de ce processus conduit au positionnement sur le fond du concept impersonnel de Papauté, et la mise en valeur simultanée de la notoriété de la personne qui l'incarne. L'effet est d'autant plus perturbant si l'on observe que les destinataires du message reçoivent le sens exactement inverse: ils saluent la grande humilité de l'homme et pensent que cela apporte de l'éclat à la papauté.

    Par l'effet de la synecdoque et de la métonymie, la prochaine étape consiste à identifier la personne du pape et la papauté. Une partie pour le tout, et Simon a évincé Pierre. Ce phénomène fait que Bergoglio, tout en s'exprimant formellement comme docteur privé, transforme de fait chacun de ses gestes et chacune de ses paroles en un acte du Magistère. Et si l'on pense que même la majorité des catholiques sont convaincus que ce que dit le Pape est toujours infaillible, le tour est joué. Bien que l'on puisse protester qu'une lettre ou une interviewe à Scalfari ou à n'importe qui d'autre sont encore moins que l'avis d'un docteur privé, à l'ère des médias de masse, l'effet qu'elles produiront sera infiniment plus grand que n'importe quelle déclaration solennelle. Et même, plus le geste ou la parole seront formellement petits et insignifiants, plus ils auront d'effet et seront considérés comme inattaquables et incritiquables.

  • Serait-ce l'ouverture du règne de l’anarchie totale dans l’Eglise ?

    Le Bureau pastoral du diocèse de Fribourg-en-Brisgau vient d’envoyer aux prêtres du diocèse un document intitulé « Lignes directrices pour la pastorale », dans lequel il est indiqué que les divorcés remariés peuvent bénéficier des sacrements, y compris de l’eucharistie. Au cas par cas, après un entretien avec le clergé qui aura montré la foi de ceux qui demandent les sacrements. Ils devront convaincre que le retour avec le premier partenaire n’est pas possible, se repentir de leur culpabilité dans la séparation, et… être conscients de leur « nouvelle obligation morale » avec le nouveau partenaire. Sic.

    Il s’agit simplement de l’attitude humaine qu’avait Jésus, ose commenter le chef de la pastorale diocésaine : « La fidélité et la miséricorde de Dieu est aussi pour ceux dont le plan de vie a échoué. »

    Contrairement à ce que tente de faire croire l’archidiocèse (ce n’est pas une révolution, la doctrine catholique du mariage reste la même, etc.), l’initiative est très clairement en opposition frontale avec la doctrine catholique telle qu’elle a été maintes fois réaffirmée par le pape Benoît XVI et le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi Mgr Müller.

    On constate que plusieurs sources font de Mgr Robert Zollitsch le responsable de la chose. En effet il en est le responsable, et il avait annoncé qu’il fallait vraiment faire quelque chose pour les divorcés remariés, en tant que président de la conférence des évêques allemands, lors de leur assemblée plénière, le mois dernier.

    Mais l’initiative est frauduleusement attribuée à « Mgr Zollitsch archevêque de Fribourg-en-Brisgau », pour la bonne raison que Mgr Zollitsch… n’est plus archevêque de Fribourg-en-Brigau depuis le 17 septembre dernier. Il n’en est plus que l’administrateur provisoire, en attendant la nomination de son successeur.

    Bref, Mgr Zollitsch lance un brûlot, comme archevêque, alors qu’il n’est plus en poste…

    Cela dit, même si l’initiative est frauduleusement signée Zollitsch, il s’agit d’une vieille revendication de son diocèse. Car cela fait 20 ans que son prédécesseur Oskar Seier, conjointement avec ses collègues Karl Lehmann, évêque de Mayence, et Walter Kasper, alors évêque de Rottenburg-Stuttgart, avaient appelé publiquement à la régularisation des divorcés remariés…

    A l’époque ils s’étaient heurtés au mur Ratzinger-Jean-Paul II. Mais aujourd’hui les propos de François paraissent une invitation à tout « bousculer », et à « mettre la pagaille », surtout quand il s’agit d’aller vers les « périphéries existentielles », dont font partie bien sûr les divorcés remariés.

    Une absence de réaction du pape, sur une question aussi sensible que la communion à des couples non mariés (ce qui est directement contraire à l’enseignement du Christ, à la réalité du sacrement de mariage et du sacrement de l’eucharistie) serait vue comme la porte ouverte à toutes les transgressions de la doctrine catholique.


    ADDENDUM

    Le Saint-Siège minimise et ne prend pas la mesure du scandale

    Pour le père Lombardi, dont l’autorité de « directeur du bureau de presse du Saint-Siège » est quasi nulle, il s'agit d'une communication « signée d'un bureau de l'évêché de Fribourg et qui n'a aucunement l'aval de la conférence épiscopale allemande ». Il ajoute : « Le fait que des bureaux locaux ou des personnes proposent des solutions pastorales particulières risque de créer la confusion. »

    Le P. Lombardi fait semblant d’ignorer que la conférence épiscopale n’a aucune autorité, et que chaque évêque a au contraire l’autorité que lui confère le sacre épiscopal qui le fait successeur des apôtres.

    Il faudrait pour le moins que Mgr Zollitsch désavoue le « bureau »... Mais il a laissé sans réagir toute la presse allemande présenter l’initiative comme étant de son fait… après avoir lourdement suggéré qu'il fallait faire quelque chose...

  • « En bloc »

    Le 26 septembre dernier, les services d’information du Vatican nous apprenaient que le pape avait nommé cinq consulteurs au service des célébrations liturgiques.

    Naturellement, il s’agissait de personnalités ayant la même conception de la « liturgie » que le pape régnant.

    Mais il n’était pas précisé si les nouveaux venaient en plus, ou à la place des consultants en poste.

    Réponse chez Sandro Magister :

    « Le pape François a remplacé en bloc, le 26 septembre dernier, les cinq consulteurs du service des célébrations liturgiques pontificales. Parmi ceux qui ont été renvoyés, il y a, par exemple, le père Uwe Michael Lang, un liturgiste dont le livre le plus important, consacré à l'orientation "vers le Seigneur" de la prière liturgique, a été préfacé par Ratzinger lui-même. »

    Il paraît que le pire est à venir…

  • A pleurer… à moins d’en rire ?

    Extraits de la grande interview de François (évêque de Rome) dans La Repubblica.

    « Les plus grands maux qui affligent le monde en ces années sont le chômage des jeunes et la solitude dans laquelle sont laissés les vieux. (…) Cela est pour moi le problème le plus urgent auquel l’Eglise est confrontée. »

    « Le prosélytisme est un non-sens monumental, ça n’a pas de sens. Nous avons besoin de nous connaître les uns les autres, de nous écouter les uns les autres et de développer la connaissance du monde qui nous entoure. (…) Le monde est traversé de routes qui se rejoignent ou qui s’éloignent, mais la chose importante est qu’elles conduisent au Bien. »

    « Chacun de nous a une vision du bien et du mal. Nous devons encourager les gens à aller vers ce qu’ils pensent être le Bien. »

    « Chacun a sa propre idée du bien et du mal et doit choisir de suivre le bien et de combattre le mal de la façon dont il les conçoit. Cela suffirait à faire du monde un endroit meilleur. »

    — Est-ce que l’Eglise fait cela ?

    « Oui, tel est le but de notre mission : identifier les besoins matériels et immatériels des gens et essayer de les rencontrer comme nous le pouvons. Savez-vous ce qu’est l’agapè ? (…) C’est l’amour des autres, comme notre Seigneur l’a prêché. Ce n’est pas le prosélytisme, c’est l’amour. L’amour pour son prochain, le levain qui sert le bien commun. »

    [Note. – L’agapè est définie par saint Paul dans l’épître aux Romains, 5, 5 : « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs  par l'Esprit Saint, qui nous a été donné ».]

    « Le Fils de Dieu s’est incarné pour donner à l’âme des hommes le sentiment de la fraternité. »

    Scalfari expose comment il est devenu athée, en étudiant Descartes et son « Je pense donc je suis ». C’est l’intervention la plus longue du journaliste. Réponse intégrale du pape :

    « Descartes, cependant, n’a jamais nié la foi en un Dieu transcendant. »

    — Vous les chrétiens êtes maintenant une minorité, même en Italie…

    « Je pense qu’être une minorité est en fait une force. Nous devons être un levain de vie et d’amour et le levain est une quantité infiniment plus petite que la masse de fruits, de fleurs et d’arbres qui sont nés de ce levain (sic). Il me semble avoir déjà dit que notre objectif n’est pas de faire du prosélytisme mais d’être à l’écoute des besoins, des désirs, des déceptions, du désespoir, de l’espoir.  Nous devons redonner espoir aux jeunes, aider les vieux, ouvrir vers le futur, répandre l’amour. Etre pauvres parmi les pauvres. Nous devons inclure les exclus et prêcher la paix. Vatican II inspiré par le pape Jean et par Paul VI a décidé de regarder vers le futur avec un esprit moderne et d’être ouvert à la culture moderne. Les pères conciliaires savaient qu’être ouvert à la culture moderne signifiait l’œcuménisme religieux et le dialogue avec les non-croyants. Mais après cela très peu a été fait dans cette direction. J’ai l’humilité et l’ambition de vouloir faire quelque chose. »

    « La première chose que j’ai décidée est de nommer un groupe de huit cardinaux pour être mes conseillers. Pas des courtisans, mais des sages qui partagent mes propres sentiments. Ceci est le début d’une Eglise avec une organisation pas seulement verticale mais aussi horizontale. »

  • Une lettre au pape

    De Lucrecia Rego de Planas, qui ne se cache pas derrière son petit doigt et dit crûment ce qui fait le plus mal…

    A lire ici.

     

  • Le pape et l’attentat

    Jusqu’ici, je n’ai trouvé qu’une seule réaction du pape à l’attentat qui a coûté la vie à une centaine de chrétiens pakistanais (l’attentat antichrétien le plus meurtrier de l’histoire du pays). Cette unique réaction (semble-t-il, jusqu’ici) a de quoi susciter un autre malaise. La voici intégralement. C’était dimanche après-midi, François s’adressait aux jeunes Sardes :

    « Aujourd’hui, au Pakistan, pour un choix erroné de haine, de guerre, il y a eu un attentat où sont mortes 70 personnes. Cette route ne va pas, ne sert pas. C’est seulement la route de la paix qui construit un monde meilleur. Mais si vous ne le faites pas, vous, si vous ne le faites pas, vous, personne d’autre ne le fera : c’est cela le problème ! Et c’est la question que je vous laisse : est-ce que je suis disposé(e) à prendre une route pour construire un monde meilleur ? C’est seulement cela. Et prions un Notre Père pour toutes ces personnes qui sont mortes dans cet attentat au Pakistan. »

    Il n’y a ni musulmans ni chrétiens. D’un côté il y a un choix erroné, de l’autre il y a des personnes qui sont mortes…

  • Le « malaise » n’est pas là

    Dans son commentaire de la grande interview de François publiée par les revues jésuites, Massimo Introvigne reconnaît que les propos du pape suscitent légitimement un « malaise », parce qu’il met au second plan (ou aux rencarts) la défense de la vie et de la famille, pour changer de terrain d’attaque : il ne s’agit plus de se focaliser sur la morale, mais d’en revenir d’abord aux fondamentaux de la foi. D’où le titre de l’article : « Le programme de François. Partir de la foi ». Et si l’on comprend cela, il n’y a plus de malaise.

    La volonté désespérée de défendre le pape fait dire n’importe quoi.

    Où est-ce que Massimo Introvigne a vu que Benoît XVI se focalisait sur les questions de la vie et de la famille ? Il en parlait parce que l’Eglise doit défendre la loi naturelle, et doit impérativement le faire lorsque la loi naturelle est attaquée comme elle l’est aujourd’hui, mais ce n’était en rien l’essentiel de son propos. Il suffit de jeter un œil sur ses catéchèses et ses homélies pour le vérifier. De même, si Jean-Paul II paraissait très attentif à ces questions, quand il en parlait c’était aussi pour aller beaucoup plus loin dans le domaine de la foi, comme l’indique le titre même de son encyclique « Evangelium vitæ ».

    « Partir de la foi » ? Mais c’est ce que faisait Benoît XVI. Qui donc a institué une « année de la foi », et qui donc ne parle jamais de cette année de la foi ? Qui donc avait commencé un grand commentaire du Credo, et qui donc a saboté ce commentaire du Credo ?

    Il n’est pas vrai que François commence par la foi. J’entends dire partout qu’il en revient aux « fondamentaux ». On m’a même raconté ici sur mon blog qu’il fallait en revenir au « kérygme ». Mais quand je demande où est le « kérygme » dans les homélies de François il n’y a plus personne. Parce que ces homélies ne parlent pas de la foi. Ce sont de perpétuelles petites leçons de morale au ras des pâquerettes – sans les pâquerettes, et qui évitent seulement les questions de la vie et de la famille. Et pour le reste il parle comme les prédicateurs évangélistes, parcourant tout le registre des émotions, mais sans jamais annoncer la foi, le noyau du kérygme, le Christ deuxième personne de la Sainte Trinité, vrai Dieu et vrai homme mort pour mes péchés et ressuscité, qui est assis à la droite du Père et qui me donne la vie éternelle, par les sacrements, si je me convertis et confesse mes péchés…

    Et même, il se condamne à ne pas commencer par la foi, dans ces homélies qui sont systématiquement en trois points : car ces trois points sont trois bonnes attitudes, trois comportements vertueux, qui découlent des lectures du jour. Toujours la morale, jamais la foi. « Une belle homélie, une vraie homélie doit commencer avec la première annonce, celle de l’annonce du salut », dit-il pourtant. Mais je ne vois pas l’annonce du salut…

    « Le malaise, ajoute Massimo Introvigne, devient stérile, quand il s'épuise dans le bavardage, dans la continuelle polémique, dans l'abandon de la bonne habitude de lire les discours et les homélies du Pape. »

    Je suis donc classé d’avance parmi ceux qui polémiquent et bavardent. Mais si j’ai arrêté de lire habituellement les homélies du pape, c’est que je n’y trouvais rien. Rien pour moi, mais aussi, je le précise : rien pour ceux qui pourraient à cette occasion découvrir la foi. Je ne vois pas pourquoi ce serait honteux de le dire. Quand le roi est nu, il n’est pas habillé.

  • Le pape en beaucoup de mots

    Si on a le temps, on peut aller lire ce que le jésuite Antonio Spadaro a tiré de six heures de conversations avec François, ici, et qui fait l’objet de commentaires dans tous les médias.

    Personnellement je n’y ai rien trouvé d’intéressant. Il y a là beaucoup de choses que le pape a déjà dites, qui commencent vraiment à tourner à la rengaine, beaucoup de considérations proprement « jésuites » qui sont à des années-lumière de ma spiritualité, et de nouveaux propos d’une parfaite ambiguïté, qui peuvent s’interpréter aussi bien de façon orthodoxe que de façon hétérodoxe. Ainsi tout le monde est content. Sauf ceux qui n’aiment pas l’ambiguïté, mais on ne leur demande pas leur avis.

    Au passage, on apprend que ce pape (qui s’en prend à plusieurs reprises, là aussi, de nouveau, de façon ambiguë, aux traditionalistes) dit son bréviaire en latin. Le latin, c’est bon pour le pape, pas pour le peuple…

    J’ai été vraiment choqué du passage où il parle de la synodalité des Eglises orthodoxes et des traditions orthodoxes en général, faisant comme si les Eglises orientales catholiques n’existaient pas.

    Et il y a un passage qui m’a vraiment surpris. Ces jours-ci, je me disais qu’avec les homélies de ce pape on revenait loin en arrière, quand les curés faisaient de toutes leurs homélies des leçons de morale. Or voici ce qu’il dit :

    « Une belle homélie, une vraie homélie doit commencer avec la première annonce, celle de l’annonce du salut. Il n’y a rien de plus solide, de plus profond et sûr que cette annonce. Ensuite, il faut faire une catéchèse, en tirer une conséquence morale. Mais l’annonce de l’amour salvifique de Dieu est premier par rapport à l’obligation morale et religieuse. Aujourd’hui, il semble parfois que prévaut l’ordre inverse. »

    Là, je suis perplexe… Je n’ai encore jamais vu d’homélie de François qui évoque véritablement « l’annonce du salut ». Ou alors c’est quand il dit que Dieu sauve tout le monde…

    Il faudrait quand même être un peu sérieux.

     

  • Comme ça en passant

    Jean Mercier, dans son blog de La Vie (ex-catholique) s’extasie, comme tant d’autres, du fait que le pape soit monté dans une 4L. Il ajoute que c’est le «  véhicule emblématique du curé de  campagne ».

    Où l’on voit, sans surprise, que Jean Mercier est aussi déconnecté de la réalité que François.

    La 4L emblématique du curé de campagne, c’était sous Paul VI (le pape le plus cité par François, il n’y a pas de hasard). Aujourd’hui, la 4L est une voiture de collection.

    *

    Jeudi, François a reçu en audience le Premier ministre de Thaïlande, Yingluck Shinawatra. Le pape lui a demandé : « Please, pray for me. » S’il vous plaît, priez pour moi. Le pape fait cette demande à une adepte du bouddhisme theravada.

    « La doctrine du theravâda explique comment accéder soi-même à la délivrance (…) Elle rejette catégoriquement l'idée d'un dieu créateur et tout puissant. » (Wikipedia)

    Ce pape m’accuse gratuitement d’être « pélagien », mais il demande à une pélagienne qui ne croit pas en Dieu de prier pour lui.

    *

    Lucetta Scaraffia, l’égérie de l’Osservatore Romano, explique que François « ne parle pas au “peuple”, il veut parler à chacun, à chacun et à son cœur ».

    Mgr Bruno Forte dit de même que François « veut être en relation avec tous, sans schémas, sans étiquette, sans condition » : « c’est son identité profonde, tourné vers Dieu et en relation avec l’autre, quel qu'il soit ».

    Curieusement, je ne trouve pas du tout qu’il me parle, à moi. Le « quel qu’il soit » et le « sans étiquette », c’est hélas une mauvaise blague (voir juste au-dessus – et demander l’avis des Franciscains de l’Immaculée).

     

  • « Ton homosexualité, ce n'est pas grave »

    Il semble que le pape téléphone chaque jour à quelqu’un, de préférence d’une « périphérie ». Hier on apprenait qu’il avait téléphoné à une femme qui va avoir un enfant de son amant. L’amant, marié, voulait qu’elle avorte. Elle ne veut pas. Le pape a promis qu’il baptiserait l’enfant. Aujourd’hui on apprend qu’il a téléphoné à un homosexuel français. Pour lui dire : « Ton homosexualité, ce n'est pas grave. » C’est en tout cas ce qu’a retenu le journal.

    Jusqu’à quand le pape pourra-t-il jongler avec les ambiguïtés pour se faire aimer du monde ?

    Le jour où ça lui retombera dessus, ça risque de faire mal. A lui, et à l’Eglise.

    Addendum

    Selon Le Figaro, le Père Lombardi "dément absolument" que le pape ait téléphoné à cet homosexuel.

    C'est triplement non crédible.

    1- Pourquoi le P. Lombardi (dont la crédibilité est déjà entamée depuis longtemps) téléphone-t-il au Figaro, qui n'est pour rien dans cette affaire, et non à La Dépêche ?

    2- Dans son article, La Dépêche cite déjà le P. Lombardi disant :
    «Concernant les questions qui entrent dans la sphère privée du Saint-Père, nous ne sommes pas autorisés à donner une réponse, qu’elle soit affirmative ou négative». Pourquoi le P. Lombardi ne dément-il pas aussi avoir parlé à La Dépêche?

    3- Tout dans l'article de La Dépêche paraît tellement vrai qu'il est quasiment impossible d'imaginer que ce jeune homme, ou le journaliste, ou un auteur de canulars téléphoniques, aient inventé ce qui y est dit. Car c'est bien le style du pape, ce sont les attitudes et les propos du pape. Si c'est un pastiche, c'est un chef-d'oeuvre. Mais je n'y crois pas, parce qu'il y a une telle méconnaissance générale de la religion et de l'Eglise qu'il y aurait une erreur quelque part. Or ici il n'y a aucune erreur.

    Il reste que bien évidemment n'importe qui pouvant imiter plus ou moins le pape peut se faire passer pour lui au téléphone. C'est justement une des raisons qui devraient l'inciter à arrêter ce genre de futilité.