Dans l’exhortation apostolique, François écrit de façon péremptoire que les églises doivent être toujours ouvertes.
On se reportera à la remarquable réflexion que faisait Joseph Ratzinger sur la question.
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Dans l’exhortation apostolique, François écrit de façon péremptoire que les églises doivent être toujours ouvertes.
On se reportera à la remarquable réflexion que faisait Joseph Ratzinger sur la question.
François s’est entretenu hier avec les quelque 120 supérieurs majeurs des ordres et congrégations de religieux, réunis à Rome.
Que sont les religieux ?
Réponse du pape :
« Ce sont des hommes et des femmes qui peuvent réveiller le monde. La vie consacrée est une prophétie. Dieu nous demande de sortir du nid et d'être envoyés sur les frontières du monde, en évitant la tentation de les “domestiquer”. Telle est la façon la plus concrète d'imiter le Seigneur. »
Or parmi les religieux, et même au centre, au cœur de la vie religieuse, il y a les moines, et autres contemplatifs cloîtrés.
Ont-ils encore le droit d’exister, ou sont-ils rayés de la carte ?
Il est vrai que l’Eglise n’a que faire d’« un musée folklorique d’ermites renfermés, condamnés à répéter toujours les mêmes choses » (exhortation apostolique Evangelii gaudium).
Cela me fait penser à un ancien évêque de Vannes, qui disait (en privé) que les bénédictins de Kergonan étaient « une secte ». François va-t-il officialiser ce jugement ?
Lors de sa dernière audience, mercredi, le pape, à sa façon de bateleur de foire, a fait répéter deux fois à la foule : « Qui fait preuve de miséricorde ne craint pas la mort ».
Je ne voulais pas commenter cette phrase, mais, la voyant partout recopiée comme si c’était une révélation du Saint-Esprit, je ne peux plus m’empêcher de réagir.
Le propos est évidemment faux. On aimerait que ce soit vrai, mais il ne sert à rien de se cacher la réalité. La réalité est que la vie est tragique – il ne sert à rien non plus de jouer les ravis en permanence quand on est en représentation – parce que la mort est tragique. Elle est tragique aussi pour le chrétien, malgré la foi et l’espérance. Parce qu’elle est CONTRE NATURE. L’homme n’a pas été créé pour la mort, mais pour la vie. La mort détruit le composé humain. Et quelle que soit la foi et l’espérance du mourant, elle est un saut dans l’inconnu.
La mort est, en outre, la dernière épreuve. Donc la dernière tentation. Le moment où le diable va essayer une dernière fois, avec l’énergie du désespoir, de récupérer l’âme du fidèle, au moment où celui-ci est terriblement affaibli par la maladie, par la vieillesse, par la douleur…
Voir la scène saisissante de la mort de la prieure dans le Dialogue des carmélites. Et l’entendre dans la musique de Poulenc. Et comprendre que la mort terrifiante et terrifiée de la prieure est ce qui permet, dans la communion des saints, aux autres religieuses de subir le martyre dans la paix.
Ce n’est pas pour rien, ce n’est pas pour rire, que la Salutation mariale nous faire dire « Priez pour nous (…) à l’heure de notre mort ». Ce n’est pas pour rien, ce n’est pas pour rire, que le chapelet nous fait demander 50 fois, et même 53 fois, à Notre Dame, de prier pour nous à l’heure de notre mort.
« Ma Mère, est-ce l'agonie?... Comment vais-je faire pour mourir? Jamais je ne vais savoir mourir!... » (sainte Thérèse de l’Enfant Jésus)
Et cet homme qui était Dieu, qui était la Miséricorde en personne, n'a-t-il pas eu peur de la mort ?
Cor Jesu in agonia factum, miserere morientium.
Cette exhortation apostolique confirme ce que disait George Weigel du « catholicisme évangélique », dont selon lui le cardinal Bergoglio était une des grandes figures.
En effet, ce texte interminable peut se résumer en une courte phrase : « L’important est d’aller dire partout, à tout le monde : Jésus vous aime. »
Par conséquent la doctrine est secondaire. C’est pourquoi on peut la confier aux conférences épiscopales. Si ça leur chante.
C’est pourquoi aussi il est intolérable d’être attaché à des formes liturgiques du passé, ou à une forme de prière qui ne soit pas directement liée à l’activisme évangélisateur. En bref, selon la formule que j’ai déjà citée hier et qui est d’une violence inouïe : « un musée folklorique d’ermites renfermés, condamnés à répéter toujours les mêmes choses ».
De même :
« La contemplation qui se fait sans les autres est un mensonge. » (n. 281).
C’est pourquoi :
« Un prédicateur est un contemplatif de la Parole et aussi un contemplatif du peuple. » (n. 154).
Mais j’avoue que depuis hier je m’interroge désespérément sur ce qu’est la contemplation du peuple. Et sur le sens que François donne généralement au mot contempler, contemplation (qui revient plusieurs autres fois dans l’exhortation). Dans la doctrine et l’expérience millénaire des ermites renfermés, ce mot n’a pas de complément. La contemplation est un état de la prière où l’homme s’unit à Dieu. C’est pourquoi les ermites renfermés s’appelaient aussi « moines contemplatifs ». Je le dis au passé parce que je suppose que ces suppôts d’une Eglise rance et moisie, comme les « théologiens de bureau » (n. 132), vont avoir à cœur de se précipiter aux périphéries pour faire plaisir au pape…
On aurait pu penser qu’une exhortation apostolique de François serait plus brève que celles de ses prédécesseurs. Raté. L’inflation paraît être de rigueur. Verbum Domini de Benoît XVI était plus longue que Sacramentum caritatis, et Evangelii gaudium est nettement plus longue que Verbum Domini. Sans doute un record historique.
Or les exhortations apostoliques ne sont pas agréables à lire. Elles sentent le produit des bureaux romains, lourde matière dans laquelle le pape ajoute son propos et les propositions du synode qu’il a retenues. Il peut éventuellement faire ainsi lever la pâte et donner du bon pain, malgré les limites de l’exercice : ce fut le cas de Verbum Domini.
Ce n’est pas le cas d’Evangelii gaudium.
La bonne nouvelle est que ceux qui n’ont pas suivi jusqu’ici les homélies de François vont y trouver tous ses jingles, toutes ses formules toutes faites. C’est un véritable catalogue. Surtout dans le premier tiers du texte. Par la suite c’est plus épisodique (les bureaux n’ont pas encore tout intégré).
La mauvaise nouvelle est que ce si long texte est terriblement rébarbatif. En tout cas pour moi. Je n’y trouve aucun souffle spirituel, aucune élévation intellectuelle, aucune profondeur religieuse. Il y a là de nombreux développements psychologiques, d’une psychologie jésuite, sans doute, qui ne m’intéresse en aucune manière. Cela peut aller jusqu’à des développements abscons : « Il faut passer du nominalisme formel à l’objectivité harmonieuse. » Et l’on n’échappe pas à ce pénible côté donneur de leçons perpétuel, cette critique permanente tous azimuts de tous ceux qui ne correspondent pas au schéma du chrétien bergoglien. A la longue c’est vraiment pénible.
L’entretien de François avec Eugenio Scalfari a été retiré du site du Vatican. Ce qui est ahurissant n’est pas qu’on l’en ait enlevé, mais qu’on l’y ait mis. Car pour les braves gens, si c’est sur le site du Vatican, c’est que c’est le magistère. Or il n’y avait heureusement rien de magistériel dans cet entretien (qui avait également été publié en une de l’Osservatore Romano, et dont le P. Lombardi avait affirmé qu’il était « fidèle à la pensée » du pape).
Et voici que Scalfari fait une conférence de presse et reconnaît, selon le chroniqueur religieux du Figaro, « avoir prêté au pape François des propos que ce dernier n’a jamais tenus ». Jean-Marie Guénois insiste : « Sans note et sans enregistrement, Eugenio Scalfari a donc reconstruit une interview, comme il l'a reconnu jeudi à Rome, affirmant qu'il a toujours travaillé comme cela au long de sa brillante carrière. »
Mais si Scalfari avait inventé les propos des interviewés, il n’aurait certainement pas fait une « brillante carrière ».
Ce propos de Scalfari n’est en rien une révélation. L’homme est un vieux journaliste, formé à la manière d’un temps où, non seulement il n’y avait pas de magnétophones, mais où l’on apprenait à faire des interviews sans prendre de notes. Le journaliste rentrait tranquillement à son bureau, et là il écrivait l’interview. Il « reconstruisait », comme on dit maintenant. Le fait est que si le journaliste est honnête, cette reconstruction exprime beaucoup plus fidèlement la teneur de l’entretien que des extraits de propos enregistrés. Et si le journaliste est malhonnête, ou simplement s’il n’est pas bon dans cet exercice, il ne fait pas carrière…
Après avoir rédigé son interview, le journaliste soumet le texte à la personnalité interviewée pour qu’elle corrige éventuellement certaines expressions et qu’elle donne son accord pour la publication. Ou non.
Dans sa conférence de presse, Eugenio Scalfari est revenu assez longuement, semble-t-il, sur ce point. Et le site Benoît et moi a opportunément traduit (et tout aussi opportunément commenté) un compte rendu de la conférence de presse qui donne le détail :
— Votre Sainteté, vous me permettez de rendre publique la nouvelle de la conversation et aussi de la raconter ?
— Bien sûr, racontez-la.
— Je vous envoie une copie d'abord.
— Il me semble que c'est une perte de temps.
— Cela ne me semble pas du temps perdu. Je reconstruis, vous faites les corrections.
— Si vous insistez... mais, encore une fois, c'est une perte de temps. Je vous fais confiance.
Puis Scalfari envoie le texte au pape. Avec une lettre où il souligne qu’il a « reconstruit », qu’il n’a pas écrit certaines choses dites par le pape et qu’il en a écrit d’autres que le pape n’a pas dites, pour mieux faire comprendre.
Après quelques jours, Scalfari téléphone, et le secrétaire du pape lui donne le feu vert. Scalfari prend une dernière précaution : le pape a-t-il lu la lettre ? Le secrétaire dit qu’il va en référer, puis il rappelle Scalfari en lui disant que le pape a réitéré son feu vert.
Il est donc tout à fait clair et évident qu’il n’y a eu aucune embrouille, aucune tentative de faire dire au pape ce qu’il n’aurait jamais dit.
Un éditorial sans langue de buis... (Cliquer pour agrandir)
« BERGOGLIO, UN MARTYR VIVANT ET UN HÉROS »
Tel est le titre de l’article d’une sénatrice argentine.
Motif d’une telle canonisation in vivo ?
Au moment du vote sur le « mariage » homosexuel en Argentine, il avait publiquement et ardemment protesté, à tel point qu’il avait été assassiné.
Euh, non.
Il avait envoyé deux lettres (privées). L’une à des carmélites. L’autre à une personnalité du mouvement pro-vie. Point final.
(On constate donc – je n’aurais jamais imaginé pouvoir écrire un jour une telle phrase - que nos évêques ont été bien meilleurs que le futur pape. Ce qui ne me réjouit pas. Pour l’Eglise.)
Le Chicago Tribune explique comment le vote du soi-disant mariage homosexuel dans l’Illinois a été acquis grâce aux propos de François. Extrait de la traduction de Corrispondenza Romana par Benoît et moi.
Le Chicago Tribune met en lumière un aspect particulier de l'affaire, faisant noter comment en Illinois, les activistes gays ont trouvé un allié insolite dans le Pape, se réclamant de sa désormais célèbre sortie faite sur le vol de retour des JMJ de Rio de Janeiro, quand il a affirmé « si une personne est gay et cherche Dieu de bonne foi, qui suis-je moi pour la juger? ».
Selon le journal de Chicago, ces paroles ont conduit à un "examen de conscience" plusieurs parlementaires catholiques, parmi lesquels la démocrate Linda Chapa LaVia, et le président de la Chambre Michael Madigan. Ce dernier a souligné comment les commentaires du Pape sur l'homosexualité ont assuré entre 5 et 10 voix, décisifs pour le passage de la loi.
Comme le rapporte le site américain LifeNews.com (1) qui commente cette nouvelle, Linda Chapa LaVia a justifié son vote en faveur du mariage homosexuel en affirmant que « comme catholique disciple de Jésus et du Pape, le Pape François, il est clair pour moi que notre doctrine religieuse catholique a en son centre l'amour, la compassion et la justice pour toutes les personnes ». De son côté, Madigan, sans nommer directement le Pape, a fait malgré tout une claire référence à ses observations, en déclarant: « pour ceux à qui il arrive d'être gays et qui vivent leur relation de manière harmonieuse et productive, mais illégale, qui suis-je, moi, pour juger qu'ils devraient être dans l'illégalité ? ».
*
Mon commentaire. Ce n’est pas pour rien que la miséricorde et la vérité sont étroitement liées dans les psaumes et dans la doctrine catholique. Tout centrer sur la miséricorde en signalant que la vérité est connue, c’est favoriser l’erreur et le péché. Forcément. Car hélas la vérité n’est pas connue. Et même si elle l’a été, si maintenant on la tait, c’est qu’elle n’est peut-être plus la vérité pour notre temps… Et plus elle est gênante plus on s'empresse de l'oublier...
(1) En fait il ne s’agit pas de LifeNews (qui ne parle que de l’avortement) mais de LifeSiteNews. Et c’est le Chicago Tribune, cité par LifeSiteNews, qui rapporte les propos des parlementaires.
Le document préparatoire au synode sur la famille, avec son questionnaire, a été envoyé aux épiscopats avec demande expresse d’élargir la consultation auprès des baptisés.
On lit donc partout que le Vatican fait un sondage mondial auprès des fidèles pour leur demander ce qu’ils pensent des questions tournant autour de la famille. En insistant évidemment sur les sujets comme la contraception ou les divorcés remariés, supposant que le merveilleux pape moderne qu’est François va modifier la doctrine catholique.
Il s’agit d’une illusion, naturellement, et Mgr Forte, le secrétaire spécial du synode, l’a souligné ce matin : « Il s’agit donc pas tant, au fond, de débattre de questions doctrinales, qui sont d’ailleurs explicitées par le Magistère le plus récent, mais plutôt de comprendre comment il faut annoncer de manière efficace l’Evangile de la famille à une époque comme la nôtre, marquée par une évidente crise sociale et spirituelle. » Et comment promouvoir « les conditions qui soutiennent la famille, tant dans le cadre de la société civile que dans la communauté ecclésiale, en motivant concrètement la beauté et la fécondité de la foi dans le caractère sacramentel du mariage et dans le pouvoir thérapeutique de la pénitence sacramentelle ». (Le tout étant assaisonné des jingles du pape, dont je vous fais grâce, tout en m’étonnant de voir à quel point les responsables romains répètent ces jingles à tout propos, employant des expressions et des mots qu’ils n’utilisaient jamais avant, mais qui paraissent être devenus obligatoires… Ça commence pourtant déjà à être lassant…)
C’est donc une illusion, mais une illusion entretenue par le pape, dans la ligne de ses propos habituels. Et la désillusion sera à la hauteur des espoirs déçus. Curieuse, vraiment curieuse, stratégie.
En outre, le questionnaire, qui est un questionnaire habituel en la circonstance contrairement à ce que croient les journalistes ignares, est très clairement et explicitement destiné aux évêques. C’est une illusion supplémentaire de faire croire aux fidèles qu’ils vont pouvoir répondre et que leurs réponses seront prises en compte. Parce que, d’abord, ils ne peuvent pas répondre. Exemples :
Le concubinage ad experimentum est-il une réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement?
Les séparés et les divorcés remariés sont-ils une réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement? Comment affronter cette réalité au moyen de programmes pastoraux adaptés?
Quelles sont les demandes que les personnes divorcées et remariées adressent à l’Église à propos des sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation? Parmi les personnes qui se trouvent dans ces situations, combien demandent ces sacrements?
J’attends vos chiffres…