Le témoignage de Gregory Venables, archevêque anglican du « Cône sud » à Buenos Aires :
« Nombreux sont ceux qui me demandent qui est vraiment Jorge Bergoglio (désormais le pape François). Il est bien plus un chrétien, centré sur le Christ et empli de l’Esprit, que simplement un homme d’Eglise. Il croit la Bible telle qu’elle est écrite. J’ai été avec lui en de nombreuses occasions et il me fait toujours asseoir à côté de lui et il me fait invariablement participer et souvent faire ce que lui comme cardinal devrait avoir fait [traduction strictement littérale d’un propos encore plus inquiétant qu’obscur : « invariably makes me take part and often do what he as Cardinal should have done »]. Il est toujours humble et sage, remarquablement doué et pourtant un homme ordinaire. Il n’est pas dupe et parle très tranquillement quoique clairement quand c’est nécessaire. Il m’a téléphoné pour me demander de prendre le petit déjeuner avec lui un matin et il m’a dit très clairement que l’ordinariat était tout à fait inutile [nullement nécessaire : « quite unnecessary »], et que l’Eglise avait besoin de nous en tant qu’anglicans. Je considère cela comme une nomination inspirée, non parce qu’il est un ami proche et personnel, mais parce qu’il est en Christ. Priez pour lui. »
Un extrait (reçu dans un commentaire) de son livre Sobre el Cielo y la Tierra (Du Ciel et de la Terre), dialogue entre Jorge Bergoglio et le rabbin Abraham Skorka, recteur du Séminaire rabbinique latino-américain :
« Quand le pays s’ouvre aux flux migratoires, d’autres communautés religieuses arrivent, comme les juifs et les musulmans. C’est par ce métissage spirituel et culturel que l’Argentine s’est forgée une vertu: ici ils vivent comme des frères, alors que là-bas il y avait toujours quelque fou qui tirait des pétards, un extrémiste. La ville d’Obera, la capitale du métissage, est un symbole de cette fraternité. On y trouve soixante temples, dont une minorité seulement sont catholiques. Le reste appartient à d’autres religions: les évangéliques, les juifs orthodoxes. Et ils vivent tous très bien, très heureux. Un autre exemple est celui de William Morris, un protestant évangélique qui a fait école dans le domaine de l’éducation en Argentine. Le pays ne s’est pas développé en marge de la religion, mais il a grandi à la lumière de celle-ci. »
Lu sur Novopress (où j’ai trouvé aussi l’essentiel du témoignage de l’archevêque anglican) :
« On se refuse à croire que le nouveau pape, comme la rumeur en court sur les médias italiens, ait pu lancer au cérémoniaire pontifical, qui lui présentait la mozette du Souverain Pontife, héritage de la pourpre impériale : « Le carnaval est fini ! » Ç’aurait été humilier grossièrement, et en public, quelqu’un qui, même d’un point de vue tout humain, faisait son travail. Mais des rumeurs de ce genre n’auraient pas circulé et trouvé du crédit si ce pape, dont on nous vante tant la spectaculaire humilité, avait eu celle, plus discrète, de se laisser habiller en pape… »
Autre version (allemande), via le Forum catholique :
« D’un air décidé, le Pape a refusé la mozette en velours rouge et bordée d’hermine blanche qui depuis 800 ans rappelle aux papes le sang et les souffrances du Christ et symbolise la pureté et l’innocence. Il aurait même dit à Mgr Guido Marini, le Maître de cérémonie de Benoît XVI, qui voulait l’aider à s’habiller : « Ça vous irait bien, à vous ! » Même refus rapide des chaussures rouges, héritières d’une tradition remontant aux empereurs de Constantinople : le Pape François a gardé ses chaussures de ville noires. Il n’a pas voulu non plus se séparer de sa croix pectorale en fer, celle qu’il portait déjà lorsqu’il n’était qu’Archevêque, pour adopter la croix en or des papes. Quant à son anneau pastoral, il devrait être plaqué d’argent et non plus d’or. »
*
Ce matin, le pape François a déclaré :
« Comme je voudrais une Eglise pauvre, pour les pauvres ! »
Mais une Eglise pauvre ne peut rien faire pour les pauvres. Une Eglise pauvre ne peut pas construire des hôpitaux ou des écoles. Une fois qu'elle a vendu ses richesses, il ne lui reste plus rien. Pour les pauvres. Et les pauvres étaient riches à l'église quand ils voyaient la beauté du décor, prémices de la beauté du paradis.
Saint François d’Assise n’a jamais dit qu’il voulait une Eglise pauvre.