Pour la première fois depuis la légalisation de l’avortement en 1973, la Cour suprême des Etats-Unis a restreint ce « droit », en validant, par cinq voix contre quatre, la loi fédérale de 2003 interdisant l’atroce méthode chirurgicale d’avortement tardif (entre trois et six mois de grossesse) qui consiste à faire sortir les jambes et le torse du fœtus vivant, puis aspirer le contenu de la boîte crânienne pour faciliter l'extraction de la tête. Toutes les juridictions inférieures saisies par les partisans de l'avortement avaient jusqu'à présent invalidé cette loi, au motif qu'elle ne comporte pas d'exception si la santé de la femme est menacée.
Puisqu’il s’agit d’une défaite du lobby de la culture de mort, on peut dire que c’est une première victoire de la culture de vie, due à la récente nomination à la Cour suprême d’un juge « conservateur ». Mais c’est une victoire extrêmement limitée, de portée symbolique.
En effet, la Cour suprême souligne que l’alternative légale, qui prévoit de démembrer le foetus avant de l'extraire, est suffisante, et que si le démembrement menaçait la santé de la femme, le médecin pouvait toujours se conformer à la loi en tuant le foetus par injection avant de l'extraire.
La barbarie demeure quasi intacte. On ne comprend même pas comment des magistrats de la Cour suprême, censés être civilisés, peuvent énoncer froidement de telles horreurs.