L’université catholique de Sanata Dharma, à Yogyakarta, Java, Indonésie, avait programmé un « séminaire » sur les « autres » orientations sexuelles, intitulé « LGBTI : Nous sommes différents, nous sommes uniques et nous sommes Un ». L’orientation du « séminaire » était quant à elle manifestement univoque, et à la limite du blasphème. Car « nous sommes un », pour un catholique, renvoie forcément à l’évangile de saint Jean : « Moi et le Père nous sommes un. (…) Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous. »
Le « Forum de la société islamique » a fait savoir que ses membres s’infiltreraient dans le séminaire pour faire arrêter une discussion qui « déshonorerait l’islam ». Après une réunion avec la police, les organisateurs ont déprogrammé le séminaire.
Le chef de la branche locale du « Forum de la société islamique » a salué cette annulation. « Les pratiques sexuelles déviantes, a-t-il dit, sont contagieuses, et si nous n’arrêtons pas le virus, il est certain qu’un jour les gays et les lesbiennes réclameront l’égalité des droits et demanderont la reconnaissance du mariage entre personnes du même sexe. »
Il est ahurissant que des chrétiens, qui sont 3% en Indonésie, provoquent ainsi les musulmans, en programmant un séminaire faisant la promotion de pratiques condamnées par l’Eglise. Dans une université qui se prétend catholique.
Les seules réactions catholiques dont je dispose dans une langue que je comprenne sont celle du recteur de l’université, Johanes Eka Priyatma, qui avait dit qu’il annulerait le séminaire « s’il est susceptible de blesser les sentiments de certains groupes » (sans imaginer une seconde que cela blesse d’abord la foi catholique), et de l’agence Asianews qui dénonce l’« intolérance » des musulmans…