Les Italiens s’émeuvent d’une disposition qu’ils découvrent dans le programme de gouvernement ÖVP-FPÖ : les citoyens italiens germanophones du Tyrol du Sud pourront demander la citoyenneté autrichienne…
Les Autrichiens disent « Tyrol du Sud ». Les Italiens disent : « Haut-Adige ». Et il s’agit administrativement de la Province autonome de Bolzano (Bozen). Un territoire autrichien donné à l’Italie après la Première Guerre mondiale, et qui est resté majoritairement « autrichien » malgré les efforts des gouvernements italiens de l’italianiser. Il est même de plus en plus germanophone : 67,99% en 1991, 69,41% en 2011 (mais 90% en 1910).
Aux dernières élections, le Südtiroler Volkspartei (parti populaire du Tyrol du Sud), quoique en léger recul, a obtenu 45,7% des voix, très loin devant le deuxième : le parti libéral local (Die Freiheitlichen), 17,9%.
Les protestations viennent même de ceux qui se sont félicités de l’accord ÖVP-FPÖ. Comme Georgia Meloni, de Frères d’Italie (résurgence du MSI) : « Les Frères d'Italie élèveront les barricades dans le Tyrol du sud, au Parlement et dans chaque institution, et demanderont au président de s'opposer à cette insulte indigne. »
Benedetto Della Vedova, sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, dénonce le « bras de fer ethno-nationaliste » que voudrait engager le nouvel exécutif autrichien, et le président du Parlement, Antonio Tajani qualifie la mesure de « fantaisiste », car selon lui « la saison du nationalisme en Europe est terminée ».
Mais Heinz-Christian Strache, le chef du FPÖ devenu vice-chancelier, veut la tenue rapide d’un référendum sur un «Tyrol commun » et a fait part de sa volonté de faire compagne pour y parvenir.