Cette offensive intervient au moment où, d’autre part, le Parlement européen prend fait et cause pour Bronislaw Geremek et conspue le gouvernement et le Parlement polonais qui osent vouloir que la Pologne sache la vérité sur le passé de ses hommes publics dans la Pologne communiste.
Déjà, en juin 2006, dans une résolution similaire concernant le racisme et l’homophobie en Europe, le Parlement européen visait plus particulièrement la Pologne. Mais cette fois il s’agit d’une charge presque exclusivement anti-polonaise. La résolution condamne le projet de loi annoncé par le vice-Premier ministre et ministre de l’Education Roman Giertych et le vice-ministre de l’Education Miroslaw Orzechowski, visant à permettre « le renvoi, des amendes ou des peines d’emprisonnement pour les directeurs d’écoles, les enseignants et les élèves exerçant des activités militantes pour la défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGTB) dans les écoles ». (En fait il s’agit essentiellement d’interdire aux lobbies homosexuels de faire leur propagande dans les écoles sous prétexte d’information contre les maladies sexuellement transmissibles.)
Le Parlement européen dénonce aussi le fait que Roman Giertych ait « exprimé le souhait de promouvoir l’adoption de lois similaires au niveau européen », et que la médiatrice des enfants ait déclaré qu’elle « établissait une liste des emplois qu’un homosexuel ne peut occuper ».
Et le Parlement européen, dont on connaît les soucis planétaires, demande une « dépénalisation mondiale de l’homosexualité », tout en réitérant sa demande aux Etats membres de « proposer des dispositions visant à mettre fin aux discriminations auxquelles sont confrontés les couples du même sexe », de proposer aussi de nouvelles directives pour s’assurer de l’interdiction des discriminations fondées sur l’orientation sexuelle dans tous les domaines... Enfin, il charge la Commission de « traduire en justice les Etats membres en cas de violation de leurs obligations européennes ». Et pour commencer il lui demande de vérifier si les actions et déclarations de Miroslav Orzechowski sont conformes à l'article 6 du Traité sur l'Union européenne...
La résolution précise qu’elle appelle les autorités polonaises à condamner publiquement et à sanctionner les déclarations « homophobes » des ministres, ajoutant que « toute autre attitude constituerait une violation de l’article 6 du traité de l’Union », entraînant des sanctions...
Le Premier ministre Jaroslaw Kaczynski a aussitôt réagi par une fin de non-recevoir : « Personne ne limite les droits des homosexuels en Pologne. Toutefois, s’il s‘agit de ne plus avoir de propagande homosexuelle dans les écoles polonaises, alors je suis entièrement d’accord avec ceux qui pensent de la sorte. Une telle propagande n’a pas sa place à l’école, elle ne sert vraiment pas la jeunesse. » Et d’ajouter : « Il n’est de l’intérêt d’aucune société d’augmenter le nombre des homosexuels, c’est évident. »
Le gouvernement polonais sait qu’il a l’appui de la grande majorité de la population dans cette affaire, et il ne se laissera pas intimider par le Parlement de la décadence européenne.