Je n’ai jamais employé le mot « gay » pour parler des adeptes de la sodomie, d’autant que je ne vois pas en quoi ce serait gai, certaines de leurs modalités de rencontre étant même particulièrement sinistres.
Mais je me suis rendu compte en même temps que je ne pouvais plus employer l’adjectif « gai », sans que le mot soit immédiatement pollué par un détournement sémantique irrépressible.
Je trouve sur le blog de Jeanne Smits une illustration de ce constat. J’aimerais la trouver amusante mais je n’y arrive pas. Car c’est la confirmation que le mot « gai » ne peut désormais qu’être rayé du dictionnaire.
Il s’agit d’un exercice de CM1.
Dans le texte suivant, mettre les mots soulignés au féminin :
Nous mourions d’envie de voir notre nouveau maître. Notre instituteur était gai et gentil.
Et cela donne :
Nous mourions d’envie de voir notre nouvelle maitrésse. Notre institutriste était lesbiene et gentille.
Les enfants sont de plus en plus nuls en orthographe, mais ils ont assimilé que « gai » veut dire « homosexuel » et rien d’autre. Ils ne savent rien, mais ils savent quand même que l’homosexuel féminin est une lesbienne (à coup sûr c’est un grand progrès de la civilisation, car je ne le savais pas au CM1, ni très longtemps après.)
On remarquera toutefois cette chose extraordinaire que l’enfant, inconsciemment, écrit que la maîtresse lesbienne est une institu-triste…
Car ce n’est vraiment pas gai.