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Europe - Page 250

  • Le PS dit oui et se divise à nouveau

    Le bureau national du PS s’est prononcé en faveur du nouveau traité européen par 36 voix pour, 20 contre, 2 abstentions et 1 non-participation. La question du référendum a été évacuée (alors que Ségolène Royal avait promis un référendum tout au long de sa campagne), et l’attitude à adopter au Congrès lors de la très probable révision constitutionnelle qui précédera l’adoption du traité n’a pas été évoquée non plus.

    François Hollande s’est félicité d’une « volonté commune de sortir du conflit ».

    Mais le secrétaire national au projet européen, Benoît Hamon, a aussitôt démissionné de son poste.

    Dans la garde rapprochée de Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Malek Boutih se sont abstenus, et Julien Dray n’a pas pris part au vote.

    « Ils disaient que j’étais seul, eh bien, je pavoise ! » a lancé Jean-Luc Mélenchon.

    Mais il n’y a pas vraiment de quoi pavoiser. Car d’une part plusieurs partisans du non à la Constitution européenne (Vincent Peillon, etc.) ont voté oui, et d’autre part ce vote rend désormais inéluctable l’adoption du traité.

    C’est Jean-Luc Mélenchon en effet qui avait expliqué que si les socialistes rejetaient la révision constitutionnelle, celle-ci ne serait pas adoptée et qu’un référendum deviendrait ipso facto nécessaire. Car il faut une majorité des trois cinquièmes au Congrès, or l’UMP et ses alliés ne l’ont pas. Mais il s’agit des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Il faut donc que toute la gauche, avec les souverainistes de droite, vote non. Si elle s’abstient, la réforme passera.

    Or le PS ne peut évidemment pas prôner le non à la réforme constitutionnelle s’il dit oui au traité. Il ne peut que dire oui également à la réforme constitutionnelle. Certains responsables prônent l’abstention, et ensuite le vote de la loi de ratification au Parlement, afin de ne pas avoir l’air de toujours dire oui à Sarkozy. Mais cette abstention purement politicienne ne peut pas se justifier sur le fond, et le résultat est de toute façon un oui à Sarkozy.

    « On ne peut pas lâcher le peuple ! » s’est exclamé Montebourg.

    Mais si, on peut. Surtout quand on est socialiste.

  • La Commission européenne toujours plus turcophile

    La Commission européenne, dont le rapport annuel sur l’évolution des négociations avec la Turquie est le plus bienveillant qu’elle ait produit, appelle l’UE à... respecter ses engagements, faute de quoi la déception des Turcs pourrait les détourner des réformes que réclament les Européens. Sic. C’est en substance ce qu’a déclaré le commissaire à l’élargissement, Olli Rehn, qui s’exprimait exceptionnellement en français (suivez mon regard).

    Et pour montrer à la Turquie que l’UE respecte ses engagements, il a appelé à l’ouverture dans les prochaines semaines de deux nouveaux chapitres des négociations d’adhésion (protection des consommateurs et réseaux trans-européens), en espérant, en français dans le texte, que « tous les Etats membres soutiendraient » leur ouverture.

    Pas de problème : Nicolas Sarkozy, le pompier volant du Tchad et du Guilvinec, est aux Etats-Unis, et son ami Bush va lui donner de bons conseils à ce sujet.

  • La crise en Belgique est devenue historique

    Aujourd’hui, la Belgique a battu le record historique de la crise politique la plus longue de son histoire.

    Le précédent record était de 148 jours sans gouvernement, en 1988.

    Nous en sommes au 149e jour. Et l’on ne voit toujours rien venir...

  • Bonne nouvelle

    Selon un sondage publié par l’Irish Times, 25% des Irlandais approuvent le nouveau traité européen. 12% sont contre, et 62% n’ont pas d’opinion.

    Lors d’un sondage identique sur la Constitution européenne, en 2005, 46% se disaient favorables au texte, 12% étaient hostiles.

    « Dans la mesure où les deux traités sont presque identiques, le fort recul du soutien au traité montre que le résultat du référendum pourrait être très serré », commente le journal, qui est évidemment favorable au traité comme la totalité de la classe politico-médiatique.

    L’Irlande est le seul pays de l’Union européenne constitutionnellement obligé d’organiser un référendum.

    L’Irish Times rappelle que la semaine dernière, Jean-Marie Le Pen avait déclaré à Strasbourg qu’il serait ravi de se rendre en Irlande afin de faire campagne pour le non. Le ministre irlandais des Affaires européennes s’était dit « horrifié »...

  • Les pêcheurs en colère

    Le mouvement de grève des marins pêcheurs a commencé vendredi dans plusieurs ports et s’est étendu à presque toute la côte atlantique et de la Manche. Samedi , 150 délégués des divers ports, réunis à Lorient, ont annoncé des actions « allant crescendo ». Dès samedi, ils ont mené des opérations escargot en Bretagne, et les pêcheurs normands ont symboliquement retardé d’une heure le départ de la Transat. Ce matin, quelque 300 pêcheurs ont bloqué le dépôt de carburant du port de commerce de Brest, ont tiré des fusées de détresse et incendié des palettes. A Lorient, quelque 300 pêcheurs bloquaient de même le dépôt de carburant et à Douarnenez une cinquantaine cadenassaient la grille du dépôt.

    Selon le comité de crise, le seuil de rentabilité d’un bateau ne peut être effectif qu’avec un gazole ne dépassant pas 0,30 euro le litre. Il est aujourd’hui à 0,52. La part gazole d’un bateau représente 30% du chiffre d’affaires d’un bateau, contre 15% il y a deux ans.

    A l’issue de la réunion de Lorient, les marins pêcheurs ont exigé la venue du ministre Michel Barnier afin qu’il donne des réponses claires. Et Philippe Le Moigne, le porte-parole du comité de crise, déclarait : « Peut-être le chef de l’Etat prendra-t-il le temps de venir nous voir ? S’il voulait bien se déplacer, on l’accueillerait volontiers, à condition qu’il vienne avec de bonnes nouvelles. » Mais le lendemain Nicolas Sarkozy était au Tchad, pour libérer des journalistes qui étaient déjà libres.

    Michel Barnier a promis qu’il recevrait mercredi des représentants des pêcheurs. Mais ceux-ci font savoir qu’ils ne se rendront au ministère que si l’ordre du jour de la réunion porte sur la mise en place d’un système d’aide compensant la hausse du gazole, et non sur des mesurettes.

    Il est significatif, et tragique, que le ministre de l’agriculture et de la pêche soit Michel Barnier, la personnalité la plus européiste de l’UMP, ancien commissaire européen. Le dessein de l’Union européenne est de supprimer toujours davantage de paysans et de pêcheurs artisanaux. Pour les européistes, la hausse du gazole n’est pas un problème mais une opportunité. Les marins pêcheurs peuvent tout casser, à la limite on les laissera faire. Ils ne sont pas dans le sens de l’histoire, et ils ne représentent aucune force électorale. La seule politique qui sera appliquée sera comme d’habitude un panachage entre euthanasie et soins palliatifs.

  • Les Anglais découvrent la lune

    Huit chercheurs travaillant pour un groupe de réflexion conservateur ont écumé pendant un an les bibliothèques de centres musulmans de Grande-Bretagne. Ils ont trouvé 80 livres prônant le jihad, la haine des non-musulmans, la décapitation des apostats, la lapidation des femmes adultères, etc. Ils n’ont trouvé de tels livres que dans 25 des lieux visités, mais ce sont les mieux financés et les plus dynamiques, les plus huppés aussi, comme le collège Roi Fahd ou le centre culturel Al Manaan.

    En août, une autre enquête avait révélé que les bibliothèques publiques regorgeaient de telles publications, en anglais, en arabe, en bengali, en ourdou. A propos du rayon islam du centre de Tower Hamlet, un chercheur déclare qu’il n’y a rien d’anormal à autoriser des lectures controversées, mais que ce qui pose problème est le déficit de textes critiques. « C’est comme si la section Deuxième Guerre mondiale était constituée des seuls exemplaire de Mein Kampf ». Mais oui, bien sûr. C’est le contraire qui serait étonnant. Il serait peut-être urgent de se rendre compte de ce qu’est l’islam, et que tout ce que l’on trouve dans les livres incriminés vient du Coran et des hadiths : il s’agit de l’islam, tout simplement.

    Mais les Britanniques sont loin de comprendre de quoi il s’agit, quand on voit l’islamofolie qui règne dans ce pays. Le dernier délire en date est cette école primaire où tous les élèves (plus de 250) et tous les instituteurs (41) ont dû se déguiser en musulmans pour la fin du ramadan. Et la fête de l’après-midi était réservée aux femmes, parce que les quelques pères musulmans ont fait savoir qu’il était interdit que leurs femmes puissent se mêler aux hommes. Et les autorités ont applaudi, expliquant qu’il s’agissait d’un programme pour la diversité et la promotion du multiculturalisme... (cf. le Daily Mail, et le Sun - via Bafweb)

    On apprend aussi qu’un lobby socialiste britannique préconise de « dévaluer » Noël au profit d’autres fêtes religieuses afin « d’améliorer les relations interraciales » : « Comme il sera difficile d’expurger Noël du calendrier, l’impartialité requiert des organismes publiques d’accorder une importance égale aux autres religions. » Il faudra aussi déployer d’autres drapeaux que le drapeau britannique, arrêter l’éducation religieuse « sectaire » (à savoir chrétienne), etc.

  • Le racket du PKK en Allemagne

    De violents affrontements ont eu lieu le week-end dernier à Berlin, Heilbronn et Mülheim  entre activistes kurdes et nationalistes turcs, ce qui a attiré de nouveau l’attention sur les agissements du PKK en Allemagne, et conduit à un renforcement de la surveillance de ce mouvement qui est... interdit depuis 1993.

    Selon un rapport de l’Office pour la protection de la Constitution (BfV), chargé de la surveillance des groupes subversifs et extrémistes, le PKK, qui semblait en perte de vitesse, est de nouveau très actif depuis un an ou deux. Le « Kongra Gel » (congrès du peuple kurde, nom actuel du PKK en Allemagne) prélève une taxe sur chacun sur bon nombre des 600.000 Kurdes d’origine turque habitant le pays (sur 2,4 millions de personnes originaires de Turquie). Elle peut se monter à un mois de salaire, et la « contribution » de riches hommes d’affaires peut atteindre des milliers d’euros. Les sommes recueillies ou extorquées sont évaluées à plusieurs millions d’euros par an.

    Les Kurdes bien installés en Allemagne, et qui ont en Turquie des parents ayant une entreprise, sont particulièrement incités à payer, car en cas de refus l’entreprise disparaît dans un incendie...

    Le PKK est également lié au trafic de drogue, comme plusieurs affaires l’ont démontré.

    Selon les services de renseignement turcs, le PKK recueillerait 300 millions de dollars par an, et aurait acheté l’an dernier pour 15 millions de dollars d’armement, notamment en Irak.

  • Un (petit) procès du communisme

    Une magistrate tchèque, Ludmila Brozova-Polednova, a été condamnée à huit ans de prison pour complicité de meurtre, après la parodie de procès qui s’était soldée par l’exécution de quatre opposants, dont la seule femme tchèque exécutée par le régime communiste pour raisons politiques, Milada Horakova.

    La justice a estimé que le procès de 1950 n’était « pas une erreur judiciaire mais un assassinat légal », car la magistrate (à l’époque procureur) savait parfaitement que le pouvoir avait décidé de la culpabilité et du châtiment des accusés avant le « procès spectacle ».

    Ludmila Brozova-Polednova « n’était en aucun cas un observateur passif lors du procès, mais un maillon de la chaîne qui a permis la liquidation physique de quatre opposants politiques, par le biais de l’appareil judiciaire », poursuit le jugement.

    Milada Horakova, qui était député avant guerre, avait passé cinq ans dans une prison nazie pour ses activités de résistance. Réélue après la guerre, elle fut arrêtée par la police secrète communiste peu après le putsch de 1948, accusée de haute trahison et pendue. Au cours du procès de Ludmila Brozova-Polednova, un ancien geôlier des prisons communistes a raconté que celle-ci avait « demandé au bourreau d’aggraver les souffrances de Milada Horakova lors de son exécution et avait ri à haute voix après le constat de la mort ».

    Ludmila Brozova-Polednova a aujourd’hui 86 ans. « Nous savons tous qu’elle ne passera pas un seul jour en prison, en raison de son âge et de son état de santé, mais il s’agit d’une condamnation morale », précise le jugement.

  • Giscard : le traité a été rédigé de façon à éviter un référendum

    Dans une tribune que publie The Independant, Valéry Giscard d’Estaing répète que la différence entre le traité dit simplifié et la Constitution européenne est « d’approche plus que de contenu », que « les propositions originelles sont pratiquement inchangées » et sont simplement dispersées dans les anciens traités sous forme d’amendements.

    Il ajoute : « Pourquoi ce changement subtil ? Avant tout pour éloigner toute menace de référendum en évitant de recourir à une quelconque forme de vocabulaire constitutionnel. »

    La presse britannique s’est aussitôt emparée de ces déclarations. « Quelle arnaque ! » titre le Sun. « Maintenant nous savons, et cela vient de la meilleure autorité sur le sujet, que les quelques changements n’étaient pas purement symboliques, mais établis dans le but délibéré de nous déposséder de notre vote », écrit le Daily Mail, qui s’adresse ainsi au Premier ministre : « C’est à vous de voir, M. Brown. Serez-vous de mèche avec cet affront fait à la démocratie ? Ou donnerez-vous maintenant au peuple son mot à dire ? »

  • Traité : Fabius pour une non-participation au vote

    Laurent Fabius déclare sur France Inter que si les Français ne sont pas consultés par référendum sur le traité européen ce sera un déni de démocratie, et qu’en conséquence il refusera de participer au vote. Il ajoute : « C’est la solution la plus logique qui permettrait de rassembler les socialistes. »

    La gauche du PS préconise en général de « boycotter le vote au Parlement », et François Hollande n’aurait pas fermé la porte à l’hypothèse d’une non-participation. La décision doit être prise par le bureau national le 6 novembre.

    Il est peu probable que la non-participation soit décidée. Mais si c’était le cas, Sarkozy pourrait bien ne pas avoir la majorité des trois cinquièmes nécessaire au Congrès. C’est ce qu’avait fait remarquer Jean-Luc Mélenchon dès le 22 juin.