Lors de leur rencontre, François a offert à Benoît XVI une icône, et il a expliqué : « Ils m’ont dit que c’est la Madone de l’Humilité. » "Ils", apparemment, ce sont les orthodoxes russes qui ont offert cette icône à François. Mais ils n’ont pas pu lui dire que c’était « la Madone de l’Humilité ». Déjà parce qu’un orthodoxe ne dit pas « la Madone » mais « la Mère de Dieu ». Ensuite parce qu’il n’existe pas de telles icônes. Il y a trois types principaux d’icônes de la Mère de Dieu : l’hodigitria (celle qui montre le chemin), l’éléoussa (la tendresse, en russe oumilenie), l’orante. Auxquelles il faut ajouter la Kyriotissa, la Mère de Dieu en majesté. L’icône offerte à François qui l’a offerte à Benoît XVI paraît être une hodigitria, sur le modèle de l’icône de Kazan (c’en est peut-être une copie).
Il existe bien un type de peinture appelé « Madone de l’Humilité » : il a été inventé en Italie au XIVe siècle (plus précisément en Avignon, mais par un peintre italien, et n’a été ensuite illustré que par des peintres italiens).
Erratum partiel
Il s'agit non d'une invention mais d'une "interprétation". Les liens mis en commentaire par Jeanne Smits montrent que les Russes appellent ce type d'hodigitria "Il a regardé la bassesse", citation du Magnificat: Dieu a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante... sa servante d'humble condition, traduit en latin par "humilitatem"... donc on a la Mère de Dieu "Il a regardé la bassesse" qui, par libre interprétation italo-latino-argentine est devenue une "Madone de l'Humilité" (qui n'est pas la "Madone de l'Humilité")...