Demain se déroule à Washington la Marche pour le mariage. Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco et président de la sous-commission de l’épiscopat américain pour la promotion et défense du mariage, doit y participer et prendre la parole.
A priori, on ne voit pas où est le problème. Mais c’est que pour les lobbies LGBT, défendre le mariage, c’est faire preuve de haine anti-homosexuelle. En outre, Mgr Cordileone est connu pour avoir été un fervent promoteur du référendum contre la parodie de mariage en Californie, et pour avoir une théologie « conservatrice » (en outre il est d’une grande bienveillance pour la liturgie traditionnelle).
De ce fait, une énorme campagne a été montée contre Mgr Cordileone, pour obtenir qu’il ne participe pas à la manifestation. Parmi les lettres qui lui ont été envoyées, il y en a une qui est signée par une soixantaine de personnalités de Californie, dont le lieutenant-gouverneur de l’Etat, le sénateur de l’Etat, le maire de San Francisco, les chefs et avocats des lobbies LGBT, plusieurs pasteurs dont le doyen de la cathédrale épiscopalienne de Sacramento... Elle se termine ainsi : « Nous vous demandons de reconsidérer votre participation et de vous joindre à nous pour chercher à promouvoir la réconciliation plutôt que la division et la haine. » Sic.
Nancy Pelosi, présidente des députés démocrates à la Chambre des représentants, catholique favorable à l’avortement et à la dénaturation du mariage, a elle-même écrit à Mgr Cordileone pour qu’il ne participe pas à une marche où le « venin est déguisé en vertu ». Bien entendu, comme les signataires de l’autre lettre, Nancy Pelosi se réclame du pape actuel pour montrer à l’archevêque qu’il a tort de vouloir participer à une marche où l’on montre « mépris et haine envers les personnes LGBT ».
Mgr Cordileone a répondu par une longue lettre soigneusement argumentée, où il ne lâche rien. Notamment, il répond que si toute violence contre les homosexuels doit être déplorée et éradiquée, on commence aujourd’hui à voir une violence, y compris physique, contre ceux qui ont une vision conjugale du mariage, comme la tentative d’abattre par arme à feu ceux qui travaillent dans les bureaux du Conseil de recherche sur la famille. Il ajoute : « S’il est vrai que la liberté d’expression peut être utilisée pour offenser les autres, ce n’est pas tant que des gens exercent leur liberté d’expression qui nous sépare, mais que des gens soient punis précisément pour l’avoir exercée. »
Parmi les moyens de pression utilisés, une pétition, qui a rassemblé plus de 30.000 signatures : « Dites à l’archevêque de San Francisco : Ne parlez pas à la manifestation de haine anti-gay ». Le texte de la pétition accuse Mgr Cordileone de saper l’appel du pape François pour une Eglise plus compatissante. Cette pétition émane d’une organisation intitulée « Faithful America » ; Amérique fidèle. Sic. La plupart des pétitions lancées par Faithful America dénoncent de prétendues injustices subies par des homosexuels, et donc les autorités, le plus souvent catholiques (mais aussi baptistes) coupables de ces injustices. Ainsi, parmi les dernières pétitions il y a celle qui exige que l’archevêché de Cincinnati abandonne son contrat avec les enseignants diocésains qui « non seulement leur interdit de mener une vie homosexuelle, mais leur interdit aussi tout soutien public à toute position contraire aux règles officielles de l’Eglise ». Et ce qui est frappant est que la plupart des textes de ces pétitions se réclament du pape François…